Fays (Vosges)

Fays ([fɛˈi], en vosgien de la montagne [fɛj]) est une commune française située dans le département des Vosges, en région Grand Est.

Pour les articles homonymes, voir Fays.

Fays

La mairie-école.
Administration
Pays France
Région Grand Est
Département Vosges
Arrondissement Épinal
Intercommunalité Communauté de communes Bruyères - Vallons des Vosges
Maire
Mandat
Anne-Marie Huertas
2020-2026
Code postal 88600
Code commune 88169
Démographie
Gentilé Faysiens, Faysiennes
Population
municipale
219 hab. (2018 )
Densité 45 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 11′ 43″ nord, 6° 40′ 33″ est
Altitude Min. 417 m
Max. 610 m
Superficie 4,83 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Épinal
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Bruyères
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Grand Est
Fays
Géolocalisation sur la carte : Vosges
Fays
Géolocalisation sur la carte : France
Fays
Géolocalisation sur la carte : France
Fays

    Ses habitants sont officiellement appelés les Faysiens depuis une délibération du conseil municipal en . Traditionnellement, ils sont nommés les Ours, par oppositions aux "Loups" de Laval-sur-Vologne, ce qui explique l'ours sculpté à l'entrée du village.

    Géographie

    Localisation

    Localisation dans le département.
    Situation géographique de Fays.
    Légende

    Épinal n'est qu'à 23 km par la départementale 11. Gérardmer est à 28 km, Saint-Dié-des-Vosges à 29 km, Remiremont à 31 km, Nancy à 88 km et Strasbourg à 121 km.

    Communes limitrophes

    La forêt présente la particularité d'héberger sur le territoire de la commune de Fays des forêts appartenant à des communes voisines.

    Géologie, hydrographie et relief

    Situé à proximité de Bruyères, sur le versant droit de la vallée de la Vologne, le village bénéficie de la tranquillité de la montagne vosgienne. La forêt de Faîte borne la commune vers l'ouest et la sépare de la vallée du Durbion.

    L'altitude s'établit entre 604 m et 409 m. Le village est surplombé par une colline dont le nom est "la montagne du village", pointe centrale d'un ε flanqué de deux petits cirques marécageux d'où coulent deux ruisseaux se rejoignant avant d'alimenter la Vologne.

    Le ruisseau nord, ruisseau du Cul d'Honstot alimente les réserves d'eau douce de la commune. Cette eau est relativement acide du fait de la présence des marécages, des résineux et du grès rose qui forme l'essentiel du sous-sol. Pour cette acidité, elle doit être traitée pour être consommée.

    Faune et flore

    La forêt occupe une grande partie du territoire avec un équilibre de résineux (sapins pectinés, épicéas, douglas) et de feuillus (charmes, hêtres, chênes, bouleaux et autres dans les fonds marécageux.

    Urbanisme

    Typologie

    Fays est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Épinal, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 118 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[4],[5].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (60,9 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (60,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (60,9 %), prairies (13,9 %), zones urbanisées (9,4 %), zones agricoles hétérogènes (8,4 %), terres arables (7,4 %)[6].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].

    Toponymie

    Selon les auteurs, l'origine du nom de Fays vient du latin fagea qui signifie hêtraie[8] ou du latin fagetum, lieu planté de hêtres (fagus)

    Histoire

    Fays appartenait au bailliage de Bruyères et à la paroisse de Champ-le-Duc, où le chapitre de Remiremont avait droit de patronage. Une relique subsiste : une partie de la forêt appartenant à Champ-le-Duc.

    Sans église ni chapelle, Fays dépendait de la paroisse de Lépange jusqu'au rattachement de celle ci à la paroisse de Bruyère. Les archives départementales font malgré tout état d'une fabrique et d'une confrérie[9] du Saint Scapulaire de 1700 à 1770.

