Dead Zone (film)
Dead Zone (The Dead Zone) est un film américain de David Cronenberg, sorti en 1983. Il s'agit d'une adaptation cinématographique du roman du même nom de l'écrivain Stephen King, publié en 1979.
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Titre québécois | La zone neutre |
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Titre original | The Dead Zone |
Réalisation | David Cronenberg |
Scénario | Jeffrey Boam |
Musique | Michael Kamen |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production |
Dino De Laurentiis Company Lorimar Film Entertainment |
Pays d’origine | États-Unis |
Genre | fantastique |
Durée | 103 minutes |
Sortie | 1983 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
À la suite d'un accident de voiture, un homme, Johnny Smith (Christopher Walken) découvre qu'il est doté du don de connaître l'avenir des personnes dont il touche la main. Comment vivre avec un tel don ? Comment doit-il agir s'il découvre que les personnes dont il voit l'avenir risquent d'être des victimes ou au contraire des bourreaux ?
Dans le roman de Stephen King, l'expression « zone morte » (dead zone) fait référence à la partie du cerveau de Johnny Smith qui est endommagée au-delà de toute réparation, ce qui entraîne l'éveil de son psychisme latent. Lorsque certaines informations dans les visions de Johnny dépassent sa perception, il considère que ces informations existent « dans la zone morte ». Dans l'adaptation cinématographique, l'expression « zone morte » fait référence aux angles morts existant dans les visions précognitives de Johnny Smith, qui signifient que l'avenir n'est pas défini et peut être modifié.
Résumé
À Castle Rock[alpha 1] dans l’État du Maine aux États-Unis, le professeur de collège Johnny Smith sort avec sa petite amie Sarah à une fête foraine. Le soir, après l'avoir raccompagnée chez elle, il est percuté sur la route par la remorque d'un poids-lourd dont le chauffeur a perdu le contrôle, et sombre dans le coma.
Émergeant du coma cinq ans après l'accident, Johnny séjourne pendant un temps à la clinique du neurologue Sam Weizak, qui s'occupe aussi de sa rééducation. Il apprend qu’entre-temps Sarah s'est mariée et a eu un enfant. Il découvre aussi qu'il possède désormais la capacité psychique d'apprendre les secrets d'une personne, par simple contact physique. Toujours alité, il a une vision de la fille de l'infirmière qui s'occupe de lui, ce qui permet de sauver l'enfant d'un incendie. Avec son don, Johnny découvre également que la mère de Weizak, longtemps soupçonnée d'être morte pendant la Seconde Guerre mondiale, est toujours en vie mais aussi que la sœur d'un journaliste qui l'interviewait (au cours d'une conférence de presse à la clinique après avoir sauvé la fillette) s'est suicidée sans que le frère ait jamais vraiment su les raisons de sa mort.
Tandis que la nouvelle de son « don » se répand en ville, Johnny est approché par le shérif George Bannerman pour l'aider à résoudre une série de meurtres commis par le mystérieux « Étrangleur de Castle Rock ». Mais, souhaitant rester seul, Johnny refuse. Peu après, il reçoit la visite de Sarah, venue avec son fils en bas âge, et elle et Johnny consomment leur précédente relation.
Changeant d'état d'esprit, Johnny accepte finalement d’aider Bannerman ; il découvre rapidement que le tueur est son shérif adjoint, Frank Dodd. Mais, avant qu'ils ne puissent l'arrêter chez lui, Dodd se suicide. La mère de Dodd tire alors sur Johnny avant d'être à son tour abattue par Bannerman.
Johnny, désillusionné et à peine capable de marcher à la suite de sa blessure, prend du recul et tente de mener une vie plus isolée. Il devient précepteur pour enfants, travaillant chez lui jusqu'à ce qu'un homme d'affaires, Roger Stuart, l'implore de rendre visite à son fils Chris, un garçon précoce, mais renfermé et peu communicatif. Johnny accepte et se lie bientôt d’amitié avec Chris. Quelque temps après, Johnny a la vision d'un accident où l'enfant et deux autres garçons chutent à travers la glace d'un lac gelé, se noyant en raison de leur équipement lourd de hockey. Il en informe Roger Stuart, mais ce dernier reste sceptique. Par la suite Chris, qui fait confiance à Johnny, refuse de quitter la maison le jour du match, désobéissant ainsi à son père. Mais, le jour du match et comme Johnny l'avait prédit, les deux autres garçons se noient en chutant dans le lac gelé, à la grande sidération de Roger Stuart. Johnny réalise alors qu'il y a un « angle mort » (dead zone) dans ses visions, ce qui lui permet de changer le futur.
