Emmanuel Combe

Emmanuel Combe, né le , est un économiste français.

Spécialiste des questions de concurrence, il est vice-président de l’Autorité de la concurrence depuis 2012.

Il est professeur à l'ESCP Europe de 1998 à 2017, puis à Skema Business School depuis 2017.

Chroniqueur à L’Opinion depuis 2015 et aux Echos depuis 2020, il s’exprime régulièrement dans les médias et publie des travaux académiques sur la concurrence ainsi que des études avec des think tanks parmi lesquels la Fondapol. Il est président de la Société d'Economie Politique depuis Février 2021.

Biographie

Jeunesse et études

Il intègre l'École Normale Supérieure LSH en 1987 dans la section Histoire/Philosophie, et y étudie jusqu'en 1991. Il étudie parallèlement à l'Institut d'études politiques de Paris entre 1989 et 1991, ainsi qu'à l' Université Paris I, où il obtient une maîtrise d'histoire en 1989.

Après avoir obtenu l'agrégation de sciences économiques et sociales en 1990, il obtient un DEA en économie internationale en 1991.

Il soutient un doctorat en sciences économiques (1994), dont le sujet est : « Alliances entre firmes et course technologique : éléments théoriques et application a l'industrie des circuits intégrés standards » sous la direction de Jean-Louis Mucchielli[1].

En 1998, il est reçu au concours de l'agrégation du supérieur de droit et sciences économiques[2] et devient professeur des universités.

Parcours universitaire

À la sortie de l’École normale supérieure (LSH), Emmanuel Combe obtient une bourse de thèse et est nommé allocataire moniteur normalien à l’OFCE (1991-1994). Il effectue son service militaire comme professeur à l’Ecole Spéciale Militaire de Saint Cyr Coetquidan en 1993. Une fois son doctorat obtenu en 1994, il est nommé maître de conférences à l’Université Paris XI de 1995 à 1998, puis, après l’obtention de l’agrégation des facultés de droit et sciences économiques, professeur à l’Université du Havre (1998-2002) puis de Paris XII Créteil (2002-2005).

Depuis 2005, il est professeur à l’Université Paris I Panthéon Sorbonne (UFR 06) et en détachement de son université depuis 2012.

Emmanuel Combe est professeur affilié à l'ESCP Europe de 1998 à 2017 et Maître de conférences à l’IEP de Paris de 1991 à 2005. Depuis 2017, il est professeur à Skema Business School. Il enseigne également depuis 2005 à la préparation de l’ENA du groupe IPESUP. Il dispense des cours à l’étranger dans plusieurs établissements d’enseignement supérieur, tels que l’ESA de Beyrouth, l’USAL (Buenos Aires) et le Collège d'Europe (Bruges). 

Parcours professionnel

En février 2005, Emmanuel Combe est nommé membre externe du Collège du Conseil de la concurrence, au titre des personnalités qualifiées. Il est reconduit dans cette fonction en février 2009, à la naissance de l’Autorité de la concurrence. Emmanuel Combe a également siégé à la Commission Nationale d’Aménagement Commercial (CNAC) de 2009 à 2012.

À partir de juin 2007, Emmanuel  Combe est mis à disposition du cabinet du Secrétaire d’État à la Consommation et au Tourisme, Luc Chatel, comme chargé de mission. Dans ce cadre, il rédige, sous l’autorité de Charles Beigbeder, un rapport intitulé « Le low cost, un levier pour le pouvoir d’achat » (2007), qui prédit une forte montée en puissance du low cost dans le transport aérien et invite les pouvoirs publics à ne pas brider l’émergence d’un low cost sous pavillon français.

De juin 2009 à mai 2012, Emmanuel Combe devient chargé de mission auprès du Ministre de l’Éducation Nationale, Luc Chatel, et participe à la mise en place de l’enseignement obligatoire de l’économie en classe de seconde.

Emmanuel Combe à l'Autorité de la concurrence.

En novembre 2012, il est nommé Vice-Président de l’Autorité de la concurrence. En 2017, il est reconduit pour un second mandat, par décret du président de la République[3]. Dans le cadre de cette fonction, il intervient sur :

  • des ententes, comme dans les produits d’hygiène et d’entretien (2014 ; 951 millions d’euros de sanction), les messageries (2015, 672 millions d’euros de sanction) ou la distribution de médicaments vétérinaires (2018, 16 millions d'euros)[réf. nécessaire].
  • des contrôles de concentration d'entreprises, comme Casino/Monoprix (2013), FNAC/Darty (2016), William Saurin/Cofigeo (2018) ou HSM/Elsan (2020)[réf. nécessaire].
  • des abus de position dominante, comme dans l'affaire du zinc (2016 ; 69 millions d'euros de sanction)

Prises de positions

Engagements politiques

Se définissant comme un économiste social-libéral, Emmanuel Combe prend part à la campagne pour l’élection de Nicolas Sarkozy en 2007, en travaillant sur le programme économique du candidat, au sein de l’équipe dirigée par Emmanuelle Mignon.

