Gabriel Amisi Kumba

Gabriel Amisi Kumba (Tango Four) est un militaire congolais (RDC). Il est chef d'état-major des Forces terrestres, de l'armée de la République démocratique du Congo entre 2006 et 2012.

Gabriel Amisi
Gabriel Amisi Kumba
Surnom Tango Four
Allégeance République démocratique du Congo
Conflits Massacre de Kisangani
Operation Militaire au Kindu

Amisi est un ancien officier des Forces armées zaïroises qui est recruté dans l'Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL) en 1996[1]. Pendant la Seconde Guerre du Congo, Amisi était chef d'état-major adjoint chargé de la logistique du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD-G). Cette position était à l'origine de son surnom, car T-4 était l'abréviation de sa position. Il a été impliqué par Human Rights Watch dans l'exécution du soldat Joe Lona Bifuko et dans la torture de prisonniers de l'ANC dans un centre de détention des renseignements militaires à Goma en 2001[2]. Amisi est aussi sous sanction des États-unis pour son implication dans la répression de manifestations en 2016[3].

Biographie

Il est devenu célèbre pour la répression d'une mutinerie à Kisangani en mai 2002[1].

Après le massacre de Kisangani, il a commandé une brigade de l'ANC basée à Mbuji-Mayi. En septembre 2002, il aurait participé aux exécutions de 82 civils et combattants Mayi-Mayi à Kindu dans une opération militaire avec les Forces de défense rwandaises[4],[5]

Il était l'ancien commandant de la 8e région militaire du Nord-Kivu, nommé en janvier 2005[6]. En août 2006, il semble qu'il ait été transféré du commandement de la 8e région militaire pour devenir chef d'état-major des Forces terrestres des FARDC[7],[8]. Il existe des allégations crédibles, certaines avancées par la BBC, selon lesquelles le général Kumba aurait personnellement profité de sa position, bénéficiant de l'exploitation minière dans l'est du pays, au cours des dernières années[9].

De nombreux rapports relient Amisi aux opérations minières au Nord-Kivu. En particulier, Amisi semble avoir protégé et profité des opérations du colonel Samy Matumo, l'ancien commandant de la 85e brigade qui occupait la mine de Bisie depuis plusieurs années[1],[10]. Le rapport, rédigé pour l'ONU par le groupe d'experts sur la RDC, indique qu'Amisi a supervisé un réseau fournissant des armes et des munitions aux groupes criminels et aux rebelles qui parcourent les collines et les forêts de l'est du Congo riche en ressources mais troublé. Selon le rapport, des munitions achetées au Congo Brazzaville voisin, sont passées en contrebande dans la capitale congolaise Kinshasa à l'est par un réseau étroit d'associés d'Amisi, y compris des membres de sa famille[11].

Le 22 novembre 2012, Amisi est suspendu de ses fonctions dans les Forces terrestres par le président Joseph Kabila en raison de son rôle présumé dans les ventes d'armes à des groupes rebelles dans l'est du pays, ce qui pourrait avoir impliqué le groupe rebelle M23[11].

Des sanctions annoncées par les États-Unis le 28 septembre 2016 parce que des unités placées sous son commandement "se seraient livrées à une répression violente des manifestations politiques", notamment des manifestations de janvier 2015 au cours desquelles au moins 42 personnes sont décédées, et ont interdit aux citoyens américains de conclure des transactions financières avec lui. Ces mesures étaient considérées comme un avertissement au président Joseph Kabila de respecter la constitution du pays[12].

En 2017, un rapport de l'ONU a allégué qu'Amisi extrayait de l'or sur la rivière Aruwimi dans la province de Tshopo [13] et que la gestion de La Conquête, une entreprise qu'il détiendrait, était gardée par l'armée congolaise (FARDC)[14].

En juillet 2020, Amisi est promu général d'armée et est nommé inspecteur général des FARDC[15].

AS Vita Club

Après l’élimination de l’AS V.Club de Kinshasa, dimanche 8 avril 2012, de la ligue des champions africaine par ASO Chlef d’Algérie (2-3), le général Gabriel Amisi dit Tango Fort a démissionné lundi de son poste de président de coordination de l’AS V.Club. Il a déposé sa démission au conseil suprême de V.Club. Cette démission devra ensuite être entérinée ou rejetée par une assemblée générale extraordinaire de ce club. La démission de Tango Fort entraîne tout le comité qu’il dirigeait. Avant d’affronter ASO Chlef, V. Club n’a joué que deux matches au championnat de la Vodacom Super League. En première journée, elle a battu SM Sanga Balende (2-1) au stade des Martyrs avant d’étriller TP Molunge (4-1) à Mbandaka. Concernant sa préparation du match retour contre les Algériens d’ASO Chlef, l’équipe de V.Club n’a livré qu’un seul match contre AC Foyo de l’Epfkin. Ils avaient été battus par un but à zéro. Au regard de la préparation de V.Club, certains observateurs sportifs estiment que la débâcle de cette équipe est due au manque de compétition[16].