Par la suite, alors qu'il assiste à un meeting électoral auquel Sarah et son mari participent comme militants, Johnny se retrouve par hasard face au candidat Greg Stillson, qui brigue un siège au Sénat des États-Unis. Il l'avait déjà croisé chez Roger Stuart, ce dernier lui ayant fait part de son mépris pour cet homme, qu'il considère comme dangereux. En serrant la main de Stillson, Johnny a une vision apocalyptique de l'avenir où celui-ci, devenu président des États-Unis, déclenche une frappe nucléaire préventive contre l'URSS, ce qui provoque un holocauste nucléaire.
Johnny est alors face à un dilemme : que peut-il faire pour empêcher cela ? Doit-il tuer cet homme, un fou en puissance ? Après avoir discuté du sujet de manière détournée avec son médecin, le docteur Weizak, rescapé de la Shoah en lui demandant s'il aurait tué Adolf Hitler s'il en avait eu l'occasion, en sachant d'avance les atrocités qu'il allait commettre, Johnny se décide à assassiner Stillson. Il laisse une lettre à Sarah où il lui avoue ce qu'il est sur le point de faire, sachant bien que cela va lui coûter la vie.
Armé d'un fusil, Johnny s'introduit de nuit dans l'immeuble où Stillson doit faire un discours le lendemain. Il est réveillé le lendemain par le début du meeting, auquel assistent Sarah, son mari et leur enfant. Caché derrière une balustrade en hauteur, Johnny se relève et vise Stillson, mais manque son tir. Paniqué, Stillson se sert de l'enfant de Sarah (présent sur le podium) comme d'un bouclier humain. Lors de l'échange de coups de feu avec le garde du corps de Stillson, Johnny, ne voulant pas tirer sur Stillson qui porte l'enfant, est mortellement blessé et chute de la balustrade. Avant de mourir, il touche Stillson et voit que celui-ci n'a plus aucun avenir : un photographe présent lors du meeting a pris un cliché de Stillson lorsque celui-ci a utilisé l'enfant de Sarah pour se protéger. Johnny a une vision de son déclin, qui se termine par son suicide. Johnny meurt alors dans les bras de Sarah, qui l'embrasse et lui dit qu'elle l'aime.
Fiche technique
Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par la base de données IMDb.
- Titre original : The Dead Zone
- Titre français : Dead Zone
- Titre québécois : La zone neutre
- Réalisation : David Cronenberg
- Scénario : Jeffrey Boam, d'après le roman Dead Zone de Stephen King
- Musique : Michael Kamen
- Direction artistique : Barbara Dunphy
- Décors : Carol Spier
- Costumes : Olga Dimitrov
- Photographie : Mark Irwin
- Montage : Ronald Sanders
- Production : Debra Hill, Jeffrey Chernov[1], Dino De Laurentiis[2],[3]
- Sociétés de production : Dino De Laurentiis Company et Lorimar Film Entertainment
- Sociétés de distribution : Paramount Pictures (Etats-Unis), AMLF (France)
- Budget : environ 10 millions de dollars[4]
- Pays de production : États-Unis
- Langues originales : anglais, russe
- Format : couleur (Technicolor) - image 1.85:1 - son Dolby Surround
- Genres : drame, fantastique, thriller
- Durée : 103 minutes
- Dates de sortie :
- États-Unis :
- France :
Distribution
- Christopher Walken (VF : Bernard Tiphaine) : Johnny Smith
- Brooke Adams (VF : Joëlle Fossier) : Sarah Bracknell
- Tom Skerritt (VF : Georges Claisse) : le shérif Bannerman
- Herbert Lom (VF : Roland Ménard) : le docteur Sam Weizak
- Anthony Zerbe (VF : Jacques Thébault) : Roger Stuart, l'homme d'affaires
- Martin Sheen (VF : Philippe Ogouz) : Greg Stillson, le futur candidat à l'élection présidentielle
- Colleen Dewhurst (VF : Paule Emanuele) : Henrietta Dodd
- Sean Sullivan : Herb Smith
- Nicholas Campbell (VF : Éric Baugin) : Frank Dodd, l'adjoint du shérif Bannerman
- Simon Craig : Chris Stuart
- Jackie Burroughs (en) : Vera Smith
- Géza Kovacs (VF : Claude Joseph) : Sonny Elliman, le garde du corps de Greg Stillson
- Peter Dvorsky (VF : Bernard Murat) : Clement Dardis
- Ken Pogue : le vice-président des États-Unis
