Famille Gilbert de Voisins

La famille Gilbert de Voisins est une ancienne famille de la noblesse française, originaire du sud de la France. Son nom de Voisins provient sûrement de l'actuelle ville de Pezens (depuis 1831), mais posséda à une période des terres en Île-de-France, notamment celles de Voisins-le-Bretonneux vers la fin du XIIe siècle. Une seconde famille de Voisins, devenue Gilbert de Voisins, est apparue vers 1322. Originaire de Franche-Comté, elle s'installa en Île-de-France et posséda les terres de Voisins-le-Bretonneux, Villaroy et Villennes-sur-Seine.

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Famille Gilbert de Voisins

Héraldique de la Famille Gilbert de Voisins

Blasonnement D'azur, à la croix engrêlée d'argent, cantonnée de quatre croissants d'or
Lignées Maison de Voisins, Famille Gilbert, Famille Brinon, Famille Dongois, Famille Digneron de Beauvoir, Famille de Lohéac-de-Crapado, Famille d'Osmond, Famille de Merle de Beauchamps, Famille de Clugny, Famille de Vaultier de Moyencourt
Branches Famille de Voisins, Famille Gilbert du Lyon, Famille Gilbert de Véronnes
Période XIVe siècle - XXe siècle
Pays ou province d’origine Franche-Comté
Allégeance Royaume de France, Premier Empire, Second Empire, Deuxième République, Troisième République
Fiefs tenus Voisins, Villaroy, Villennes, Mauger, Damiette
Demeures château de Villennes, château de Grosbois,

Famille de Voisins (Languedoc)[1]

Le Temps des Croisades (1118 - 1299)

En 1118 apparaît dans un registre Hugues de Voisins, époux d'Hersent de Maule, fille d'Ansold II, baron de Maule. Ce couple est la plus ancienne trace retrouvée et vérifiée de la famille de Voisins, mais la généalogie de la famille de Maule[2] remonte jusqu'en l'an 945. En 1204, Milon de Voisins possède un fief au Porrois (devenu Port-Royal à la suite d'une mauvaise traduction). Il en fait don à Odon de Sully. C'est sur cette terre qu'il participa à la construction de Port-Royal-des-Champs.

Héraldique

Les armoiries de la famille de Voisins sont nettement différentes de celles de la branche Gilbert de Voisins et connaissent quelques variantes selon les régions où la famille s'est établie. En général, le blason se caractérise comme suivant : « De gueule, à fusées d'or » - Les couleurs peuvent varier notamment en argent et rouge.

Pierre Ier de Voisins

Pierre Ier de Voisins naît en 1177, il est le fils de Guillaume de Voisins dont il hérite ses titres et territoires. En 1191, il participe à la Troisième croisade, sous la bannière de Philippe II Auguste, roi de France. En 1209, il est maréchal de Simon IV de Montfort, seigneur de Montfort-l'Amaury, et participe à ce titre à la croisade des Albigeois. Sa femme est Mahaut de Thury. Il a avec elle au moins un enfant : Pierre II de Voisins (°1205 - vers †1265).

Pierre Ier de Voisins est possesseur d'un fief à proximité de Carcassonne, ainsi que d'autres biens autour de Razès, Arques, Confolens (Couffoulens), Limoux… Il reçoit des rentes du diocèse de Carcassonne estimées à 1 000 livres par mois. Vers 1225, il rentre vivre en Île-de-France, probablement dans les Yvelines. Il retourne dans le sud récupérer ses terres vers 1228, principalement celles d'Arques dont il est seigneur dès 1231.

En 1299, le petit-fils de Pierre Ier de Voisins, Pierre III, chevalier et seigneur de Couffoulens, Villeréale, Rallens, Marquens, Bram, et Gradan, épouse Hélix de Lautrec (fille du vicomte Sicard IX de Lautrec, plus tard devenu Toulouse-Lautrec), lointaine ascendante du peintre Henri de Toulouse-Lautrec en une branche cousine de la Famille de Lautrec.

La famille de Montaut de Gramont (1209 - 1218)

Odon de Montaut était le lieutenant de croisade de Simon IV de Monfort. Celui-ci lui fit don, à lui et à sa famille, des terres et du château de Gramont dans l'actuel département de Tarn-et-Garonne. Aussi le patronyme de cette branche de la Maison de Montaut à laquelle Odon de Montaut appartenait s'agrémenta-t-il de la mention de Gramont.

