Cramont

Cramont est une commune française située dans le département de la Somme en région Hauts-de-France.

Cramont

La mairie-école et la salle Bernard-Maisant.

Blason
Administration
Pays France
Région Hauts-de-France
Département Somme
Arrondissement Abbeville
Intercommunalité CC Ponthieu-Marquenterre
Maire
Mandat
Hervé Level
2020-2026
Code postal 80370
Code commune 80221
Démographie
Gentilé Cramontois
Population
municipale
303 hab. (2018 )
Densité 32 hab./km2
Géographie
Coordonnées 50° 08′ 55″ nord, 2° 03′ 20″ est
Altitude Min. 70 m
Max. 136 m
Superficie 9,56 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Amiens
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Rue
Législatives 1re circonscription de la Somme
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Hauts-de-France
Cramont
Géolocalisation sur la carte : Somme
Cramont
Géolocalisation sur la carte : France
Cramont
Géolocalisation sur la carte : France
Cramont

    Géographie

    Description

    Cramont est un village rural picard du Ponthieu situé au nord de l'ancien chef-lieu de canton (Ailly-le-Haut-Clocher) et approximativement à mi-chemin entre Saint-Riquier (à l'ouest) et Bernaville (à l'est).

    Depuis le , la commune fait partie du parc naturel régional Baie de Somme - Picardie maritime.

    Représentations cartographiques de la commune
    Carte OpenStreetMap
    Carte topographique

    Communes limitrophes

    Quartiers, hameaux, lieux-dits et écarts

    • Le Ménage, qui était encore une « annexe » en 1867, est situé au nord, à la lisière du bois dont l'extrémité, nommée « le Cromont-en-Bois », présente quelques ressemblances avec un camp romain (vaste terrasse artificielle entourée de fossés profonds) et aurait été aménagée en motte castrale.
    • Les Quatre Saisons, hameau situé à l'intersection des départementales 925 et 108, est à cheval sur deux communes : Cramont et Coulonvillers.

    Transports en commun

    En 2019, la localité est desservie par les lignes du réseau Trans'80, chaque jour de la semaine, sauf le dimanche.

    La ligne d'autocars no 26 (Doullens - Bernaville - Abbeville) du réseau inter-urbain Trans'80 permet les déplacements vers Abbeville[1].

    Urbanisme

    Typologie

    Cramont est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[2],[3],[4].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Amiens, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 369 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[5],[6].

    Occupation des sols

    Carte de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (85,6 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (85,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (77,5 %), forêts (8,7 %), prairies (8 %), zones urbanisées (5,7 %), cultures permanentes (0,1 %)[7].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[8].

    Toponymie

    Avant 1709, le village s'appelait Cromont. Son nom viendrait du latin Cux et signifierait village ou habitation sur le mont[9].

    Histoire

    Cramont était traversée par la voie romaine allant d'Amiens à Boulogne-sur-Mer[10].

    Le lieu est occupé par l'homme depuis au moins l'époque gallo-romaine. Une villa « à galerie de façade partielle »[11] fut repérée lors des prospections réalisées par le spécialiste amiénois de l'archéologie aérienne, Roger Agache.

    Les incursions anglaises pendant la guerre de Cent Ans ont sérieusement affecté le village (vers 1340 et 1346)[9].

    En 1524, Cramont et ses dépendances sont incendiés par les troupes de Charles Quint, empereur d'Allemagne et roi d'Espagne[9].

    Le seigneur de La Ferté-lès-Saint-Riquier exerçait ses droits seigneuriaux sur Cramont et percevait annuellement :

    Celui-ci y avait droit de forage et afforage[12] et y possédait un moulin à vent à tour de pierre, produisant de la farine de blé, appelé le Moulin de la Chaussée, situé près du village, à l'ouest et, comme son nom le laisse penser, à proximité de la Chaussée Brunehaut[13].

    La plus grande partie du bois (228 journaux environ et s'étendant dans la plaine vers Cumont et Hanchy) appartenait bien entendu aussi au seigneur de La Ferté. Un puits très profond, avec des galeries divergentes, a été mentionné dans ce bois et la tradition rapporte que les villageois entendirent longtemps hurler un chien qui y était tombé.

    Un autre bois, plus petit (appelé Bois de Grâce et contenant environ 18 journaux) faisait partie du domaine de la châtellenie de La Ferté. La chapelle du château du seigneur de La Ferté disposait de terres, 36 à 40 journaux.

    Un almanach de Ponthieu de 1783 relève le nom d'un fief sis à Cramont : les Hyeraux.

    Des souterrains auraient servi de refuge à la population au moment de la Révolution[9]. En 1859, un ménager, Ferdinand Acloque, trouva une voûte souterraine[14]. On évoque depuis la possibilité de la présence de souterrains dans le village.

    En 1867, les 615 habitants (installés dans 162 maisons), avaient pour activité principale la culture du lin (en 1789, on fabriquait déjà de la toile à Cramont). La superficie était alors de 947 ha, le village avait une bibliothèque communale, un percepteur des contributions et était desservi par le bureau de poste de Bernaville.

    Pendant la Première Guerre mondiale, un aérodrome militaire est aménagé en 1916 par l'armée française. La 40e compagnie d’aérostation y stationne[15],[16].

