Famille Taittinger

La famille Taittinger, olim Tettinger[1], est une famille française du monde des affaires et de la politique.

En 1932 elle a fondé une entreprise à son nom.

Certains de ses membres ont occupé des fonctions politiques depuis les premières décennies du XXe siècle jusqu'au début du XXIe siècle.

Origine

Histoire

Selon la famille, les lointaines origines de la famille Taittinger se situent en Autriche avant qu'elle ne s'installe en 1640 en Lorraine[2].

En Lorraine, cette famille Taittinger est fixée au milieu du XVIIIe siècle à Momerstroff en Moselle, où ils sont cultivateurs et tisserands[3].

C'est un Nicolas Tettinger, né en 1722 à Narbéfontaine et marié à Joanette André, qui est l'ancêtre de cette famille. Cultivateur à Momerstroff, il y meurt le 15 mars 1809, laissant quatre fils : Mathias (né en 1749) qui suit, Nicolas (né en 1753), Jacques (né 1757) et Jean (né en 1763)[3].

Mathias Tettinger, l’ainé (1749-1809), cultivateur à Momerstroff, épouse Françoise Gilles dont il a pour fils Michel Tettinger qui suit[1].

Michel Tettinger ou Taitinger[1] (né en 1794), cultivateur et tisserand à Momerstroff, épouse en 1823 Barbe Schmitt, née Obervisse (1801-1854) dont il a quatre fils : Simon-Pierre (1824) qui suit, Pierre (1826), François (1829) et Jean (1831)[3].

Simon-Pierre Taittinger (1824-1874), cultivateur, journalier et briquetier, épouse Élisabeth Haudot (1824-1902), journalière et concierge[4] dont il a trois filles et un fils Pierre-Alexandre qui suit[3]. Il opte pour la France devant le maire d'Issy-les-Moulineaux le 19 septembre 1872.

Pierre-Alexandre Taittinger, né en 1852 à Silly-sur-Nied, d’abord professeur puis ingénieur, quitte l’enseignement et refuse de devenir allemand en 1872 et s'installe à Paris. Par son mariage avec Caroline Testut (1855-1953), la riche héritière des machines à peser du même nom, il fait entrer la famille Taittinger dans l'histoire des grands industriels[5],[2].

Étymologie du nom

Il s'agit d'un nom germanique désignant une origine géographique. Soit pour ce cas-ci, une localité ayant un nom avec terminaison -ing ou -ingen. Le -er final du patronyme signifie originaire de / habitant de[6],[7]. Taittinger peut désigner celui qui habite ou provient de Teting (Tetingeois en français), sachant que le nom de la commune de Teting a évolué de Tatingen à Tettingen en passant par Taitange[8],[9]. Par ailleurs, les villages de Momerstroff et de Narbéfontaine, dans lesquels ont habité des Taittinger au XVIIIe siècle[3], sont relativement proches de Teting, fait qui rend cette hypothèse probable. D’autant plus que le nom Tettinger est une variante de Taittinger[1].

Le groupe Taittinger

La Maison Taittinger est fondée en 1932 à Reims par Pierre Taittinger[10], industriel.

Au début du siècle suivant, le groupe Taittinger comprend de nombreux biens dont le champagne Taittinger, une marque de parfum, de nombreux hôtels réunis au sein du Groupe du Louvre (Crillon, Lutetia et l'Hôtel du Louvre, Concorde, le Martinez, le Palais de la Méditerranée, La Mamounia, Kyriad, Première Classe ou encore Campanile), la cristallerie Baccarat, etc.

En juillet 2005, la majorité des membres de la famille, soit 45 actionnaires, s'accorde pour vendre le groupe Taittinger à un fonds américain pour 2,4 milliards d'euros[11]. Mais celui-ci ne souhaite pas conserver les champagnes.

Une cinquantaine d'acquéreurs, dont les grands groupes du luxe ou de la finance comme Rothschild, JP Morgan, Albert Frère, LVMH, sont intéressés[10]. Pierre-Emmanuel Taittinger, fils de Jean, convoite lui aussi la branche familiale historique. Il se fait financer par le Crédit agricole pour plusieurs centaines de millions d'euros, soutenu par la puissante CGT locale, et monte son business plan discrètement[10].

