Farges (Ain)

Farges est une commune française, située dans le département de l'Ain en région Auvergne-Rhône-Alpes.

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Farges

L'église Saint-Brice de Farges.

Blason
Administration
Pays France
Région Auvergne-Rhône-Alpes
Département Ain
Arrondissement Gex
Intercommunalité Pays de Gex Agglo
Maire
Mandat
Monique Graziotti
2020-2026
Code postal 01550
Code commune 01158
Démographie
Population
municipale
1 043 hab. (2018 )
Densité 73 hab./km2
Géographie
Coordonnées 46° 10′ 04″ nord, 5° 54′ 19″ est
Altitude Min. 360 m
Max. 1 527 m
Superficie 14,28 km2
Unité urbaine Commune rurale
Aire d'attraction Genève - Annemasse (partie française)
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Thoiry
Législatives Troisième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Auvergne-Rhône-Alpes
Farges
Géolocalisation sur la carte : Ain
Farges
Géolocalisation sur la carte : France
Farges
Géolocalisation sur la carte : France
Farges
Liens
Site web mairie-farges.fr

    Géographie

    Cette commune fait partie du parc naturel régional du Haut-Jura. Outre le chef-lieu, Farges, la commune compte les hameaux d'Airans, d'Asserans et de Ferruaz.

    Communes limitrophes

    Péron
    Chézery-Forens N Pougny
    O    Farges    E
    S
    Confort Collonges

    Urbanisme

    Typologie

    Farges est une commune rurale[Note 1],[1]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[2],[3]. Elle appartient à l'unité urbaine de Péron, une agglomération intra-départementale regroupant 2 communes[4] et 3 658 habitants en 2017, dont elle est une commune de la banlieue[5],[6].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Genève - Annemasse (partie française), dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 158 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[7],[8].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (64,2 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (67 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (62,3 %), zones agricoles hétérogènes (14,5 %), prairies (11,8 %), terres arables (6 %), zones urbanisées (3,6 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (1,9 %)[9].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[10].

    Histoire

    Héraldique

    Les armes de Farges se blasonnent ainsi[11] : D'argent au sautoir ancré d'azur.

    Toponymie

    Farges : Du mot latin Făbrĭca, avec métathèse, « atelier d'artisan », à l'origine de notre « fabrique », a principalement désigné une forge .

    Faits historiques

    • En 1534, Mathieu Gribaldi, un théologien italien originaire de Chieri (en français Quiers), ville du Piémont qui appartenait alors au duché de Savoie comme le pays de Gex, épouse Georgine Carrax (ou Carrat), dame de Farges, et devient le seigneur de ce fief dont le château lui est cédé par le noble sieur Bon Trombert[12].
    • En 1601, le pays de Gex est rattaché par le traité de Lyon au royaume de France. Les anciens fiefs sont rétablis, et celui de Farges est remis la même année aux deux fils survivants de Mathieu Gribaldi, Pompée de Gribald et son frère Jean-Antoine (qui avaient francisé leur patronyme)[13]. Le fief s'étend alors des sommets du Jura jusqu'au Rhône et du Fort l'Écluse jusqu'à la rivière l'Annaz[13].
    • En 1639, Jean-Antoine de Gribald vend sa moitié indivise à maître Gaspard Desprez, notaire royal, tandis que Vespasien de Gribald, fils de Pompée, avait hérité de la part de son père décédé[12]. En 1663, l'un des deux conseigneurs de Farges est un avocat protestant, Jean-François de Bons[14].
    • La municipalité est créée en 1793 (an II de la République) sous le nom de Farge; elle est rattachée au canton de Collonges. L'orthographe officielle Farges apparaît en 1801[15].

    L'occupation allemande et l'incendie d'Asserans

    En août 1944, à l'heure de la libération gessienne, le petit hameau d'Asserans connaît un triste épisode de la Seconde Guerre mondiale. Comme à Valleiry le 17 août, où les troupes allemandes brûlent le village, la tragédie se poursuit à Farges le 18 avec des prises d'otages puis à Asserans le 19, où les habitants vont subir les violences de quelques officiers nerveux, voire revanchards car la France se libère définitivement. Le village sera incendié, les habitants brutalisés et terrorisés, et les frères Mathieu seront assassinés.

    Politique et administration

    Découpage territorial

    La commune de Farges est membre de l'intercommunalité Pays de Gex Agglo, un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre créé le dont le siège est à Gex. Ce dernier est par ailleurs membre d'autres groupements intercommunaux[16].

    Sur le plan administratif, elle est rattachée à l'arrondissement de Gex, au département de l'Ain et à la région Auvergne-Rhône-Alpes[17]. Sur le plan électoral, elle dépend du canton de Thoiry pour l'élection des conseillers départementaux, depuis le redécoupage cantonal de 2014 entré en vigueur en 2015[17], et de la troisième circonscription de l'Ain pour les élections législatives, depuis le dernier découpage électoral de 2010[18].

    Administration municipale

    Mairie.
    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    2001 2014 Daniel Juliet   Réélu en 2008
    2014 En cours Monique Graziotti SE Fonctionnaire

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[19]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[20].

    En 2018, la commune comptait 1 043 habitants[Note 3], en augmentation de 10,25 % par rapport à 2013 (Ain : +4,54 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    433552631637732714792767723
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    720654640628615609627573726
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    509454436383408385388317335
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2005 2010 2015
    365415456480559594779854999
    2018 - - - - - - - -
    1 043--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[15] puis Insee à partir de 2006[21].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Lieux et monuments

    La pierre à Baptiste

    La pierre à cupules dite pierre à Baptiste, datant du néolithique, est un bloc erratique glaciaire (Würmien), d'origine alpine, présentant une série de cupules reliées par une rigole. D'après certains auteurs ces ensembles cupules-rigoles servaient à recueillir le sang lors de sacrifices en guidant celui-ci vers la déesse mère afin de la féconder. Dans des cas révélés la disposition des cupules représente des éléments de la voûte céleste.