Le Conseil suprême de l’AS Vclub a rejeté la démission du général Gabriel Amisi dit Tango Fort, le mardi 10 avril 2012. Le président du comité des Vert et noir de Kinshasa avait décidé de quitter son poste après l’élimination du club de la Ligue des champions de la Confédération africaine de football (CAF) face à ASO Chlef d’Algérie (2-3), dimanche 8 avril 2012. À la sortie de la réunion organisée à Kinshasa en la résidence de son vice-président, le Conseil suprême a estimé que le départ du général Amisi rendrait l’avenir de l’AS V Club incertain. Depuis la ville de Goma dans le Nord-Kivu où il se trouve, le général aurait accepté de poursuivre l’aventure à la tête du club. Le général Gabriel Amisi gère l’AS V Club depuis 2007. C’est sous sa direction que l’équipe a atteint, pour la première fois depuis la mise en place de la nouvelle formule des compétitions interclubs de la Caf, la phase de poules. Sur le plan national, l’équipe a gagné le championnat national de football en 2010[17].

Le 28 mai 2020 c'est désormais officiel le Général Amisi à déposer sa démission au conseil suprême du club.

Notes et références

  1. Congo Siasa, Congo Army Chief Caught in Gold Deal, November 2010
  2. « news-from-human-rights-watch-no6a-war-crimes-in-kisangani-the-response-of-rwandanbacked-rebels-to-the-may-2002-mutiny-august-2002-27-pp », sur Human Rights Documents online (consulté le )
  3. Pierre Boisselet, « RD Congo : Gabriel Amisi Kumba, un général dans le collimateur des États-Unis », Jeune Afrique, (lire en ligne)
  4. Stanis Nkundiye, 'War in the East: The RDC massacres 82 civilians in Kindu', L'Avenir, English Translation, 20 September 2002, via Barouski, 'Laurent Nkunda Batware, His Rwandan Allies, and the ex-ANC Mutiny', 13 February 2007, 29 of 457, privately distributed.
  5. Jeremy Rich, « Nkunda, Laurent », dans African American Studies Center, Oxford University Press, (ISBN 978-0-19-530173-1, lire en ligne)
  6. Jean Omasombo, Reṕublique démocratique du Congo : biographies des acteurs de la Troisième République, Royal Museum for Central Africa, Brussels, CEP, , 24-25 p. (ISBN 978-90-74752-59-6 et 90-74752-59-4, OCLC 505875999, lire en ligne)
  7. U.S. Embassy Kinshasa, 06KINSHASA1846: North Kivu Update: FARDC Launches Failed Offensive On Nkunda Positions, Monday, December 11, 2006, para 6.
  8. « Soldier of the FARDC, North-Kivu, Congo. », Cultural Anthropology, vol. 26, no 1, , p. 58–58 (ISSN 0886-7356, DOI 10.1111/j.1548-1360.2010.01088.x, lire en ligne, consulté le )
  9. (en-GB) Thomas Fessy, « Congo general 'profits from gold' », BBC News, (lire en ligne, consulté le )
  10. « Gabriel Amisi alias Tango Four un general des FARDC très fort sur le champ de bataille des massacres, des mines d'or et du commercialisme militaire »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?)
  11. Mathieu Olivier, « RDC : le général Amisi, numéro deux des FARDC, accusé par l'ONU de vendre des armes aux rebelles dans l'Est », Jeune Afrique, (lire en ligne)
  12. Jason Burke, « US imposes sanctions on top DRC officials after election delay », The Guardian, (lire en ligne, consulté le )
  13. (en) « Democratic Republic of Congo army general profits from illegally mining conflict gold: As gold continues to fuel the conflict in the Democratic Republic of Congo, a UN report says », Deutsche Welle: Major General Gabriel Amisi Kumba with a history of serious human rights abuses is illegally running a gold mining operation., (lire en ligne)
  14. William Clowes, « UN Experts Accuse Congo Army General of Mining Gold Illegally », Bloomberg, (consulté le )
  15. Romain Gras et Stanis Bujakera Tshiamala, « RDC : sous pression des États-Unis, Félix Tshisekedi procède à un prudent remaniement dans l’armée », Jeune Afrique, (lire en ligne)
  16. « Foot-RDC: le général Gabriel Amisi a démissionné du comité de l’AS V.Club », sur Radio Okapi, (consulté le )
  17. « Foot-RDC: AS V.Club, la démission du général Amisi rejetée », sur Radio Okapi, (consulté le )

Lire aussi

Lectures complémentaires

  • Nicholas Garrett, Sylvia Sergiou et Koen Vlassenroot, « Negotiated peace for extortion: the case of Walikale territory in eastern DR Congo », Journal of Eastern African Studies, vol. 3, no 1, , p. 1–21 (ISSN 1753-1055 et 1753-1063, DOI 10.1080/17531050802682671, lire en ligne, consulté le )

Liens externes

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