Fort-Mardyck

Fort-Mardyck (Fort Mardijk[1] en flamand occidental) est une ancienne commune française, située dans le département du Nord et la région Hauts-de-France ; elle est associée à Dunkerque depuis le .

À ne pas confondre avec Mardyck, une autre commune associée à Dunkerque.

Fort-Mardyck

L'église

Héraldique
Administration
Pays France
Région Hauts-de-France
Département Nord
Arrondissement Dunkerque
Commune Dunkerque
Intercommunalité Communauté urbaine de Dunkerque Grand Littoral
Statut Commune associée
Maire délégué Grégory Bartholoméus
(2020-2026)
Code postal 59430
Code commune 59248
Démographie
Gentilé Fort-Mardyckois
Population 3 485 hab. (2017 )
Densité 2 472 hab./km2
Géographie
Coordonnées 51° 01′ 52″ nord, 2° 18′ 22″ est
Altitude Min. 2 m
Max. 9 m
Superficie 1,41 km2
Élections
Départementales Dunkerque-1
Historique
Date de fusion
Commune(s) d'intégration Dunkerque
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Nord
Fort-Mardyck
Géolocalisation sur la carte : Nord
Fort-Mardyck
Géolocalisation sur la carte : France
Fort-Mardyck
Géolocalisation sur la carte : France
Fort-Mardyck

    Géographie

    Fort-Mardyck dans son canton et son arrondissement.

    Situation

    Située dans la banlieue Dunkerquoise, Fort-Mardyck est reliée à Lille (80 km) et Paris (300 km) par l'autoroute A25, au Tunnel sous la Manche via Calais par l'A16/E40, et à Bruxelles par l'A16/E40. Liaisons ferroviaires directes au départ de Dunkerque à destination de Calais, Lille, Paris, Marseille. Canal à grand gabarit jusqu'à Valenciennes. La commune est désservie par les lignes 17 et 19 du réseau DK'Bus

    Héraldique

    Les armes de Fort-Mardyck se blasonnent ainsi :"Champs de gueules à la licorne saillante d'argent, au chef d'azur chargé d'un soleil à face humaine, rayonnant d'or, enfermé dans une bordure bretessée aussi d'or."

    Communes Limitrophes


    Drapeau

    La ville de Fort-Mardyck utilise son propre drapeau que se décrit ainsi "Fascé de quatre pièces d'argent et de gueules.

    Drapeau de Fort-Mardyck

    Histoire

    la bataille de Dunkerque en 1646 - Siège de Mardyck - toile de Sauveur Le Conte (1659-1694) au Château de Chantilly

    La commune tire son nom du fort construit en 1622 sous la domination espagnole, pour protéger la passe ouest de Dunkerque. Le récit du siège de Mardyck en 1645 indique :

