François Jolivet

François Jolivet, né le à Châteauroux (France), est un homme politique français.

Pour les articles homonymes, voir Jollivet et Jolivet.

François Jolivet

François Jolivet en 2017.
Fonctions
Député français
En fonction depuis le
(4 ans, 2 mois et 17 jours)
Élection 18 juin 2017
Circonscription 1re de l’Indre
Législature XVe législature
(Cinquième République)
Groupe politique LREM
Prédécesseur Jean-Paul Chanteguet
Maire de Saint-Maur
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Châteauroux
Nationalité Français
Parti politique UMP (jusqu'en 2015)
LR (2015-2017)
LREM (depuis 2017)
Diplômé de Université de Poitiers

Kedge Business School

Profession Cadre supérieur

Maire de Saint-Maur de 1995 à 2017 et conseiller régional du Centre de 2004 à 2015, il est d'abord militant de l'Union pour un mouvement populaire, devenue Les Républicains. Investi par La République en marche, il est élu député dans la première circonscription de l'Indre lors des élections législatives de 2017.

Formation et carrière professionnelle

François Jolivet naît en 1966 à Châteauroux[1].

Il est titulaire d’une maîtrise de droit public à la faculté de droit de Poitiers, d’un diplôme d'études supérieures spécialisées (DESS) de gestion à l’Institut d'administration des entreprises (IAE) de Poitiers ainsi que d’un mastère de management du groupe de l’École supérieure de commerce de Bordeaux[2].

À partir de 1990, il est assistant parlementaire du sénateur François Gerbaud[3],[1]. En 1992, il rejoint les services du conseil général de l’Indre, où il exerce les fonctions de juriste auprès du directeur général des services. En 1993, il lui est confié la mission du contrôle économique des satellites départementaux[4]. Par la suite, il occupe le poste de directeur général de l’OPAC (Office public de l'habitat, d'aménagement et de construction) à Châteauroux[2]. En 2010, il rejoint le groupe ICF Habitat (groupe SNCF), où il prend la tête de la direction clientèle[2]. En , il est nommé directeur général d’ICF Habitat Atlantique[5].

Parcours politique

Élu local

Maire de la commune de Saint-Maur (Indre) de 1995 à 2017, il est aussi vice-président de la communauté d’agglomération castelroussine de 2000 à 2017[6],[7]. Il démissionne de ses fonctions après avoir été élu député, en conformité avec la loi sur le cumul des mandat[7].

Il exerce également les fonctions de conseiller régional du Centre (élu dans l'Indre) entre 2004 et 2015[6],[1]. Il est candidat sur la liste d'union de la droite lors des élections régionales de 2015 en Centre-Val de Loire[8]. Lors des élections régionales de 2021 en Centre-Val de Loire, il est candidat sur la liste de Marc Fesneau (Modem)[9].

Lors des élections municipales françaises de 2020, il est candidat à Saint-Maur sur la liste menée par Ludovic Réau, qui lui a succédé en 2017[10]. Il est élu conseiller municipal[11]. En , le maire Ludovic Réau démissionne avec onze autres élus du conseil municipal, accusant François Jolivet d'avoir retourné le conseil municipal contre lui et de ne plus pouvoir prendre de décisions[7].

Député de l'Indre

Candidat aux élections législatives de 2012 dans la première circonscription de l'Indre, il échoue au second tour avec 41,20 % des voix face au socialiste Jean-Paul Chanteguet, dont Michel Sapin est le suppléant[12].

Lors de la primaire de la droite et du centre de 2016, il est référent de Bruno Le Maire[13].

En vue des législatives de 2017, il annonce sa candidature dans la première circonscription de l'Indre, alors que LR a déjà investi Paulette Picard, présidente de la CCI de l’Indre, également soutenue par le maire de Châteauroux, Gil Avérous, ainsi que les deux sénateurs de l'Indre, Frédérique Gerbaud et Jean-François Mayet[14],[13],[15]. À l'initiative de Bruno Le Maire, qui n'a pas encore intégré le gouvernement Édouard Philippe, il est finalement investi par La République en marche (LREM), tout en se présentant comme « un homme de droite »[13],[15]. Il l'emporte avec 70,4 % des voix au second tour, face la candidate du Front national[16].

