Forêt du Gâvre
La Forêt du Gâvre est, avec une superficie de 4 460 hectares, la plus grande forêt domaniale de Loire-Atlantique. Elle possède un alignement mégalithique qui serait, à ce jour, le plus long d’Europe : près de 120 pierres ont été identifiées sur plus d’un kilomètre de long. « On cherche encore la signification de ces alignements érigés par les hommes du néolithique »
Forêt du Gâvre | ||||
Sous-bois de la forêt du Gâvre | ||||
Localisation | ||||
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Coordonnées | 47° 31′ 00″ nord, 1° 48′ 00″ ouest | |||
Pays | France | |||
Région | Pays de la Loire | |||
Département | Loire-Atlantique | |||
Géographie | ||||
Superficie | 4 460 ha | |||
Altitude · Maximale · Minimale |
31 m 60 m 25 m |
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Compléments | ||||
Statut | Forêt domaniale | |||
Essences | Chêne, hêtre, charme, pin, bouleau | |||
Géolocalisation sur la carte : Pays de la Loire
Géolocalisation sur la carte : Loire-Atlantique
Géolocalisation sur la carte : France
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Localisation
La forêt, située à 40 km au nord-ouest de Nantes, couvre plus de 80 % de la superficie de la commune du Gâvre et une petite portion dépend également de la commune de Plessé. Son extrémité sud se trouve à 1,2 km du canal de Nantes à Brest.
Au centre de la forêt se trouve le « rond-point de l'Étoile » où plusieurs axes routiers se rencontrent :
- la RD 15 reliant notamment la ville de Blain située à 5 km au bourg de Guémené-Penfao ;
- la RD 35 qui relie les bourgs de Plessé au Gâvre ;
- la route forestière de la Hublais qui rejoint la RD 164 entre Blain et Saint-Nicolas-de-Redon.
La partie nord de la forêt est aussi traversée par la RD 2 reliant Vay à Plessé.
Étymologie
Gâvre proviendrait du vieux breton gawr prononcer « gaour » signifiant « ogre » ou « géant », plus tard l'origine s'étant perdue avec la disparition locale de la langue bretonne, actuellement il est dit que « gâvre » (en breton « gavr ») signifie « chèvre » ou « cervidé » . Ce changement de signification toponymique a été répandu par le fait que la forêt fut un des principaux domaines de chasse des ducs de Bretagne pendant le Moyen Âge et la Renaissance et actuellement pour la chasse à courre.[réf. nécessaire]
D'après Ernest Nègre[1], il existait au XIIe siècle des références à la forêt du Gâvre sous le nom de Gavrium silva. Cet auteur rattache ce nom à une des formes de la langue d'oïl (le gallo) : « Gâvre » qui pourrait définir un « droit […] qu’un puissant seigneur percevait sur un vassal qui voulait s’assurer de sa protection ». D’autre part, la localité du Gâvre avait la particularité d’avoir d'importants privilèges et exemptions, qui pourraient se définir comme des droits acquis : elle était donc une ville franche. Mais, ses conclusions sont douteuses car ce toponymiste était un spécialiste des langues d'oïl et non des langues celtiques.
Histoire
La forêt fut dans son histoire propriété des comtes de Nantes, des ducs de Bretagne, des rois de France avant de devenir au début de la Révolution française une forêt d'État : la forêt domaniale du Gâvre[2].
Les premières traces de l’histoire attachée à cette forêt remontent avant Jésus-Christ. En −300, les Celtes y établissent un centre de transformation du minerai de fer.
Le canton des Ilettes met en évidence l’utilisation de la forêt pendant l’époque romaine par la présence de thermes.
Au XIe siècle, la forêt est le domaine des comtes de Nantes puis des rois et ducs de Bretagne à qui elle sert de réserve de chasse.
Au XIIe siècle est fondée au cœur de la forêt une léproserie (le prieuré de la Magdeleine) dont une petite chapelle subsiste aujourd’hui.
C’est au XIIe siècle avec Pierre 1er de Dreux, duc de Bretagne, que la population de la forêt commence à croître plus rapidement par la fondation d’un village, actuellement commune, Le Gâvre. Les habitants pourront utiliser les ressources de la forêt à leurs besoins ce qui favorise l’exploitation forestière déjà pour la construction navale et pour la production de sabots.
Lorsque le mariage d’Anne de Bretagne avec Charles VIII de France unifie la Bretagne au royaume de France en 1491, les terres détenues par la duchesse sont léguées à la couronne. La forêt conservera son titre de forêt royale jusqu’à la Révolution où elle prendra son titre actuel.
La période de la Révolution ouvre une autre page de l'histoire du bois. La forêt sert d’abri aux prêtres réfractaires, ce qui est souligné par les noms de nombreuses allées forestières[3].
Après l’utilisation de la forêt par le culte, les compagnies royalistes s’y réfugièrent jusqu’au début du XIXe siècle. La forêt encore très sauvage est aménagée par la percée d’allées vers 1810 qui constituent encore aujourd'hui le réseau des voies de communications qui la traverse.
