Culture du Togo

La culture du Togo (Pays de l'Afrique de l'Ouest) désigne d'abord les pratiques culturelles observables de sa population qui est estimée à environ 8 000 000 d'habitants. Le Togo est peuplé par des ethnies très variées. On trouve environ 50 langues, dont l'éwé (21 %), kabyè (14,7 %), ouatchi (10,0 %), mina (5,8 %), tem (5,8 %), moba (5,4 %), gourmantché (3,5 %), lama (3,3 %), akposso (2,7 %), adja (2,7 %), bassar ou ntcham (2,3 %), nawdum (2,2 %), ifè (1,8 %), yorouba (1,4 %), peul (1,3 %), etc. Malgré cette grande variété d'ethnies, deux langues (Éwé et Kabyè) ont été choisies pour être les langues nationales. Le Togo renferme une grande variété de danses traditionnelles, de fêtes traditionnelles, d'artistes, etc.

Femmes dansant durant la fête d'Adossa-Kosso à Sokodé.

Symboles du Togo

Hymne national

Devise

Travail - Liberté - Patrie

Langues, peuples, cultures

Statues kabiyé
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Langues

La langue officielle du Togo est le français. Les deux langues nationales « protégées »[2] sont l'éwé (21 %) et le kabyè (14,7 %), cette reconnaissance ayant été en principe adoptée en 1975. Il existe d'autres langues, dont le ouatchi, le mina, le moba, le peu et le tem, qui servent de langue véhiculaire dans certaines régions du pays. La quasi-totalité des langues togolaises parlées appartient à la famille nigéro-congolaise, dont le groupe kwa (comme l'éwé), le groupe gur (comme le kabyè), le groupe mandingue et le groupe ouest-atlantique (le peul). Les langues kwa (au sud) et gur (au nord) représentent à elles seules plus de 90 % des langues parlées au Togo[3].

Les langues kwa se subdivisent en deux sous-groupes: gbé et agnibaoulé.  Les langues du sous-groupe gbé sont l'éwé, le kwasi, le kwin, l'aja, le fon, l'enlo, parlées par environ la moitié de la population. Quant aux langues gur, elles se subdivisent en langues lama, où l'on retrouve le kabyè et le tem, ainsi que le lamda, parlées au total par environ le tiers de la population.  Pour ce qui est du Togo central, les langues importantes sont le kposso, l'higo, le ginyianga , le kékpéké, le gidéré , le yisébé, parlées par moins de 4 % de la population[4],[5].   

Politique linguistique du Togo

La politique linguistique du Togo n'est pas très élaborée, et les textes juridiques sont peu nombreux à ce sujet. Outre la Constitution de 1992, mentionnons la loi no 88-20 (sur l'adaptation et la rénovation de l'apprentissage), la loi no 88-16 modifiant la loi no 83-20 du , le décret no 90-68/PR sur le Fonds national d'apprentissage, de formation et de perfectionnement professionnels et l'arrêté no 89/014/ portant création d'un Comité de coordination des activités sur les langues nationales (CCALN) du ministère de l'Enseignement technique, de la Formation professionnelle et de l'Artisanat (METFPA) et le décret no 68-195 du 11-11-68 portant création du Comité national d'alphabétisation.

Statut des langues

La Constitution de 1992, qui déclare que « la langue officielle de la République togolaise est le français », ne fait aucune mention des langues nationales. Les écoles expérimentales issues de la réforme de 1975 ont été abandonnées. L'alphabétisation dans les langues nationales est demeurée inachevée, même si elle se poursuit aujourd'hui. Cependant, le français demeure obligatoire pour pouvoir lire, car il n'existe que peu de textes ou de documents écrits dans ces langues. Bref, les langues nationales sont confinées à l'oral et évoluent à la périphérie dans les espaces de communication du pays, le français occupant toute la place dans un tel système. Autrement dit, la politique linguistique togolaise est avant tout une «politique d'accommodement» plutôt qu'une politique globale intégrant toutes les langues.  

Le français, en tant que langue officielle, est utilisé principalement dans le domaine politique (Exécutif, Parlement, etc.), dans l’administration, l'éducation, les médias et le commerce. Il faut comprendre que la politique linguistique à l'égard du français en est une de non-intervention. Elle consiste à perpétuer les pratiques utilisées par l'ancien colonisateur.

Langues de la législation et de la justice

À l'Assemblée nationale, les lois sont rédigées et promulguées seulement en français; les débats se déroulent en français, même s'il n'est pas interdit d'employer l'éwé ou le kabyè. Le Règlement intérieur de l'Assemblée Nationale (2007) ne mentionne aucune langue et n'en interdit aucune.

L'article 283 prévoit qu'un prévenu sourd-muet et qui ne sait pas écrire doit être assisté d'un interprète.

Langue de l'administration

Dans l’Administration publique, les langues togolaises sont employées dans les communications orales avec les fonctionnaires parlant la ou les mêmes langues, mais cette pratique ne constitue pas un droit. Puisque le français est la langue de l’État, c’est cette dernière langue qui obtient ce droit d’être utilisé. Toutefois, des documents peuvent occasionnellement bénéficier d'une version dans certaines langues nationales (éwé et kabyè).

Organisme linguistiques

Le Togo a créé un certain nombre d'organismes linguistiques, dont le Centre international de recherche et d’étude de langues, l'Institut des langues au Togo, la Commission d'études de création de l'institut des langues au Togo et la Commission nationale de la Francophonie.

Le Centre international de recherche et d’étude de langues a été créé par décret en 1968. Il est sous la responsabilité du ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche du Togo. Cet organisme assure principalement l’enseignement du français langue étrangère (FLE), la recherche dans l’étude des langues, les cours d’anglais et la formation professionnelle. En 1989, le décret no 89-46 PR du portant création et statuts du Centre de recherches et d'études de langues : «village du Bénin» a précisé ce qui suit:

Cet organisme, également appelé «village du Bénin», a évolué pour offrir des stages d'été et des sessions de recyclage aux enseignants, le tout pour faciliter l'apprentissage des langues, principalement le français, mais aussi l'anglais, l'allemand, l'arabe et le chinois, ainsi qu'un programme d'enseignement des langues nationales togolaises.

Peuples ou ethnies du Togo

On compte plus d'une cinquantaine d'ethnies différentes, dont aucune n’est majoritaire, mais les Éwés (prononcé [évé] au sud et les Kabyès au nord sont les plus représentés. Dans le Sud, vivent les ethnies du groupe kwa, notamment les Éwés (21 %) et les Ouatchis (10 %). Dans le Centre et le Nord, moins peuplés, vivent des ethnies du groupe gur, dont les Kabyès (14,7 %). Aux deux grands foyers démographiques, celui des Kabyès-Losso au nord, celui des Éwés, des Minas et des Ouatchis au sud, s'ajoute une quarantaine de groupes différents; les deux noyaux de peuplement sont séparés par des régions centrales peu occupées. Dans l’extrême nord (Savanes), les Tamberma comptent parmi les plus anciennes populations du pays. Comme au Bénin, on trouve sur la côte des descendants d’anciens esclaves revenus du Brésil et portant des noms portugais[2],[6].

