Faculté de pharmacie de Strasbourg

La faculté de pharmacie de Strasbourg est située sur le campus d'Illkirch à Strasbourg, campus qui est situé sur la commune d'Illkirch-Graffenstaden faisant partie de la communauté urbaine de Strasbourg. Le campus fait partie intégrante du technopôle, Le Parc d'Innovation, construit à partir des années 80 et spécialisé dans les secteurs des biotechnologies, des NTIC et ceux de la santé en général[1].

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Historique

Les prémices

Jusqu’au début du XIXe siècle, la formation du pharmacien, ou plutôt d’apothicaire, est soumise à des réglementations locales. Ainsi pour tenir une pharmacie à Strasbourg, il suffit d'avoir été compagnon pendant 5 ans dans une pharmacie. Dans les faits l'exercice de la pharmacie est alors un monopole exercé par quelques familles. La Révolution de 1789 entraîne le démantèlement de tout le système municipal de la pharmacie et rend l'exercice de la pharmacie libre.

École de pharmacie

Afin de fournir des médecins et chirurgiens, formés et non auto-proclamés, militaires aux armées, la Convention nationale proclame, par la loi du 14 frimaire de l'an III (), l'ouverture de trois écoles de santé à Paris, Montpellier, et Strasbourg. Par décret, les biens et matériels d'enseignement des anciennes facultés passent aux écoles. Ainsi le a lieu l'ouverture solennelle de l'école de médecine de Strasbourg. Le nombre de chaires (trois dans l'ancienne faculté de médecine) est porté à cinq dans l'école de santé: anatomie et physiologie, botanique et matière médicale, chimie médicale et pharmacie, clinique interne, chirurgie pathologie interne et accouchements. Diverses chaires sont par la suite progressivement ajoutées pour arriver à 10 en 1799.

Le , lorsque le Premier Consul Napoléon Bonaparte créé trois écoles de pharmacie à Paris, Montpellier et Strasbourg, il y a douze chaires dont quatre concernaient les sciences pharmaceutiques à l'école de médecine. Chaque école de pharmacie doit, à ses frais, organiser l'enseignement d'au moins 4 matières : botanique, histoire naturelle des médicaments, pharmacie et chimie. L'enseignement débute en 1805 dans les écoles de pharmacie mais il y a manque de locaux, de crédits et aussi d'élèves à la suite de l'incorporation des jeunes gens à l'armée et du refus des pharmaciens installés de libérer leurs stagiaires pour suivre les cours. En 1810, malgré l'appel à des élèves étrangers pour pourvoir aux besoins strasbourgeois en pharmaciens, les cours de l'école de pharmacie s'arrêtent.

Une réorganisation a lieu en 1835 permettant la reprise des cours et l'école de pharmacie est finalement incorporée à l'université de Strasbourg en 1842. L'hôpital militaire créé sous l'ancien régime ayant une fonction d'hôpital d'instruction continua cependant à fonctionner avec une participation des pharmaciens militaires à l'enseignement de la pharmacie. En , sous le règne de Louis-Philippe, l'école s'installe dans de nouveaux locaux.

À la suite de la guerre de 1870, Strasbourg devient allemande et le départ de la quasi-totalité des professeurs, sauf M. Schlagdenhauffen, désorganise l'école. Une Société des élèves en pharmacie d'Alsace-Lorraine se constitue début 1871, regroupant élèves inquiets pour leur avenir et pharmaciens, dans le but d'obtenir la réouverture de l'école. À l'initiative de M. Schlagdenhaufen et quelques pharmaciens, avec l'appui moral et même financier de la municipalité et avec l'accord tacite des autorités universitaires allemandes, s'ouvre alors l'école autonome de pharmacie de Strasbourg.

La Kaiser-Wilhelms-Universität

En 1872, un décret impérial créé la Kaiser-Wilhelms-Universität de Strasbourg et suspend l'école autonome qui est incorporée comme un institut à la nouvelle université réorganisée sur le modèle allemand. En réponse au décret impérial allemand, un décret du Président de la République française transfère alors faculté de médecine et école de pharmacie de Strasbourg à Nancy et nomme M. Schlagdenhauffen à la tête de l'école de pharmacie de Nancy. À Strasbourg, une période de transition est fixée jusqu'à la rentrée de 1874 à partir de laquelle les nouveaux étudiants doivent suivre le cursus exigé par l'université allemande. Dans ce cursus les futurs pharmaciens travaillent quatre ans en officine, comme élèves, passent l'examen de commis puis, sous réserve d'avoir leur baccalauréat, suivent à l'université, comme auditeurs libres, les cours qu'ils choisissent parmi ceux des cursus d'aide-chirurgiens, de sage-femmes et de dentistes. Un examen d'état sanctionnant la fin des études.

