Famille de Talaru

La famille Talaru est une famille de la noblesse française, issue d'un lieu-dit de Saint-Forgeux situé dans le Rhône. Cette famille a fourni de nombreux ecclésiastiques, des abbés, des moines, des moniales, des chanoines (plus de 25) parmi lesquels trois sont devenus archevêques. Cette famille compta également parmi ses membres une lignée de marquis au service du roi de France.

Histoire

Jean de Talaru

Jean de Talaru est né vers 1325 et a été élu chanoine de Saint-Jean le . Il a participé aux négociations pour lutter contre les Tards-Venus et s'est rendu dans ce but à Avignon en 1356. Doyen du chapitre en 1360, il est élu archevêque le . Il a effectué une visite de son diocèse dans les années 1378-1379 pendant laquelle il a fait rédiger un procès-verbal très détaillé. Il y notait notamment l'état matériel pitoyable des églises[1],[2].

Il a été élu cardinal le par l'antipape Clément VII et est décédé à Lyon en 1393[3].

Amédée de Talaru

Amédée de Talaru est né en 1377. C'est la petit-neveu de Jean de Talaru. Nommé chanoine et chantre de Saint-Jean par Clément VII, il va commencer ses études à Avignon en 1391, puis va les continuer à Paris entre 1395 et 1402 pour revenir à Avignon en 1403. Le , il est fait docteur par décret. Il assiste au concile de Pise en 1409 à la place de l'archevêque Philippe de Thurey, malade. Dans le cadre de la commission constituée par le légat du pape en 1410, il confirme la présence des corps des saints Irénée, Epipode et Alexandre dans la crypte de Saint Irénée. Il est élu doyen le puis le part à Constance à la tête de la délégation de l'archevêque Philippe de Thurey. A la mort de ce dernier, il est désigné archevêque de Lyon le . Il lui faudra attendre deux ans avant d'être définitivement intronisé le . En 1419, il accueille Jean de Gerson à Lyon[4].

Amédée de Talaru était partisan des thèses conciliaristes notamment lors des conciles de Constance mais refuse d'être nommé cardinal par l'antipape Félix V. Il meurt à Lyon le [3].

Hugues de Talaru

Hugues de Talaru est le petit-neveu d'Amédée de Talaru. Né vers 1450, il est chanoine puis archidiacre et est élu archevêque de Lyon le . Son élection est contestée par André d'Espinay, archevêque de Bordeaux qui est soutenu par le roi Charles VII et le pape Alexandre VI. En 1499, après dix ans de conflit, il abdique en faveur de son concurrent et reçoit du roi en commende l'abbaye de Saint-Corneille de Compiègne. Il redevient archidiacre et meurt à Lyon le [3],[5].

Louis de Talaru

Louis de Talaru, marquis de Talaru et de Chalmazel[6], comte de Chamarande en Hurepoix, chevalier de l'ordre du Saint-Esprit est mort en 1763. Il s'est marié en 1720 en secondes noces avec Marie-Marthe de Bonneval. Il eut notamment pour fils : César-Marie, Ange-François et Louis-François. Il était Premier maître-d’hôtel de la reine et chevalier des ordres du roi[7].

César-Marie de Talaru

César-Marie de Talaru, marquis de Talaru et de Chalmazel, comte de Chamarande est né le [8]. C'est le fils de Louis de Talaru et de Marie-Marthe de Bonneval[9]. Il s'est illustré pendant la guerre de Sept Ans. Après la victoire française, il est nommé commandant en second de l'île de Minorque. Après avoir été fait Maréchal de camp en 1761, il devient Premier maître d'hôtel de la reine Marie-Antoinette, dont il administre à ce titre les domaines. Il a été guillotiné par méprise lors de la révolution française en 1794.

Ange-François de Talaru

Ange-François de Talaru

Ange-François de Talaru[10] est le fils de Louis marquis de Talaru. Il est né le au château de Chaussins à Abrest et est mort à Londres le . On retrouve également comme date de naissance le [11],[12] ce qui serait correspondrait mieux au fait que son frère aîné César-Marie soit né le . Il a été évêque de Coutances de 1764 à 1790 et député du clergé aux États généraux de 1789. Refusant le serment constitutionnel, il a émigré en Angleterre[7].

Louis-François de Talaru

Louis-François de Talaru, vicomte de Talaru[13], est le fils de Louis de Talaru et Marie-Marthe de Bonneval. Il est né en 1729 et mort en 1782. Il s'est marié avec Henriette-Jeanne-Hélie de Bec-de Lièvre le . Il était Premier maitre-d’hôtel de la reine et chevalier des ordres du roi[7]. Sa femme a été nommée le , dame de madame Adélaïde de France.