Proportion des populations

Tableau des proportions de la population togolaise[7],[8]
Ethnies Population Pourcentage Langue Affiliation linguistique
Éwé 1 477 000 21,0 % éwé famille nigéro-congolaise
Kabyè 1 032 000 14,7 % kabyè famille nigéro-congolaise
Ouatchi 740 000 10,0 % gbé (ouatchi) famille nigéro-congolaise
Mina (Gin) 413 000 5,8 % gin ou mina famille nigéro-congolaise
Tem (Kotokoli) 408 000 5,8 % tem famille nigéro-congolaise
Moba 379 000 5,4 % moba (ben) famille nigéro-congolaise
Gourma 248 000 3,5 % gourmantché famille nigéro-congolaise
Lama 235 000 3,3 % lama famille nigéro-congolaise
Akposso 196 000 2,7 % ikposso famille nigéro-congolaise
Adja 190 000 2,7 % aja famille nigéro-congolaise
Bassar (Ntcham) 166 000 2,3 % bassar (ntcham) famille nigéro-congolaise
Nawdum 161 000 2,2 % nawdum famille nigéro-congolaise
ifè 129 000 1,8 % ifè famille nigéro-congolaise
Yoruba 105 000 1,4 % yorouba famille nigéro-congolaise
Peuls (Fulfuldé) 95 000 1,3 % peul (fulfuldé) famille nigéro-congolaise
Konkomba 87 000 1,2 % Konkomba famille nigéro-congolaise
Anoufo 73 000 1,0 % anoufo famille nigéro-congolaise
Kébou (akébou) 71 000 1,0 % kébou famille nigéro-congolaise
Akan, Ashanti, Twi 70 000 1,0 % akan famille nigéro-congolaise
Fon 61 000 0,8 % fon famille nigéro-congolaise
Akasselem 60 000 0,8 % akaselem famille nigéro-congolaise
Gangam 58 000 0,8 % ngangam famille nigéro-congolaise
Kambolé 51 000 0,7 % kambolé famille nigéro-congolaise
Gbé 44 000 0,6 % gbé (maxi) famille nigéro-congolaise
Ga (Amina) 42 000 0,5 % ga famille nigéro-congolaise
Tamberma 40 000 0,5 % ditammari famille nigéro-congolaise
Mossi 34 000 0,4 % mossi (mooré) famille nigéro-congolaise
Xwla 27 000 0,3 % gbé (xwla) famille nigéro-congolaise
Bariba 21 000 0,2 % baatonum famille nigéro-congolaise
Lolo, Adele 20 000 0,2 % adele famille nigéro-congolaise
Haoussa 19 000 0,2 % haoussa famille chamito-sémitique
Lukpa 18 000 0,2 % lukpa famille nigéro-congolaise
Waama, Yoabu 18 000 0,2 % waama famille nigéro-congolaise
Anyanga 17 000 0,2 % ginyanga famille nigéro-congolaise
Anii 16 000 0,2 % anii famille nigéro-congolaise
Kusasi 14 000 0,1 % kusaal famille nigéro-congolaise
Mamprusi 14 000 0,1 % mampruli famille nigéro-congolaise
Bago-Koussountou 11 000 0,1 % bago-kusuntu famille nigéro-congolaise
Dagomba 11 000 0,1 % dagbani famille nigéro-congolaise
Bogo, Ahlon 9 500 0,1 % igo famille nigéro-congolaise
Hwe 8 100 0,1 % aja famille nigéro-congolaise
Ntrubo 7 700 0,1 % delo famille nigéro-congolaise
Arabes libanais 7 100 0,1 % arabe libanais famille chamito-sémitique
Buem, Lelemi 7 000 0,1 % lelemi famille nigéro-congolaise
Français 5 400 0,0 % français langue romane
Bissa 5 200 0,0 % bissa famille nigéro-congolaise
Kpessi 5 100 0,0 % kpessi famille nigéro-congolaise
Krache 4 900 0,0 % krache famille nigéro-congolaise
Créoles togolais 3 500 0,0 % pidgin pidgin
Piyobe 3 000 0,0 % miyobe famille nigéro-congolaise
Métis 2 800 0,0 % allemand langue germanique
Adan, Adangbe 2 500 0,0 % adangbe famille nigéro-congolaise
Woudou 2 200 0,0 % woudou famille nigéro-congolaise
Autres 62 000 0,8 %
Total 2014 7 007 000 100%

Les groupes numériquement les plus importants, ceux comptant plus de 100 000 locuteurs, totalisent 5,8 millions de personnes, soit 83 % de la population togolaise: Éwé, Kabyè, Ouatchi, Mina, Tem (Kotokoli), Moba, Gourma, Lama, Akposso, Aja, Bassar (Ntcham), Nawdm, Ifè et Yorouba. Toutes les ethnies peuvent être regroupées en cinq grands groupes : les Adja-Ewé (44 %), les Kabyè-Tem (26,7 %), les Para-Gourma (16,1%), les Akposso-Akébou (4 %) et les Ana-Ifé (3,3 %)[6].

Religions

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Les différentes religions du pays sont :

Les proportions des différentes religions


Fêtes

Fêtes et jours fériés
Date Nom Remarques
1er janvierJour de l'anDébut d'une nouvelle année
27 avrilFête de l'indépendanceFête Nationale
1er maiFête internationale du travailEn mémoire de la lutte pour le droit

des travailleurs

21 juinJour des martyrs Hommage aux personnes qui ont

versé leur sang pour le Togo

15 aoûtAssomption Montée de la Vierge Marie au ciel
1er novembreToussaint Fête des Saints
25 décembreNoëlNaissance de Jésus-Christ

Fêtes religieuses mobiles: Lundi de Pâques, Ascension, Pentecôte, fin du Ramadan, Aïd el-Fitr.

Fêtes locales non fériées

Ces jours de fêtes ne sont pas chômés au niveau national, mais seulement localement.

Date Nom Description
Janvier Kamaka fête traditionnelle des Tem d'Assoli[9],[10]
Février Tislim-Lifoni Oboudam fête des moissons dans la Kéran
Mars Gadao fête des moissons des Tem de Tchaoudjo
Avril Kurubi fête religieuse des jeunes filles de l'Oti
Juillet Evala fête d'initiation : lutte en pays Kabyè (mi-juillet)
Août Akpema fête d'initiation de jeunes filles en pays Kabyè (fin août)
Dzawuwu-Za fête des moissons des Ewé
Hogbeza fête traditionnelle des Ewé de Yoto
Sintou-Djandjaagou fête historique des Nawdeba et Lamba de Doufelgou
Ayiza fête du haricot dans le Zio
Odon-Tsu fête des moissons dans l'Ogou
Kilikpo fête des moissons à Tchamba
Septembre Agbogbo-Za fête de la diaspora Ewé à Notsè[11],[12],[13]
D'pontr fête des moissons à Bassar
Adzinuku-za fête des moissons à Vogan
Epe-Ekpe fête du nouvel an des Guen à Aného[14],[15],[16]
Novembre Sinkaring fête d'initiation des Kabyè de la Binah
Décembre Habye fête religieuse des Kabyè de la Kozah (fête mobile : tous les trois ans et cinq ans)
Ovazu fête des moissons en pays Akposso-Akébou
Tingban-Pab fête des moissons des Moba de Tône

Éducation

Droit

État

Arts de la table

Cuisine

Les Togolais sont surtout friands de la pâte et du fufu ou foufou, qui font partie de leur alimentation de base. La cuisine togolaise, bien que peu connue, est très diversifiée. Le fufu est une préparation à base d'ignames. Les ignames sont épluchés et ensuite bouillis. Une fois hors du feu, ils sont pilés à l'aide du mortier et du pilon. Depuis une togolais créer un appareil (FoufouMix) qui permet de faire du fufu Le fufu est accompagné d'une sauce crème ou de noix de palme[17]. Il existe une grande variété de plats au Togo[17].

Boissons traditionnelles

  • Sodabi, boisson alcoolisée à base de vin de palme fermentée et distillée,
  • Déha, vin de palme,
  • Lossomissine : bière de sorgho
  • Tchoukoutou, bière de sorgho avec une teneur en alcool supérieure au Lossomissine,
  • Tchapalo, bière de sorgho avec une teneur en alcool supérieure au Tchoukoutou,

Boissons de la brasserie du Bénin

  • Pompom, jus de pomme gazeux,
  • Cocktail de fruits, jus de fruits gazeux,
  • Malta, boisson gazeuse et sucrée à texture caramélisée,
  • Sport actif, remplaçant le Bitter Lemon gazeux,
  • Pamplemous, boisson gazeuse,
  • Lager, bière blonde,
  • Flag, bière blonde, togolaise, plus fruitée, brassée sous licence,
  • Awooyo, bière brune, comme le matla,
  • Coca Cola, Fanta et Sprite, produits au Togo, sous licence.

Sports

  • Voir les catégories Sportifs togolais et Sportives togolaises.

Le Togo participe aux Jeux olympiques, aux Jeux paralympiques, aux Jeux de la francophonie et aux Jeux africains : Comité national olympique togolais, Togo aux Jeux paralympiques d'été de 2016.

Autres activités sportives :

Artisanats

Dans le domaine de l'artisanat, il existe plusieurs métiers que les Togolais exercent et où parfois ils excellent :



  • La Préfecture du Kloto produit statuettes et batiks.
  • Le site Togo Tourisme fournit une bonne approche[22].
  • Le marché et le village artisanal de Lomé est une bonne première approche de l'artisanat togolais[23].

Médias

Toutes les langues togolaises ont droit de cité dans les médias et beaucoup d'entre elles sont effectivement utilisées, surtout à la radio. La loi no 90-025 du sur la presse a favorisé l'apparition de la presse indépendante. Aujourd'hui, l'espace médiatique est de plus en plus libéralisé avec plusieurs titres, bien que certains aient une existence éphémère et paraissent de façon irrégulière au gré de leurs ressources financières et de leur propriétaire[2].