    « Le fort de Mardijck est situé dans les dunes ou monts de sable sur le rivage de la mer, à environ 1 heure de Duynkercke, et quasi à même distance du village de Mardijck, duquel village ce fort susdit tire son nom, ayant été bâti à la faveur de ceux de Duynkercke par le commandement du très célèbre chef de guerre Ambrose Spinola, et ce pour tant plus faciliter et assurer l'entrée et la sortie du havre attendu que les États des Provinces Unies avaient quelques-uns de leurs navires de guerre à la rade devant ou aux environs de Duynkercke pour y guetter les Duynkerkois et leur disputer l'entrée et sortie, et pour empêcher aussi que les navires pris par ceux de Duynkercke ne pussent surgir au port comme ainsi soit que nécessairement il leur fallait roder la cote de fort près et passer le long du canal dit le Scheurtje par y décliner nos navires, desquels néanmoins ils furent souvent poursuivis et à grand-peine qu'il en échappèrent. Pour obvier à ceci les Duynkerkois, comme dit, on mis tout au bout du rivage, voire partie en mer, un Boulevard de Bois qu'ils appellent « Block-huys »[2]; lequel ils fondirent si bien sur des pilotis, qu'ils purent commodément planter 6 à 7 demi-cartouches, pour la défense de leurs navires et pour repousser de là l'ennemi. Lequel boulevard, étant de bois, reçut de là le nom de « Houte Wambas » c'est à dire « pour-point de bois ». Or pour la sureté de ce fort de bois fut encore construit en terre un autre fort avec 4 bataillons royaux, assis dans les dunes, lequel pour la bonne commodité, fut agrandi de grands dehors et renforcé de plusieurs maisons représentant presque une petite ville »[3],[4].
    • 30 septembre 1657 – 3 octobre : siège et prise de la ville par l’armée française, commandé par le chevalier de Clerville[5] et Vauban[6].
    • 1662 : après la victoire de Turenne lors de la Bataille des Dunes, Louis XIV rachète Dunkerque et le fort de Mardyck aux Anglais. Colbert, ministre de la marine, installe une colonie de marins venue de Picardie sur l'emplacement du fort. L'originalité de cette création fut que les familles qui s'y implantèrent reçurent une "dot agraire communale" de 24 ares donnée à tout jeune couple qui s'y établit[7]. Louis XIV serait passé deux fois à Fort Mardyck en 1658 et 1662. Les premiers habitants eurent des maisons en torchis et chaumes. Autre particularité ils parlaient français alors qu'autour d'eux on pratiquait le flamand[7]. Ils étaient marins et pêcheurs. En 1677, la colonie comptait trente familles qui fournirent leur lot de marins pour les guerres des Rois de France. Par la suite nombre de villageois deviendront pêcheurs d'Islande, à la recherche de la morue, activité très difficile, le froid, l'humidité, les tempêtes, le travail harassant, la navigation périlleuse; pour les marins cela signifie "de la glace, des rochers et de la misère!» selon le mot d'un ancien [7]. En 1905, 36 marins ne revinrent pas de la campagne de pêche[7],[8].
    • 1793 : le hameau devient commune.
    • 1800 : le hameau est rattaché à la commune de Mardyck.
    • 1830 : rattachement à la commune de Grande-Synthe.
    • 1868 : le hameau redevient une commune indépendante.
    • 1910 : le 20 novembre, une baleine de 19 mètres (40 000 kg) s'échoue sur la plage de Fort-Mardyck[9].
    • Pendant la première guerre mondiale, Petite-Synthe est en 1917-1918, le siège d'un commandement d'étapes, c'est-à-dire un élément de l'armée organisant le stationnement de troupes, comprenant souvent des chevaux, pendant un temps plus ou moins long, sur les communes dépendant du commandement, en arrière du front. Fort-Mardyck fait partie de ces communes et a accueilli des troupes à ce titre[10].
    • Le 18 décembre 1917, un bombardement aérien a frappé entre 17h 50 et 18h 45 les communes de Saint-Pol-sur-Mer, Petite-Synthe et Fort-Mardyck[11].
    • Le 26 janvier 1918, bombardement sur l'agglomération dunkerquoise, d'abord terrestre vers 23h30, puis aérien vers 0h25. Le bombardement terrestre a concerné Saint-Pol-sur-Mer (un obus de 380 tombé 72 rue de la République, dégâts matériels), et Rosendaël (un obus de 380 tombé sur l'abattoir, dégâts matériels). Le bombardement aérien a vu une bombe larguée sur Malo-les-Bains, (rue de Roubaix, plusieurs automobiles militaires endommagées) et deux torpilles lancées sur Fort-Mardyck (elles n'ont pas explosé, pas de victimes)[12].
    • 2004 : le 5 décembre les habitants de Fort-Mardyck et Saint-Pol-sur-Mer sont consultés par référendum sur la fusion-association à la ville de Dunkerque. Le oui l'emporte à 54 %, mais n'obtient que 24,25 % des inscrits au lieu des 25 % exigés par la loi. La fusion-association est donc rejetée par le préfet.
    L'ancienne mairie
    • 2010 : à la suite de la décision du Conseil d'État d'annuler l'arrêté du préfet (CE 20 octobre 2010, no 306643, commune de Dunkerque : AJDA, 4 avril 2011, p. 686, note A. Treppoz Bruant), le projet de fusion est de nouveau à l'ordre du jour[13].
    •  : le préfet ayant autorisé les conseils municipaux à statuer de nouveau sur le sort du projet, les 3 conseils municipaux votent une nouvelle fois en faveur de la fusion-association.
    •  : le préfet ayant pris acte de la volonté des conseils municipaux, il accepte la fusion qui prend effet le [14].

    Politique et administration

    Fort Mardyck est une commune associée à Dunkerque depuis le 9 décembre 2010, elle dispose donc d'un conseil consultatif présidé par un maire délégué. Les membres de ce conseil siègent également au conseil municipal de Dunkerque. Le maire Délégué de Fort Mardyck est actuellement Grégory Bartholoméus.

    La commune associée appartient également au Canton de Grande-Synthe, qui comprend une partie de Dunkerque-Petite-Synthe, les communes associées de Mardyck et de Fort-Mardyck. L'actuel conseiller général est aussi Roméo Raggazzo.

