Friedrich von Schiller

Johann Christoph Friedrich (von) Schiller est un poète, écrivain et théoricien de l'esthétique, né le à Marbach am Neckar et mort le à Weimar.

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Friedrich Schiller
Portrait de Schiller (publié vers 1905).
Nom de naissance Johann Christoph Friedrich Schiller
Naissance
Marbach am Neckar
Duché de Wurtemberg
Décès
Weimar, Duché de Saxe-Weimar
Activité principale
Poète, dramaturge et écrivain
Auteur
Langue d’écriture allemand
Mouvement Sturm und Drang, classicisme de Weimar
Genres
essai, poésie, théâtre, roman

Œuvres principales

Compléments

Il fait partie des grands classiques de la langue allemande[1]. D'abord célèbre pour ses pièces de théâtre, il est aussi l'auteur de nombreux poèmes et ballades devenus des incontournables du patrimoine littéraire allemand. À cette œuvre poétique et théâtrale s'ajoutent des essais philosophiques traitant de questions esthétiques et sociales, en particulier La Grâce et la Dignité et les Lettres sur l'éducation esthétique de l'homme, qui influenceront l'idéalisme tout autant que le romantisme allemand[2]. Il enseignera aussi l'histoire, mettant en avant d'idée d'une « histoire universelle »[3]. Son amitié avec Johann Wolfgang von Goethe, autre figure centrale de la culture allemande, marquera fortement la fin de sa vie et de son œuvre[4].

Biographie

Johann Christoph Friedrich Schiller[5] est né en 1759 à Marbach am Neckar, dans le Saint-Empire romain germanique, d’un père militaire dans les armées du Wurtemberg. Quelques années plus tard, vers 1766, sa famille s’installe à Ludwigsbourg et y reste jusqu’en 1780. Bien qu’il passe son enfance et sa jeunesse dans une certaine pauvreté, il attire l’attention du duc de Wurtemberg, Charles-Eugène, qui lui propose d'intégrer les rangs de l'établissement qu'il a créé, la Karlsschule. En 1773, Schiller commence à étudier le droit puis, à partir de 1775, la médecine.

En 1780, il écrit son Diplomarbeit (mémoire de fin d’études) et devient médecin militaire à Stuttgart. En 1781, il publie Les Brigands anonymement et ses relations avec le duc de Wurtemberg se tendent. En 1782, Schiller, médecin militaire, se retrouve en détention quelques jours à Asperg pour cause d’éloignement non autorisé (presque de la désertion). Il était allé assister à Mannheim, ville de l'Électorat de Palatinat, à la représentation de sa pièce Les Brigands sans autorisation.

En 1783, il travaille comme bibliothécaire et obtient un contrat jusqu’en 1785 comme poète de théâtre à Mannheim au service de l'électeur Charles-Théodore de Bavière. Pendant quelques années, il déménage souvent : Leipzig et Dresde (Électorat de Saxe), puis Weimar (Duché de Saxe-Weimar), sous la protection du duc Charles-Auguste de Saxe-Weimar-Eisenach, où il rencontre pour la première fois Goethe en 1788. Demeurant dans le duché, à la fin de cette année, il décroche une place de professeur d’histoire et philosophie à Iéna où il s’installe l’année suivante. Il écrit des œuvres historiques. Il sympathise alors avec un autre personnage célèbre de son temps : Wilhelm von Humboldt.

Schiller (Graff, 1785)
Charlotte von Lengefeld

En 1790, il épouse Charlotte von Lengefeld (en) (1766-1826) (sœur de Caroline von Beulwitz), avec qui il a quatre enfants. En 1791, il devient pensionnaire du prince Frédéric-Christian II de Schleswig-Holstein-Sonderbourg-Augustenbourg. En 1794, Goethe le pousse à écrire pour le journalisme satirique. Il réprouve également l'adultère et le remariage de sa belle-sœur avec son ami Wilhelm von Wolzogen.

En 1798, il apprend que depuis six ans, le , la France de la Révolution française lui a accordé la citoyenneté française[6], à la suite de ses nombreux écrits contre les tyrans.

En 1799, il retourne à Weimar où Goethe le convainc d’écrire de nouvelles pièces de théâtre. Il prend avec Goethe la direction du théâtre de la Cour ducale qui se place très vite à la pointe de la scène théâtrale allemande, permettant une renaissance du genre dramatique. En 1802, il est anobli : la particule von est ajoutée à son nom. Il reste à Weimar jusqu’à sa mort de la tuberculose, à l’âge de 45 ans.

Depuis 1934, l'université de Iéna porte le nom de Friedrich-Schiller.

Œuvres

Monument en souvenir de Goethe et Schiller à Weimar.
Schiller sur son lit de mort, par Ferdinand Jagemann.