En 2009, le classement mondial sur la liberté de la presse établi chaque année par Reporters sans frontières situe le Togo au 62e rang sur 175 pays[24]. Une « situation plutôt bonne » y a été observée[25].

Presse écrite

Le quotidien gouvernemental est Togo Presse. La presse d'opposition est représentée par La Tribune des Démocrates, bihebdomadaire. La plupart des autres titres sont hebdomadaires, bimensuels ou mensuels. Parmi ceux-ci, on peut noter Crocodile, Forum Hebdo, Carrefour, L'Éveil du peuple, Kpakpa Désenchanté (journal satirique), proches des partis d'opposition; ainsi que Le Patriote, Le Démocrate, Le Dérangeur, proches du président. Le premier quotidien privé indépendant du Togo, Les Échos du matin a commencé à paraître en . Ainsi, la presse écrite est très massivement francophone.

Sur 85 titres, le français est omniprésent. La presse nationale, Togo Presse, utilise le français, l'anglais, l'éwé et le kabyè. Si le français est présent dans 100 % des titres, soit 85/85, l'anglais, l'éwé et le kabyè ne sont présents chacun que dans 1,02 % des titres, soit 1/85.

Presse en ligne

Télévision

Internet

Littérature

La littérature togolaise évolue sur plusieurs plans : le conte (lié à la littérature orale traditionnelle), la littérature contemporaine qui traite plutôt des problèmes actuels du Togo et de l'Afrique en général, à l'instar d'une nouvelle vague apparue dans les années 1980, à travers le théâtre. Dans l'histoire de la littérature togolaise, c'est à partir de 1990 qu'une nouvelle génération d'écrivains a commencé vraiment à émerger. Cette nouvelle génération d'auteurs, qui avaient choisi le théâtre comme principal moyen d'expression, était pour la plupart des contestataires des régimes d'après les pères de l'indépendance. Parce qu'ils sont nés sous ces régimes, ils les dénoncent comme oppresseurs des libertés. Parce qu'ils ont l'art et le don de l'écriture théâtrale, ils les tournent en dérision. Sami Tchak forme avec Kangni Alem, lauréat de l'édition 2003 du grand prix de littérature d'Afrique noire et fondateur de l'Atelier-Théâtre de Lomé (ATL), Josué Kossi Efoui, auteur de La Malaventure et de La Polka et grand prix en 1989 du Concours théâtral interafricain pour sa pièce Le Carrefour, sans oublier Komlan Sélom Gbanou, Théo Ananissoh, Richard Lakpassa et tant d'autres, la sève vivifiante de la littérature togolaise.

Les auteurs en devenir recourent à un style plus poétique, moins acerbe que celui de leurs aînés, mais toujours aussi actuel. Pour la plupart, ils écrivent pour le théâtre. Ils s'appellent Gustave Akakpo, Léonard Yakanou, Assem Koffivi ou Amadou Kourouma. Ils sont publiés chez différents éditeurs, L'Harmattan, Lansmann. La plupart travaillent en collaboration avec des associations d'échanges culturels ou des chantiers d'écriture qui leur permettent de se faire connaître et de se faire éditer (Etonnants Voyageurs, Écritures vagabondes, Récréatrales, Escale des écritures).

Christiane Tchotcho Akoua Ekué. Née à Lomé en 1954, elle est togolaise d'origine. Son père est comptable et sa mère institutrice. La famille parle le mina. À 6 ans elle entre à l'école de Kodjoviakopé que dirige sa mère, à Lomé. Elle passe aussi une partie de son enfance à Bobo Dioulasso au Burkina Faso. De 1968 à 1974, elle étudie à Beaune, puis de 1974 à 1982 elle entreprend des études supérieures au Togo et à Sarrebruck, en Allemagne. Elle est titulaire d'une licence de français et d'une maîtrise d'allemand. Au terme de ses études, elle trouve un emploi de correctrice aux Nouvelles Editions Africaines du Togo. En 1992, elle est assistante d'édition aux Nouvelles éditions africaines du Togo où elle est chargée de la mise en place du service éditorial. Elle anime le comité de lecture, suit les travaux d'imprimerie, corrige les épreuves et joue le rôle d'attachée de presse. C'est à ce titre qu'elle présente les nouveautés du livre à la télévision. Elle publie Le Crime de la rue des notables (Lomé, Les Nouvelles Editions Africaines, 1989) et Partir en France (éditions HAHO, 1996).

Richard Alemdjrodo. De nationalité togolaise, Richard Alemdjrodo a étudié le droit au Togo, en France et en Allemagne. Il est également écrivain et a publié des textes dans de nombreuses revues littéraires. Son recueil de nouvelles intitulé Journal d'une année pourrie a été publié en 2003 chez Ana Editions, sous le pseudonyme de Richard Alem. Titulaire d'un doctorat en dramaturgie, Alemdjrodo fait son entrée dans l'histoire de la littérature nationale, puis internationale, lorsque le jury de RFI lui décerne le grand prix théâtral interafricain en 1990. Cet anticonformiste talentueux s'engage définitivement dans la libération de la parole aux côtés des jeunes de sa génération qui ont pour principe que la parole se prend et ne se donne pas. Alemdjrodo, déjà metteur en scène et comédien, s'essaie également à la nouvelle, avec Le Parfum des grenades lacrymogènes, à la poésie et au roman.

Yves-Emmanuel Dogbe. Éditeur, écrivain, pionnier de la littérature togolaise engagée, poète, essayiste. Il est l'auteur de nombreux recueils poétiques (Affres, 1966) et d'essais didactiques. En 1980, il publie le roman L'Incarcéré et, en 1981, L'Abomination de la désolation.

Kossi Efoui. Né en 1962 à Anfouin (Togo), il participe au mouvement étudiant des années 1980, dont la dure répression par le régime le conduit à se réfugier en France. Titulaire d'une maîtrise de philosophie obtenue à l'université du Bénin (Togo) et passionné de théâtre, il a remporté le grand prix Tchicaya U Tam'si du Concours théâtral interafricain de RFI en 1989 avec Le Carrefour (L'Harmattan, 1990). Il a publié plusieurs pièces dont certaines ont été jouées sur les scènes européennes et africaines : Récupérations (Lansman, 1992), La Malaventure (Lansman, 1995), Que la terre vous soit légère (Le Bruit des autres, 1996). Déjà auteur d'un premier roman, La Polka (Le Seuil, 1997), La Fabrique des cérémonies, publié en 2000 aux éditions du Seuil, l'a consacré auprès du grand public comme une des grandes voix de la littérature africaine contemporaine.

Sami Tchack. De son vrai nom Sadamba Tcha-koura, Sami Tchack est né en 1960 au Togo. Après des études de philosophie à Lomé, il part en France préparer un doctorat de sociologie. Il vit et écrit aujourd'hui à Paris. Sami Tchack est à la fois écrivain et essayiste. Écrivain provocateur et très controversé, dont le style n'est pas sans rappeler celui de San Antonio, il utilise un langage délibérément ordurier, traite de sujets encore très tabous au Togo (sexualité, corruption, etc.), et provoque ses compatriotes par son humour noir et son ironie. Il est l'auteur, entre autres, de trois romans : Femme infidèle (NEA, 1988), Place des Fêtes (Gallimard, 2001), Hermina (Gallimard, 2003), et de plusieurs essais de sociologie aux éditions L'Harmattan, dont La Prostitution à Cuba (1999) et La Sexualité féminine en Afrique (1999). En 2004, il remporte le Grand prix littéraire d'Afrique noire pour l'ensemble de ses œuvres.

Quelques écrivains togolais[37],[38],[39],[40]
Type Nom et prénoms
Kouméalo Anaté
Yves-Emmanuel Dogbé
Koffi Gomez
Sena Kuassivi
Poèsie Kossi Guenou
dramaturge Anoumou Pedro Santos
Modeste d’Almeida
Senouvo Agbota Zinsou
Kossi Efoui
Kangni Alem
Léonard Yakanou
Banissa Méwê
Gaetan Noussouglo
Richard Lakpassa
Koriko Amoussa
romanciers Kossi Efoui
Kangni Alem
Sami Tchak
Théo Ananissoh
Edem Awumey
Pyabelo Kouly Chaold
Gad Ami
Christiane Akoua Ekué
Jeannette Ahonsou-Abotsi
Emilie Anifrani Ehah
Laklaba Talakaena
Henriette Akofa
Fatou Biramah
Lauren Ekué
Noun Fare
Anas Atakora
David Kpelly
David Ganda
Essenam Kokoè
Alex Halley

Peinture et arts graphiques

L'art au Togo est le fruit de contingences toutes particulières : tout d'abord politiquement le régime a imposé pendant plus de 35 ans une censure dans les milieux intellectuels ; par ailleurs, par des raisons géographiques et historiques (route du sel, accès vers les pays enclavés du Sahel, colonisation allemande puis française...), le Togo a toujours été à la confluence de nombreuses cultures. Ceci a entraîné l'éclosion d'un art contemporain " primitif " ou " ethnique ".