En , il indique avoir adhéré à LREM et annonce qu'il ne renouvellera pas son adhésion à LR[17].

Membre de la commission des finances, il en est le rapporteur spécial au logement. Le , il présente un rapport du projet de loi finances 2018 prévoyant en matière d’APL un prélèvement plus progressif et un étalage de la réforme prévue sur trois ans[18],[19],[20]. Dans une étude des instituts Rumeur publique et Data Observer publiée en par le quotidien Les Échos, il est classé parmi les cinq députés les plus influents sur la loi logement[21].

En , à l'approche des élections pour le renouvellement des postes à responsabilités au sein du groupe LREM à l'Assemblée, il se porte candidat à la présidence du groupe LREM[22]. Il se présente finalement en duo paritaire avec la députée de la Nièvre Perrine Goulet[23]. Alors que Gilles Le Gendre est réélu dès le premier tour, leur ticket arrive en quatrième position sur six avec 17 voix[24].

Il est membre de la mission d'information « Impact, gestion et conséquences dans toutes ses dimensions de l’épidémie de Coronavirus » de l'Assemblée nationale créée le [25]. Le , cette mission d'information dispose désormais des prérogatives d’une commission d’enquête[26]. Les personnalités convoquées doivent notamment prêter serment lors des auditions[27].

Lors de l'examen à l'Assemblée du projet de loi confortant le respect des principes de la République, il est à l’initiative d’une proposition de loi « portant interdiction de l’écriture inclusive pour les personnes morales en charge d’un service public », soutenue par une quarantaine de députés, y compris dans l'opposition[28].

Juge suppléant à la Cour de justice de la République

Le , il prête serment[29] à l'Assemblée nationale et devient juge suppléant à la Cour de justice de la République[30]. Il est mobilisé dans le cadre de l'affaire Karachi, et dans le procès devant la Cour de justice de la République d'Édouard Balladur et de François Léotard qui s'est ouvert le [31].

Prises de position

François Jolivet en 2017.

Le , avec la députée Aude Bono, il lance l'appel « Touche pas à mon maire »[32], à la suite notamment de la mort du maire de Signes et aux violences envers les élus. Cet appel, relayé par les médias, est signé par 85 parlementaires[33].

En , il vote contre le texte de loi sur la bioéthique, dont la mesure phare autorisant la procréation médicalement assistée pour toutes fait débat[34].

Au sein du groupe LREM, il figure parmi les partisans d’une laïcité républicaine « stricte »[35]. Sur ce sujet, il est proche d'Aurore Bergé et de la ligne du Printemps républicain[36]. En , il s'oppose au député Aurélien Taché sur Twitter, l'accusant de relayer un message communautaire et contraire aux valeurs de la République[37].

Lors de la pandémie de Covid-19, il propose de créer un statut de reconnaissance nationale aux enfants de soignants décédés de leur engagement contre le virus. Il évoque aussi l'extension du dispositif de pupille de la Nation[38]. Avec 110 parlementaires de différents courants politiques, il suggère également de dédier le 14 juillet 2020 « aux Français mobilisés pour faire vivre et soigner le pays »[39]. Le , le président de la République Emmanuel Macron a souhaité accéder à cette demande en annonçant la création des « Pupilles de la République »[40],[41].

En , en plein débat sur le racisme et les violences policières, il lance avec 31 de ses collègues un appel pour dénoncer « une stigmatisation injuste » dont « sont victimes » les forces de l'ordre[42]. Dans cet appel, il estime qu'il faut « aller au-delà des mots et avoir le courage d'aborder sans tabou le difficile sujet du suicide dans les forces de police »[43]. Il demande au ministre de l'Intérieur Christophe Castaner de se saisir du sujet[43].

Lors de l'examen de la proposition de loi relative à la sécurité globale, il déclare avoir « du mal à supporter que des personnes en charge de missions de service public puissent retrouver leurs images sur les réseaux sociaux et devenir des cibles »[44]. Il vote en faveur de l'article 24 de la proposition de loi malgré les polémiques, adoptée à l'Assemblée nationale le [45].