Le premier directeur de l'institut de pharmacie fut un professeur suisse, le professeur Flückiger, qui par ses relations avec les facultés de pharmacie en France, en Angleterre, en Suisse, en Italie et en Allemagne, et grâce à ses élèves permit l'acquisition d'une réputation internationale à l'institut de pharmacie de Strasbourg. Cette réputation toute particulièrement dans l'étude des principes actifs des plantes permet d'attirer de nombreux élèves étrangers, y compris des anglais, des américains, et même un japonais. Les directeurs qui succèdent à Flückiger, suisse comme lui, maintient sa tradition, contribuant à maintenir l'esprit alsacien à l'Institut et dans la profession.

L'université de Strasbourg durant l'entre-deux-guerres

Après la fin de hostilités de la Première Guerre mondiale, les cours reprennent en 1919 et en 1922 l'institut devient une faculté de pharmacie dont le professeur Jadin de la faculté de Montpellier devint le doyen. Un décret de 1919 prévoit que les professeurs alsaciens et lorrains sont intégrés dans les cadres et avec les mêmes statuts que ceux des autres universités. Le nombre de chaires est aussi augmenté pendant cette période avec l'ajout, en 1919, des chaires de bactériologie, de cryptogamie, de pharmacologie, de botanique, de chimie médicale, d'analyse et toxicologie et, en 1921, de pharmacie galénique. En 1925-1926, la faculté compte 152 étudiants, dont 34 français et 37 étrangers en première année. Parmi les étudiants étrangers on trouve aussi bien des Suisses, des Bulgares, des Yougoslaves, des Roumains, des Polonais, des Norvégiens, que des Turcs et même des Chinois.

Le , l'Université de Strasbourg est officiellement transférée à Clermont-Ferrand avec le corps enseignant au grand complet et tout le matériel. La faculté de pharmacie de Strasbourg absorbe l'école de plein exercice de pharmacie de Clermont beaucoup moins importante et qui ne comportait pas de 4e année.

La Reichsuniversität Strassburg et l'université française de Strasbourg

Après l'Armistice de juin 1940, les Nazis annexèrent l'Alsace-Moselle, rouvrent les facultés à Strasbourg et enjoignent aux professeurs et étudiants alsaciens-mosellans de rentrer immédiatement. Un certain nombre d'entre eux regroupés autour du vice-recteur Danjon, qui met alors toute son autorité et son énergie à convaincre Vichy de maintenir ouverte l’Université française de Strasbourg à Clermont-Ferrand, refusent toute idée de retour. Fait remarquable, tout le personnel de la faculté de pharmacie reste à Clermont avec la plupart des étudiants alsaciens.

Les transactions pour la nomination des différents professeurs de la nouvelle "Reichsuniversität Strassburg" débutent dès . Mais le choix du collège entier d'une université est difficile et cela d'autant plus qu'il y chevauchement de prérogatives entre Robert Wagner, chef de l'administration civile, et Bernhard Rust, ministre des sciences, de l'éducation, et de la formation populaire (conflit qui nécessitera même l'intervention d’Adolf Hitler en personne). Les Allemands rouvrent l'université à l'hiver 1941, mais comme tout le corps enseignant de la faculté de pharmacie de Strasbourg est resté à Clermont, un institut de pharmacie, analogue à celui qui avait fonctionné pendant l'annexion après 1870, est ouvert avec des professeurs allemands sous la direction du professeur Ferdinand Schlemmer qui assure avec trois assistants les cours de pharmacie chimique et de pharmacognosie, tandis que la chimie, la physique et la botanique sont enseignées à la faculté des sciences à laquelle était rattaché l'institut. Dès 1942, des négociations ont lieu entre les autorités françaises et l'administration allemande de l'Alsace pour le retour à Strasbourg des bibliothèques, archives, collections et matériel de l'Université de Strasbourg évacués à l'intérieur en 1939. Après l'occupation de la zone libre, la pression allemande sur l'Université française de Strasbourg se fait plus intenses avec plusieurs rafles.

