Gainsbourg (vie héroïque)
Gainsbourg (vie héroïque) est un film français[1] écrit et réalisé par Joann Sfar, sorti en 2010.
Réalisation | Joann Sfar |
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Scénario | Joann Sfar |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production | One World Films |
Pays d’origine | France |
Genre | Conte musical |
Durée | 130 minutes |
Sortie | 2010 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Synopsis
Du jeune Parisien arborant l’étoile de David (qu'il appelait « son étoile de shérif ») imposée aux juifs durant l'Occupation allemande jusqu'à l'apogée de l'auteur-compositeur-interprète des années 1980, le film est une biographie fantasmagorique de Serge Gainsbourg, créateur qui défraya la chronique et laissa son empreinte dans le monde de la chanson avec de nombreuses œuvres poétiques et subversives.
Il retrace la vie de Gainsbourg à travers la plupart de ses tendances artistiques, de son apprentissage de peintre jusqu'au « Gainsbarre » (et son avatar de « La Gueule » en carton/latex avec un long nez et des doigts immenses griffus) des dernières années en passant par le jazz de Saint-Germain-des-Prés et les yéyés.
Fiche technique
- Titre original : Gainsbourg (vie héroïque)
- Réalisation : Joann Sfar
- Assistants réalisateur : Yann Cuinet, Félix Baudoin, Marie Rolindes, Carol Lecacheur, Sonia Delhaye
- Scénario : Joann Sfar
- Consultants au scénario : Guillaume Dreyfus, Sandrina Jardel
- Décors : Christian Marti, Josh Fifarek
- Décoratrice de plateau : Isabelle Girard
- Créatrice costumes : Pascaline Chavanne
- Maquillages : Gill Robillard
- Effets spéciaux maquillages (créatures) : David Marti, Montse Ribé
- Photographie : Guillaume Schiffman
- Son : Daniel Sobrino, Jean Goudier, Jean-Baptiste Brunhes
- Montage : Maryline Monthieux
- Musique : Serge Gainsbourg
- Musique originale et direction musicale : Olivier Daviaud
- Piano : Gonzales
- Scripte : Isabelle Ribis
- Steadycamer : Stéphane Chollet
- Photographe de plateau : Jérôme Brézillon
- Casting : Stéphane Batut
- Casting enfants : Nadia Nataf, Agathe Hassendorfer, Julie David
- Casting figuration : Stéphane Zito, Miguel Peraudeau, Émilie Chaumat, Clémentine Boissins
- Coach chant : Nathalie Dupuy
- Coach playback et scripte lip sync : Tristan Abgrall
- Régisseur général : Bertrand Girard
- Documentalistes : Brigitte Gruel et Anne Gelli
- Producteurs : Marc du Pontavice, Didier Lupfer
- Producteur exécutif : Matthew Gledhill
- Producteur exécutif musique : Paul Lavergne
- Sociétés de production[1] : One World Films, Studio 37, Universal Pictures France, Focus Features International, France 2 Cinéma, Lilou Films, Xilam Films
- Sociétés de distribution : Universal Pictures (distributeur d'origine France), Kinology (vente à l'étranger)
- Budget : 14 millions €[2]
- Pays d’origine : France
- Langues originales : anglais, français, russe
- Format : 35 mm — noir et blanc et couleur — 2.35:1 (Scope) — son stéréophonique Dolby Digital
- Genre : conte musical
- Durée : 130 minutes
- Date de sortie :
- Classifications CNC : tous publics, Art et Essai (visa no 120809 délivré le )
Distribution
- Éric Elmosnino : Serge Gainsbourg et voix de « La Gueule »
- Lucy Gordon : Jane Birkin
- Laetitia Casta : Brigitte Bardot
- Doug Jones : « La Gueule »
- Anna Mouglalis : Juliette Gréco
- Mylène Jampanoï : Bambou
- Sara Forestier : France Gall
- Kacey Mottet-Klein : Lucien (Serge Gainsbourg) enfant
- Răzvan Vasilescu : Joseph Ginsburg (père de Serge Gainsbourg)