Depuis quelques années, celui-ci sort de son anonymat[41].

Certains artistes se voient offrir des contrats (Comar à Bordeaux, Tafa aux États-Unis...) où certaines de leurs œuvres sont acquises par des institutions publiques et parapubliques (Sokey Edorh au Lehmbruck Museum de Duisburg en Allemagne, Papisko à la mairie de Marne-la-Vallée, Larry Otoo par l'Unicef, Kossi Assou par Handicap international, Wiz Kudowor par l'Afro American Museum de Dallas aux États-Unis, ou encore des fresques à Osaka au Japon...).

Ahyi Paul (1930-2010). Artiste togolais, ancien élève de l'École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris d'où il est sorti diplômé en 1959. Le nombre de médailles et de distinctions qui ont jalonné sa carrière d'artiste et d'enseignant permet de mieux situer l'homme. Entre autres, le diplôme supérieur d'art plastique (Paris 1959), la première médaille de peinture (Paris 1959), la médaille d'or des Arts et Métiers (Paris 1961), la médaille et le premier prix de sculpture du Togo (Lomé 1965) etc. Il a été également nommé commandeur des Palmes académiques françaises et officier de l'ordre français des Arts et des Lettres. Artiste polyvalent (en sculptures, peintures, céramiques, tapisseries, bijoux), il a activement oeuvré dans le domaine du design d'objets usuels et d'architecture d'intérieur. Ses œuvres sont visibles un peu partout dans le monde sous forme de monuments, d'objets ou de tableaux (entre autres des sculptures en acajou aux Nations-unies et au Vatican). Au Togo, on notera la décoration sculpturale de la façade de Sarakawa (710 m), la décoration en céramique murale de la BCEAO à Lomé (250 m), les monuments de l'amitié germano-togolaise. Décédé en 2010, Paul Ahyi a consacré ses dernières années à financer la création à Cacavelli, un quartier de Lomé, avec un espace culturel comprenant un musée dans lequel les artistes peuvent travailler ensemble.

Azankpo Tété Camille. Né le à Lomé, Azankpo est un artiste plasticien autodidacte. Il expose son travail d'artiste dès 1996 où il présente une création monumentale, Les Épouvantails des champs sur les collines d'Agoe. Il expose tout d'abord en Afrique de l'Ouest où il est remarqué avant d'exposer en France, en Allemagne et aux Pays-Bas.

Comar Koffi. Il est né le à Lomé au Togo. Artiste plasticien autodidacte, il participe à plusieurs expositions collectives et individuelles. C'est un artiste primitif au sens le plus noble : il n'a jamais étudié l'art et sa touche unique n'est le fruit que de sa seule impulsion ! Aujourd'hui sa singularité et sa force semblent être reconnues plus largement, il expose notamment dans des villes comme Lyon ou Bordeaux.

Sallah Alphonse. Descendant d'une famille d'artistes, de nationalité togolaise, l'artiste-peintre Alphonse Sallah est né le à Afangna. Très tôt initié par son oncle, Martin M. Sallah, artiste de grande renommée, Alphonse Sallah n'a pas attendu la fin de ses études pour s'immerger dans le monde de l'art pictural. Très jeune déjà, il participait à des expositions et à des rencontres internationales. Après avoir peint à l'huile et avec le couteau, il a choisi les couleurs de la latérite et des cauris pour exprimer ses inquiétudes et ses préoccupations de tous les jours. La plupart de ses œuvres abordent les problèmes quotidiens du monde dans lequel il vit. Aussi accorde-t-il une large place à la femme africaine dans la société, et prône ses valeurs. Ses premières expositions datent de 1992, à Lomé, et, depuis, tant sur le plan national qu'international, ses œuvres ont été saluées et exposées au Bénin, en Côte d'Ivoire et en France.

Sokey Edorh. Peintre et sculpteur né en 1955 à Lomé, Togo. Il vit actuellement à Lomé et a effectué sa formation à l'École des Beaux-Arts de Bordeaux. " Sokey revendique une universalité de son art, il a beaucoup voyagé (Canada, Europe, Afrique) tout en restant ancré aux symboliques africaines (latérite, fibres, ustensiles, nattes...) et a amorcé un travail de recherche sur un système d'écriture fait de signes divinatoires, symboles et idéogrammes issus notamment des traditions des Mossi (Burkina Faso) ou des Dogon (Mali). Il revendique une universalité de son art qui, pourtant, semble très ancré dans la culture africaine. Après avoir beaucoup voyagé en Afrique, en Europe et au Canada, Edorh a pris de l'Afrique une substance qui, sous tous les cieux, rappelle cet ancrage : la latérite. C'est avec cette matière infinie, inépuisable et si familière que Sokey construit l'univers pictural qu'il donne à voir. La quarantaine, marié et père de trois enfants, travailleur infatigable, Sokey multiplie les expositions tant au Togo qu'à l'étranger ; il multiplie les expériences, organise des ateliers avec de jeunes peintres des villages togolais. Ses recherches le mènent également au Burkina où il étudie les signes divinatoires. Sokey a fait beaucoup d'émules parmi les jeunes artistes, auxquels il semble avoir donné des bases solides tant pour leurs compositions que pour leur manière d'appréhender l'art. " (Edwidge Aplogan).

Papisko. Né en 1972 à Agou, il commence à exposer en 1994 et est immédiatement remarqué. En 1994, il expose à Lomé et à Abidjan et, en 1995, à Cotonou au Bénin. En 1998, il est lauréat de la bourse Unesco, et ses œuvres sont récompensées par le prix Aschberg. Il se rend ensuite en France où il signe trois expositions à Paris.

En 2001-2002, Papisko s'installe aux États-Unis et produit des œuvres plus fortes, plus violentes. Papisko est avant tout un artiste primitif. S'il utilise la latérite dans ses premières créations, elle fait place avec le temps à des couleurs plus brutales, telles que le noir, le rouge et le blanc (couleurs du vaudou). À la manière d'un langage haché, violent, brutal, ses toiles expriment sans tendresse le monde contemporain. Elles se font parfois anecdotiques et relèvent alors à la fois de la communication de proximité et de l'art contemporain.

Association Yevi. Enrichir leurs créations respectives, élargir les univers artistiques qui sont les leurs, développer des synergies créatives et constructives, engager des réflexions et des actions culturelles, et ainsi créer pour participer au développement... autant de raisons qui ont poussé à la création de cette association à but non lucratif, dénommée Yévi, du nom de l'araignée en mina, une des langues du Togo. Yévi est un groupe de réflexion, d'expérimentation, d'incitation et de création, principalement axé sur les arts plastiques. Quatre artistes, Emmanuel Sogbadji, Kukoff, Laka et Cham, en sont les fondateurs, renforcés par deux professionnels des médias, Hortense Atipupu et Dieudonné Korolakina.

Laka est né le , à Lomé. Il s'inspire de l'homme, dans son intégralité, et se pose la question de son devenir. Sa démarche prend pour prétexte la création artistique comme voie de réalisation intérieure. Il est peintre, assembleur, installationiste.

Sogbadji Emmanuel " Mon travail a la prétention de poser les problèmes causés par l'Homme, afin qu'il les résolve, pour qu'il devienne acteur comme les autres composantes de la dame nature. L'Homme omnipotent, L'Homme omniscient, L'Homme omniprésent... tend vers des limites. "

Kukoff est un artiste dont le travail s'inspire non seulement des réalités de la société contemporaine, mais aussi, et surtout, des richesses culturelles (folkloriques, traditionnelles, artisanales...) de ses origines en pays watchi, ethnie située au sud du Togo. Sa démarche s'appuie sur les matériaux les plus divers : fibre végétale, argile, kaolin, limaille de fer, raphia, acrylique, huile, pastel...

Cham développe une création basée sur l'ordinateur. Peintre et dessinateur à l'origine, il s'intéresse de plus en plus à la vidéo, la photographie, l'installation, la performance... Son travail est une recherche permanente sur les questions de l'identité.

Ainsi, parmi une grande variété d'artistes :

Architecture

L'architecture coloniale a été inspirée par trois styles architecturaux . Le plus ancien d'entre eux est une transposition de l'architecture coloniale européenne. Le second style présent est le « style Porto-Novo » dérivé du baroque portugais du Brésil. Enfin certains bâtiments sont un héritage du style néo-classique anglais inspiré du Ghana voisin[43].