Il se prononce contre la création d'une « Autorité indépendante de contrôle des forces de police[46] » proposée par l'aile gauche de La République en marche, en remplacement de l'Inspection générale de la Police nationale (IGPN). Dans une tribune publiée dans Le Figaro le , il écrit que « l'IGPN ne doit pas servir de bouc émissaire » et que « le vrai sujet est le dénigrement de l’État »[47].

En , il s'oppose publiquement à l'expression « privilège blanc », notamment utilisée par le président de la République Emmanuel Macron et la ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances Élisabeth Moreno[48]. Cette expression, utilisée pour la première fois en 1989 par l'Américaine Peggy McIntosh, exprime la thèse selon laquelle les personnes blanches bénéficieraient dans les pays occidentaux de privilèges sociaux, sociétaux, politiques ou économiques. Il estime que « la République est indivisible et ne classe pas ses concitoyens sur un nuancier de couleurs », que « les êtres humains doivent combattre ensemble les racistes et haineux » et que « le privilège blanc est un concept de division qui ne résoudra rien »[49].

Détail des mandats et fonctions

Références

  1. « François Jolivet : "il faut un sursis à statuer" pour la maternité du Blanc dans l'Indre », sur france3-regions.francetvinfo.fr, (consulté le ).
  2. « Législatives : qui est François Jolivet, le nouveau député En Marche ! de la 1ère circonscription de l'Indre ? », sur France Bleu, (consulté le ).
  3. Fabrice Simoes, « Les députés du Cher et de l’Indre élus le 18 juin dernier ont fait leur entrée au Palais Bourbon. », sur lepetitsolognot.fr, (consulté le ).
  4. « ICF Habitat Atlantique : François Jolivet nommé directeur général - Le Journal des Entreprises », sur Le Journal des Entreprises (consulté le ).
  5. Business Immo, « François Jolivet est nommé directeur général d’ICF Habitat Atlantique », sur www.businessimmo.com, (consulté le ).
  6. « La liste de François Jolivet », sur lanouvellerepublique.fr, (consulté le ).
  7. Marc Bertrand, « Le maire de Saint-Maur démissionne avec onze autres élus du conseil municipal », sur francebleu.fr, (consulté le ).
  8. https://www.challenges.fr/politique/elections-regionales/regionales-2015-les-candidats-et-resultats-en-centre-val-de-loire_51314
  9. « Élections régionales : Annick Brossier et François Jolivet pour conduire la liste de Marc Fesneau dans l'Indre », sur France Bleu, (consulté le )
  10. Bertrand Slezak, « Municipales : François Jolivet, député de l'Indre, candidat à Saint-Maur avec Ludovic Réau », sur lanouvellerepublique.fr, (consulté le ).
  11. https://www.interieur.gouv.fr/fr/Elections/Les-resultats/Municipales/elecresult__municipales-2020/(path)/municipales-2020/036/036202.html
  12. https://www.nicematin.com/faits-divers/legislatives-ceux-qui-sont-elus-ceux-qui-sont-battus-340846
  13. Bertrand Slézak, « François Jolivet déboussole la droite », sur lanouvellerepublique.fr, (consulté le ).
  14. Armêl Balogog, « Indre : François Jolivet, candidat dissident du parti Les Républicains dans l'Indre », sur France Bleu.fr, (consulté le ).
  15. Amélie Rigodanzo, « Indre : François Jolivet, de candidat dissident LR à candidat de la majorité présidentielle », sur france3-regions.francetvinfo.fr, (consulté le ).
  16. Ministère de l'Intérieur, « Élections législatives 2017 », sur elections.interieur.gouv.fr, (consulté le ).
  17. Jonathan Landais, « "Je n'ai pas eu de notification de mon exclusion des Républicains", François Jolivet, député LREM de l'Indre », sur francebleu.fr, (consulté le ).
  18. « N° 273 annexe 8 - Rapport de M. François Jolivet sur le projet de loi de finances pour 2018 (n°235). », sur www.assemblee-nationale.fr (consulté le )