- Dinara Droukarova : Olga Ginsburg (mère de Serge Gainsbourg)
- Philippe Katerine : Boris Vian
- Deborah Grall : Lise Levitzky
- Yolande Moreau : Fréhel
- Ophélia Kolb : le modèle
- Claude Chabrol : le producteur musique de Gainsbourg
- François Morel : le directeur de l'internat
- Philippe Duquesne : Lucky Sarcelles
- Angelo Debarre : le guitariste gitan
- Grégory Gadebois : Phyphy
- Alice Carel : Judith
- Joann Sfar : Georges Brassens
- Orphée Silard : Liliane Ginsburg, Charlotte Gainsbourg
- Lucile Vezier : Jacqueline Ginsburg, Kate Barry
- Le Quatuor (Jean-Claude Camors, Laurent Vercambre, Pierre Ganem, Jean-Yves Lacombe) : Les Frères Jacques
- Roger Mollien : Robert Gall, le père de France Gall
- Jacqueline Staup :
- Chilly Gonzales : un pianiste, cameo
- Caroline Tillette
Production
Genèse du projet
Joann Sfar[4] : « Je ne fais pas une biographie romancée classique style La Vie en rose. […] J'apporte mon univers de BD dans le film — avec des marionnettes, des chansons, de la poésie et des costumes — pour illustrer ma vision personnelle des fantasmes de Gainsbourg. »
Casting
Sfar commence à travailler le film avec Charlotte Gainsbourg pour jouer le rôle de son père[5]. Mais elle renonce à jouer et il finit par trouver un acteur pour jouer Gainsbourg.
- Éric Elmosnino ne se prend pas pour Gainsbourg[6] :
- — Comment avez-vous décroché le rôle de Gainsbourg ?
- — ÉE. J’ai rencontré Joann Sfar au Café de la Paix. […] Il m’a demandé si je chantais, si j’étais musicien. Je lui ai répondu que non. Il m’a quand même proposé de travailler une scène avec Juliette Gréco. Je devais lui chanter La Javanaise. C’était drôle. Avec le trac qui me rattrapait, je leur ai fait penser au Gainsbourg des années 60, lorsqu’il est arrivé chez Gréco ; il était dans ses petits souliers, et il lui avait chanté La Javanaise.
- — Étiez-vous fan du chanteur ?
- — ÉE. Non, je ne le découvre qu’aujourd’hui. Surtout la première période.
- — Ressentez-vous une pression particulière ?
- — ÉE. J’ai ressenti cette pression après la publication des premières photos. J’ai reçu un nombre incroyable de messages. Les gens étaient troublés. C’était comme si, pour eux, Gainsbourg réapparaissait. Mais je dois me dégager de ça.
- — Gainsbourg, c’est un rôle qui peut changer une vie ?
- — ÉE. Une vie d’acteur, peut-être. Je vais devenir repérable. C’est casse-gueule aussi. Je ne veux pas penser aux conséquences. Sinon, je suis mal barré.
- Le , la comédienne Lucy Gordon (Jane Birkin dans le film) a été retrouvée pendue dans son appartement de Paris, seulement deux jours avant son anniversaire. Elle aurait eu 29 ans. Joann Sfar a d'ailleurs dit : « Il y aura des nuits fragiles, guipure blanche et grande dame de papier d'or, pour un baiser sur la pointe des pieds. C'est tel que je voyais la scène. C'était émouvant de voir la complicité entre Lucy et Éric pour la scène du premier baiser. On avait mis 200 kw d'éclairage sur Notre-Dame, mais c'était blanc avec toute la beauté du blanc, avec toute la délicatesse de ce que peut faire une lumière blanche sur un tel visage lumineux. Et Gainsbourg d'un coup sort de l'ombre et va vers elle. »
- Le réalisateur Claude Chabrol fait également sa toute dernière apparition dans ce film.
Musique du film
Tournage
- Le tournage, initialement prévu pour débuter mi-, a été repoussé à la mi-janvier 2009 en raison d’un désaccord de la famille de Serge Gainsbourg avec le scénario original de Joann Sfar.