Mise à part les bâtiments coloniaux le Togo dispose aussi d'un style architecturale : l'Architecture traditionnelle[44], dont un exemple est la takyiènta, maison-tour traditionnelle des Batammariba.

Arts du spectacle

Au Togo il n'existe pratiquement pas de salle de spectacle. L'Institut français et le Goethe Institut de Lomé, participent à la promotion des arts de scène. Ainsi de nos jours des associations soutiennent le développement des artistes dans le domaine des arts et spectacles en ajoutant à Goethe institut et l'Institut français de Lomé quelques salle de spectacles pour émerveiller le public togolais[45].

Musique

Bien que la musique togolaise soit mal connue en Europe, sauf des spécialistes, elle compte de grands noms. La reine Bella Bello fut la gloire de tout un peuple dans les années 1970. Aujourd'hui, Fifi Rafiatou à la voix ensorcelante, Afia Mala de Vogan, Monia Tchangai ou Nimon Toki Lala de la région de Kara ont repris fièrement le flambeau. Agboti Yao Mawnéna a su remettre au jour un rythme du Pays éwé, le sogo. Dans les années 1990, en pleine période de répression, il a chanté Ablodé gbadza, ce qui signifie « indépendance totale » et qui lui a valu jusqu'à aujourd'hui l'exil au Ghana voisin[41].

L'artiste peintre Jimmy Hope fut un des tout premiers rock singers d'Afrique. Ses textes un tantinet codés reflètent la nostalgie et l'amertume de tout un peuple réprimé. Lui aussi a dû un temps se réfugier au Ghana, où il a pu enregistrer ses disques.

Aujourd'hui, la fine fleur de la musique togolaise est représentée par Papavi King Mensah, consacré lauréat du Festival « Cora 2000 » de Sun City en Afrique du Sud. Originaire du sud-est du Togo, il a modernisé des rythmes issus du terroir. Le R'n'B est représenté par Ras Lee, Small Popi, Woézépé, Woédi, Djanta Kan ...

Cela dit, comme dans tous les pays voisins, le Togo est traversé par tous les rythmes devenus quasiment universels, tels que le zouk, le soukouss, le mapuka, le décalé-coupé, le zuglu et autres reggaes, ainsi que le gospel[46]. La musique togolaise est diversifiée de par les nouvelles tendances que les artistes chanteurs ont adoptées et continuent d'adopter.

Les groupes et artistes les plus récents influencés par les nouveaux styles internationaux sont ceux de Djanta Kan (hip-hop mélangé à des mélodies traditionnelles), Assou & Sevi (zouk togolais), Eric MC, Small Poppy (rap en langue vernaculaire). Kossi Akpovi était le grand représentant de la kora en Afrique, reconnu internationalement. Ce maître de la kora fabriquait lui-même ses instruments et participait régulièrement aux festivals internationaux (Nuits métisses à Marseille). Joe Coo officie à la guitare, à la voix et aux percussions, dans un style qui met la tradition en valeur.

À retenir, quelques grands noms de la musique togolaise dans différents styles.

Assou & Sevi. Les deux frères Modjro partagent la même passion de la musique. De galères en désillusions, ils finissent par concrétiser leur rêve en 1997, avec l'album Nagan. Une première galette marquée par différentes influences, zouk, makossa, les jumeaux y explorent surtout les folklores traditionnels du Togo. Nagan, le titre album, une efficace composition zouk, rend un vibrant hommage à leur tante, une brave femme qui les a élevés avec amour. La recette paie, ils deviennent le chouchou de ces dames. Devia un autre extrait plus chaud remplit les pistes de danse des clubs. L'album de la reconnaissance internationale survient en 2002 avec le titre Mamie Josée. C'est la consécration. Mamie Josée tourne en grande rotation sur la FM à Lomé et dans toute l'Afrique. Alon, en hommage à l'icône Bella Bellow, est no 1 au hit-parade d'Africa No 1. Amour vital, le tube zouk arrangé par Frédéric Wurtz, fait pâlir de jalousie même les Antillais. Daddy Mory le toaster impulse un chaud souffle caribéen à l'opus avec le brûlot Socafrica. Mamie Josée donne des ailes au groupe. En 2003, il partage l'affiche avec Magic System et remplit le palais des congrès de Lomé. Assou & Sevi fait la première partie à Cotonou d'Alpha Blondy en tournée mondiale pour ses vingt-cinq ans de carrière. En 2004, ils sont sur la scène de Strasbourg avec la vedette sénégalaise Fallou Dieng, un autre chantre du M'balax. En 2007, le groupe surprend avec le single Sokafrika. Leur dernier album Agoo lé ville date de 2016.

Vicky Bila. Chanteuse togolaise vivant en Europe, elle est une des plus pures voix d'Afrique contemporaine. Avec son timbre soprano imprégné de jazz et de soul puisés à la source des chansons africaines, elle se complaît dans plusieurs registres. Vicky Bila se place sans aucun doute dans le club fermé des meilleures chanteuses actuelles. Elle préside la fondation Joy for Peace qu'elle a créée pour promouvoir la paix au travers de la musique et par des projets de développement durable.

Eric MC est né à Aného, au Togo. Aventurier et passionné de musique, il décide dans les années 1980 de partir à Lagos pour suivre une formation de disc-jockey au Jat Sound Studio. Rentrant au Togo en 1990, il crée The King Sound Studio, première école de rap au Togo, qui constituera plus tard la racine du mouvement hip-hop togolais. Eric Mc s'est fortement engagé pour la reconnaissance du hip-hop au Togo. Il a ainsi côtoyé des rappeurs très connus comme Mc Solaar dont il assura la première partie à Lomé en 1992. Il reste toujours le meilleur rappeur du Togo.

Jimi Hope. Idole des Togolais, digne représentant du blues et du rock au Togo, reconnu nationalement et internationalement. Née le , de son vrai nom Koffi Senaya, cette vedette rock a enregistré plusieurs albums. Quelques prix témoignent de son talent : le Togo Music Awards en 2001 pour l'album It's too late, en 2002, c'est un nouveau style plus acoustique avec l'album Born to love qui voit le jour. En 2008, il est récompensé par le prix International Music Promotion de New York, comme le meilleur rocker africain.

Alister G. Auteur-compositeur interprète et récemment comédien, Alister G est né d'un père togolais et d'une mère béninoise. Il est né le à Lomé. En 2004, sous la direction artistique de Malick Ayeva, il enregistre le titre Contraste avec lequel il participe au Concours national de la chanson organisé par la bière Flag dont il devient le tout premier lauréat. Il bénéficie alors d'un bon de production et sort son premier mini-album qu'il baptise Ouf. Eté 2006, il est abordé par Jean-Luc Miheaye, auteur-réalisateur et producteur indépendant de chez Metiss Soul Productions. Jean-Luc Miheaye lui demande de lui présenter un titre sur le thème de la lutte contre le paludisme. Alister G lui livre le titre Emou, " moustique " en ewé, qui fera son succès. En 2008, il sort son album Fou.

Ali Jezz. Connu comme l'un des pionniers du hip-hop togolais, Ali Jezz, avec son éternel Dub 'n flazz, a préféré se cantonner sur le titre phare du moment hip-hop, Respect, sorti sous le label Hope Row Record dans la compilation Entre II Monde. Il gagne le prix du meilleur album aux awards 2009 à Lomé.

Afia Mala. Surnommée la " Princesse des rives du Mono ", Afia Mala s'est détournée de la carrière d'avocate qu'on lui destinait pour se consacrer à la musique qu'elle fait rayonner sur les scènes du monde entier. Élue meilleure artiste africaine en 1992 grâce à son titre Ten Homte, " La Terre Noire ", la belle utilise sa voix comme un véritable instrument et peut chanter en sept langues ! À Cuba, elle a concocté un album 100 % salsa, en 2008.

Omar B.connu dans la catégorie du Rn'b togolais, il grandit dans le secteur de Lomé-tokoin. Il fit des œuvres mélancoliques qui consolent les opprimés sans oublier toutes les couches sociaux. En matière de collaboration il effectue un feat avec le chanteur ghanéen Samini, sans oublier les artistes du terroir avec qui il enregistre des featuring marquant le Rn'Bleuz Togo.