    Lors de la Deuxième Guerre mondiale, l'aérodrome est réaménagé par l'aviation britannique puis par l'occupant allemand, qui lui attribue la dénomination de « Flugplatz Conteville ». A cette époque, il est équipé d'une piste bétonnée de 600 m, un hangar, 3 zones de dispersions avec 33 abris avions et 3 positions de DCA légère. Les installations étaient reliées par un raccordement ferroviaire à la gare de Conteville, sur l'ancienne ligne de Fives à Abbeville, utilisée pour l’acheminement des pièces de rechange, des bombes et du carburant. Cette gare est réutilisé en 1944 pour l’acheminement des V1 vers les sites de tir[16].

    L'aérodrome a été désaffecté et les terrains rendus aux agriculteurs après la Libération de la France[16].

    Politique et administration

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    Les données manquantes sont à compléter.
    1944 1945 Camille Moy    
    1945 1977 Bernard Maisant   Exploitant agricole
    Conseiller général d'Ailly-le-Haut-Clocher (1945 → 1967)
    1977 juin 1995 Pierre Damlencourt    
    juin 1995 mars 2008 Jean-Marie Alexandre    
    mars 2008 En cours
    (au 8 octobre 2020)
    Hervé Level   Réélu pour le mandat 2020-2026[17],[18]

    Population et société

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[19]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[20].

    En 2018, la commune comptait 303 habitants[Note 3], en diminution de 0,98 % par rapport à 2013 (Somme : −0,18 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    641575654613685652623615611
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    600608575525514523495491463
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    436409367354352349329320363
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2012
    327337297269262262287290305
    2017 2018 - - - - - - -
    303303-------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[21] puis Insee à partir de 2006[22].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Enseignement

    En 2010, l'école ferme. Les élèves du village se rendent à l'école intercommunale Becquestoile de Saint-Riquier où un regroupement pédagogique concentré a été construit[23].

    Autres équipements

    La salle communale.

    Culture locale et patrimoine

    Lieux et monuments

    • L'ancienne église Saint-Martin, dessinée en 1857 par Oswald Macqueron[24], était construite en pierre et couverte d'ardoise. Le clocher avait la forme d'une cloche surmontée d'une flèche effilée.
      L'édifice actuel a été reconstruit un peu plus loin en bordure de la RD 166. Cet édifice est en brique et de facture néo-gothique, comme ce fut la mode dans la seconde moitié du XIXe siècle.
    • Le monument aux morts se situe au centre de la place du village, sur une pelouse où s'étendaient autrefois le cimetière et l'église. Le dernier nom y figurant est celui de Frédéric Vaudet, maréchal des logis du 8e RCS, tué à Sarajevo le 8 septembre 1992[25].
    • Des anciennes pistes d'aviation allemandes sont toujours présentes entre Cramont et Conteville[16]
    • La Traverse du Ponthieu, randonnée de 18 km, à pied, à cheval ou à vélo, d'Abbeville à Auxi-le-Château, passe dans la commune.

    Personnalités liées à la commune

    S'ils ne sont pas des personnages connus, leur sacrifice mérite bien d'être mentionné :
    • Alfred Lévêque (1887-1916), natif de Cramont, soldat au 245° RI, tombé au champ d'honneur dans le secteur de Vaux-Chapitre en 1916 (bataille de Verdun), et son frère :
    • Émile Lévêque (1890-1918), natif de Cramont, soldat au 12° régiment de cuirassiers, mort pour la France à Villers-Cotterêts en 1918, lors de la bataille de l'Aisne.
    [réf. nécessaire]

    Héraldique

    Blason
    De sinople à la croix d'or chargée de cinq coquilles d'argent.
    Détails
    Le statut officiel du blason reste à déterminer.

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. « Le réseau Trans'80 en ligne ».
    2. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    3. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    4. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    5. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Amiens », sur insee.fr (consulté le ).
    6. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    7. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    8. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    9. Notice historique et géographique réalisée par l'instituteur du village, M. Ternois, 1899, archives départementales de la Somme, Amiens Lire la notice en ligne, sur le site des archives départementales.
    10. M. Cousin, « Trois voies romaines du Boulonnais », dans Mémoire de la société dunkerquoise pour l'encouragement des sciences, des lettres et des arts, Années 1858-1859, p. 403, note en bas de page, lire en ligne.
    11. culture.gouv.fr
    12. afforage : définition du mot
    13. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, « Navigation : cartes de Cassini », sur ehess.fr, École des hautes études en sciences sociales (consulté le ).
    14. Sources : livre d'Ernest Prarond, 1867
    15. « Cramont : ATLAS SOMME 14-18 N°1 - 2014 », sur https://www.anciens-aerodromes.com, (consulté le ).
    16. « Historique – Cramont », sur https://www.anciens-aerodromes.com, (consulté le ).
    17. Réélu pour le mandat 2014-2020 : Le Courrier picard, édition d'Abbeville, 8 avril 2014, p. 8.
    18. « Liste des élus de la Somme » [ods], Listes des élus, Préfecture de la Somme, (consulté le ).
    19. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    20. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    21. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    22. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    23. Le Courrier picard, édition Picardie maritime, 22 septembre 2015, p.12.
    24. Fonds Macqueron de la Bibliothèque d'Abbeville
    25. Site spécialisé sur les monuments-aux-morts de la Somme.
    26. Photo aérienne de Roger Agache.
    27. « Louis, François, Gabriel Quillet (1742-1792) », sur Sycomore, base de données des députés de l'Assemblée nationale.
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