    D'anciens documents de la mairie ont été versés en 1992 aux archives départementales avec entre autres plusieurs parchemins avec fragments de sceaux, dont certains de 1668 et une carte topographique de 1731.

    Un parchemin de 1740 (E Dpt172/DD4) mentionne la reconstruction du moulin.

    Se trouvent dans le bas de la commune les vestiges d'une féculerie, potentiellement sur le même site. Elle traitait les pommes de terre des paysans environnants en profitant de l'eau du ruisseau canalisé jusque là. Une roue entrainait divers équipements, dont un lavoir à pales, une râpe ou broyeur, une vis et un ascenseur type noria, via un système d'arbres et de transmissions. Destinée à la production d'amidon, elle avait accessoirement pour débouché les casernes de la région, en particulier celle de Barbazan à Bruyères ainsi que les blanchisserie pour amidonner les vêtements, les uniformes et en particulier les cols de chemise. Epinal était alors centre de régulation de ce marché à l'échelle nationale. Le reste de la production était destiné à la papeterie, l'agroalimentaire, la viticulture et même la savonnerie. En 1870, 300 autres féculeries existaient dans la région. Il ne reste ici que des fondations et des murs. Une féculerie fonctionnelle subsiste juste en face de la vallée à la Neuveville, la féculerie Robert (visites régulières)[10].

    Les quelques commerces qui ont pu exister ont disparu, le dernier étant celui de M et Mme Poirot, en haut du Tinturon (dépôt de pain et de gaz, jusque dans les années 1979). Une épicerie se tenait à la croix Liegey qui a fermé dans les années 1950. La maison voisine était un dépôt de charbon puis de fuel. Plusieurs agriculteurs pratiquaient la vente de lait, d'œufs, de miel...

    Les carrières ont fini leur activité au début du XXe siècle. Un sentier dans la "montagne du village" permet d'y accéder et de découvrir des mentions laissées par les derniers carriers.

    L'école a fermé au tournant du siècle. Maternelle et primaire ont cohabité dans la même salle jusque dans les années 1990.

    À droite de la mairie se tient un petit bâtiment où l'on observe le "campanile " et sa cloche, ainsi que l'alambic. L'alambic a fonctionné jusque dans les années 1980, La distillation se faisait à l'actuelle Maison pour tous où les habitants et surtout les agriculteurs amenaient les barriques de jus fermentés (mirabelle principalement).

    La forêt a été durablement touchée par les combats qui s'y sont menés (voir Bruyère et sa bataille) et les bois mitraillés y étaient nombreux jusqu'aux années 1990. Ils étaient dirigés vers Centre des bois mitraillés de Bruyères, spécialisé dans le débit de ces bois qui auraient sans traitement été inexploitables.

    Politique et administration

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    Les données manquantes sont à compléter.
    avant 1988 1989 Fernand Boulangé    
    1989 1995 Roger Boulanger    
    juin 1995 février 1999 Gérard Jacquemin (1930-1999)   Décédé en cours de mandat
    1999 mars 2007 Michel Robert (1945-2007)   Professeur de mathématiques
    Décédé en cours de mandat
    2007 mars 2008 Michel Poncel   Gendarme retraité
    mars 2008 mai 2020 Yves Bastien   Retraité de la fonction publique
    Président de la Communauté de communes
    mai 2020 En cours Anne-Marie Huertas   Infirmière cadre de santé

    Population et société

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[11]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[12].

    En 2018, la commune comptait 219 habitants[Note 3], en diminution de 8,37 % par rapport à 2013 (Vosges : −2,43 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1856
    133153160167195229240260284
    1861 1866 1876 1881 1886 1891 1896 1901 1906
    256267276252254256276293276
    1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962 1968
    273247224202191223201176165
    1975 1982 1990 1999 2006 2007 2012 2017 2018
    179191236235241242243223219
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[13] puis Insee à partir de 2006[14].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Culture et festivités

    Marché aux plantes annuel.