Fifi Rafiatou. Fifi Rafiatou est désormais une abonnée des grandes rencontres musicales. Elle leur doit sa renommée et son succès. 1977 est l'année de la chance, le point de départ de sa carrière. Au concours Intervilles de Lomé, elle retient l'attention du jury avec Iwassa. Elle a alors mille raisons de croire en son étoile. En 1990, à Paris, elle reçoit le trophée du Tabala d'or qui récompense son talent. Une année plus tard, à Abidjan, c'est le triomphe. Elle fait l'unanimité au concours interafricain Afrovision. Sobrima, sa chanson fétiche, met en valeur une voix limpide. En 2010, elle sort le clip vidéo Wangoulé, entre modernité et tradition.

Hot Casa Records et Togo Soul 70. Ce label français spécialisé dans l'afro soul produit entre autres le groupe franco togolais Vaudou Game, et réédite Itadi et Roger Damawuzan, le " James Brown du Togo ". Passionné par le pays, Julien Lebrun, l'un des fondateurs de Hot Casa, a tourné en 2016 un documentaire Togo Soul 70. Un projet musical ambitieux qui retrace l'âge d'or de la musique au Togo de 1970 à 1980. Ce travail de recherche pointu compile les plus grands musiciens du pays, et témoigne de l'histoire post-indépendance du Togo à travers sa bande originale.

  • Musiciens togolais

Danse

Il existe au Togo deux écoles de danse contemporaine où se retrouvent les influences du jazz et de la danse traditionnelle. Elles sont très inspirées par les chorégraphes africains du moment : Germaine Acogny, Irène Tassembedo, Opiyo Okach, Henri Motra, Kofi Ettoh, Urbain Dossou Yovo (troupe Ziguidi). La troupe Ziguidi propose le ballet de danse traditionnelle le plus connu au Togo qui tourne en Europe et en Afrique.

Assou Ayigah, de son vrai nom, a lancé Ayigafrik, une troupe de danse qui allie la maîtrise du répertoire chorégraphique traditionnel africain aux valeurs d'une modernité en pleine effervescence. Ce diplômé en danse et théâtre se présente d'abord comme un acteur de la synthèse artistique. Il assure en 1987 la chorégraphie de La Tortue qui chante, une pièce théâtrale de Sénouvo Agbota Zinsou. La consécration suivra tout naturellement et la sauce chorégraphique d'Ass-Ayigah prend visiblement puisqu'au-delà du Togo, où on le qualifie de véritable phénomène, les récompenses ne tardent pas à saluer sur le plan international le travail qui a été accompli durant toutes ces années : médaille d'or en arts chorégraphiques aux premiers Jeux de la francophonie au Maroc en 1989, avec son œuvre Et la femme découvrit l'homme ; diplôme d'honneur de danse obtenu en 1994 à Dakar (Sénégal) ; grand prix américain de chorégraphie en 1996 aux États-Unis, sans compter les nombreuses manifestations dans sa discipline auxquelles l'artiste togolais a pris part. Mais ce sont surtout les grandes messes d'expression corporelle au centre culturel français de Lomé qui consacreront l'originalité de ce créateur atypique.

Motra Henri. Né le à Kpalimé (Togo), Amedzro Agbeko Komi prend pour nom d'artiste Henry Motra et crée la compagnie de danse contemporaine Motra en 1988. Depuis, la compagnie Motra présente ses créations au fil de ses nombreuses tournées à travers le monde, en Afrique, en Europe, aux États-Unis... Elle collabore avec de grands chorégraphes africains et étrangers (Salia Sanou, Anani Apetogbo, Roger Lao, Harold George, etc.) et participe à de nombreux projets en compagnie des plus grandes troupes, comme la Dunia Dance Theatre ou la Jamaican School of Dance.

Ettoh Kofi. Danseur professionnel, Kofi Ettoh a fait ses premiers pas sur scène avec la compagnie du chorégraphe togolais, Henri Motra. Il suit quelques années plus tard les cours de Kettly Noël, chorégraphe haïtienne qui a ouvert un centre à Bamako. Il crée ensuite ses propres chorégraphies comme Salutation solaire ou comme Zémidjan, un spectacle qui s'inspire du ballet urbain des taxis motos. Kofi Ettoh donne également des cours de danse à l'association Brin de chocolat qui se trouve dans le quartier de Kodjoviakopé à Lomé. La nouvelle compagnie de danse contemporaine Aske Dance du Togo a été créée par le jeune danseur chorégraphe Raouf Tchakondo.

Quelques danses traditionnelles

La tradition s'exprime aussi au travers de la danse : danses So, danse Habyé et Tchemou. Toutes les trois sont des témoignages encore vivants de la richesse de la culture Kabyé. Du côté de Bassar on retrouve aussi quelques très belles danses traditionnelles telles que la danse du feu, des féticheurs ou des vierges.

Danses So. Les danses So sont organisées afin de rendre hommage aux morts décédés après l'âge de 70 ans. Traditionnellement, les fils du défunt préparaient le tchouk alors que les beaux-frères apportaient dans la maison de la femme le motié composé d'un bélier, de la pâte de mil et de la pâte préparée à l'huile rouge sur laquelle reposait une pintade. Ces danses, qui commémorent les ancêtres disparus, sont accompagnées de groupes traditionnels jouant du tambour et d'une sorte de castagnettes.

Danse Habyé. La danse Habyé est une danse exprimant plus la puissance et la bravoure. Elle se déroule au moment du retour de la retraite en brousse des initiés qui accèdent ainsi à la classe guerrière des Kondana. Cette danse des sorciers a lieu tous les cinq ans. Au cours de cette danse, les hommes mangent des serpents, des crapauds ou démontrent toute leur puissance en grimpant aux arbres la tête vers le bas.

Danse Tchemou. La danse Tchemou est organisée par les maris afin de célébrer la troisième naissance dans la famille.

Danse Tibole. Danse des féticheurs, région de Bassar.

Danse Krounima. Danse des vierges, région de Bassar.

Danses togolaises traditionnelles[47],[48],[49]

Théâtre

Les bases du théâtre togolais ont été jetées, au début des années 1970, par Senouvo Agbota Zinsou, qui, après avoir animé plusieurs troupes, dont celle de l'université de Lomé, les Étoiles noires, devint le premier directeur de la troupe nationale (On joue la comédie, 1972). Signalons aussi les pièces montées par le Happy Star Concert Band de Lomé[41].

Après lui, de nouveaux talents ont fleuri. La génération suivante est représentée par Josué Kossi Efoui, Kanyi Alemdjrodo (Chemin de croix, 1990, Nuit de cristal, 1994). Parallèlement à une éclosion d'œuvres dramatiques, des troupes de qualité sont apparues, telles que Zitic, spécialisée dans les spectacles de contes, et la Compagnie du théâtre national de marionnettes animée par Danaye Kanlanfei qui, après avoir été très remarquée en 1979, au festival international de Charleville-Mezières (France), s'est acquis une renommée internationale en se produisant dans de nombreux théâtres européens et africains.

Deux styles de théâtre sont en vogue au Togo. D'abord le théâtre contemporain, qui s'inspire du théâtre européen tout en gardant un caractère africain dans les textes, la mise en scène et le jeu. Des trésors d'imagination sont déployés pour s'adapter au manque de moyens et rendre intéressante une mise en scène en s'inspirant des objets de la vie togolaise. Ensuite, le conte théâtralisé qui met en scène, avec souvent plusieurs personnages, les contes traditionnels. Il intègre également des instruments de musique traditionnels (kora, balafon) qui rythment le récit dans la tradition des griots. Le théâtre de marionnettes est également très créatif.

Quelques compagnies du théâtre contemporain togolais : Alfa Ramses (compagnie Louxor), qui présente aussi des spectacles d'humour en solo, le précurseur du one-man-show à la togolaise. Banissa Méwé (ENAL), défenseur d'une nouvelle mise en scène contemporaine africaine. Gaëtan Noussouglou (Atelier-Théâtre Lomé), une des plus anciennes compagnies togolaises. Quelques jeunes compagnies prometteuses qui sont souvent présentes aux différents festivals en France et en Europe : Amoussa Koriko (Théâtre Assassan du Togo), jeune compagnie qui propose un théâtre de création engagé et une mise en scène évolutive et innovante, Luc (Compagnie Kadam-Kadam), compagnie qui reprend les pièces de la génération précédente en proposant des mises en scène de plus en plus contemporaines, Roger Atikpo (compagnie Aktion), compagnie d'acteurs, conteurs et musiciens qui explore à fond le conte théâtralisé en mélangeant les genres contes d'hier et d'aujourd'hui.

Compagnie Bouam (Adama Bacco). Elle présente des spectacles de marionnettes, inspirés de contes traditionnels et destinés aux enfants.