Échéance du château à la famille de Voisins (1396 - 1492)

En 1396, le 9 août précisément, Jean de Voisins, seigneur de Couffoulens, et vicomte de Lautrec, épouse Jeanne de Montaut, fille d'Eudes de Montaut, dont la famille possède les terres de Gramont. Leur fils Guillaume de Voisins hérite donc à la mort de son père, du titre de baron de Gramont. Après deux mariages dont il eut plusieurs enfants, divisant la famille en plusieurs branches dont celle des Mauvezin (ou Vézins) qui ralliera à la famille la seigneurie de La Cassagne (actuel Lectoure, Gers), il épouse finalement Aude de Faudoas-Barbazan, fille du chancelier de Charles VII, Béraud III. Il a avec elle six enfants, dont le patronyme devient de Voisins de Montaut. L'aîné, Philippe, épouse Esclarmonde d'Armagnac, dame de Nougarel. Leur fils, Guillaume épouse en 1492 la dernière héritière de la Maison de Montaut, Françoise de Montaut, devenant ainsi le propriétaire du château de Gramont. Leur petit-fils, Aymeri de Voisins fut le premier baron d'Armagnac. Lieutenant-général de Provence, il mourut à Aix en juin 1593, onze ans après avoir épousé Charlotte-Catherine de Monluc, fille de Blaise de Monluc, maréchal de France.

Famille Gilbert de Voisins (Île-de-France)[3]

Origines

Le lien du sang entre les Gilbert de Voisins d'Île-de-France et de Franche-Comté, et les de Voisins du Languedoc n'est pas certain, mais les deux familles ont possédé la seigneurie de Voisins.

Alliance entre les Voisins et les Gilbert (XIVe siècle - XVIIe siècle)

Au début du XIVe siècle, Guillaume de Voisins est écuyer et seigneur de Voisins et de Damiette dans les Yvelines. Il a une fille prénommée Madeleine. Celle-ci épouse, vers 1320, Jacques Gilbert, écuyer, seigneur de Mauger et de Planigny, seigneuries de l'actuelle Haute-Saône. Les domaines des deux familles Gilbert et de Voisins se lient mais le patronyme Gilbert de Voisins ne sera adopté par un descendant que bien plus tard, possiblement au XVIIe siècle.

Origines de la famille Gilbert de Voisins (1390 - 1507)

Vers la fin du XIVe siècle, Jeanne de Voisins, épouse de Jean de Neuville, s'éteint et avec elle, la famille de Voisins d'Île-de-France. Il n'y a donc plus de Voisins à Voisins et Villaroy. Simon de la Villeneuve, d'une grande famille d'Île-de-France et de l'Orléanais, récupère la seigneurie[4]. Vers 1490, pour près de deux siècles, la seigneurie échoit à la famille Gilbert de Voisins.

Michaut Gilbert est, après Jacques Gilbert, le plus ancien ancêtre Gilbert retrouvé. Il vécut aux alentours de 1470. Il fut marié à Anne de Vienne, la famille de Vienne étant une très ancienne et influente famille de Bourgogne.

Avant 1507, Jean Ier Gilbert, seigneur de Voisins et général des finances de Charles VIII, épouse Françoise Brinon, fille du seigneur de Villennes, créant ainsi un lien entre le domaine de Villennes et celui de Voisins.

Famille Gilbert de Voisins de Crapado et le Comté de Lohéac (1667 - 1775)[5]

En 1667, Pierre-Raphaël Gilbert de Voisins, fils cadet de Pierre II Gilbert de Voisins, se marie avec Diane Angier de Lohéac-de-Crapado. Ils eurent deux fils, l'aîné, Pierre-Raphaël, mourut à 24 ans sans avoir été marié. Le second fils, Pierre-François, naquît en 1674. Il fut de la 1re Compagnie de Mousquetaires dès 1669. En 1701, il est lieutenant dans la marine. La même année, il épouse la fille du Gouverneur de Guadeloupe, seigneur de Poinson, Claire-Christine Jacqueline Marie Anne du Lyon. Après 10 ans de services en tant qu'Officier des troupes du Roi au Îles, le , à la suite de sa revendication invoquant la situation ... des terres de Voisins, le roi accède à sa demande en rédigeant une lettre patente lui accordant le titre de comte de Lohéac, et le droit de bâtir les terres du Grand Cul-de-Sac Marin de Guadeloupe, grande baie au nord de l'île entre Basse-Terre et Grande-Terre, en un comté de Lohéac. Claire-Christine et Pierre-François eut six enfants dont seuls quatre eurent une descendance. Ils restèrent installés en Guadeloupe. Par deux fois dans cette même branche et en deux générations, une alliance avec la famille de Clugny eut lieu. La branche de Crapado se divisa à nouveau en deux : les Gilbert du Lyon et les Gilbert de Véronnes.

Domaine de Villennes (1683) - château de Perdrier-Brinon, puis château de Villennes (1683 - 1801)

En 1683, Pierre V Gilbert de Voisins épouse Françoise-Geneviève Dongois fille du secrétaire du Roi et seigneur de Villennes. Les Gilbert de Voisins sont donc désormais marquis de Villennes. Leur fils est le magistrat et conseiller d'Etat Pierre VI Gilbert de Voisins.

