Cuesmes

Cuesmes [kɥɛm] (en Wallonie, [kwɛm])[2] (en picard Cwême, en wallon Cweme) est une section de la ville belge de Mons, située en Wallonie dans la province de Hainaut.

Cuesmes

Monument aux morts de Cuesmes

Héraldique
Administration
Pays Belgique
Région  Région wallonne
Communauté  Communauté française
Province  Province de Hainaut
Arrondissement Mons
Commune Mons
Code postal 7033
Zone téléphonique 065
Démographie
Gentilé Cuesmois(e)[1]
Population 10 033 hab. (31/12/2004)
Densité 1 063 hab./km2
Géographie
Coordonnées 50° 26′ 10″ nord, 3° 55′ 14″ est
Superficie 944 ha = 9,44 km2
Localisation

Localisation de Cuesmes au sein Mons
Géolocalisation sur la carte : Hainaut
Cuesmes
Géolocalisation sur la carte : Belgique
Cuesmes
Géolocalisation sur la carte : Belgique
Cuesmes

    C'était une commune à part entière avant qu'elle ne fusionne le avec Mons[3].

    Le village vu du Mont Héribus.
    Le Mont Héribus.

    Géographie

    Cuesmes est située au sud-est de Mons dont elle est contiguë, et s’étend sur 944 hectares. Au nord se situe Jemappes. Au sud, se situent Frameries dont l’altitude s’étend à 40m et la Malogne (site géologique) dont les hauteurs crayeuses s’élèvent à 81m. À l’est se situe Mons, Hyon et Ciply dont les altitudes varient de 40 à 60m, et un point culminant: le Mont Héribus. On y trouve également le Terril de l'Héribus se situant à une altitude de 139m. À l’ouest, le sol s’élève vers Flénu et le sommet du terril des anciens charbonnages du Levant situé sur Flénu domine Cuesmes avec une altitude de 156m.

    Cuesmes constitue la limite d’une région et fait partie du pays du Borinage. Cuesmes se situe en bordure du Vieux Borinage , qui est constitué  d’anciennes agglomérations industrielles de Wasmuel, Quaregnon, Jemappes, Flénu, Hornu, Wasmes, Pâturages, La Bouverie et Frameries. Cuesmes représente une limite topographique du Borinage. Depuis 1972, Cuesmes n’est plus une commune indépendante et fait partie de l’entité de la ville de  Mons.


    Michel Gaupin, Projet de plan d’animation sociale pour une commune fusionnée : Cuesmes, p.15, 1972 Michel Gaupin, Projet de plan d’animation sociale pour une commune fusionnée : Cuesmes, p.15, 1972

    Toponymie

    Le nom de l’entité «Cuesmes » tient son origine de plusieurs orthographes Coesmes, Kuesmes, Quesmes, Quemmes, Quesnes, Quennie, Comis. Quesnes signifie chêne : la ville de Cuesmes est donc nommée ainsi en référence au grandes forêts qui occupaient la ville durant la période de l’Antiquité et le Moyen Âge.

    Histoire

    Vers 1893, le squelette d'un animal long de sept mètres a été découvert à la carrière « Mortiau ». Les cataclysmes, les changements de climat et, surtout, les progrès de l'homme quant à l'armement, font disparaître, peu à peu, ces animaux du sol. Les hommes s’établissent le long de la Trouille (Dechelette de Meaux ), qui est différente de la  rivière actuelle. La faune, très riche, procure à la population une large subsistance, et les terres voisines lui apportent de petits gisements de silex avec lequel elle façonne ses premières armes et ses premiers outils.

    Cuesmes est un des plus anciens villages de la région[4].On y a découvert des outils de l’âge de pierre.

    Période belgo-romaine

    Les Celtes firent souche, et la population se développa si rapidement que, toujours d'après César, elle atteignit un million d'habitants disséminés sur un vaste territoire couvert de halliers.

    Dans des tombes celtiques, sur les pentes de l’Héribus, on a retrouvé des bijoux, des monnaies et des armes[5].

    En 1856, une tombe romaine du Bas-Empire fut mise au jour à la limite de Cuesmes et de Jemappes[5]. D'autres vestiges gallo-romains sont attestés à Cuesmes[5].

    La domination franque

    C’est pendant la période franque que, pour la première fois, par les chroniqueurs du temps, Cuesmes est cité sous le nom de « Cömoe »[réf. nécessaire].

    Au VIIe siècle, la commune était une dépendance de Sainte-Waudru de Mons. Elle s’étendait même jusqu’à Cantimpret.