- Roberta Weiss (en) (VF : Emmanuèle Bondeville) : Alma Frechette
Production
Genèse, développement et distribution des rôles
Les droits d'adaptation du roman Dead Zone sont achetés par la société de production Lorimar qui engage Stanley Donen pour réaliser le film[5]. Jeffrey Boam écrit un scénario tiré du roman de Stephen King en abandonnant sa structure en parallèle qui passe plusieurs fois de Johnny Smith à Greg Stillson, n'introduisant ce personnage que dans la troisième et dernière partie de son script[6],[7]. Le projet s'effondre à cause des difficultés financières de Lorimar mais le producteur Dino De Laurentiis récupère les droits. De Laurentiis, qui n'aime pas le scénario écrit par Boam, demande à Stephen King d'en écrire une autre version et engage Debra Hill pour superviser la production[5]. John Badham est approché pour la réalisation mais décline l'offre car le film, pouvant être interprété comme favorable aux assassinats politiques, est selon lui irresponsable[8].
Debra Hill fait alors appel à David Cronenberg pour diriger le film[5]. Cronenberg affirme que le sujet l'a « beaucoup touché » et que ce film lui est « très personnel » même s'il semble au premier abord très différent de ses films précédents[8].
Cronenberg et De Laurentiis n'aiment pas la version très violente du script écrite par King, et le producteur engage alors Andreï Kontchalovski pour en écrire un autre, qui est lui aussi rejeté[7]. Cronenberg, Hill et Boam joignent alors leurs efforts pour écrire une version définitive du scénario d'après celui écrit par Boam[7]. Cronenberg condense le scénario en éliminant certains points comme la tumeur au cerveau dont est atteint Johnny Smith[6].
Cronenberg envisage Nicholas Campbell, avec qui il a collaboré sur Chromosome 3, pour tenir le rôle principal mais De Laurentiis insiste pour avoir un acteur connu aux États-Unis pour le premier rôle[7]. Campbell est finalement engagé pour le rôle de Frank Todd. Bill Murray est le premier choix de Stephen King pour celui de Johnny Smith et est envisagé, mais c'est finalement Christopher Walken, choix de De Laurentiis approuvé par Cronenberg, qui décroche le rôle[8].
Tournage
Le tournage se déroule principalement dans les environs de Toronto et dans la municipalité régionale de Niagara, au Canada. Il commence le 10 janvier 1983 et dure dix semaines[9] sous des températures glaciales qui rendent le tournage difficile[8]. David Cronenberg tourne un prologue, qui montre Johnny Smith enfant se blessant à la tête, et un épilogue avec le personnage de Sarah mais décide de les couper au montage[10].
Accueil
Critique
Dead Zone a reçu un accueil critique favorable. Sur le site agrégateur de critiques Rotten Tomatoes, le film obtient un score de 89 % d'avis positifs, sur la base de 47 critiques collectées et une note moyenne de 7,56/10 ; le consensus du site indique : « The Dead Zone combine une direction tendue de David Cronenberg et une généreuse performance de Christopher Walken pour créer l'une des adaptations les plus fortes de Stephen King »[11]. Sur Metacritic, le film obtient une note moyenne pondérée de 69 sur 100, sur la base de 8 critiques collectées ; le consensus du site indique : « Acclamation générale »[12].
Le critique Roger Ebert du Chicago Sun-Times a donné au film une note de trois étoiles et demie sur quatre, décrivant le film comme de loin la meilleure des demi-douzaines d'adaptations cinématographiques des romans de Stephen King à cette date. Il a loué la direction de David Cronenberg pour avoir réussi à entre-tisser le surnaturel dans le quotidien et a noté des performances crédibles de l'ensemble de la distribution, en particulier celle de Christopher Walken : « Walken fait un si bon travail en incarnant Johnny Smith, l'homme au don étrange, que nous oublions qu'il s'agit de science-fiction ou de fantasy ou de n'importe quoi d'autre et l'acceptons simplement comme l'histoire de ce type »[13].