  19. « Réforme des HLM : le gouvernement propose un compromis », Batiactu, (lire en ligne, consulté le )
  20. « Baisse des APL : malgré le vote des députés, la mobilisation continue », sur La Gazette des Communes (consulté le )
  21. « Loi Elan : quels ont été les députés les plus influents ? - Les Echos », sur www.lesechos.fr (consulté le )
  22. Caroline Vigoureux, « Groupe LREM à l’Assemblée: Gilles Le Gendre, un président contesté et désormais menacé », sur lopinion.fr, (consulté le ).
  23. « https://www.lanouvellerepublique.fr/indre/efrancois-jolivet-depute-de-l-indre-candidat-a-la-presidence-du-groupe-lrem-a-l-assemblee », sur lanouvellerepublique.fr (consulté le )
  24. Le Monde avec AFP, « Gilles Le Gendre reste président du groupe macroniste à l’Assemblée nationale », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
  25. « Impact, gestion et conséquences dans toutes ses dimensions de l’épidémie de Coronavirus-Covid 19 - Assemblée nationale », sur www2.assemblee-nationale.fr (consulté le )
  26. « Coronavirus : l'Assemblée nationale se dote d'un vrai pouvoir d'enquête », sur Les Echos, (consulté le )
  27. « Fiche de synthèse : Les commissions d'enquête - Le contrôle de l'action du Gouvernement - Assemblée nationale », sur www2.assemblee-nationale.fr (consulté le )
  28. Lucas Jakubowicz, « Exclu Décideurs. Ce que contient la proposition de loi contre l’écriture inclusive », sur magazine-decideurs.com, (consulté le ).
  29. « 1ère séance : Prestations de serment de juges à la Cour de justice de la République ; Débat sur l’allongement des délais de paiement et les mesures pour y remédier en temps de crise ; Débat sur la situation dans les EHPAD - Mercredi 13 janvier 2021 », sur videos.assemblee-nationale.fr (consulté le )
  30. « Composition de la Cour de justice de la République au 8 février 2021 - Assemblée nationale », sur www2.assemblee-nationale.fr (consulté le )
  31. « Affaire de Karachi : Edouard Balladur et François Léotard jugés par la Cour de justice de la République », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
  32. BFMTV, « « Touche pas à mon maire! »: 85 parlementaires lancent un appel au soutien des élus locaux », sur BFMTV (consulté le )
  33. avec AFP, « « Touche pas à mon maire ! » : appel de 85 parlementaires de la majorité », sur Ouest-France.fr, (consulté le )
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  40. « https://www.lanouvellerepublique.fr/indre/un-statut-de-pupille-de-la-republique-cree-apres-l-appel-de-f-jolivet-depute-de-l-indre », sur lanouvellerepublique.fr (consulté le )
  41. « Emmanuel Macron veut un statut "pupille de la République", une idée que l'on doit au député de l'Indre François Jolivet », sur France 3 Centre-Val de Loire (consulté le )
  42. Etienne Jacob, « «Stigmatisation injuste» : l'appel de 32 députés face aux suicides des policiers », sur Le Figaro.fr, (consulté le )
  43. « "Et les suicides dans la police, on en parle ?" : le député Jolivet lance un appel pour alerter l'opinion », sur France Bleu, (consulté le ).
  44. « https://www.lanouvellerepublique.fr/indre/commune/saint-maur/indre-loi-secuiriteloi-securite-globale-lle-depute-de-l-indre-francois-jolivet-veut-proteger-les-missions-de-service-public », sur lanouvellerepublique.fr (consulté le )
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  47. «L’IGPN ne doit pas servir de bouc émissaire, le vrai sujet est le dénigrement de l’État», sur LEFIGARO (consulté le )
  48. « Élisabeth Moreno : «Évidemment qu'il y a un privilège blanc» », sur LEFIGARO (consulté le )
  49. « Chez LREM, le terme de "privilège blanc" divise », sur fr.news.yahoo.com (consulté le )

Liens externes

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