    En 650, Sainte Ave (dans les vieux textes : Sainte Aye ou Aya) fait élever, sur le versant Nord du Mont Genestroit, un couvent autour duquel devaient s'établir un grand nombre de familles qui vivaient, jusque-là, cachées au creux des marais ou de la profondeur des bois couvrant Cuesmes.

    Un cimetière mérovingien a en outre été découvert au "Tir à Pigeon", où plus de 150 tombes ont été fouillées de 1958 à 1966 par Dominique de Gennaro, Charles Leblois, Yves Leblois et Claude Meunier[5].

    La période féodale

    Le 25 août 1295, Jean d’Avesnes, comte de Hainaut, promet d’acheter le Cantimpret pour l’incorporer à la cité de Mons et le mettre sous le jugement des échevins de cette ville. Ce projet n'aboutit. Cuesmes jouit de franchises communales, accordées par une charte du 28 décembre 1297.

    Période espagnole (1555 - 1714)

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    En 1572, Mons connait un long siège livré par Ferdinand Alvare de Tolède, duc d'Albe. La ville, occupée par l'armée des Gueux que commandait Louis de Nassau, manque un jour de vivres. Le commandant de la place décide de faire une sortie, afin d'aller couper du froment et du seigle dans les campagnes environnantes. Ses hommes et chariots se font attaquer par les Espagnols. La bataille est difficile et les alliés doivent s’enfuir, poursuivis par leurs ennemis jusqu'aux  remparts de Mons.

    En 1615, une épidémie de peste qui sévit dans la région n'épargne pas le village. À Mons, on compte plus de 500 morts parmi les habitants pris de panique. Les autorités de la ville font déverser dans les eaux de la Trouille des cadavres de chiens et de chevaux, sans prendre la précaution préalable d'ouvrir la grille de la porte à eau. Les chairs pourrissent et forment bientôt un amas pestilentiel. Peu après, des inondations surviennent et les eaux chargées de microbes mortels se répandent à travers la campagne cuesmoise, propageant ainsi la terrible maladie.

    A l'avènement du XVIIe siècle, le pays, qui ne cesse d'être ravagé par les guerres de religion, est toujours sous la domination espagnole. Une prospérité relative naît sous la sage conduite des Archiducs Albert et Isabelle qui encouragent le commerce et les arts. C'est à ce moment que se place le premier déplacement de population dans le village.

    En 1672 est fondée la première société sportive du village, "Les Archers St-Sébastien", qui avait son siège justement dans les parages de l'actuelle rue Neuve (rue des Berceaux).

    Le Quinquet (lampe de mineur).

    En 1691, Louis XIV vient mettre le siège devant la Ville de Mons. Le souverain français, qui a compris l'importance stratégique du Mont Héribus, y installe de l'artillerie et deux bataillons du Poitou et, de ce point culminant, détruit 2 000 maisons montoises. Sous cette pluie de fer et de feu, la capitulation est inévitable. Cette occupation française dure peu, car, bientôt, les Espagnols, reviennent en force, vainquent à leur tour les armées de Louis XIV, et réoccupèrent Cuesmes.

    XIXe siècle

    Charles Le Hardy découvre la présence de roche phosphatée à Cuesmes en 1858. L'exploitation démarre en 1873, elle sert à la production d'engrais. L'exploitation souterraine, les carrières de la Malogne, s'étend sur environ 67 hectares de chambres et piliers (3 kilomètres de long pour un maximum de 450 mètres de large). L'exploitation prend fin en 1921/25, avec une faible reprise en 1934. Le site est sous la protection de l'ASBL Projet Malogne.

    Le 2 novembre 1966, Valentina Terechkova, la première femme cosmonaute, est l’invitée des Amitiés belgo-soviétiques, trois ans après son exploit. Elle prend un bain foule à Bruxelles et à Cuesmes où elle est accueillie par René Noël.

    Politique

    Le sénateur communiste René Noël est le dernier bourgmestre de Cuesmes avant la fusion, de 1965 à 1971.

