Démographie de l'Isère
La démographie de l'Isère est caractérisée par une forte densité moyenne et une population qui croît rapidement depuis les années 1950.
Démographie de l'Isère | |
Dynamique (2018) | |
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Population | 1 263 563 hab. |
Évolution de la population | +0,5 % (2018)[1] |
Taux de natalité | 12,2 ‰[2] |
Taux de mortalité | 7,3 ‰[3] |
Flux migratoires (2018) | |
Solde migratoire | −0,0 % |
Avec ses 1 263 563 habitants en 2018, le département français de l'Isère se situe en 15e position sur le plan national.
En cinq ans, de 2013 à 2018, sa population s'est accrue de près de 28 200 unités, c'est-à-dire de plus ou moins 5 600 personnes par an. Mais cette variation est différenciée selon les 512 communes que comporte le département.
La densité de population de l'Isère, 170 habitants par kilomètre carré en 2018, est supérieure à celle de la France entière qui est de 103,7 hab./km2 pour la même année.
Évolution démographique du département de l'Isère
Jouissant d'une composition géographique diversifiée, l'Isère reste un des départements les plus peuplés de France.
Le département a cédé 28 communes au département du Rhône entre 1852 et 1971.
En 2018, le département comptait 1 263 563 habitants[Note 1], en augmentation de 2,28 % par rapport à 2013 (France hors Mayotte : +1,78 %).
Les communautés étrangères en Isère
La communauté anglo-saxonne
L'Isère abrite la deuxième communauté anglo-saxonne de France (après Paris). Il s'agit souvent de cadres travaillant pour des entreprises internationales comme HP, Caterpillar ou STMicroelectronics. Originaires d'Angleterre ou des États-Unis, ils sont attirés par la qualité de vie et en particulier par les activités qu'offre la montagne toute proche. Ils sont principalement installés en vallée du Grésivaudan. Depuis quelques années, un magazine isérois bilingue leur est dédié. Une partie de cette population n'est que de passage dans la région, de l'ordre de 2 ou 3 ans. Le flux de nouveaux arrivants est aujourd'hui encore important.
La communauté italienne
Arrivés souvent au lendemain de la seconde guerre mondiale, les Italiens se sont installés en Isère pour y trouver du travail et gagner leur vie. Le quartier Saint-Laurent et les nombreuses pizzerias, sur les quais de l'Isère à Grenoble, en sont les témoins. À l'époque, ils se sont souvent vus confier les terres réputées infertiles des coteaux de la Chartreuse (Meylan, Saint-Ismier, etc.). De nombreux Isérois portent aujourd'hui un nom italien, sans compter ceux originaires du Val d'Aoste qui portent un nom français.
Le flux de nouveaux arrivants est aujourd'hui quasiment tari.
La communauté grecque
Implantée notamment dans l'agglomération grenobloise, la communauté grecque de l'Isère est l'une des plus importantes en France. Plusieurs vagues d'immigration se succèdent au cours du XXe siècle[7] qu'il s'agisse de fuir les massacres d'Asie mineure au début du siècle ou d'être contraint à l'exil au temps du régime des colonels. La présence d'un consulat grec à Grenoble, de plusieurs associations départementales et de l'église orthodoxe Saint-Georges de Grenoble démontrent la vigueur de la communauté. Il faut noter également que Georges Kioulou, natif de Grèce fut maire d'Échirolles, deuxième commune du département en nombre d'habitants de 1945 à 1981.
La communauté maghrébine
Arrivés en deuxième vague après les Italiens, plutôt dans les années 1970, les Maghrébins se sont installés en Isère à la recherche de meilleures conditions de vie et de travail. Elle est à l'origine du 'quartier maghrébin' de Grenoble et des restaurants algériens et marocains.
La communauté polonaise
C'est à la fin de la deuxième guerre mondiale et l'arrivée des immigrés polonais que la société Pomagalski a vu le jour.
La communauté russe
Au début du XXe siècle, à partir des années 1920, de nombreux réfugiés de la révolution d'Octobre (1917) se sont installés en Isère.
Pour au moins deux personnages illustres, l'Isère n'a été qu'une étape de leur exil : Igor Stravinsky, accompagné de sa famille, séjourne de à à Voreppe, où il composera cependant trois œuvres majeures, quant à Léon Trotski, expulsé d'URSS, c'est à Domène qu'il passe une année, de à . Leurs lieux de séjour respectifs sont encore clairement identifiables.
