Gare de Vaires - Torcy

La gare de Vaires - Torcy est une gare ferroviaire française de la ligne de Paris-Est à Strasbourg-Ville, située sur le territoire de la commune de Vaires-sur-Marne, dans le département de Seine-et-Marne en région Île-de-France.

Ne doit pas être confondue avec la gare de Torcy.

Vaires - Torcy

Bâtiment voyageurs et entrée de la gare en 2007.
Localisation
Pays France
Commune Vaires-sur-Marne
Adresse Place du Général de Gaulle
77360 Vaires-sur-Marne
Coordonnées géographiques 48° 52′ 31″ nord, 2° 38′ 23″ est
Gestion et exploitation
Propriétaire SNCF
Exploitant SNCF
Code UIC 87116293
Service
Caractéristiques
Ligne(s) Paris-Est à Strasbourg-Ville
Voies 4 (+ 2 voies de passage)
Quais 2 (centraux)
Transit annuel 2 286 419 voyageurs (2019)
Zone 5 (tarification Île-de-France)
Altitude 42 m
Historique
Mise en service
Correspondances
Apolo7 Apolo7268
RATP RATP211421
Seine-et-Marne Express SEME19
Marne-la-Vallée Marne-la-Vallée
Noctilien NoctilienN141
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Île-de-France
Géolocalisation sur la carte : Seine-et-Marne

Mise en service en 1898 par la Compagnie des chemins de fer de l'Est, elle est dénommée Vaires - Torcy car, avant la mise en service du prolongement de la ligne A du RER en , elle était la seule gare desservant la commune limitrophe de Torcy située au sud.

C'est une gare de la Société nationale des chemins de fer français (SNCF) desservie par les trains de la ligne P du Transilien.

Situation ferroviaire

Établie en tranchée à 42 mètres d'altitude, la gare de Vaires - Torcy est située au point kilométrique (PK) 22,483 de la ligne de Paris-Est à Strasbourg-Ville (ligne de Noisy-le-Sec à Strasbourg-Ville), entre les gares de Chelles - Gournay et de Lagny - Thorigny[1].

Le triage de Vaires se trouve peu avant la gare voyageurs, en venant de Paris.

Histoire

Une longue attente avant l'ouverture

La Compagnie du chemin de fer de Paris à Strasbourg met en service le tronçon de Paris à Meaux de sa ligne de Paris à Strasbourg le . Dans le département de Seine-et-Marne, le tronçon dessert quatre gares : Chelles, Lagny, Esbly et Meaux ; il n'y a alors ni gare, ni halte, ni arrêt sur la commune de Vaires, située entre Chelles et Lagny[2]. La municipalité a essayé de convaincre en invoquant les nuisances subies du fait des chantiers et l'existence de son port qui a servi pour le débarquement des matériaux. Mais la compagnie a refusé en indiquant que le potentiel de voyageurs n'était pas suffisant[3].

Carte de 1858, du tracé de la ligne entre les stations de Chelles et de Lagny, avec la situation des différentes communes.

Presque dix ans après les premiers passages de trains sur la commune, le conseil municipal lors de son assemblée du réclame l'ouverture d'une gare sur son territoire à la Compagnie des chemins de fer de l'Est qui a repris la ligne. Les élus argumentent sur le fait qu'il ne faut pas voir que le peu d'importance de la population du village, mais qu'il faut prendre en compte le potentiel de voyageurs existant dans les communes voisines, lesquelles ont des communications difficiles avec Paris et une desserte omnibus peu satisfaisante pour les habitants, du fait de leur faible fréquence et de l'éloignement des stations qu'elles permettent de rejoindre. Ces communes sont, sur la rive droite de la Marne, Brou, Villevaudé, Le Pin et Pomponne, et, sur la rive gauche, Torcy, Collégien, Champs et Noisiel[4]. La compagnie refuse, en invoquant notamment le fait que les voyageurs potentiels de la rive gauche ne pourraient pas accéder à la station car il n'y a pas de pont permettant la traversée de la Marne à cet endroit[5].

Au début des années 1860, la construction d'un barrage sur la Marne en 1862, puis la réalisation par l'État d'une passerelle en bois permettant le passage des piétons[6] redonne de l'espoir aux communes. Les municipalités de Torcy, Vaires et Noisiel écrivent à la compagnie, mais celle-ci rejette ces demandes du fait qu'il ne s'agit que d'un passage pour des piétons inaccessible aux voituriers assurant les correspondances[3].

Le temps passe et il faut attendre les années 1880 pour qu'un évènement réactive le projet de création d'un pont sur la Marne. Il s'agit de la suppression du barrage par l'élévation du niveau de l'eau dans le canal de Chelles, mesure qui supprime l'utilité de la passerelle pour les services de la navigation et réactive le projet du pont. En 1887, la demande de sa suppression par les services de l'État entraîne une réaction de la municipalité de Torcy qui rappelle la demande faite il y a quelques années pour la construction d'un pont à cet endroit. Le coût de construction est évalué à 200 000 francs ; comme les communes ne peuvent contribuer que pour 40 000 francs, le projet est abandonné le . La passerelle n'est pas démolie du fait de l'insistance du préfet. En 1888, son mauvais état nécessite l'interdiction des passages en groupe, seule une personne à la fois pouvant l'emprunter ; en 1891, elle est interdite à la circulation[7],[3].