Pendant le XXe siècle, les aménagements vont se poursuivre par la percée d’une ligne de chemin de fer (ligne Saint-Malo / Hendaye) dont seules les infrastructures de franchissement sont restées, la voie et la gare ayant été retirées. Le tracé de la ligne figure toujours sur les plans touristiques de la forêt, où le nom de ligne a été préféré à l'attribution d'un nom d'allée forestière.[4]. La ligne permettait de joindre Châteaubriant à Nantes par la commune du Gâvre. L’histoire ferroviaire de la forêt se poursuit pendant la Seconde Guerre mondiale où l'organisation Todt installe un dépôt de munitions relié aux infrastructures ferroviaires en pleine forêt ; cette infrastructure est toujours visible.
L’histoire du massif est également intimement liée aux deux guerres mondiales qui ont traversé le XXe siècle. Un camp de prisonnier datant de la Première Guerre mondiale était localisé en forêt du Gâvre. Aujourd’hui il n’en reste plus trace hormis quelques archives précieuses. Puis durant la Seconde Guerre mondiale, des blockhaus et des tours de garde ont été implantés par les Allemands en forêt pour protéger leurs explosifs. Même si la végétation commence largement à reprendre ses droits, ces vestiges sont encore visibles dans la partie sud de la forêt, dont 2/3 sont classés ZONE INTERDITE. En juillet 1944, un bombardement allié a lieu dans ce secteur (la Chaussée) Durant la seconde moitié du XXe siècle, les routes ont été goudronnées pour désenclaver les petits villages et les relier à la commune par des routes départementales ou des accès plus modestes[5].
Plusieurs autres sites en forêt et en lisière de forêt ont un grand intérêt régional et sont les témoins directs d’un passé qui n’a pas encore dit tous ses secrets, comme par exemple, la Fontaine de Pétaud qui selon la légende permettait d’identifier les femmes prêtes au mariage… Celles-ci laissaient tomber leurs épingles à cheveux au fond du puits et si l’eau se troublait, elles étaient « bonnes à marier ».
Exploitation forestière
Principaux objectifs
- production ;
- loisirs / accueil ;
- protection de la faune et de la flore, avec création récente d'un arboretum.
Production
La forêt produit de 18 000 à 24 000 m3 de bois par an, ce qui correspond à l’accroissement naturel.
La forêt comporte des conifères (pins maritimes et sylvestres principalement) exploités à l’âge de 100 ans. Parmi les feuillus, les chênes sessiles dominent. Ils sont exploités autour de 130 ans. Leur bois est utilisé pour la charpente, la menuiserie, mais aussi la fabrication de tonneaux et la construction de bateau (par exemple La Recouvrance). Les hêtres ont longtemps constitué le bois de référence des sabotiers qui, encore au début du XXe siècle, exportaient une grande partie de leur production vers les États-Unis.
La régénération se fait par plantation ou semis (régénération naturelle).
Champignons comestible
La forêt du Gâvre étant publique, la cueillette des champignons est autorisée. Ce que peu de gens savent sans doute, c’est qu’elle est interdite le jeudi : « Histoire que la forêt souffle un peu ». Les autres jours, la cueillette doit se faire entre 9 h et la tombée de la nuit. Elle est aussi limitée à 5 kg par personne et par jour (et à 10 kg pour un groupe de 3 personnes et plus). Elle n’est pas autorisée dans les zones de régénération signalée. Enfin, elle est déconseillée les jours de Vénerie.
- Dénomination « Agaric »
- Agaricus arvensis
- Agaricus bitorquis
- Agaricus campestris
- Agaricus essettei
- Agaricus macrocarpus
- Agaricus osecanus
- Agaricus silvaticus
- Agaricus silvicola
- Agaricus urinascens
- Coprinus comatus
- Dénomination « Bolet »
- Boletus mamorensis
- Butyriboletus appendiculatus
- Butyriboletus pseudoregius
- Butyriboletus regius
- Imleria badia
- Leccinum albostipitatum
- Leccinum aurantiacum
- Leccinum duriusculum
- Leccinum pseudoscabrum
- Leccinum scabrum
- Leccinum variicolor
- Leccinum versipelle
- Neoboletus luridiformis
- Suillellus luridus
- Suillellus queletii
- Dénomination « Cèpe »
- Dénomination « Champignon de Paris »
- Dénomination « Girolle » ou « Chanterelle »
- Cantharellus alborufescens
- Cantharellus amethysteus
- Cantharellus cibarius
- Cantharellus ferruginascens
- Cantharellus friesii
- Cantharellus pallens
- Craterellus cinereus
- Craterellus ianthinoxanthus
- Craterellus lutescens
- Craterellus melanoxeros
- Craterellus tubaeformis
- Pseudocraterellus undulatus
- Dénomination « Hygrophore »
- Cuphophyllus pratensis
- Cuphophyllus virgineus
- Hygrocybe punicea
- Hygrophorus latitabundus