Box-office
Le film a connu un certain succès commercial, rapportant environ 20 766 000 $ au box-office en Amérique du Nord[14] pour un budget de 10 000 000 $. En France, il a réalisé 737 357 entrées[15].
Distinctions
Sauf mention contraire, cette liste provient d'informations de l'Internet Movie Database[16].
Récompenses
- Saturn Awards 1984 : meilleur film d'horreur
- Prix de la critique, prix du suspense et Antenne d'or au Festival international du film fantastique d'Avoriaz 1984
- Meilleur film et prix du public au Fantafestival 1984
Nominations
Autour du film
- Le roman de Stephen King est en partie basé sur la vie du parapsychologue Peter Hurkos. Celui-ci avait déclaré avoir acquis des pouvoirs de divination après être tombé d'une échelle et s'être violemment cogné la tête[8].
- Dans le film, le personnage de Christopher Walken évoque à deux reprises l’œuvre de Washington Irving. Il conseille à ses élèves la lecture de la nouvelle La Légende de Sleepy Hollow, dont il interprètera plus tard l'adaptation par Tim Burton (Sleepy Hollow)[17]. Il compare également son coma avec le long sommeil du personnage de Rip Van Winkle, autre nouvelle d'Irving[18]. Dans la VF, ces deux références sont indifféremment remplacées par un seul et même titre, inventé pour l'occasion, « La Légende du dormeur du val », peut-être en référence au poème de Rimbaud, Le Dormeur du val, mais sans rapport logique avec celui-ci (le poème évoque un soldat mort au combat et non une histoire de fantôme comme La Légende de Sleepy Hollow, ni un sommeil prodigieux comme dans Rip Van Winkle).
- Martin Sheen, qui joue le rôle de Greg Stillson, un futur candidat aux élections présidentielles américaines, jouera par la suite le rôle du président des États-Unis dans la minisérie Kennedy (en) (1983) et, bien des années plus tard, dans la série À la Maison-Blanche[17].
- Tom Skerritt, qui interprète le shérif Bannerman, tiendra le rôle du père de Johnny Smith (Herb Smith) dans la série télévisée Dead Zone.
Dans la culture populaire
- Dans la série animée Les Simpson, un épisode spécial Halloween de la saison 16, intitulée « Ned Zone », parodie le film et la série.
Notes et références
Notes
- Castle Rock est une ville imaginaire créée par Stephen King. Elle se situe dans l'État du Maine, aux États-Unis et sert de cadre à plusieurs de ses récits. Elle apparaît pour la première fois dans Dead Zone et on la retrouve notamment dans Cujo, Le Corps (dans le recueil Différentes Saisons), La Part des ténèbres, Le Molosse surgi du soleil (dans le recueil Minuit 4) et Bazaar.
Références
- Producteur associé
- Producteur exécutif
- Non crédité
- (en) Dead Zone sur The Numbers.
- Von Doviak 2014, p. 70
- (en) Tim Lucas, « The Dead Zone », Cinefantastique, no 14, , p. 24–35
- Von Doviak 2014, p. 71
- Cédric Delelée, « Mortelle randonnée », Mad Movies, no HS 22, , p. 40-45
- (en) « The Dead Zone », sur afi.com (consulté le )
- Von Doviak 2014, p. 72
- (en) « The Dead Zone (1983) » sur Rotten Tomatoes.com (consulté le 5 octobre 2020).
- (en) « The Dead Zone Reviews », Metacritic.com (consulté le )
- (en) Roger Ebert, « The Dead Zone », Chicago Sun-Times, .
- (en) Dead Zone sur Box Office Mojo.
- Dead Zone sur Jp's Box-Office.
- (en) Distinctions sur l’Internet Movie Database
- « The Dead Zone : les secrets du tournage », Allociné (consulté le 30 novembre 2017).
Voir aussi
Bibliographie
- (en) Scott Von Doviak, Stephen King Films FAQ : Everything Left to Know about the King of Horror on Film, Applause, , 385 p. (ISBN 978-1-4803-5551-4)
Liens externes
- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Allociné
- Ciné-Ressources
- Cinémathèque québécoise
- (en) AllMovie
- (en) American Film Institute
- (en) Internet Movie Database
- (en) Metacritic
- (de) OFDb
- (en) Rotten Tomatoes
- (mul) The Movie Database
- Ressource relative à la littérature :
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