Sans engagement politique de 2012 à 2016, il rejoint le mouvement En marche! en septembre 2016 et participe au groupe de travail « concurrence et numérique », dans le cadre de la campagne présidentielle du candidat Emmanuel Macron. Emmanuel Combe publie dès juin 2016 une tribune dans les Echos intitulée « Emmanuel Macron, disrupteur du marché politique »[4], dans laquelle il prédit la victoire possible du candidat à la présidentielle de 2017. Lors de la campagne présidentielle, plusieurs propositions de réforme, exposées dans l’Opinion, comme celle consistant à ouvrir en nocturne les bibliothèques[5] ou à monétiser les peines pour les petites infractions sans violence[6] sont reprises par le candidat Macron dans son programme.

En 2015, Emmanuel Combe prend publiquement position contre le programme économique du FN, en publiant deux notes pour le think tank Génération libre : « La grande illusion : le programme du FN sur le pouvoir d’achat » et « L’imposture du protectionnisme intelligent », qui dresse un constat sévère sur les effets indésirables du protectionnisme. La publication de la note sur l’imposture du protectionnisme intelligent conduit la présidente du FN, Marine Le Pen à réagir en publiant un communiqué de presse[7], appelant à un débat public sur le sujet.

Engagements intellectuels

Emmanuel Combe a publié plusieurs études à la Fondapol et chez Génération libre, où il défend les idées libérales-sociales en économie.

Il est membre de la Société d'Économie Politique depuis 2019[réf. nécessaire]. Il a été élu Président de cette société savante en Février 2021, pour un mandat de 4 ans.

Distinction

Ouvrages

  • 1996 : Précis d'économie, PUF, 15 rééditions
  • 2002 : L’Organisation Mondiale du Commerce, A. Colin[10]
  • 2004 : Cartels et entente, PUF[11]
  • 2016 : La Politique de la concurrence, Repères
  • 2018 : Petit manuel (irrévérencieux) d'économie, éditions Concurrences (préface de Xavier Niel, avant-propos de Bruno Lasserre), recueil de chroniques à L’Opinion
  • 2019 : Le low cost, Repères[12]
  • 2020 : Économie et politique de la concurrence, Dalloz
  • 2021 : La concurrence, PUF[13]

Autres publications récentes

  • 2014 : « Le low cost, une révolution économique et démocratique », Fondapol
  • 2014 : « La politique de concurrence, un atout pour notre industrie », Fondapol
  • 2015 : « Le protectionnisme intelligent est une imposture », Génération Libre
  • 2015 : « La grande illusion : le programme du Front National sur le pouvoir d’achat », Génération Libre
  • 2015 : « Lutter contre les vols et cambriolages : une approche économique », Fondapol
  • 2017 : « Lutte contre les cartels et comportements des managers » (en collaboration), Concurrences, n°4
  • 2018 : « Résister à la tentation protectionniste », Altermind Institute
  • 2018 : « La distribution sélective après l'arrêt Coty », revue Concurrences
  • 2019 : « Public opinion on cartels et competition policy in France », World Competition, septembre
  • 2019 : « Vers des prix personnalisés à l'heure du numérique ? », Fondapol, octobre
  • 2019 : « L'Europe face aux nationalismes économiques américain et chinois », Fondapol, novembre
  • 2020 : « Le transport aérien en Europe avant et après le Covid-19" (en collaboration), Fondapol, Mai
  • 2020 : « Why managers engage in price fixing" (en collaboration), World Competition, Mars
  • 2020 : « Cartel et comportement des managers : détecter, sanctionner et prévenir », Concurrences, n° 4
  • 2021 : "Souveraineté économique : entre ambitions et réalités", Fondapol, janvier (en collaboration)

Notes et références

  1. Combe, Emmanuel, « Alliances entre firmes et course technologique : elements theoriques et application a l'industrie des circuits integres standards (dram et risc) », http://www.theses.fr/, (lire en ligne, consulté le )
  2. « Biographie - Emmanuel Combe », Emmanuel Combe (consulté le )
  3. Décret du 10 novembre 2017 portant renouvellement d'un vice-président et nomination d'un membre du collège de l'Autorité de la concurrence (lire en ligne)
  4. « Emmanuel Macron, disrupteur du marché politique », lesechos.fr (consulté le )
  5. « Des livres et des hommes (L'Opinion) - Emmanuel Combe », Emmanuel Combe, (lire en ligne, consulté le )
  6. « Qui vole un iPhone… en prendra pour sa pomme (L'Opinion) - Emmanuel Combe », Emmanuel Combe, (lire en ligne, consulté le )
  7. « Oui, pour un débat entre économistes militants ! », FN - Front National (consulté le )
  8. Décret du 29 mai 2019 portant promotion et nomination (lire en ligne)
  9. Décret du 30 janvier 2008 portant promotion et nomination
  10. « L'organisation mondiale du commerce (A. Colin) - Emmanuel Combe », Emmanuel Combe, (lire en ligne, consulté le )
  11. « Cartels et ententes », sur www.puf.com (consulté le )
  12. « Livres de Emmanuel Combe - Lgdj.fr », sur www.lgdj.fr (consulté le )
  13. « La concurrence », sur www.puf.com (consulté le )

Liens externes

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