    Économie

    La forêt représente actuellement avec l'agriculture toute l'économie du village. Elle est gérée par l'ONF et dépend de la division d'Épinal depuis que celle-ci a absorbé celle de Bruyères au début des années 2000. Dans les faits, le maire actuel, ancien ingénieur divisionnaire de Bruyères qui a donc été responsable de cette forêt il y a plusieurs dizaines d'années, collabore activement à sa gestion : marquage, perspectives, affouage etc. Il a ainsi rétabli cette coutume de l'affouage qui permet tous les ans de mettre des lots de bois à la disposition des habitants du village pour un prix modique par tirage au sort. Les lots sont à abattre et à débarder par le bénéficiaire.

    Un garage/casse-auto subsiste, implanté dans les années 1990.

    En 2018, un bâtiment agricole est le premier à être construit depuis 60 ans.

    Tourisme

    Le tourisme est présent sous la forme de plusieurs sentiers VTT dont un sur la crête avec quelques belvédères sur les crêtes : 2 proches de la cote 604, avec vue sur la ligne bleue des Vosges, et quelques autres en balcons, très roulants et adaptés à une pratique ludique[15]. Les parties techniques sont celles qui redescendent dans le conglomérat et peuvent être évitées en étudiant les cartes avant le départ. De nombreux autres balcons sont possibles, hors marquage, par exemple le long des limites.

    On note aussi le passage de deux sentiers du Club vosgien, le chemin des Ducs, et le chemin de la Paix et de la liberté[16], la proximité de nombreux autres, ainsi que des chemins balisés par les locaux en particulier pour le VTT mais surtout pour la découverte de la carrière et des traces laissées par les derniers ouvriers (sentiers assez techniques, un autre accès par le chemin d'exploitation est plus facile).

    Différents arbres remarquables ont été répertoriés en forêt et dans les champs et figurent sur des guides locaux. La forêt tour à tour résineuse ou feuillue, en taillis ou en futaie offre une variété qui la rend agréable.

    La commune comportait aussi quelques croix en grès rose, en danger voire écroulées. La plus connue est la croix de Faîte qui donne son nom au col. Pas d'autres monuments chrétiens sur la commune.

    Le grès et les porches des traditionnelles maisons vosgiennes avec leurs niches votives sont bien représentés et donnent son principal attrait au village[17].

    Culture locale et patrimoine

    Lieux et monuments

    La commune a la particularité de ne pas avoir ni église, ni chapelle, ni cimetière du fait de son histoire et des dépendances vis à vis de Champ-le-Duc, et de Laval qui partageait son église avec Fays : on trouve cependant une cloche qui rythme la vie du village, adossée à la Mairie-école.

    Personnalités liées à la commune

    • Gaston Litaize (1901-1991), organiste, a terminé ses jours dans la commune.

    Pour approfondir

    Bibliographie

    Association d’Étude pour la Coordination des Activités Musicales (ASSECARM), Orgues Lorraine Vosges, Metz, Éditions Serpenoise, , 677 p. (ISBN 2-87692-093-X), p. 651-652

    Présentation de l’orgue de salon réalisé par la maison Haerpfer-Erman à Fays

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    2. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    3. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    4. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Épinal », sur insee.fr (consulté le ).
    5. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    6. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    7. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    8. Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Paris, Librairie Guénégaud, (1re éd. 1963), 738 p. (ISBN 2-85023-076-6), p. 280..
    9. E dpt172/II 1, archives départementales des Vosges.
    10. La Région de Bryuères Vallon des Vosges, Saint-Barthélemy-d'Anjou, olizel, 235 p. (ISBN 978-2-490101-11-5), p. 171.
    11. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    12. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    13. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    14. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    15. « En VTT », sur www.tourisme-bruyeres.com, (consulté le ).
    16. « Géoportail », sur www.geoportail.gouv.fr (consulté le ).
    17. « Google Maps », sur Google Maps (consulté le ).
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