Les efforts financiers des communes finissent pas convaincre la compagnie. Le [8] son conseil d'administration approuve l'ouverture d'une halte, d'autant qu'il y a plus de neuf kilomètres entre les gares de Chelles et de Lagny - Thorigny. L'emplacement de la halte est prévu à environ quatre kilomètres après Chelles et cinq kilomètres avant Lagny. La compagnie estime également que le nombre d'habitants de ces communes (1167 à Torcy, 953 à Noisiel, 344 à Vaires et 165 à Brou) doit permettre un trafic suffisant pour la rentabilité de cet arrêt. Les travaux débutent dès l'avis positif de l'État le [8].

La halte

La halte de Vaires (avant 1904).

La halte de Vaires est mise en service le par la Compagnie des chemins de fer de l'Est[8].

Le bâtiment d'origine est une halte de type A des Chemins de fer de l'Est. Le bâtiment, réduit à sa plus simple expression est constitué d'une partie d'une seule travée à deux étages, abritant le logement du chef de gare, et d'une aile, d'une seule travée, où se trouvait le guichet et l'espace à disposition des voyageurs et des colis. Elle est construite en surplomb, près de la route[9].

Rapidement, la fréquentation est supérieure aux prévisions ; on compte 62 000 voyageurs en 1898 et 72 000 en 1899. Comme on le voit sur la photo de la halte vers 1904, l'aménagement est spartiate et les voyageurs n'ont à leur disposition que ce petit bâtiment éloigné des quais auquel on accède par des chemins en terre. Une structure en bois, peut-être la caisse d'un vieux wagon ou d'une roulotte, a été accolée à la gare.

La commune multiplie les demandes auprès de la compagnie pour améliorer la situation, mais sans succès. Néanmoins, en 1903, la halte voit s'ajouter les noms de Noisiel et Brou à ceux de Vaires et Torcy et, en 1910, un abri est édifié sur un quai. Le , le maire indiqua au conseil municipal que le ministère et la compagnie acceptaient le passage de simple halte au statut de gare, la commune devant apporter une subvention de 240 000 F pour des travaux estimés à 975 000 F.

Une halle à marchandises est construite mais la construction du nouveau bâtiment voyageurs est repoussée à plus tard.

Développement du site et création de la gare

Après le début de la Première Guerre mondiale, les autorités militaires construisent un camp de permissionnaires sur la ligne entre Chelles et Vaires. En plus des installations pour le loisir des soldats, on installe des voies de garage et de triage pour les trains militaires. Les installations sont importantes ; par exemple du côté de Vaires, il y a dix-huit voies qui desservent onze quais de débarquement. En 1919, le camp est fermé et les propriétaires réquisitionnés s'inquiètent de l'avenir de leurs terrains mais, à partir de 1920, la compagnie de l'Est, qui a décidé de reprendre les installations, rachète les parcelles pour ses propres besoins. Elle y prévoit notamment un grand triage, un dépôt de locomotives et une cité pour le logement des cheminots et leurs familles. La déclaration d'utilité publique paraît au Journal officiel du malgré de nombreuses oppositions venant notamment de la municipalité de Vaires bien que la majorité des terrains soient situés sur la commune voisine de Chelles. À la fin des travaux, en 1932, sur 210 ha, on trouve environ 500 kilomètres de voies constituant deux triages.

Les relations entre la commune et la compagnie vont jusqu'au procès pour de multiples raisons, et c'est finalement sans la subvention de la commune que la compagnie entame la construction de la nouvelle gare voyageurs en 1933. Il s'agit d'une refonte totale du site avec élargissement de la tranchée et destruction du pont et de l'ancien bâtiment pour permettre le passage de deux voies supplémentaires, la ligne passant à quatre voies de Paris à Lagny. On construit de nouveaux quais, avec une marquise en béton armé, surplombés par une passerelle comprenant des escaliers d'accès ; le bâtiment voyageurs est le seul de tous ces éléments à être toujours présent.

Ce bâtiment est de style moderniste avec une façade en béton et reprend certains éléments traditionnels des gares de la Compagnie de l'Est construites après 1903, comme les toitures à demi-croupes, la combinaison de brique jaune et rouge et les charpentes apparentes en bois[9].

Le , est survenu entre cette gare et celle de Lagny - Thorigny l'accident ferroviaire de Lagny-Pomponne qui, avec 214 morts[10] et 300 blessés, reste le plus meurtrier en France après l'accident ferroviaire de Saint-Michel-de-Maurienne en 1917.

En octobre 1963, les voies de garage et de triage servent de décor au tournage de la scène du bombardement du film de guerre Le Train, réalisé par John Frankenheimer et Bernard Farrel.