Louis-Justin-Marie de Talaru

Louis-Justin-Marie de Talaru [7] est le dernier marquis de Talaru. C'est le fils unique de Louis-François, vicomte de Talaru. Il est né à Paris le 1er . Il s'exila pendant la révolution française et les biens de la famille furent vendus aux enchères. Il revient en France sous le consulat et est nommé pair de France le et obtient le titre de Maréchal de camp. Il fait partie de la haute noblesse réunie par Louis XVIII pour refléter au plus haut niveau de l'État l'ensemble de l'aristocratie française[14].

Il meurt en 1850 sans héritier.

Arbre généalogique

Cet arbre généalogique ne représente que les personnes citées ci-dessus.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Louis de Talaru
(17?-1763)
 
 
 
 
 
Marie-Marthe de Bonneval
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
César-Marie de Talaru
(1725-1794)
 
 
Ange-François de Talaru
(1727-1798)
 
 
Louis-François de Talaru
(1729-1782)
 
 
 
Henriette-Jeanne-Hélie
de Bec-de Lièvre

(1742-17?)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Louis-Justin-Marie de Talaru
(1769-1850)
 
 
 

Documents généalogiques

Patrimoine

En 1372, le château de Chalmazel[15] revient à la famille des Talaru par le mariage de Mathieu de Talaru avec Béatrice de Marcilly. Cette forteresse a accueilli quatorze générations de Talaru.

À la fin du XVIe siècle en 1533, ils préférèrent habiter dans leur château d'Écotay, ou dans celui de Saint-Marcel-de-Félines, hérité par mariage[15].

Au XVIIIe siècle, pour être plus près de Versailles, ils s'établissent dans le château de Chamarande au sud de Paris.

Le château de Chaussins qui faisait partie des biens de Louis-Justin-Marie de Talaru a été vendu en [16].

Armoiries

Les Talaru portent : Partie d'or et d'azur, à la cotice de gueules, brochante sur le tout[7].

Armes d'Edme François de Talaru de Charmazel, chantre de l'église Comte de Lyon, dans l'Armorial général de France[17]

Bibliographie

  • Jean Baptiste Pierre Jullien de Courcelles, Histoire généalogique et héraldique des pairs de France, (lire en ligne), p. 277
  • H. Müller, Lyon et le concile de Bâle (1431-1449). Études prosopographiques, C.H. (no 4), , p.32-57
  • Jacques Gadille (dir.), René Fédou, Henri Hours et Bernard de Vregille, Le diocèse de Lyon, Paris, Beauchesne, coll. « Histoire des diocèses de France » (no 16), , 350 p. (ISBN 2-7010-1066-7, notice BnF no FRBNF34728148)
  • Yannick Essertel, Un archevêque et comte de Lyon, primat des Gaules, au XVe : Amédée de Talaru, Lyon,
  • Jean-Pierre Gutton, Les Lyonnais dans l'histoire, Lyon, Privat, , 405 p. (ISBN 2-7089-9402-6)
  • Patrice Béghain, Bruno Benoit, Gérard Corneloup et Bruno Thévenon (coord.), Dictionnaire historique de Lyon, Lyon, Stéphane Bachès, , 1054 p. (ISBN 978-2-915266-65-8, notice BnF no FRBNF42001687)
  • Nicolas B. Jacquet, Châteaux du lyonnais : 130 demeures historiques entre Rhône, Saône et Loire, Paris, Les Beaux Jours, , 207 p. (ISBN 978-2-35179-121-9), p. 188
  • Bernard Berthod, Jacqueline Boucher, Bruno Galland, Régis Ladous et André Pelletier, Archevêques de Lyon, Lyon, Éditions lyonnaises d'art et d'histoire, , 191 p. (ISBN 978-2-84147-228-4, notice BnF no FRBNF43719523)

Références

  1. Diocèses, 16, p. 104-105.
  2. Arch. de Lyon, p. 73-74.
  3. Gutton 1985, p. 378.
  4. Arch. de Lyon, p. 75-76.
  5. Arch. de Lyon, p. 80-81.
  6. Louis de Talaru sur Geneanet.
  7. Courcelles 1827, p. 277.
  8. François-Alexandre Aubert de la Chesnaye des Bois, Dictionnaire de la noblesse, page 557
  9. César-Marie de Talaru sur Geneanet
  10. Ange-François de Talaru sur Geneanet.
  11. Ange François de Talaru sur le catalogue de la BnF
  12. Page personnelle sur la famille Talaru
  13. Louis-François de Talaru sur Geneanet
  14. Centorame Bruno, « Le don de Chambord à l’« enfant du miracle ». Etude sur la souscription de 1820-1826 », dans : Emmanuel de Waresquiel éd., Les lys et la république. Henri, comte de Chambord. Paris, Tallandier, « Hors collection », 2015, p. 43-64. DOI : 10.3917/talla.ware.2015.01.0043. URL : https://www.cairn.info/les-lys-et-la-republique--9791021010758-page-43.htm.
  15. Jacquet 1827, p. 277.
  16. « roglo.eu », Louis Justin Marie de Talaru
  17. Charles d'Hozier, Armorial général de France. Généralité de Lion, vol. 17, page 329 (lire en ligne)
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