Ils possèdent donc le château de Villennes, à l'époque, château Perdrier-Brinon. Le nom Brinon provient de la famille éponyme, celle dont était membre Françoise, la femme de Jean Ier Gilbert, et fille du seigneur de Villennes.

Pierre-Paul II Gilbert de Voisins (1749-1793), marquis de Villennes, guillotiné en 1793, eut avec sa femme Anne-Marie de Merle de Beauchamps deux enfants. L'aîné, Pierre-Paul Alexandre Gilbert de Voisins, comte de Voisins à la Restauration, 1er comte de Voisins du Premier Empire, député des Deux-Sèvres, n'hérita pas du château, mais il engendra la seule descendance de la famille Gilbert de Voisins en ayant, avec Charlotte Digneron de Beauvoir, un fils, Jean-Pierre Victor Alfred Gilbert de Voisins, 2e comte de Voisins et vice-consul de France. La sœur de Pierre-Paul-Alexandre, Anne-Marie Marthe Gilbert de Voisins, épousa, en 1795, Marie-Joseph Eustache d'Osmond, vicomte d'Osmond. Le domaine, le titre et le château de Villennes échurent donc à la famille d'Osmond en 1801[6].

Vente du domaine de Voisins (1693)

En janvier 1693, les cinq fois arrière-petit-fils de Jean Ier Gilbert, Pierre V Gilbert de Voisins (né en 1656) et Jean-François Gilbert de Voisins (né vers 1658) décident, sûrement par manque d'argent ou bien par contrainte, de vendre la seigneurie de Villaroy et la ferme de la Lande à Voisins aux Demoiselles de Saint-Cyr de la Maison royale de Saint-Louis. Deux mois plus tard, en mars 1693, les terres de Villaroy et de Voisins entrent dans le domaine royal, avec elles, le château de la Frossardière, à Voisins. On trouve encore à la limite de Voisins-le-Bretonneux et de Magny-les-Hameaux, la Porte de Mérantais, membre de l'ancienne enceinte du grand parc de chasse de Louis XIV[7]. Elle est située sur le terrain du Golf national de Saint-Quentin-en-Yvelines (communauté d’agglomération dont est membre Voisins-le-Bretonneux). Il existait encore jusqu'à la fin du XIXe siècle, une porte de Voisins, au niveau de l'actuel centre-ville de Voisins-le-Bretonneux[8].

Château de Grosbois (1771 - 1773)

En 1771, François Marie Peyrenc de Moras lègue le château de Grosbois à Boissy-Saint-Léger à sa nièce Anne Marie de Merle de Beauchamps, femme de Pierre Paul Gilbert de Voisins (1749-1793). Pierre Paul Alexandre Gilbert de Voisins y naît en 1773 et son père, en 1776, le cède au comte de Provence, Louis XVIII.

Château de Bellegarde (1776-Révolution)

En 1776, Pierre Paul Gilbert de Voisins (1749-1793), marquis de Villennes, président à mortier au parlement de Paris, acquiert le marquisat de Bellegarde pour 1,2 million de livres[9]. Il en conserve la propriété jusqu'à la Révolution.

Derniers héritiers

Il demeure encore probablement encore une descendance des familles de Voisins et Gilbert de Voisins inconnue en Guadeloupe, en Île-de-France ou dans le Languedoc.

Demeure connu Auguste Gilbert de Voisins (1877-1939), écrivain récompensé par le grand prix de littérature de l'Académie française en 1926.

Les identités des 5e et (peut-être) 6e comtes ne sont pas connues mais Auguste, marié à Louise de Heredia (1878-1930) en 1915, eut d'elle au moins un enfant.

Notes et références

  1. http://racineshistoire.free.fr/LGN/PDF/Voisins.pdf
  2. http://racineshistoire.free.fr/LGN/PDF/Maule.pdf
  3. http://racineshistoire.free.fr/LGN/PDF/Gilbert-de-Voisins.pdf
  4. http://racineshistoire.free.fr/LGN/PDF/Villeneuve.pdf
  5. http://www.ghcaraibe.org/articles/2011-art0007.pdf
  6. http://histoire.villennes.free.fr/Pages/Rubrique41.htm
  7. laurentour78, « Porte de Voisins le Bretonneux », sur canalblog.com, Le Grand-Parc de Versailles et son Domaine de Chasse au XVIIe siècle, son mur d'enceinte et ses Portes Royales 📯, (consulté le ).
  8. « Maison de Portier du Grand Parc », notice no IA00027725, base Mérimée, ministère français de la Culture
  9. Jacques Henri Cauchy, « Une étude seigneuriale créée en 1785 à Bellegarde-en-Gâtinais », dans Jean Luc Laffont (dir.), Problèmes et méthodes d'analyse historique de l'activité notariale XVe-XIXe siècles, Toulouse, Presses Universitaires du Mirail, 1991, p . 159.

Sources

  • Portail de la généalogie
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