Dahra (massif)

Le Dahra (en arabe : جبال الظهرة) est une région montagneuse d'Algérie située au Nord du pays. Elle est partiellement berbérophone[1].

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Dahra

Localisation de la Dahra au Nord-Ouest de l'Algérie.
Géographie
Altitude 1 550 m, Mont Zaccar
Massif Atlas tellien
Administration
Pays Algérie
Wilayas Tipaza, Chlef, Aïn Defla, Mostaganem, Relizane, Blida

Toponymie

Dahra est un mot arabe signifiant « dos », en toponymie ce terme désigne un plateau étendu et de faible relief. En Afrique du Nord, une autre région située à l'Est du Maroc porte le même nom[1].

Géographie

Le Dahra est un massif montagneux étendu et varié[2] faisant partie de l’Atlas tellien occidental. Il est couvert de forêts ou de cultures pauvres et abrite de nombreux cirques et ports de pêche[3]. Il s'étend de l'oued Djer à l'est à l'embouchure du Chelif à l'ouest ; de la Méditerranée au nord à l'oued Chelif au sud[4]. Il culmine à 1 550 mètres, au mont Zaccar situé au nord de Miliana. Les principaux autres sommets sont les monts Bissa, El Gourine (736 m) et Arbal (1 095 m)[5]. Certains massifs calcaires sont truffés des grottes[2]. Le secteur du littoral est appelé « Corniche du Dahra » : Occidental, entre Ténès et Mostaganem ; et Oriental entre Ténès et Cherchell[2].

Ce massif constitue une région très accidentée, à cheval sur les wilayas de Tipaza, Chlef, Aïn Defla, Mostaganem, Relizane et Blida (extrémité orientale). La ville de Mostaganem est considérée en Algérie comme la capitale de la région[6].

Histoire

La vieille cité de Mazouna.

Pendant la période romaine, les bois de thuya étaient exploités[1]. Durant la période ottomane, Mazouna devient chef-lieu du beylik de l'Ouest jusqu’en 1701. C’est dans cette ville que fut fondée, la confrérie Sanusiyya[1].

Pendant la conquête de l'Algérie par la France, c’est au sein des grottes du Dahra, qu’a eu lieu en 1845, l’épisode des enfumades du Dahra : une tribu alliée de Cheikh Boumaza se réfugie, hommes, femmes et enfants, dans les grottes pour échapper à un corps de l'armée française commandé par le lieutenant-colonel Aimable Pélissier. Celui-ci fait enfumer les issues, asphyxiant près d'un millier de personnes - seuls quelques survivants échappent à ce qui est qualifié par Napoléon Joseph Ney, pair de France, d'« acte de cruauté inexplicable »[2]. En 1884, le géographe et penseur Élisée Reclus fonde une colonie anarchiste[2].

Populations

Les habitants du Dahra sont d'origine berbère, plus particulièrement zénètes, et descendent des Banou Ifren et des Maghraouas[7].

Les habitants parlent un dialecte berbère appelé chenoui dans la partie orientale[1], entre Bou Ismaïl (40 kilomètres à l'ouest d'Alger) et Ténès (200 kilomètres à l'ouest d'Alger), il est, en étendue, la troisième région d’Algérie, après l’Aurès et la Kabylie[1] ; et l'arabe algérien à l'ouest de Ténès, dans cette partie, les villes de Ténès et de Mostaganem ont conservé des parlers arabes sédentaires[1], mais la majorité des berbérophones est aussi arabophone. L'arabe parlé dans cette région est particulier et constitue une transition entre les parlers du centre et ceux de l'ouest, avec beaucoup de mots berbères (« pousser » = dmer, « champignon » = tareghla, « frelon » = arzouzi, etc.).

Annexes

Notes et références

  1. E.B., « Dahra », in Encyclopédie berbère, 14 | Conseil – Danse En ligne, mis en ligne le 1er mars 2012, consulté le 29 octobre 2012.
  2. Marc Côte, Guide d'Algérie : paysages et patrimoine, Algérie, Média-Plus, , 319 p. (ISBN 9961-922-00-X), p. 79, 81, 82
  3. Marc Côte, L'Algérie : espace et société, Paris, Masson, , 253 p. (ISBN 2-225-85146-8), p. 201
  4. Daniel Babo, Algérie, Méolans-Revel, Éditions le Sureau, coll. « Des hommes et des lieux », , 206 p. (ISBN 978-2-911328-25-1), p. 45
  5. Abderrahmane Medjerab et Latifa Henia, « Régionalisation des pluies annuelles dans l’Algérie nord-occidentale », Revue Géographique de l'Est En ligne, vol. 45 / 2 | 2005, mis en ligne le 10 juin 2009, consulté le 14 novembre 2012.
  6. Djamel Ayache, « Mostaganem : Jumelage avec Perpignan », Le Quotidien d'Oran, 20 avril 2010, consulté le 14 août 2011
  7. Le Correspondant, éd. Charles Douniol, 1864, Paris, p. 580

Articles connexes

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