Poésie

  • 1776 : Le Soir
  • 1777 : Le Conquérant
  • 1780 : Élégie sur la mort d’un adolescent.
  • 1785 : Ode an die Freude) chantée dans le quatrième et dernier mouvement de la Symphonie n° 9 de Beethoven et devenue l'Hymne officiel de l'Union européenne (Hymne à la joie)
  • 1789 : Les Dieux de la Grèce, Les Artistes
  • 1795 : L’Image voilée de Saïs
  • 1797 : Ballades, Xénies (écrit avec Goethe)
  • 1799 : Les Mots de l’illusion parlant du Droit, du Bonheur et de la Vérité
  • 1802 : Cassandre
  • L’ancienne Pompéi est ressuscitée

Essais

Kleinere prosaische Schriften. 1 (1792)
Médaillon Friedrich von Schiller

Théâtre

Édition originale de Guillaume Tell illustrée par Georg Melchior Kraus

Traductions

Récits

  • 1786 : Le Criminel par infamie

Histoire

Correspondance

  • Lettres à Körner, Guillaume de Humboldt, Goethe, etc.

Réception

Les problèmes que traite l’œuvre de Schiller, qu’ils soient politiques, éthiques ou tout simplement esthétiques, ont contribué de façon majeure à l’avancée des idées à la fin du XVIIIe siècle. Plus encore que Goethe, il a influencé le romantisme allemand. Dans les dernières années de sa vie, Schiller a voulu doter l’Allemagne d’un « classicisme » qu’elle n’avait pas connu. Il traduit la Phèdre de Racine pour Weimar, et emprunte des méthodes dramatiques à la tragédie grecque. D’où son double statut de classique et de romantique, et sa place centrale dans la littérature allemande et européenne.

Parmi les grands admirateurs de Schiller, on trouve Dostoïevski[7] mais aussi Beethoven, Verdi, Thomas Mann, Tourgueniev[8] ainsi que Victor Hugo.

Citations

  • « Contre la stupidité, les dieux eux-mêmes luttent en vain. » dans Die Jungfrau von Orléans (1801)
  • « Les grands arrêteront de dominer quand les petits arrêteront de ramper »[réf. nécessaire]

Notes et références

  1. Encyclopædia Universalis, « FRIEDRICH VON SCHILLER », sur Encyclopædia Universalis (consulté le )
  2. (de) Rüdiger Safranski, Schiller : oder Die Erfindung des Deutschen Idealismus, Carl Hanser Verlag, , 559 p. (ISBN 978-3-446-20548-2, lire en ligne), p.590 et p.808
  3. (de) Rüdiger Safranski, Schiller : oder Die Erfindung des Deutschen Idealismus, Carl Hanser Verlag, , 559 p. (ISBN 978-3-446-20548-2, lire en ligne), p. 549
  4. (de) Safranski, Rüdiger., Goethe und Schiller : Geschichte einer Freundschaft, Munich, C. Hanser, , 343 p. (ISBN 978-3-446-23326-3 et 3446233261, OCLC 430887964, lire en ligne)
  5. La particule n'a été ajoutée qu'en 1802.
  6. Décret du 26 août 1792.
  7. Dostoïevski dit lui-même de Schiller qu'« Il a pénétré dans le sang de la société russe… Il a fait notre éducation, il est nôtre. »
  8. Olga Gortchanina, « L’identité culturelle d’Ivan Tourgueniev : entre la Russie et la France », sur tel, (consulté le )

Filmographie

Bibliographie

  • Friedrich von Schiller (trad. de l'allemand par Sylvain Fort), Marie Stuart : tragédie en cinq actes, Paris, L'Arche, , 178 p. (ISBN 2-85181-417-6, notice BnF no FRBNF36997321)
  • De la grâce et de la dignité, traduit de l'allemand par Adolphe Régnier, 1998.
  • Du sublime, Éditions Sulliver, 2005. Ce volume inclut Fragment sur le sublime et Du pathétique (1793) ; Sur les limites du beau, Sur le danger des mœurs esthétiques et Sur l'utilité morale des mœurs esthétiques (1795) et Du sublime (1798).
  • Histoire de la guerre de trente ans, traduite de l'allemand par Aloïse Christine de Carlowitz Tome 2
  • Correspondance entre Goethe et Schiller. [Volume 1] / trad. de Mme la baronne de Carlowitz ; révisée, annotée, accompagnée d'études historiques et littéraires, par M. Saint-René Taillandier volume 1 et volume 2
  • Olga Gortchanina. L’identité culturelle d’Ivan Tourgueniev : entre la Russie et la France, in Littératures. Université Charles de Gaulle - Lille III, 2014. À lire ici

Sources

  • Pierre-Aubin Paillart, Étude littéraire sur les tragédies de Schiller (traduction en vers de M. Th. Braun), par M. Paillart, 1867.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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