    Personnalités

    • Vincent van Gogh. Ce peintre néerlandais né le 30 mars 1853 à Groot-Zundert (Pays-Bas), s'installe à Cuesmes ( rue du Pavillon n°3) afin d'y suivre sa vocation de peintre. Il y vit dans cette maison de décembre 1878 à octobre 1880. Il y vécut d'août 1878 à octobre 1880. C'est de cette époque que datent ses premiers dessins et ses lettres envoyées à son frère Théo. À partir de ce moment-là, il lui écrit régulièrement. Sa traversée du Borinage commence à Pâturages (Colfontaine), en 1878. Le jeune homme, âgé de 25 ans, est accueilli par un pasteur qui l'installe chez un colporteur au 39, rue de l'Église. Il part ensuite pour Wasmes(Colfontaine), dans une maison que très vite, il jugera trop luxueuse et qu'il ne tarde pas de quitter pour une cabane. Il occupe à cette époque, un poste d'évangéliste. Il consacre tout aux mineurs et leurs familles. Il va même jusqu'à descendre à 700 mètres dans les fosses. Lors d'un coup de grisou, il sauve un mineur. Mais son occupation ne tarde pas à être désapprouvée, on accepte pas sa fonction de pasteur ouvrier et cela le choque. Et de là lui viendra l'idée de s'installer à Cuesmes.
    Plaque de la rue du Commandant Lemaire.
    • Charles Lemaire (1863-1926), militaire et explorateur en Afrique.
    • Félicien Cattier (1869-1946) Financier et Professeur de Droit. Il fut président de l'Union Minière et Vice Gouverneur de la Société Générale de Belgique.
    • Gustave Fauconnier dit « Le Moucheu ». Ce curieux personnage vivait à la rue de Ciply au numéro 205. En 1930 et 1934, à la suite de défis, il fit à pied le trajet de Cuesmes-Paris et retour en poussant une brouette en bois de modèle ancien. Lors de son second voyage, à son retour au village, "Le Moucheu" fut reçu en grande pompe par la population cuesmoise, ses derniers pas furent guidés au son de la fanfare locale, saluant ainsi son exploit.
    • René Noël (1907 - † 1987) : Dernier bourgmestre de Cuesmes avant la première fusion avec le Grand-Mons en 1972.
    • Xavier Gaie naquit à Cuesmes le 18 octobre 1868. Pour ses 100 ans, une grande fête fut organisée par l'administration communale le 20 octobre 1968 en présence de la famille de René Noël, bourgmestre de l'époque.
    • MC* Bestial : Rappeur belge mort sur scène (à Bercy en 1983) au côté de NTM et de 2Pac. Né à Cuesmes en 1960.
    • Pierre-Joseph Delsaut[6] : Ancien membre actif et tribun du parti ouvrier de Cuesmes. En 1901, il fonde la société coopérative "La Persévérance" et deux ans après, la boulangerie socialiste installée à la rue du Peuple. En 1915, il fut arrêté par les Prussiens avec Jules Legay et fusillé la même année au Tir national de Bruxelles pour espionnage. Neuf ans plus tard, en 1924, le parti socialiste lui éleva, un joli monument au Square Joseph Delsaut.
    • Samain Jean-Pol : Écrivain, auteur de trois ouvrages : " Des Sumériens à Jésus ", "Les Papyrus oubliés" et "Grül", son dernier roman de science-fiction.
    • Paul Canart (1927 - 2017) : prêtre, scriptor graecus de la Bibliothèque apostolique vaticane, paléographe et codicologue.

    Économie

    Le quartier de l'arsenal de la SNCB vu du Mont Héribus

    Lieux de loisir

    On peut y trouver un Ravel, qui part de Cuesmes (rue de Ciply) pour aller jusqu'à Hornu, en passant par Flénu, Quaregnon et Colfontaine.

    Il reste, comme derniers lieux de loisirs, le bois de "La Malogne" (qui constitue également un lieu historique), où l'on peut se promener grâce à un sentier tracé, ainsi que le "Terril", symbole historique du village.

    Notes et références

    1. Jean Germain, Guide des gentilés : les noms des habitants en Communauté française de Belgique, Bruxelles, Ministère de la Communauté française, (lire en ligne), p. 40.
    2. Jean-Marie Pierret, Phonétique historique du français et notions de phonétique générale, Louvain-la-Neuve, Peeters, (lire en ligne), p. 105.
    3. Arrêté royal du 18 février 1971 portant fusion des communes de Mons, Cuesmes, Ghlin, Hyon, Nimy et Obourg.
    4. http://www.mons.be/decouvrir/mons/villages-de-mons/cuesmes-1
    5. Leblois et Pacyna 1994.
    6. Alain Jouret, Delsaut Joseph, dans 1000 personnalités de Mons et de la région. Dictionnaire biographique, Waterloo, 2015, p. 235.

    Bibliographie

    Éric Leblois et Daniel Pacyna, « Cuesmes, notes d'archéologie préhistorique, protohistorique, gallo-romaine et mérovingienne », Annales du Cercle archéologique de Mons, no 76, , p. 3-72.

    Voir aussi

    Liens externes

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