Réaménagement des années 2000

Le début des années 2000 va voir une nouvelle modification importante des installations. La gare est aménagée pour le passage d'une sixième voie permettant le raccordement avec la ligne à grande vitesse Est européenne qui s'embranche un peu après la gare en direction de Meaux. Le TGV peut traverser la gare à une vitesse de 220 km/h avant d'aborder la bifurcation. Cette nouvelle configuration comporte, au centre, deux voies pour les trains sans arrêt (y compris pour les trains classiques) et, de chaque côté, deux voies avec un quai central. Pour permettre l'accès aux quais, une nouvelle passerelle est construite en bois[11] et posée en une nuit le [12].

En 2019, selon les estimations de la SNCF, la fréquentation annuelle de la gare est de 2 286 419 voyageurs[13].

Service des voyageurs

Accueil

Un train Transilien arrive à Vaires - Torcy en direction de Meaux.

Gare SNCF du réseau Transilien, elle offre divers services avec, notamment, une présence commerciale quotidienne et des aménagements et services pour les personnes à mobilité réduite. Elle est équipée d'automates pour la vente des titres de transport (Transilien, Navigo et Grandes lignes) ainsi que d'un « système d'information sur les circulations des trains en temps réel ». Une boutique de presse est installée en gare[14].

Desserte

Vaires - Torcy est desservie par les trains de la ligne P du Transilien, dans chaque sens par 2 à 4 trains par heure.

Intermodalité

La gare dispose d'un parc à vélo et de deux parkings, l'un gratuit, l'autre payant, accolés à la gare, d'une capacité de plus de 500 places[14].

La gare est desservie par la ligne 19 du réseau de bus Seine-et-Marne Express, par la ligne 25 du réseau de bus de Marne-la-Vallée, par les lignes 211 et 421 du réseau de bus RATP, par les lignes 2, 6 et 8 du réseau de bus Apolo 7 et, la nuit, par la ligne N141 du réseau Noctilien.

Projets

À terme, la gare de Vaires - Torcy devrait être desservie par la ligne E du RER dans le cadre du projet de prolongement de la branche E2, actuellement terminus en gare de Chelles - Gournay, jusqu'à la gare de Meaux en remplacement de l'actuelle liaison Paris - Meaux. Ce prolongement inscrit au schéma directeur de la région Île-de-France (SDRIF) est lié au prolongement de cette ligne E vers l'ouest en raison de la saturation de la gare d'Haussmann - Saint-Lazare provisoirement exploitée en terminus alors qu'elle n'a pas été conçue pour cet usage. Ce prolongement ne pourra donc pas intervenir avant 2020.

Notes et références

  1. Reinhard Douté, Les 400 profils de lignes voyageurs du réseau français : lignes 001 à 600, vol. 1, La Vie du Rail, , 239 p. (ISBN 978-2-918758-34-1), « [070/1] Paris-Est - Château-Thierry », p. 49.
  2. René-Charles Planck,1991, p. 89
  3. « Transports : le souci du désenclavement ! le chemin de fer à Torcy », sur Torcy (consulté le ).
  4. René-Charles Planck,1991, p. 101
  5. René-Charles Planck,1991, p. 102.
  6. Conseil général, « Rivière de Marne - passerelle de Vaires », Rapports et délibérations / Conseil général de Seine-et-Marne, , p. 584 (lire en ligne, consulté le )
  7. Conseil général de Seine-et-Marne, « Passerelle de Vaires sur la Marne », Rapports et délibérations / Conseil général de Seine-et-Marne, , p. 22-23 (lire en ligne, consulté le ).
  8. René-Charles Plancke, 1991, p. 103.
  9. « Vaires-sur-Marne : 77 - Seine-et-Marne - Cartes Postales Anciennes sur CPArama », sur www.cparama.com (consulté le )
  10. Chiffre indiqué à la Chambre par le député Raoul Brandon le 15 mars 1934 lors du débat sur une des interpellations provoquées par l'accident.
  11. Site Comité national pour le développement du bois (CNDB), Passerelle "by night" : passerelle SNCF à Vaires-sur-Marne lire en ligne (consulté le 2 février 2011).
  12. Site Planète TP, De la gare de l’Est à Vaires-sur-Marne : Vaires-sur-Marne, tremplin vers la LGV européenne lire en ligne (consulté le 2 février 2011).
  13. « Fréquentation en gares », sur SNCF Open Data, traitement du 20 novembre 2020 (onglet informations) (consulté le ).
  14. Site SNCF Transilien, Gare VAIRES TORCY lire en ligne (consulté le 7 décembre 2018).

Voir aussi

Bibliographie

  • René-Charles Plancke, Histoire du chemin de fer de Seine-et-Marne, t. I : de la vapeur au TGV, Le Mée-sur-Seine, Édition Amatteis, , 510 p. (ISBN 2-86849-105-7), L'Est, « Du verbiage au vertige ou la véridique histoire de la gare de Vaires », p. 101-122 et 149.

Articles connexes

Liens externes


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