D'autres réfugiés ont fait souche. Les anciens officiers de l'armée blanche, les cosaques ou des roturiers ont travaillé comme simples ouvriers aux usines. A Rives, il existe un ancien château (château de l'Orgère, fermé actuellement) où habitait une grande communauté russe. Le cimetière de Rives en est aussi témoin.
À Grenoble, on peut trouver une église orthodoxe russe (Église de la Résurrection du Christ) qui rassemble les croyants pour les grandes fêtes religieuses. Il existe aussi un magasin de produits alimentaires russes et un restaurant Kalinka.
Population par divisions administratives
Arrondissements
Le département de l'Isère comporte trois arrondissements. La population se concentre principalement sur l'arrondissement de Grenoble, qui recense 59 % de la population totale du département en 2018, avec une densité de 168,5 hab./km2, contre 24 % pour l'arrondissement de La Tour-du-Pin et 17 % pour celui de Vienne.
Arrondissement | Population(2018) | Variation(2018/2013) | Superficie(km2) | Densité(hab./km2) |
---|---|---|---|---|
Grenoble | 741 146 | 4 398,7 | 168,5 | |
La Tour-du-Pin | 307 743 | 1 543,1 | 199,4 | |
Vienne | 214 674 | 1 489,7 | 144,1 | |
Source : Insee[8] |
Communes de plus de 10 000 habitants
Sur les 512 communes que comprend le département de l'Isère, 146 ont en 2018 une population municipale supérieure à 2 000 habitants, 50 communes ont plus de 5 000 habitants, 15 ont plus de 10 000 habitants et une a plus de 50 000 habitants : Grenoble.
Les évolutions respectives des communes de plus de 10 000 habitants sont présentées dans le tableau ci-après.
Commune | Population(2018) | Variation(2018/2013) | Superficie(km2) | Densité(hab./km2) | |
---|---|---|---|---|---|
Grenoble | 157 650 | 18,13 | 8 695,5 | ||
Saint-Martin-d'Hères | 38 398 | 9,26 | 4 146,7 | ||
Échirolles | 36 961 | 7,86 | 4 702,4 | ||
Vienne | 29 583 | 22,65 | 1 306,1 | ||
Bourgoin-Jallieu | 28 494 | 24,37 | 1 169,2 | ||
Fontaine | 22 906 | 6,74 | 3 398,5 | ||
Voiron | 20 248 | 21,9 | 924,6 | ||
Villefontaine | 18 808 | 11,63 | 1 617,2 | ||
Meylan | 17 448 | 12,32 | 1 416,2 | ||
L'Isle-d'Abeau | 16 169 | 9,11 | 1 774,9 | ||
Saint-Égrève | 15 801 | 10,88 | 1 452,3 | ||
Seyssinet-Pariset | 12 017 | 10,65 | 1 128,4 | ||
Sassenage | 11 277 | 13,31 | 847,3 | ||
Le Pont-de-Claix | 10 605 | 5,6 | 1 893,8 | ||
Charvieu-Chavagneux | 10 029 | 8,65 | 1 159,4 | ||
Source : Insee[8] |
Structures des variations de population
Soldes naturels et migratoires sur la période 1968-2018
La variation moyenne annuelle est positive depuis les années 1970, passant de 1,6 % à 0,5 %.
Le solde naturel annuel qui est la différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès enregistrés au cours d'une même année, passe de 0,8 % à 0,5 %. La baisse du taux de natalité, qui passe de 17,4 ‰ à 12,2 ‰, est compensée par une baisse du taux de mortalité, qui parallèlement passe de 9,6 ‰ à 7,3 ‰[9].
Le flux migratoire reste positif sur la période courant de 1968 à 2013. Le taux annuel reste stable, passant de 0,9 % à 0,1 %, il devient nul sur la période 2013-2018[9].
1968 à1975 | 1975 à1982 | 1982 à1990 | 1990 à1999 | 1999 à2008 | 2008 à2013 | 2013 à2018 | |
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Variation annuelle moyenne de la population en % | 1,6 | 1,2 | 1,0 | 0,8 | 0,9 | 0,8 | 0,5 |
- due au solde naturel en % | 0,8 | 0,6 | 0,6 | 0,6 | 0,6 | 0,6 | 0,5 |
- due au solde apparent des entrées sorties en % | 0,9 | 0,6 | 0,4 | 0,3 | 0,3 | 0,1 | –0,0 |
Taux de natalité en ‰ | 17,4 | 14,7 | 14,3 | 13,2 | 13,3 | 13,2 | 12,2 |
Taux de mortalité en ‰ | 9,6 | 8,7 | 8 | 7,5 | 7,1 | 6,9 | 7,3 |
Source : Insee[9] |
Mouvements naturels sur la période 2014-2019
En 2014, 15 664 naissances ont été dénombrées contre 8 546 décès. Le nombre annuel des naissances a diminué depuis cette date, passant à 13 925 en 2019, indépendamment à une augmentation, mais relativement faible, du nombre de décès, avec 9 807 en 2019. Le solde naturel est ainsi positif et diminue, passant de 7 118 à 4 118[9].