    Liste des maires

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    1877 1883 Pierre Adolphe Benard[15]    
    1883 1887 P Ad. Benard[16]    
    1887 1888 Fr. Druel[17]    
    1889 1892 J. Jh. Druel[18]    
    1893 1896 J. Everrard (Evrard?)[19]    
    1897 1899 P. L. Benard[20]    
    1899 1904 J.-F. Evrard-Bernard[21],[22]    
    1904 1908 P.A. Bénard[23]    
    1908 1919 Adolphe Deconinck    
    1919 1929 Jules Turbot    
    1929 1932 André Boulogne    
    1932 1935 Ferdinand Bernard    
    1935 1938 Léon Deconinck    
    1938 1945 François Evrard (fils)    
    1945 1947 Laurent Legas    
    1947 1971 Jean Deconinck[24] SFIO Conseiller général du Canton de Dunkerque-Ouest de 1964 à 1971,
    Président du S.I.E.R.D. (Syndicat Intercommunal d’Equipement de la Région Dunkerquoise) de 1966 à 1970,
    Vice-président de la Communauté urbaine de Dunkerque de 1969 à 1971[24].
    1971 1977 Raymond Coulier    
    1977 1989 Jacques Deconinck PS  
    1989 2010 Roméo Ragazzo PS Conseiller général du Canton de Grande-Synthe depuis 1998,
    Vice-président de la Communauté urbaine de Dunkerque de 1989 à 2014[25].

    Liste des maires-délégués

    Liste des maires-délégués successifs représentant Fort Mardyck au conseil municipal de Dunkerque
    Période Identité Étiquette Qualité
    2010 2020 Roméo Ragazzo PS Conseiller général du Canton de Grande-Synthe de 1998 à 2015,
    Conseiller départemental du Canton de Dunkerque-1 depuis le 29 mars 2015[26],
    Vice-président de la Communauté urbaine de Dunkerque du le 21 octobre 2017 au 10 juillet 2020[27].
    2020 2026 Grégory Bartholoméus [28] Fort-Mardyck en mouvement Chargé de mission au Conseil départemental du Nord[29],
    Conseiller délégué de Communauté urbaine de Dunkerque depuis le 10 juillet 2020[30],
    Conseiller départemental du Canton de Dunkerque-1 depuis le 27 juin 2021[31].
    Les données manquantes sont à compléter.

    Politique de développement durable

    La commune a engagé une politique de développement durable en lançant une démarche d'Agenda 21[32].

    Démographie

    Évolution démographique

    L'évolution du nombre d'habitants depuis 1793 est connue à travers les recensements de la population effectués à Fort-Mardyck depuis cette date :

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901 1906
    3321 0701 2251 3751 4811 6071 6721 6781 785
    1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962 1968
    1 8791 9641 9671 9771 8821 5772 5013 1243 666
    1975 1982 1990 1999 2005 2006 2011 2016 2017
    4 8024 2294 0743 7703 6263 5863 5173 5033 485
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[33] puis Insee à partir de 2006[34].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Pyramide des âges

    Pyramide des âges à Fort-Mardyck en 2007 en pourcentage[35].
    HommesClasse d’âgeFemmes
    0,1 
    90 ans ou +
    0,4 
    3,2 
    75 à 89 ans
    6,2 
    12,8 
    60 à 74 ans
    14,4 
    23,6 
    45 à 59 ans
    23,2 
    20,7 
    30 à 44 ans
    20,5 
    20,1 
    15 à 29 ans
    17,3 
    19,6 
    0 à 14 ans
    18,0 
    Pyramide des âges du département du Nord en 2007 en pourcentage[36].
    HommesClasse d’âgeFemmes
    0,2 
    90 ans ou +
    0,7 
    4,6 
    75 à 89 ans
    8,2 
    10,4 
    60 à 74 ans
    11,9 
    19,8 
    45 à 59 ans
    19,5 
    21,0 
    30 à 44 ans
    19,9 
    22,5 
    15 à 29 ans
    20,9 
    21,5 
    0 à 14 ans
    18,9 

    Économie

    La tradition des marchés se poursuit sur la commune : marché chaque vendredi matin.

    Lieux et monuments

    Parc zoologique

    Fort-Mardyck est le lieu d'implantation d'un parc zoologique, abritant environ 170 individus et plus d'une quarantaine d'espèces sauvages et domestiques, vivant dans un milieu de vie reconstitué.