Plusieurs mois après la cession au fonds Starwood, Pierre-Emmanuel Taittinger rachète enfin l'activité Champagne[10]. Quelques années plus tard, ses enfants Clovis et Vitalie gèrent avec lui l'entreprise[11].

Généalogie simplifiée

  • Pierre Taittinger (1887-1965), industriel, député, président du conseil municipal de Paris, commandeur de la Légion d'honneur, épouse 1° en 1917 Gabrielle Guillet (1893-1924) ; épouse 2° en 1925 Anne Marie Mailly (1887-1986)
    • Guy Taittinger (1918-1978), président de la banque Worms, officier de la Légion d'honneur, épouse en 1943 Monique Gaston-Breton (1921-2012)
      • Michel Taittinger (1944), épouse 1° Sophie Quoirez, fille de Jacques Quoirez (frère de Françoise Sagan) ; épouse 2° Cécile Lebailly (1957-1990) ; épouse 3° Claudia Montero Purviance
        • Jules-Marie Taittinger (1976), épouse en 1998 Aude de Cassan-Floyrac (1977)
          • Olympia Taittinger (2001)
          • Merlin-César Taittinger (2011)
        • Pierre Taittinger (1979), Julie Noel-Bouton
          • Oscar Taittinger (2010)
          • Leon Taittinger (2013)
        • Mathilde Taittinger (1987-1988)
        • Victoria Taittinger (1995)
        • Horatia Taittinger (2005) (actrice française)
      • Marie-Caroline Taittinger (1946), épouse Éric Frèrejean (1943), fils d'Humbert Frèrejean, fondateur de Connaissance des arts et de Réalités, chevalier de la Légion d'honneur, et d'Armelle Bazin, dont postérité :
        • Guillaume Frerejean Taittinger (1978) Dirigeant de sociétés, Administrateur de la Caisse d’Epargne Ile-de-France, Conseiller municipal du 16e arrondissement de Paris (2014 - 2020) et Président d’honneur du Syndicat d'Initiative du 16ème arrondissement de Paris, épouse Charlotte Lamoral (1976), dont postérité
        • Richard Frerejean Taittinger (1980), épouse Elodie de Montesquiou-Fezensac (1981), dont postérité
        • Rodolphe Frerejean Taittinger (1986), épouse Margareth Sands (1985), dont postérité
      • Thierry Taittinger né en 1953, journaliste, éditeur, épouse Patricia Quoirez (1950), fille de Jacques Quoirez (frère de Françoise Sagan) ; avec Stéphanie d’Orglandes (1976) :
        • Théo Taittinger (2011)
    • Michel Taittinger (1920-1940), ingénieur diplômé de l'École polytechnique, chevalier de la Légion d'honneur
    • François Taittinger (1921-1960), épouse en 1949 Béatrice Sellier (1930-2001), marraine du peintre Foujita
      • Amaury Taittinger (1950), marchand de tableaux, épouse Véronique Stiefel
        • Marion Taittinger (1981), épouse Adrien Meyer (1977), fils de Jean-Claude Meyer et d'Anne-Marie de Ganay, conseiller municipal de Courances
        • Thibaut Taittinger (1983)
        • Hugo Taittinger (1995)
      • Patricia Taittinger (1951), épouse Arnaud-Centule de Galard de Brassac de Béarn (1949)
      • Hugues Taittinger (1954), épouse Élisabeth Tordjman (1957)
    • Jean Taittinger (1923-2012), ministre, député et maire de Reims, épouse en 1948 Corinne Deville (1930-2021), fille de l'industriel et peintre Jean Deville (1901-1972) et de son épouse, l'artiste Elizabeth de la Mauvinière (1903-2006).
      • Anne-Claire Taittinger (1949), diplômée de l’Institut d’études politiques de Paris, présidente de sociétés, épouse 1° en 1978 Joachim Bonnemaison (1943), dont postérité ; épouse 2° en 2001 Jean-Claude Meyer (1945), commandeur de la Légion d'honneur, fils du professeur André Meyer, membre de l’Académie de médecine, sans postérité
      • Jean-Frantz Taittinger (1951), président du groupe Envergure, député et maire d'Asnières-sur-Seine, a de Djamila Hachemi
        • Alexandre Taittinger (1977)
        • Tessa Taittinger (1980)
        • Tarik Taittinger (1981), épouse Janina Snell
          • Liv Taittinger (2014)
        • Franz Taittinger (1991)
      • Pierre-Emmanuel Taittinger (1953), président de sociétés, épouse en 1977 Claire Flotard (1947), fille de Jacques Flotard, général de brigade
        • Clovis Taittinger (1978), épouse en 2005 Marie-Corentyne de Poulpiquet du Halgouët (1976)
          • Alice Taittinger (2006)
          • Eugénie Taittinger
          • Alexis Taittinger (2008)
        • Vitalie Taittinger (1979), épouse Yan Champion
        • Clémence Taittinger (1981)
      • Victoire Taittinger (1959), épouse en 1984 Peter Gardner (1958)
        • Evan Gardner (1985) épouse en 2015 Samantha Altman
          • Winston (2017)
        • Emma Gardner (1987) épouse en 2018 Daniel Briscoe
        • Nadya Gardner (1993)
        • Parker Gardner(1995)
      • Wladimir Taittinger (1960), épouse Lillebi Habans (1967)
        • Arvid Taittinger (1991)
        • Olaf Taittinger (1995)
    • Marie-Clotilde Taittinger (1924), épouse Jean-Fabius Henrion, dont postérité
    • Pierre-Christian Taittinger (1926-2009), maire du 16e arrondissement de Paris, président du conseil municipal de Paris et sénateur[12], épouse en 1966 Marie-Louise Roux
    • Claude Taittinger (1927), président de sociétés, épouse en 1958 Catherine Harouard de Suarez d’Aulan (1935)
      • Brigitte Taittinger (1959), PDG des parfums Annick Goutal, épouse 1° en 1982 Nicolas de Warren (1957), dont postérité ; épouse 2° en 2006 Jean-Pierre Jouyet (1954), membre du Siècle, dont postérité
      • Virginie Taittinger (1961), épouse 1° Guillaume Dard (1958), diplômé de l'ESSEC ; épouse 2° Jean-Alexis Pougatch, dont postérité ; épouse 3° Marc Naett, docteur en médecine
      • Christine Taittinger (1965), épouse Audoin de Gouvion Saint-Cyr (1962)
    • Colette Taittinger (1928), épouse 1° Pierre Rodocanachi (1921-2010), dont postérité ; épouse 2° Pierre-Alain Jacquin de Margerie (1920-2006), officier de la Légion d'honneur, d'où descendance Jacquin de Margerie.