Compagnie Danaye. Danaye Kanlanfeï sillonne le monde, depuis vingt ans, pour faire découvrir le théâtre de marionnettes du Togo. Il met en scène des contes pour adultes et enfants. Danaye Kanlanfeï vit et travaille au Togo. Après plusieurs années de tournées mondiales avec sa troupe, il crée, en 1995, la maison de la Marionnette où il forme de jeunes marionnettistes et fait la promotion de leurs compagnies pour un développement durable de l'art de la marionnette au Togo et en Afrique. Danaye est également l'initiateur de la Semaine togolaise de la marionnette (Semtoma) qui, depuis 1999, se déroule chaque année pendant la première semaine de mai. Ses marionnettes, créées au fil du temps et de son inspiration avec des calebasses, du bois, du papier, des tissus et des matériaux récupérés, sont de véritables œuvres d'art et sont exposées aujourd'hui dans de grands musées d'Europe. Puissant dans le répertoire traditionnel et dans son imagination, Danaye fait du théâtre de marionnettes un formidable outil de communication, toutes générations confondues. C'est aussi un instrument pédagogique de sensibilisation grâce aux thèmes abordés : l'environnement, la corruption, la démocratie, la vie et la mort, les conflits sociaux et leur résolution, l'exode rural et l'exil... Danaye forme aussi des jeunes issus de familles démunies, en partenariat avec l'association Cora. La compagnie les initie aux arts de la marionnette et du théâtre, leur permettant de s'exprimer dans un cadre professionnel rigoureux. Cora se charge de les scolariser ou de les placer en apprentissage dans divers métiers (couture, coiffure et tresse, mécanique, menuiserie, bâtiment, collection et montage des perles, etc.), permettant ainsi leur réinsertion sociale.

Théâtre Aktion. La compagnie Aktion Théâtre est créée en 1991 par Ahiakpor Koffi " Politicos ". Elle se distingue rapidement par un théâtre de qualité intégrant la musique, la danse et les autres formes d'expression artistique. Sous l'influence de l'actuel directeur, Kodjo, Roger Atikpo (comédien, conteur et koraïste), la compagnie a axé son travail sur le conte théâtralisé et musical depuis quelques années. Une démarche artistique qui renouvelle la tradition orale africaine et fait savourer le conte sur des rythmes traditionnels africains et classiques. Depuis , la compagnie Aktion Théâtre a ouvert un atelier de fabrication et d'initiation aux instruments de musique traditionnelle.

Ensemble artistique de Lomé (ENAL). Depuis 1989, année de sa création, l'ENAL a pris sur lui de donner un nouveau souffle, un nouvel élan au nouveau théâtre africain en œuvrant pour la recherche de nouvelles esthétiques scéniques. L'ENAL affectionne un travail de mosaïque, une sorte d'alliage entre le traditionnel et le moderne. Cet ensemble compte à ce jour une centaine de spectacles de théâtre, de conte et de montages poétiques.

Kadam-Kadam. En 1998, Le théâtre Kadam-Kadam se lance dans une résidence de formation en jeu de l'acteur et en esthétique d'ensemble avec les metteurs en scène togolais Banissa Méwé et Alpha Ramsès, les régisseurs Alain Tométy et Abalo Houngbédzi, le scénographe béninois Hermas Gbaguidi.

Au cours des dix-huit mois de formation sur le jeu du comédien et l'esthétique scénique avec Banissa Méwé, le théâtre Kadam-Kadam est consacré par le jury international au FESTHEF 2000 avec la création : Le Chien royal, deuxième prix. C'est le début des grandes aventures et des grandes explorations scéniques : en 2001, avec une participation du conteur Sanvee Alouwassio, Kadam-Kadam monte Les BouffeCrates, en 2002-2003 Vices Vers Ça ! Grand prix de la fraternité FESTHEF 2003.

  • Improvisation théâtrale, Jeu narratif
  • Théâtre traditionnel
  • Ballet National Théâtre National
  • Studio Théâtre d'art[50]
  • Festival de Théâtre de la Fraternité (FESTHEF)[51], depuis 1993
  • Concert-party[52], Tagoata Apédo-Amah, Théâtres populaires en Afrique. Le cas de la kantata et du concert-party togolais (Awoudy, 2013)
  • Dramaturges togolais
  • Acteurs de scène togolais
  • Marc Agbedjidji et Gustave Akakpo, Si tu sors, je sors (2016)[53]

Sylvie Ndomé Ngilla fait un diagnostic positif pour tout le théâtre africain francophone dans son ouvrage Nouvelles dramaturgies africaines francophones du chaos (2014)[54]. Arts de la marionnette au Togo sur le site de l'Union internationale de la marionnette

Cinéma et fiction télévisuelle

Les cinéastes togolais connus et reconnus se comptent à peine sur les doigts d'une seule main mais le cinéma togolais pourrait connaître une véritable renaissance avec l'arrivée d'une nouvelle génération.

Histoire

Les Ombres chinoises et La Lanterne magique sont les tout premiers films qui ont été projetés au Togo, vers 1920. Entre 1927 et 1928, apparaît le Kpélébè cinéma, le cinéma payant. Il s'agissait de cinéma muet en provenance de la Gold Coast (actuel Ghana).

En 1972, Jacques (ou Metonou) Do Kokou réalise le premier film togolais, un court-métrage de 30 minutes sur l'exode rural dénommé Kouami qui sera suivi en 1976 de La Lycéenne. Le cinéma connaîtra un véritable succès durant les années 1960-1970 jusque dans les années 1980. Il y a eu jusqu'à dix-sept salles à Lomé.

Dans les années 1990, le Togo accusé de déficit démocratique est sevré des fonds de l'Union européenne et plus particulièrement des fonds d'aide au cinéma du sud offert par l'Agence intergouvernementale de la francophonie. Au plan national, peu d'efforts sont consentis afin de mettre en valeur la production nationale qui est concurrencée par les films d'actions hollywoodiens ou chinois très appréciés des populations. Les salles de cinéma sont rares. On trouve par contre beaucoup de petits cinémas locaux où, pour 100 FCFA, l'on s'assoit sur des bancs autour d'un écran ou d'une simple télévision. On y projette des films, mais aussi le sport en direct. Les matchs de football sont toujours très animés, surtout pendant les grandes manifestations comme la Ligue des champions, la Coupe d'Afrique des Nations ou le Championnat du monde.

Malgré ces difficultés, on assiste aujourd'hui à l'éclosion d'une nouvelle génération de réalisateurs et de cinéastes togolais. Désir du cœur, Fruit de la passion et Vanessa et sosie sont trois longs-métrages produits par de jeunes réalisateurs togolais en 2006, respectivement Aimé Obanikua, Steven Af et Madjé Ayité. Fruit de la passion et Désir du cœur ont été en compétition au Fespaco 2007 (Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou) à côté de nombreux films africains.

Pour soutenir le septième art au Togo, un groupe de journalistes culturels a décidé de créer l'AJCC-Togo (l'Association des journalistes critiques cinématographiques du Togo) comme portail de toute l'information cinéphile sur la destination[41]. Le Bulletin mensuel de l'information est en service depuis le .

La situation du cinéma togolais reste problématique[55],[56].

Le cinéma numérique ambulant est présent au Togo. Depuis 2003, le cinéma numérique ambulant a réalisé en Afrique plus de 5 000 projections pour des millions de spectateurs.

