Elephant Man (film)
Elephant Man (titre original : The Elephant Man) est un film américain réalisé par David Lynch et sorti en 1980.
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Titre original | The Elephant Man |
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Réalisation | David Lynch |
Scénario | Christopher De Vore Eric Bergen David Lynch |
Acteurs principaux | |
Pays d’origine | États-Unis |
Genre |
Biographie Drame |
Durée | 124 minutes |
Sortie | 1980 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Ce film tourné en noir et blanc est une adaptation romancée des mémoires de Frederick Treves, le médecin qui prit en charge Joseph Merrick, surnommé « Elephant Man » (« l'homme-éléphant ») du fait de ses nombreuses difformités. Dans le film, le personnage porte le prénom de « John » Merrick, d'après la dénomination erronée dans les mémoires de Treves.
Synopsis
En 1884, à Londres, John Merrick, dit « l'homme éléphant » (John Hurt) est un phénomène de foire comme nombre d'êtres humains affectés de difformités ou d'anomalies physiques congénitales graves. Le « propriétaire » de l'homme-éléphant se nomme Bytes (Freddie Jones). Le Dr Frederick Treves (Anthony Hopkins), grand chirurgien réputé de Londres, intrigué par l'apparence visuelle terrible de l'homme-éléphant, présentant d'atroces difformités monstrueuses qu'il n'avait de sa vie encore jamais vues de ses propres yeux, demande à Bytes de pouvoir l'examiner plus en détail. Le nom de cet être horriblement déformé est John Merrick, il a 21 ans et ne semble pas pouvoir s'exprimer verbalement.
Le Dr Treves emprunte alors l'homme-éléphant à son propriétaire pour quelques jours contre une somme d'argent et l'héberge momentanément dans une chambre de quarantaine de l'hôpital le temps de l'étudier plus en détail et de le présenter à ses confrères lors d'un de ses cours d'anatomie de la faculté de médecine, détaillant ses effrayantes difformités corporelles. Il décide de le garder dans l'hôpital, le logeant plus ou moins secrètement (avec l'accord du directeur de l'établissement, Sir Carr Gomm (John Gielgud), bien que réservé) dans une chambre individuelle pour ne pas choquer les autres patients. Mais Bytes somme le Dr Treves de lui rendre l'homme-éléphant, son « gagne-pain », ce que Treves refuse, soutenu par le directeur de l'établissement.
Merrick va se mettre à communiquer avec Treves, récitant un passage entier d'un psaume de la Bible lors de la première visite du directeur, et s'exprimant dans un anglais parfait malgré les défauts de prononciation dus à ses lèvres et sa bouche terriblement déformées, et révélant une grande sensibilité doublée d'une intelligence hors norme.
Le gardien de nuit de l'hôpital, homme sans scrupules, va à nouveau utiliser Merrick comme phénomène de foire par des invitations nocturnes contre monnaie. Bytes rencontre le gardien de nuit au bar où celui-ci fait ses invitations quotidiennes aux prostituées et alcooliques du quartier, un témoin signale au Dr Treves qui licencie le gardien, ce dernier résiste et il s'est fait assommé par Mrs. Mothershed, l'infirmière en chef. Bytes réussit finalement à s'emparer de John, ils partent vers le continent où il se remet à l'exhiber à nouveau dans des foires, en Belgique dans la région d'Ostende. Bytes multipliant les mauvais traitements, terrorisant John, allant jusqu'à l'enfermer une nuit dans une cage à barreaux mitoyenne de celle de babouins agressifs. Avec l'aide des autres « phénomènes » du cirque, John parvient à s'enfuir de nuit, pendant que Bytes dormait. Rejoignant Ostende, il prend un paquebot pour retourner vers Londres.
À son arrivée, il est poursuivi par la population. Acculé dans des toilettes publiques de la gare de Londres, dans sa détresse il hurle qu'il est un être humain. Des agents de police lui viennent en aide et le ramènent à son hôpital où il retrouve aussitôt le Dr Treves et la sécurité de sa chambre.
Après avoir assisté à un spectacle dans un grand théâtre, invité par la grande comédienne Madge Kendal (en) qui l'a pris en amitié, John, qui se sait condamné, se donne la mort en décidant de s'endormir pour la seule et unique fois de sa vie sur le dos comme un « homme normal », ce qu'il sait lui être fatal en raison du poids de sa tête, cette position sur le dos l'empêchant de respirer et se sachant incapable de se redresser seul. Sa dernière pensée est celle de sa mère lui disant « rien ne meurt jamais ».
Annotations
Les génériques de début et de fin du film précisent, respectivement :
« Ce film est une adaptation cinématographique de la vie réelle de Joseph Merrick, à partir du livre biographique The elephant man and other reminiscences du Dr Frederick Treves et du livre In part on the elephant man : a study in human dignity de Ashley Montagu. »
« Ce film est fondé sur l'histoire réelle de John Merrick, l'homme éléphant, et non sur la pièce du même nom ou sur toute autre œuvre de fiction. »
Fiche technique
- Titre : Elephant Man
- Titre original : The Elephant Man
- Réalisateur : David Lynch
- Scénario : Christopher De Vore, Eric Bergen, David Lynch, d'après les livres de Sir Frederick Treves The Elephant Man and Other Reminiscences (témoignage de Frederick Treves traduit et disponible chez Stalker Éditeur - Paris) et d'Ashley Montagu The Elephant Man, a Study in Human Dignity.
- Photographie : Freddie Francis
- Montage : Anne V. Coates, Melvin G.