    Les gouffres

    Entrée du gouffre de la Rasse.

    On trouve sur le versant est du Grand Crêt d'Eau de nombreux gouffres dont le Gouffre de la Rasse, le plus profond (690 m) du Jura français et suisse, le gouffre Lévrier, le gouffre Bouchet, le gouffre du Charmy, le gouffre des Grands Cerfs. Le gouffre de la Donde à la Dame tire son nom d'une histoire locale qui selon laquelle, un valet jaloux de sa maitresse précipita cheval et cavalière dans le précipice...

    Un squelette d'aurochs (l'ancêtre des vaches) fut mis au jour au gouffre du Crâne par les spéléologues de Bellegarde, cette découverte permit après datation au carbone 14 de préciser qu'entre 5 et 225 apr. J.-C. le Jura était fréquenté par cet animal actuellement disparu[22].

    L'église Saint-Brice

    L'église date du début du XVIIIe siècle. Son clocher, construit en bois en 1727[23] a été remplacé par un clocher en maçonnerie au début du XIXe siècle.

    Le château de Farges

    Le château de Farges a été bâti pour partie au XIVe siècle. Occupé dans la deuxième moitié du XIXe siècle par Napoléone de Montholon puis par son fils Amblard de Lapeyrouse[24], il a été transformé au XXe siècle en un hôtel-restaurant réputé. Abandonné à la fin des années 1990, il a été racheté en 2012 par un promoteur immobilier[25].

    Place Barack-Obama

    La place Barack-Obama[26], au lieu-dit du parking-derrière-l'église, est la première du nom en France.

    Personnalités liées à la commune

    Mathieu Gribaldi

    Mathieu Gribaldi, ayant dû quitter l'Italie à cause de ses opinions religieuses, s'est installé au château de Farges vers 1535. Rejetant le dogme de la Trinité et niant la divinité du Christ, il se brouille avec Calvin, installé dans la Genève voisine, en 1553. Il est mort à Farges en 1564. Sa doctrine est encore d'actualité en Transylvanie, en Angleterre et aux États-Unis. Son ami Giovanni Valentino Gentile fut décapité pour avoir répandu les mêmes idées[27].

    Napoléone de Montholon

    Napoléone de Montholon, née à Sainte-Hélène le 18 juin 1816 à Longwood (Île de Sainte-Hélène), résidence d'exil de l'empereur, était la filleule de Napoléon Ier (plus vraisemblablement sa fille naturelle selon plusieurs historiens et contemporains). Elle fut aussi une proche de Napoléon III. Veuve, Napoléone s'est remariée en 1846 avec le comte de Lapeyrouse, à 30 ans, et c'est en 1853 qu'elle achète le château de Farges. Elle y résidera jusqu'en 1888. Son fils, Amblard, sera maire éphémère de la commune de 1888 à 1890, date à laquelle le château sera vendu. Napoléone décédera ensuite à Aix-en-Provence en 1907, mais aura marqué la vie fargeoise durant 35 ans.

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage publié en décembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en celle d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le )
    2. « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le )
    3. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le )
    4. « Unité urbaine 2020 de Péron », sur https://www.insee.fr/ (consulté le ).
    5. « Base des unités urbaines 2020 », sur www.insee.fr, (consulté le ).
    6. Vianney Costemalle, « Toujours plus d’habitants dans les unités urbaines », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
    7. « Base des aires d'attraction des villes 2020 », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le )
    8. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
    9. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    10. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    11. Banque de blason, sur labanquedublason2.com (section “communes de France” puis “01” puis “Farges”)
    12. divers auteurs, Bulletin de l'Institut national genevois, Genève, Kessmann, , p. 88-94.
    13. Joseph Brossard, Histoire politique et religieuse du pays de Gex, Bourg-en-Bresse, Milliet-Bottier, , p. 413.
    14. Théodore Claparède, Histoire des églises réformées du pays de Gex, Genève, Joël Cherbuliez, , p. 337.
    15. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    16. « Pays de Gex Agglo - fiche descriptive au 1er avril 2020 », sur https://www.banatic.interieur.gouv.fr/ (consulté le )
    17. « Code officiel géographique- Rattachements de la commune de Farges », sur le site de l'Insee (consulté le ).
    18. « Découpage électoral de l'Ain (avant et après la réforme de 2010) », sur http://www.politiquemania.com/ (consulté le ).
    19. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    20. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    21. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    22. Dépôt MHNGE. CHAIX, L. & B. VALTON. 1984. Note sur un aurochs (Bos primigenius BOJANUS) subatlantique du Jura gessien (Ain, France). Revue de Paléobiologie 3(2): 185-190.
    23. « Commune de Farges (Ain) -1727- », sur Les actes insolites des registres d'état-civil (consulté le ).
    24. « Napoléone de Montholon », sur Société des Études Historiques Révolutionnaires et Impériales (consulté le ).
    25. Le Dauphiné libéré (édition Bellegarde et Pays de Gex) du .
    26. Place « Barack Obama » sur france3.fr consulté le 18 novembre 2008
    27. « Gentile Valentino » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne..

    Voir aussi

    Articles connexes

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