Gédéon Geismar

Gédéon Geismar naît le 10 janvier 1863 à Dambach-la-Ville. Il fréquente la petite école israélite de Dambach-la-Ville jusqu'en 1874, l'enseignement y est prodigué en allemand et en hébreu[1] .

Puis, « pour qu'il soit français », son père l'envoie en pension au lycée de Belfort, qu'il fréquente jusqu'en 1882[1].

Le 1^er novembre 1883 il entre à l'École Polytechnique au rang de 98^{e[réf. nécessaire]}. À sa sortie, il choisit l'artillerie[1].

• Le 1^er octobre 1885, il est rejoint comme sous-lieutenant l'École d'application de l'artillerie et du génie à Versailles(EAAG)[1].
• Le 1^er octobre 1887, il devient lieutenant au 5^e régiment d'artillerie[1].
• Le 1^er octobre 1894, il devient capitaine au 2^e bataillon d'artillerie à pied[1].
• En 1897, il fait un stage à l'École de guerre et obtient en novembre 1897 le brevet d'état-major[1].
• Le 24 juin 1905, il est nommé chef d'escadron au 40^e régiment d'artillerie[3].
• Affecté en 1907 à l'état-major du 3^e corps d'artillerie à Rouen, il en devient le chef en 1911 avec le grade de lieutenant-colonel[3].
• En 1915, il conduit au feu le 44^e régiment d'artillerie[3].
• Le 5 mai 1915, il est nommé colonel[3].
• Le 7 février 1918, il est nommé général de brigade[3].
• En 1918, il commande la brigade d'artillerie du 21^e corps d'armée à Strasbourg[3].

Le général Geismar avait gardé de sa famille et de son éducation la pratique de la religion. Il refusait de prendre garnison dans les villes où il n'y avait pas de synagogue[3]. Il a su transmettre ce sentiment à ses deux enfants qui furent l'un et l'autre administrateur d'une synagogue, mais pas toujours du même courant que leur père, puisque Jean Geismar a été administrateur de l'Union libérale israélite de France[2].

En janvier 1923, âgé de 60 ans, il prend sa retraite et se consacre au développement du Keren Hayesod (Fonds de reconstruction), avec André Spire. Ce fonds a été créé en France en 1922, puis il devient président d'honneur de la Commission centrale du K.K.l (Keren Kayemeth Leisrael ou Fonds national juif). Grâce à sa connaissance de l’hébreu, il peut lire la presse de la Palestine mandataire, et se tenir informé des réalisations et des besoins. Il siégeait au comité directeur de France-Palestine, fondée en 1926 par Joseph Paul-Boncour et Justin Godart[3]. Le collège des présidents d'honneur comprenait : Édouard Herriot, Paul Painlevé, Jules Cambon, ambassadeur de France et ancien secrétaire général du Quai d’Orsay, Aristide Briand, ancien président du Conseil et ministre des Affaires étrangères, Raymond Poincaré, Alexandre Barthou, enfin Gaston Doumergue, le président de la République lui-même. Le secrétaire général en était le poète Henri Hertz[4]. Cette abondance d'hommes politiques français s'explique par la croyance que la révolte syrienne de 1925 était soutenu en sous main par les Anglais^{[réf. nécessaire]}. En 1927, il est élu membre du Comité directeur de la Fédération Sioniste de France[2], il y représente le « Bloc sioniste général »[3], c'est-à-dire l'opinion centriste. Il souhaite représenter la France au XV^e congrès sioniste de 1927, mais il ne sera battu par Léonce Berheim du « Mouvement sioniste français », c'est-à-dire les Français par opposition aux immigrés^{[réf. nécessaire]}. Il participe en 1928 à la création de la Chambre de commerce franco-palestiniene. Toujours en 1928, il accepte la présidence des Éclaireuses et éclaireurs israélites de France (EEIF)[2].

Le général Geismar meurt le 28 juin 1931, rue Alphonse-Daudet^{[réf. souhaitée]} dans le 14^e arrondissement de Paris[1]; il est enterré au cimetière de Montmartre^{[réf. souhaitée]}.

• Dans l'ordre de la Légion d'honneur : chevalier le 10 juillet 1907 ; officier le 1^er janvier 1917 ; commandeur le 29 décembre 1922[3].
• Croix de Guerre avec citation à l'ordre de l'armée le 28 octobre 1915[3].

Une rue de Dambach-la-Ville porte le nom du général Geismar[1].

• Service historique de la Défense, dossier Gédéon Gesmar.
• Almanach du KKL de Strasbourg pour l'année 1993 p. 97-104, article de Philippe Landau.
• Arbre généalogique des Geismar établi par Hubert Metzger en 1992, d'après des notes de Marcel Léopold et Paul Metzger (sources : les archives départementales du Bas-Rhin et les archives de la mairie de Grussenheim).
• Françoise Job, « Gédéon Geismar, général de brigade. [Dambach-la-Ville (Bas-Rhin), 10 janvier 1863 – Paris XIVe, 28 juin 1931] », Archives Juives, vol. 39, n^o 1,‎ 2006, p. 137-139 (DOI 10.3917/aj.391.0137, lire en ligne)
• Alphonse Halter, « Gédéon Geismar », in Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, vol. 12, p. 1140