- Décors : Stuart Craig, Bob Cartwright
- Costumes : Patricia Norris
- Musique : John Morris (la bande-son comporte également le célèbre Adagio pour cordes de Samuel Barber)
- Maquillage spécial : Christopher Tucker appliqué par Wally Schneidermann
- Société de production : Brooksfilms (États-Unis)
- Société de distribution : Paramount Pictures (États-Unis), Columbia-EMI-Warner (Royaume-Uni) Gaumont (France)
- Tournage : du au
- Pays d'origine : États-Unis
- Format : noir et blanc - 35 mm - Ratio : 2,35:1 mixé en Dolby stéréo, mais projeté en son mono dans la plupart des salles non encore équipées.
- Genre : Film dramatique, Film biographique
- Durée : 124 minutes
- Dates de sortie :
- États-Unis :
- France : , 22 juin 2020 (ressortie par Carlotta Films[1])
- Budget : 5 millions de USD
- Box-office aux États-Unis : 26 millions de USD
- Entrées en France : 2 443 507
- Classifications :
- PG-13 aux États-Unis
- Tous publics en France
Distribution
- Anthony Hopkins (VF : Dominique Paturel) : Dr Frederick Treves
- John Hurt (VF : Dominique Collignon-Maurin) : John Merrick dit « The Elephant Man » (« l'homme-éléphant »)
- Anne Bancroft (VF : Nadine Alari) : Mrs Madge Kendal (en), la comédienne
- John Gielgud (VF : René Bériard) : Sir Carr Gomm, directeur de l'hôpital de Londres
- Wendy Hiller (VF : Marie Francey) : Mrs. Mothershed, l'infirmière en chef
- Freddie Jones (VF : Jean Topart) : Bytes
- Michael Elphick (en) (VF : Henry Djanik) : Jim, le portier de nuit
- Hannah Gordon (en) (VF : Évelyne Séléna) : Mrs Treves
- Lesley Dunlop : Nora, la jeune infirmière
- Phoebe Nicholls : Mary Jane, la mère de John Merrick
- Helen Ryan : la princesse Alexandra
- John Standing : Dr Fox (VF : Michel Beaune)
- Hugh Manning : Broadneck
- Dexter Fletcher (VF : Jackie Berger) : le gamin de Bytes
- David Ryall (VF : Philippe Dumat) : l'homme qui accompagne les prostituées
- Deirdre Costello : première prostituée
- Pauline Quirke : deuxième prostituée
- William Morgan Sheppard : un homme au pub
- Kenny Baker : le nain
Production
Il s'agit du premier film produit par la société de production de Mel Brooks : la Brooksfilms.
Inspiration
The Elephant Man constitue un hommage aux films de Tod Browning, tels que Freaks.[réf. nécessaire]
Casting
Avant que John Hurt n'obtienne le role de l'homme éléphant, Mel Brooks envisageait de le confier à Dustin Hoffman qui venait d'être récompensé d'un Oscar pour son rôle dans Kramer contre Kramer et qui était intéressé de l'incarner. Mais pour le producteur Jonathan Sanger (en), il fallait que l'acteur ne soit pas trop connu, afin que les spectateurs ne cherchent pas à l'identifier[2].
Maquillage
À l'origine du projet, David Lynch avait d'abord entrepris de concevoir lui-même le maquillage de l'homme éléphant, mais le matériau utilisé, de la mousse de polyuréthane, s'est avéré impropre pour la réalisation des prothèses[3]. En catastrophe, Lynch décide de faire appel au maquilleur anglais Christopher Tucker (en), réputé pour ses maquillages pour des séries historiques de la BBC comme Moi Claude empereur[4]. Tucker conçut ses prothèses à partir de mousses de latex posées en deux couches pour les parties osseuses et les parties molles[3].
Le maquillage de John Hurt devait être porté 12 heures par jour. Il a été directement élaboré par le maquilleur à partir du moulage post-mortem de la tête de Joseph Merrick. Afin de prévenir d'éventuels imprévus à Christopher Tucker, la production décida de l'assurer à hauteur de deux millions de livres[3].
Distinctions
Nommé huit fois aux Oscars 1981, le film ne reçut aucune statuette.
Sortie vidéo
Pour son 40e anniversaire, le film ressort en édition limitée avec un SteelBook UHD Blu-ray le 8 avril 2020 édité par StudioCanal, dans une version restaurée 4K inédite.
Autres adaptations
Avant l'adaptation cinématographique, Bernard Pomerance a écrit une pièce avec Philip Anglim qui jouait le rôle de John Merrick sans aucun maquillage, représentée à Broadway et reprise plus tard par David Bowie.
Un téléfilm a été tourné en 1982 par Jack Hofsiss d'après la pièce de Bernard Pomerance. C'est à nouveau Philip Anglim qui reprend le rôle de John Merrick.
Notes et références
- Le distributeur a accompagné la ressortie du film avec le livret Tous des monstres, signé Alexandre Prouvèze, qui revient en une cinquantaine de pages sur la genèse du film.
- Sanger 2016, p. 13.
- Pinteau 2015, p. 436
- Pinteau 2015, p. 435
Bibliographie
- (en) Joy Kuhn, The Elephant Man : The book of the film, Londres, Virgin Books, (ISBN 090708009X)
- Pascal Pinteau, Effets spéciaux : 2 siècles d'histoires, Paris, Bragelonne, , 848 p. (ISBN 978-2-35294-908-4), « Christopher Tucker, le grand innovateur anglais », p. 435-437
- (en) Jonathan Sanger, Making The Elephant Man : A Producer's Memoir, McFarland, (ISBN 1476627312)
Voir aussi
Articles connexes
- Joseph Merrick
- On a longtemps cru que Joseph Merrick souffrait d'une neurofibromatose de type I. Des recherches récentes ont montré qu'il s'agissait en réalité du syndrome de Protée.
Liens externes
- Ressources relatives à l'audiovisuel :
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