Densité de population
La densité de population est en augmentation depuis 1968, en cohérence avec l'augmentation de la population. En 2018, la densité était de 170 hab./km2[9].
Répartition par sexes et tranches d'âges
En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 37,1 %[9], soit au-dessus de la moyenne nationale (35,5 %[10]). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 23,9 % la même année[9], alors qu'il est de 25,9 % au niveau national[10].
En 2018, le département comptait 619 011 hommes pour 644 552 femmes[9], soit un taux de 48,99 % d'hommes, légèrement supérieur au taux national (48,37 %).
Les pyramides des âges du département et de la France s'établissent comme suit.
Répartition par catégories socioprofessionnelles
La catégorie socioprofessionnelle des professions intermédiaires est surreprésentée par rapport au niveau national. Avec 15,8 %[9], elle est 1,7 points au-dessus du taux national (14,1 %[10]).
Catégorie socioprofessionnelle | 2013 | 2018 | Détails de l'année 2018 | ||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Nb | % | Nb | % | Hommes | Femmes | Part en % de la population âgée de | |||
15 à 24 ans | 25 à 54 ans | 55 ans ou + | |||||||
Ensemble | 992 421 | 100 | 1 022 703 | 100 | 495 142 | 527 561 | 100 | 100 | 100 |
Agriculteurs exploitants | 4 819 | 0,5 | 4 673 | 0,5 | 3 465 | 1 207 | 0,1 | 0,6 | 0,4 |
Artisans, commerçants, chefs d'entreprise | 36 632 | 3,7 | 38 466 | 3,8 | 27 960 | 10 506 | 0,7 | 5,9 | 2,3 |
Cadres et professions intellectuelles supérieures | 106 816 | 10,8 | 112 225 | 11 | 67 824 | 44 401 | 2,2 | 18,4 | 5,3 |
Professions intermédiaires | 157 023 | 15,8 | 162 077 | 15,8 | 76 503 | 85 574 | 8,3 | 25,9 | 6,3 |
Employés | 154 147 | 15,5 | 155 868 | 15,2 | 35 310 | 120 559 | 14,2 | 22,5 | 6,5 |
Ouvriers | 128 648 | 13 | 123 383 | 12,1 | 98 108 | 25 274 | 12,5 | 18 | 4,4 |
Retraités | 246 110 | 24,8 | 257 639 | 25,2 | 119 092 | 138 547 | 0 | 0,1 | 67,4 |
Autres personnes sans activité professionnelle | 158 227 | 15,9 | 168 372 | 16,5 | 66 880 | 101 493 | 62 | 8,5 | 7,6 |
Source : Insee[9] |
Notes et références
Notes
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
Références
- Le taux de variation de la population 2018 correspond à la somme du solde naturel 2018 et du solde migratoire 2018 (−0,0 personnes) divisée par la population au 1er janvier 2018.
- Le taux de natalité est le rapport du nombre de naissances vivantes l'année à la population totale moyenne de l'année.
- Le taux de mortalité est le rapport du nombre de décès, au cours d'une année, à la population moyenne de l'année.
- Site sur la Population et les Limites Administratives de la France - fiche historique du département
- Population selon le sexe et l'âge quinquennal de 1968 à 2013 - Recensements harmonisés - Séries départementales et communales
- Fiches Insee - Populations légales du département pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018
- [PDF] Aperçu historique de l’immigration grecque à Grenoble Sur le site revues-plurielles.org
- « Fichiers par départements des populations légales en 2018 », sur insee.fr, (consulté le )
- « Dossier complet - Département de l'Isère (38) », sur insee.fr, (consulté le )
- « Dossier complet - France entière », sur insee.fr, (consulté le )
Article connexe
Bibliographie
- Alexandre Mavridis, Les Grecs à Grenoble, des pionniers à nos jours - Deux siècles de liens historiques avec la France, L'Harmattan 2009
- Jean-Claude Duclos, Des Grecs : Les Grecs de Grenoble, les costumes de la Grèce traditionnelle - Éditions Musée dauphinois 1993
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