Les caves Taittinger

Notes et références

  1. Joseph Valynseele, Nicole Dreneau, La Parentèle de Charles et Yvonne de Gaulle, ICC, 1990, page 172, extrait 1.
  2. L'express du 19.09.2002.
  3. Histoire familiale des hommes politiques français, Histoire et culture, 1997, page 209.
  4. Joseph Valynseele, Nicole Dreneau, La Parentèle de Charles et Yvonne de Gaulle, ICC, 1990, page 172.
  5. Le Point, 2005.
  6. Jean-Louis Kieffer, Le Platt lorrain de poche, assimil, 2006 (ISBN 2-7005-0374-0), page?
  7. Voir pour exemple un autre cas en -inger ici (à "Herkunft").
  8. Bouteiller, Dictionnaire topographique de l'ancien Département de la Moselle : comprenant les noms de lieu anciens et modernes, rédigé en 1868 sous les auspices de la société d'archéologie et d'histoire de la Moselle, Paris, Imprimerie nationale, page?
  9. -ange étant une francisation de -ing. (Cf. Le Platt lorrain Pour les Nuls, 2012).
  10. Pierre-Emmanuel Taittinger résiste et sauve l'honneur..
  11. Jean-François Chaigneau, « Mon champagne, ma bataille », Paris Match, no 3421, , p. 122 à 124 (ISSN 0397-1635)
  12. Site du Sénat.

Voir aussi

Liens externes

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