L'importance (militaire) de certains instituts de la « Reichsuniversität Strassburg » est telle qu’ils sont évacués dès le débarquement des Alliés en Normandie en . Finalement, étant donné la menace de l'avance alliée, le ministre de l'éducation, Rust, ordonne l'évacuation de la « Reichsuniversität Strassburg » dans la deuxième semaine d'. Hermann Göring, en tant que Président du Conseil de la Recherche du Reich, ordonne quant à lui l'évacuation des instituts de la "Reichsuniversität Strassburg" s'occupant de "travaux d'intérêt de guerre". Les instituts et leur matériel (livres, registres, lampes, appareils, chaises, armoires…) sont envoyés à Tübingen, puis aux alentours. La "Reichsuniversität Strassburg" va alors fonctionner en parallèle avec l'Université de Tübingen. Par décret du , le siège de la "Reichsuniversität Strassburg" est transféré à Tübingen et le , dix jours avant la prise de la ville par les forces alliées, elle cesse définitivement toute activité.

En 1945 le corps enseignant alsacien resté à Clermont-Ferrand regagne Strasbourg cependant les facultés restent à Clermont-Ferrand ou elles constituent l'université de Clermont-Ferrand.

L'université après-guerre

À la rentrée de 1945 la faculté de pharmacie rouvre dans ses anciens locaux à Strasbourg qu'elle ne quittera qu'en 1978 pour déménager dans ses actuels locaux du campus d'Illkirch.

La faculté de pharmacie située sur le campus d'Illkirch

En 1983, la ville de Strasbourg et la communauté urbaine de Strasbourg (CUS) prennent la décision de créer un pôle de technologie consacré à la recherche autour de la faculté de pharmacie. Ce Parc d'innovation est un cluster permettant de réunir sur un lieu commun des structures de recherche et d'enseignement publiques et privées dans le but étant de créer un environnement d'excellence pour la création et le développement d'entreprises innovantes selon trois axes définis comme prioritaire : la santé, l'environnement et la mobilité. Il en résulte une cohabitation de structures d'enseignement et de recherche, publiques et privées ainsi que d'entreprises innovantes (startups) et de centres de recherche de grands groupes.

Accès

Il est desservi par la CTS :

  • ligne de bus 63 à l'arrêt : Campus d'Illkirch,
  • lignes A et E du tramway de Strasbourg à l'arrêt : Campus d'Illkirch.

Les formations et la recherche

Les formations

  • Master
    • Master Sciences du médicament - Analyse des médicaments
    • Master Sciences du médicament - Assurance qualité microbiologique des produits de santé
    • Master Sciences du médicament - Conception et production de molécules d'intérêt thérapeutique (Drug design and production)
    • Master Sciences du médicament - Ingénierie pharmaceutique
    • Master Sciences du médicament - Pharmacologie
    • Master Sciences du médicament - Recherche et développement pharmaceutique FC
    • Master Sciences du médicament - Réglementations et droit pharmaceutiques
  • Licence professionnelle Industries chimiques et pharmaceutiques : Procédés et technologies pharmaceutiques (alternance)
  • Doctorat en pharmacie
  • Diplôme d'études spécialisées du secteur santé

La recherche

  • Unités mixtes Université-CNRS
    • Laboratoire de biophotonique et pharmacologie - UMR 7213
    • Laboratoire d'innovation thérapeutique - UMR 7200
    • Laboratoire de conception et application de molécules bioactives - UMR 7199
    • Département sciences analytiques de l'institut pluridisciplinaire Hubert Curien - UMR 7178
  • EA Université de Strasbourg
    • EA 3452 - Équipe pharmacie galénique et pharmacotechnie
    • EA Droit et économie pharmaceutique
  • Unités de recherche associées
    • Laboratoire de conception et application de molécules bioactives (CAMB)
    • Laboratoire d'innovation thérapeutique (LIT)
    • Laboratoire de biophotonique et pharmacologie (LBP)
    • Institut pluridisciplinaire Hubert Curien (IPHC)
    • Département Sciences analytiques (Équipe Chimie analytique et sciences de l’aliment)

Les associations d'étudiants

  • Association-Amicale des étudiants en pharmacie de Strasbourg (H2S - AAEPS)[2]
  • Comité des étudiants en pharmacie industrielle (CEPhI)[3]
  • Med'Advice[4]
  • Le Comprimé, le journal étudiant de la faculté de pharmacie de Strasbourg[5].

Personnalités

Références

  1. Le Parc d'Innovation : Historique sur le site www.parc-innovation-strasbourg.eu. Consulté le 5 mars 2013.
  2. « AAEPS dite H2S | Association amicale des étudiants en Pharmacie de Strasbourg », sur www.aaeps-h2s.org (consulté le )
  3. « CEPhI Strasbourg », sur CEPhI Strasbourg (consulté le )
  4. « Bienvenue sur le site de Med’Advice | Med'Advice », sur medadvice.fr (consulté le )
  5. site internet de l'association "Le Comprimé"

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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