- Hygrophorus marzuolus
- Hygrophorus nemoreus
- Hygrophorus penaroides
- Hygrophorus russula
- Dénomination « Laccaire »
- Dénomination « Lactaire »
- Lactarius deliciosus
- Lactarius picinus
- Lactarius sanguifluus
- Lactarius semisanguifluus
- Lactarius vinosus
- Lactarius volemus
- Dénomination « Lépiote » ou « Coulemelle »
- Chlorophyllum rhacodes
- Leucoagaricus leucothites
- Macrolepiota excoriata
- Macrolepiota mastoidea
- Macrolepiota procera
- Dénomination « Morille »
- Dénomination « Pied de mouton »
- Dénomination « Pleurote »
- Pleurotus citrinopileatus
- Pleurotus cornucopiae
- Pleurotus djamor
- Pleurotus eryngii
- Pleurotus ostreatus
- Pleurotus pulmonarius
- Dénomination « Russule »
- Russula aurea
- Russula cyanoxantha
- Russula integra
- Russula mustelina
- Russula romellii
- Russula vesca
- Russula virescens
- Russula xerampelina
- Dénomination « Tricholome »
- Clitocybe odora
- Infundibulicybe geotropa
- Infundibulicybe gibba
- Lepista flaccida
- Lepista flaccida
- Lepista glaucocana
- Lepista irina
- Lepista nuda
- Lepista panaeolus
- Lepista personata
- Lepista sordida
- Tricholoma columbetta
- Tricholoma portentosum
- Dénomination « Tricholome gris »
- Tricholoma atrosquamosum
- Tricholoma atrosquamosum var. squarrulosum
- Tricholoma cingulatum
- Tricholoma orirubens
- Tricholoma scalpturatum
- Tricholoma terreum
- Dénomination « Trompette de la mort »
- Dénomination « Verpe »
- Autres
- Aleuria aurantia
- Amanita caesarea
- Amanita fulva
- Amanita rubescens
- Amanita vaginata
- Auricularia auricula-judae
- Auricularia polytricha
- Calocybe gambosa
- Calvatia gigantea
- Clitopilus prunulus
- Cortinarius caperatus
- Cortinarius praestans
- Cyclocybe aegerita
- Disciotis venosa
- Entoloma aprile
- Entoloma clypeatum
- Fistulina hepatica
- Flammulina velutipes
- Gomphidius glutinosus
- Gomphus clavatus
- Grifola frondosa
- Guepinia helvelloides
- Gyroporus cyanescens
- Hygrophoropsis aurantiaca
- Hypsizygus tessulatus
- Kuehneromyces mutabilis
- Laetiporus sulphureus
- Lentinula edodes
- Limacella guttata
- Lyophyllum decastes
- Marasmius oreades
- Otidea onotica
- Polyporus umbellatus
- Pseudohydnum gelatinosum
- Ramaria botrytis
- Sparassis crispa
- Stropharia rugosoannulata
- Suillus luteus
- Volvariella volvacea
- Volvopluteus gloiocephalus
Faune et Flore
Flore
Les principales essences d’arbres qui poussent en Forêt du Gâvre sont le chêne sessile (Quercus petraea), le hêtre (Fagus sylvatica), le pin maritime (Pinus pinaster) et le pin sylvestre (Pinus sylvestris). Une vieille légende raconte que dans la forêt du Gâvre existe un chêne majestueux, le chêne au Duc. Rendez-vous des chasseurs, il mesure dix mètres de circonférence. On prétend que le Duc de Bretagne, Conan Ier, s’était assoupi adossé à ce chêne qui accueillait un corbeau prédisant l’avenir.
Faune
La forêt accueille de nos jours de grands mammifères comme le cerf élaphe. On en dénombre environ une cinquantaine (bien que lors de la période du brame, seulement six ou sept mâles se fassent entendre). Les chevreuils sont également très présents, bien que remarquablement discrets, ainsi que les sangliers qui eux, ne font qu'y passer à la recherche de nourriture. On peut en outre rencontrer des renards, des fouines, des martres, des putois et des blaireaux.
La population d'oiseaux est très importante et comprend certaines espèces nocturnes remarquables comme la chouette hulotte ou l'énigmatique engoulevent d'Europe par exemple.
Typographie
Climat
La forêt est située dans la zone tempérée nord. Le climat y est semblable à celui de la Bretagne, région historique dans laquelle se situe la forêt. C'est-à-dire un climat océanique variable, avec des alternances d'averses et de beau temps. Les températures y sont relativement clémentes toute l'année.
Hydrométrie et cours d'eau
La forêt du Gâvre reçoit environ 700 mm d'eau par an.[réf. souhaitée]
Géologie
Les strates géologiques sont visibles sur une coupe du terrain réalisée au cœur de la forêt et permettent d’identifier les couches suivantes :
- une couche d'humus sur 20 centimètres environ ;
- un socle constitué d’argile et de fer, d’une couleur orangée.
Voir aussi
Articles connexes
Notes et références
- Ernest Nègre, Toponymie générale de la France.
- La forêt du Gâvre, site de la mairie de Plessé.
- La forêt domaniale du Gâvre, site de la mairie du Gâvre.
- Carte touristique, carte touristique de la forêt du Gâvre.
- La forêt du Gâvre, un peu d'histoire, chêne au Duc.
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