- Période de prises de vue : du 19 janvier à avril 2009 (13 semaines de tournage)
- Intérieurs : Studios Éclair (Épinay-sur-Seine)
- Extérieurs :
- Paris : Cité internationale des arts (IVe arr.), scènes en face de la cathédrale Notre-Dame de Paris (quai de Montebello, Ve arr.), rue de Verneuil (VIIe arr.), scènes à l'hôpital américain de Paris (Cité internationale universitaire de Paris, XIVe arr.), scènes au bistrot avec Fréhel (rue Brancion, XVe arr.), scènes nocturnes dans les rues avec Boris Vian (Montmartre, XVIIIe arr.), scène chez le producteur de musique (siège d'Autochenille Production, XIXe arr.), scènes de l'enregistrement de l'album Aux armes et cætera au Dynamic Sounds Studio de Kingston à la Jamaïque (Studios Ferber/rue du Capitaine-Ferber, XXe arr.)
- Val-d'Oise : scènes chez Salvador Dalí (l'abbaye de Royaumont à Asnières-sur-Oise est la « doublure » de la résidence de Salvador Dalí)
- Pas-de-Calais : scènes à la Jamaïque (Berck-Plage)
Accueil
- Au Festival de Cannes 2009, durant le week-end du 16 au , une bande-annonce du film, d’une durée de dix minutes, a été présentée à quelque 200 professionnels du marché international du film. Joann Sfar précise : « En fait, ce que j'ai montré ici est un concentré des séquences les plus fortes. […] J'avais surtout envie de montrer le résultat devant un public impartial. Autant j'ai une vraie légitimité dans le monde de la bande dessinée, autant j'arrive dans le cinéma par un trou de souris. Mais je voudrais faire une mise au point : Serge Gainsbourg (vie héroïque) n'est pas un biopic à l'américaine. Ce n'est ni un film hagiographique ni même un travail qui suivrait chronologiquement la vie et la carrière de l'« homme à la tête de chou ». Il s'agit plutôt de ma vision personnelle de Serge Gainsbourg. Son rapport aux modèles féminins français. » Cette projection a été favorablement accueillie par les acheteurs étrangers potentiels[7] qui, selon le réalisateur : « ont vu une histoire d'amour dans la tradition des films romantiques parisiens. »[8]
Distinctions
Récompenses
Nominations
- Césars 2011 :
- Nommé pour le César du meilleur film
- Lætitia Casta nommée pour le César de la meilleure actrice dans un second rôle
- Prix Lumière 2011 :
- Joann Sfar nommé pour le prix du meilleur film, meilleur réalisateur
- Éric Elmosnino nommé pour le prix du meilleur acteur
- Magritte du cinéma 2011 : Yolande Moreau nommée pour le prix de la meilleure actrice dans un second rôle
Notes et références
- Production 100 % française. Source Unifrance
- Éric Libiot, L'Express.fr, .
- (fr) (en) « Gainsbourg (vie héroïque) », Internet Movie Database. Consulté le 10 juillet 2012.
- Propos recueillis par Elsa Keslassy pour le magazine Variety du .
- « Charlotte Gainsbourg : "Joann Sfar voulait que j'incarne mon père dans son Gainsbourg..." »
- Extrait de son interview par David Le Bailly, parue dans le no 3081 de Paris Match du 5 juin au .
- Ceux qui ne connaissent pas Gainsbourg.
- Extrait de l’interview, Le Figaro.fr, .
Annexes
Bibliographie
- Joann Sfar, Gainsbourg : Hors champ, Paris, Éditions Dargaud, , 430 p. (ISBN 978-2-205-06431-5)
- Joann Sfar, Gainsbourg : Images, Paris, Éditions Dargaud, , 20 p. (ISBN 978-2-205-06430-8)
- Mathieu Sapin, Feuille de chou : Journal d'un tournage, t. 1, Paris, Éditions Delcourt, coll. « Shampooing / Feuille de chou », , 358 p. (ISBN 978-2-7560-1857-7, présentation en ligne)
- Mathieu Sapin, Feuille de chou : Journal d'un après-tournage, t. 2, Paris, Éditions Delcourt, coll. « Shampooing / Feuille de chou », , 500 p. (ISBN 978-2-7560-2277-2, présentation en ligne)
- Frédéric Vidal (dir.), Hors série Gainsbourg (vie héroïque) : Joann Sfar immortalise Gainsbourg, Paris, Casemate, , 98 p. (ISSN 1964-504X, présentation en ligne)
Liens externes
- Fiche du producteur One World Films
- Fiche du producteur Studio 37
- Fiche du producteur Universal Pictures
- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- L'itinéraire parisien dans Gainsbourg (vie héroïque), et lieux de l'action sur le site de la Mairie de Paris
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