Réalisateurs

Quelques réalisateurs :

  • Kilizou Blaise Abalo (-2013). Né au Togo, il a étudié la psychologie, le droit et la réalisation. En 1976, il écrit son premier long-métrage. De 1978 à 1981, il travaille à l'université de Ouagadougou et à l'Institut africain d'études cinématographiques (INAFEC). Il réalise entre autres, en 1992, Kawilasi primé au Fespaco 1995 avec le prix spécial du développement humain durable.
  • Steven Af (Folligan Amouzou). Psychologue de formation, Folligan Amouzou est plus connu du public culturel togolais sous le nom de Steven Af. Il a réalisé plusieurs clips vidéo des jeunes artistes togolais de la chanson moderne, notamment du hip-hop ainsi que la série télévisée Fruits de la Passion.
  • Augustin Talakaena Batita. Écrivain, producteur, réalisateur, scénariste. Il réalise en 2005 Yon'Taba, qui veut dire en langue losso "sommes-nous des rivales ?", oppose deux réalités maritales, celle où les époux des filles sont choisis et imposés, et celle qui reflète la tendance moderniste actuelle où les filles se choisissent leurs conjoints sans se soucier de l'avis des parents. Il a produit deux autres films : Itchombi et Togo 2005 : Autopsie d'une succession.
  • Anne-Laure Folly (1954-)
  • Gentille Assih (1979-)
  • Angela Aquereburu (1977-)
  • Sanvi Panou (1945-)
  • Marcelin Bossou (1984-)

Films

Quelques films :

  • 1972 : Kouami, court-métrage réalisé par Metonou Do Kokou.
  • 1979 : Au rendez-vous du rêve abêti, documentaire de Kodjo Goncalves.
  • 1988 : Bawina, court-métrage réalisé par Minza Bataba
  • 1987 : The Blooms of Banjeli, documentaire réalisé par Carlyn Saltman.
  • 1988 : Bawina, court-métrage réalisé par Minza Bataba
  • 1991 : Ashakara, thriller tourné au Togo par le réalisateur franco-suisse Gérard Louvin.
  • 1994 : Femmes aux yeux ouverts, documentaire de Anne-Laure Folly.
  • 1996 Les Oubliées, documentaire de Anne-Laure Folly.
  • 1999 :Sarah Maldoror ou la nostalgie de l'utopie, documentaire de Anne-Laure Folly.
  • 2002 : Le Dilemme d'Eya, court-métrage réalisé par Adjiké Assouma.
  • 2008 : Togo 2005 : Autopsie d'une succession, documentaire d'Augustin Batita Talakeana.
  • 2018 : Le Prix du mal, drame réalisé par Képhas Hodor[57].
  • 2020 : Essénam ou croire en soi, réalisé par Edoh Yannick Ntifafa[58].

Tourisme

Le Togo dispose de plusieurs sites que l'on peut visiter. Tous ces sites font partie du patrimoine culturel du Togo et est sous le contrôle du ministère de la culture. La meilleur période pour le tourisme va d'octobre à avril, pendant la saison sèche. Toutefois, la saison des pluies ne constitue pas un handicap pour le tourisme, car le soleil est toujours au rendez-vous[59].

Musées et autres institutions

  • La Ville Mon Musée
  • Musée Agbedigo Gaston
  • Musée Geologique National
  • Musée national du Togo
  • Musée Régional d'Aného
  • Musée Régional de Kara
  • Musée Régional des Savanes
  • Musée Régional du Centre, Sokode

Liste du Patrimoine mondial

Liste du patrimoine mondial au Togo.

Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité

Liste du patrimoine culturel immatériel de l'humanité au Togo

Annexes

Bibliographie

  • Henri Enjalbert, Paysans noirs : les Kabré du Nord-Togo, Les cahiers d'outre-mer, 1956.
  • (de)(fr) Janos Riesz et Simon A. Amegbleame (dir.), Histoire, littérature et société au Togo, IFO, Francfort, 1997, 273 p. (ISBN 3-88939-359-4)

Discographie

  • Togo : orchestres et lithophones kabiyé, Radio-France, Harmonia Mundi, Paris, 2005
  • Le Togo : « colonie modèle » ("Musterkolonie") et modèle du colonialisme allemand (cycle 2 de l'Université populaire du quai Branly : conférence de Yann Osrich enregistrée au théâtre Claude Lévi-Strauss le ), Musée du quai Branly, Paris, 2007, 86 min

Filmographie

  • (en) The Blooms of Banjeli, film documentaire de Carlyn Saltman, Documentary Educational Resources, Watertown, 2004, 28 min (DVD)
  • (en) The guardian of the forces, film documentaire d'Anne-Laure Folly, Royal Anthropological Institute, Londres, 200X (1991), 54 min (DVD)
  • La Justice divine chez les Kabyè du Togo, film documentaire de Raymond Verdier et Banimeleleng Nabede, CNRS Images, Meudon, 2006 (1998), 51 min
  • Rythmes et fastes sacrés de la vie chez les Kabré du Nord Togo, film documentaire de Raymond Verdier, CNRS Images, Meudon, 2006 (1964), 25 min

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. « Disparition de Alex Casimir Dosseh », sur République Togolaise (consulté le )
  2. « Togo », sur www.axl.cefan.ulaval.ca (consulté le )
  3. GBLEM-POIDI, Honorine et Laré KANTCHOA, Les langues du Togo : État de la recherche et perspectives, Paris, l'Harmattan, p. 392
  4. K. Gnon-Samya,, L’enseignement des langues nationales au Togo : objectif, résultats et problèmes, Lomé, DIFOP, , p. 21
  5. Marie-France Lange, Le choix des langues enseignées à l’école au Togo: quels enjeux politiques?, Paris, Politique africaine, , chap. 27, p. 74-86
  6. « TOGO, Population et langues, guide touristique Petit Futé », sur www.petitfute.com (consulté le ).
  7. M. TOULABOR Comi, Les mots sont fatigués ou la désillusion démocratique au Togo, Paris, Politique africaine, , p. 62-72
  8. MENTHON, Jean de, À la rencontre du Togo, Paris, L'Harmattan, , p. 271
  9. « Kamaka | Fêtes Traditionnelles | Culture | Togo Tourisme », sur www.togo-tourisme.com (consulté le )
  10. « Kamaka edition 2016: La danse traditionnelle des femmes Tem d'Assoli » (consulté le )
  11. « Agbogbo-Za (Fête historique des Ewé) | Fêtes Traditionnelles | Culture | Togo Tourisme », sur www.togo-tourisme.com (consulté le )
  12. (en-US) « Agbogbo-Za (Ewé Historical Festival) », sur WanderWithKnowledge (consulté le )
  13. « AGBOGBO - LA MURAILLE DU ROI AGOKOLI - NOTSE - TOGO HD » (consulté le )
  14. « Togo Traditions : Qu’est-ce que Ekpé Ekpé du peuple Guin de Glidji – Aného ? », sur togocultures.com (consulté le )
  15. « TOGO/Vidéo : La fête de yeke yeke de 2017 au palais Royal Lolan à Aného » (consulté le )
  16. « La pierre sacrée des Guins de l’année 2019, est de couleur « Blanche » selon les adeptes du rituel » (consulté le )
  17. « TOGO, Cuisine locale, guide touristique Petit Futé », sur www.petitfute.com (consulté le ).
  18. http://www.honorarkonsulat-togo.de/page-fr/artculture.html
  19. http://www.arts-africains.net/art-africain-togo.html
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  21. http://www.kpalime-togo.com/kpalime-togo-artiste.php?artisanat2=Sculpture
  22. http://www.togo-tourisme.com/artisanat/art-artisanat
  23. http://togo-tourisme.com/artisanat/art-artisanat/le-marche-et-le-village-artisanal-de-lome
  24. Reporters sans frontières : Classement mondial 2009
  25. Reporters sans frontières
  26. « Made-in-Togo | TV7 », sur made-in-togo.com (consulté le )
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  37. « La nouvelle génération de la littérature togolaise », sur togocultures.com (consulté le ).
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  44. http://mes.marnelavallee.archi.fr/mes/072010317.pdf
  45. « Salles de concerts et spectacles au Togo », sur www.petitfute.com
  46. « Togo: Culture et arts », sur Routard.com (consulté le ).
  47. « Histoire et place de la danse dans le quotidien des Togolais », sur togocultures.com (consulté le ).
  48. « Danses traditionnelles. », sur TOGO : tourisme culturel et ... unique !, (consulté le ).
  49. http://www.togo-tourisme.com/culture/cultures-traditions/les-fetes-et-danses-traditionnelles.
  50. « Le Studio Théatre d’Art reprend ses activités à Lomé au Togo », sur togocultures.com (consulté le ).
  51. Le festival de Théâtre de la Fraternité
  52. « Togo : Interview de Togoata Apédo-Amah sur le théâtre togolais », sur togocultures.com (consulté le ).
  53. « Si tu sors, je sors ou quand le pagne wax et ses motifs deviennent spectacle de Théâtre », sur togocultures.com (consulté le ).
  54. http://conservancy.umn.edu/bitstream/handle/11299/171460/NdomeNgilla_umn_0130E_15693.pdf;sequence=1
  55. http://www.africine.org/?menu=art&no=6548
  56. « Africiné - le leader mondial du cinéma africain et diaspora », sur Africiné (consulté le ).
  57. « Nouveau dans le cinéma togolais : Sortie du film « LE PRIX DU MAL » - Pa-lunion.com », sur ...:: : Pour la Patrie l'Union en ligne :: :... (consulté le ).
  58. « "Essenam ou croire en soi", un film togolais à suivre absolument », sur Site togolais d'information d'actualités, (consulté le ).
  59. « Tourisme - République Togolaise », sur www.republicoftogo.com (consulté le )
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