    Personnalités liées à la commune

    Notes et références

    1. « proussel.voila.net/pages/noms_… »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?).
    2. Fort pour défendre l'entrée d'un havre, bastion, boulevard - page78
    3. Bref récit touchant le fort Mardyck avec le sit, siége et prise d'iceluy l'an 1645
    4. M. Millon : Les ouvrages militaires de Mardyck
    5. Anne Blanchard, « Louis Nicolas de Clerville», in Actes du colloque « Vauban et ses successeurs dans les ports du Ponant et du Levant », Brest, 16-19 mai 1993, publié dans Vauban et ses successeurs dans les ports du Ponant et du Levant, Paris : Association Vauban, 2000, p. 123 (également publié dans Les cahiers de Montpellier no 38, tome II/1998, Histoire et Défense, Université Paul-Valéry).
    6. Martin Barros, Nicole Salat et Thierry Sarmant (préf. Jean Nouvel), Vauban - L’intelligence du territoire, Paris, Éditions Nicolas Chaudun et Service historique de l'armée, , 175 p. (ISBN 2-35039-028-4), p. 164.
    7. Dr Lancry, <<La dot agraire communale à Fort Mardyck et à Beuvraignes>>, dans Congrès des Sciences Historiques en juillet 1907, Tome II, pages 165 à 186, lire en ligne
    8. « Dunkerque et vous »
    9. Cent ans de vie dans la région, Tome 1 : 1900-1914, éditions la Voix du Nord, 1998, page 57
    10. « Journaux des marches et opérations des corps de troupe - Mémoire des hommes », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )
    11. Journal de marche du commandement d'étapes de Petite-Synthe, novembre 1917-janvier 1918, page 30, lire en ligne.
    12. Journal de marche du commandement d'étapes de Coudekerque-Branche, janvier-mars 1918, page 26, lire en ligne.
    13. « La fusion de nouveau d'actualité », sur http://www.lavoixdunord.fr, La Voix du Nord (consulté le ).
    14. « Le préfet du Nord prononce la fusion association de Dunkerque, Saint-Pol et Fort-Mardyck », sur http://www.lavoixdunord.fr, La Voix du Nord (consulté le ).
    15. Archive départementale du Nord - Registre d'Etat Civil
    16. Annuaire Ravet Anceau Département du Nord Année 1883
    17. Annuaire Ravet-Anceau Département du Nord Années 1887-1888
    18. Annuaires Ravet Anceau Département du Nord Années 1889 à 1892
    19. Annuaire Ravet Anceau Département du Nord 1893 à 1896
    20. Annuaire Ravet-Anceau Département du Nord Année 1897
    21. également orthographié B.-J.-F. Evrard. Probablement de la même famille que J. Everrard ci-dessus
    22. Annuaires Ravet-Anceau Département du Nord Années 1899 à 1904
    23. Annuaire Ravet-Anceau Département du Nord Années 1905 à 1908
    24. http://collegedeconinck.fr/spip/spip.php?article17
    25. http://www.communaute-urbaine-dunkerque.fr/fr/linstitution/lorganisation-politique/les-vice-presidents/index.html
    26. « Résultats des élections départementales 2015 », sur https://www.interieur.gouv.fr/Elections/Les-resultats/Departementales/elecresult__departementales-2015 (consulté le ).
    27. À la suite de la démission de Christian Hutin lors du Conseil communautre du 19 octobre 2017
    28. https://reader.cafeyn.co/fr/1926576/21598579
    29. B.C., « Grégory Bartholoméus élu haut la main dès le premier tour à Fort-Mardyck », La Voix du Nord, (lire en ligne , consulté le ).
    30. https://www.communaute-urbaine-dunkerque.fr/fileadmin/user_upload/Trombinoscope_-_conseil_communautaire_juillet_2020_-_communaute_urbaine_de_dunkerque.pdf
    31. https://www.lepharedunkerquois.fr/119157/article/2021-06-27/canton-de-dunkerque-1-pas-d-union-face-au-rassemblement-national
    32. FICHE | Agenda 21 de Territoires - Fort-Mardyck, consultée le 26 octobre 2017
    33. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    34. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016 et 2017.
    35. « Évolution et structure de la population à Fort-Mardyck en 2007 », sur le site de l'Insee (consulté le )
    36. « Résultats du recensement de la population du Nord en 2007 », sur le site de l'Insee (consulté le )

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

    • Portail des Flandres
    • Portail de Dunkerque
    • Portail des communes de France
    • Portail du Nord-Pas-de-Calais
    • Portail de la Côte d'Opale
    Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.