Crêts en Belledonne

Crêts en Belledonne est, depuis le , une commune nouvelle française située dans l'Isère en région Auvergne-Rhône-Alpes. Elle est issue du regroupement des deux communes de Morêtel-de-Mailles et Saint-Pierre-d'Allevard, qui avaient, jusqu'aux élections municipales de 2020, le statut de communes déléguées[1].

Crêts en Belledonne

Vue du bourg historique de Saint-Pierre depuis Montgalland, lieu-dit de Morêtel-de-Mailles.

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Administration
Pays France
Région Auvergne-Rhône-Alpes
Département Isère
Arrondissement Grenoble
Intercommunalité Communauté de communes Le Grésivaudan
Maire
Mandat
Youcef Tabet
2020-2026
Code postal 38570, 38830
Code commune 38439
Démographie
Gentilé Belcrétois
Population
municipale
3 299 hab. (2018)
Densité 98 hab./km2
Géographie
Coordonnées 45° 22′ 32″ nord, 6° 02′ 55″ est
Altitude Min. 250 m
Max. 1 766 m
Superficie 33,80 km2
Type Commune urbaine
Unité urbaine Allevard
(ville-centre)
Aire d'attraction Grenoble
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton du Haut-Grésivaudan
Législatives Cinquième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Auvergne-Rhône-Alpes
Crêts en Belledonne
Géolocalisation sur la carte : Isère
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Crêts en Belledonne

    Géographie

    Crêts en Belledonne fait partie de la série de bourgades construites sur les replats des « Balcons de Belledonne », entre Allevard au nord et Uriage au sud. Elle est traversée par la départementale 525 qui relie Goncelin à Allevard. Une de ses particularités est la dispersion des habitations en de très nombreux hameaux, de tailles très variables, implantés sur les pentes du Saint-Génix, de Brame-Farine et de la « montagne de Saint-Pierre », avec un seul bourg, Saint-Pierre-d'Allevard.

    Géologie et relief

    Située dans la partie septentrionale du massif de Belledonne, elle s'étend essentiellement dans la partie sud d'un synclinal parallèle à la vallée de l'Isère, englobant les pentes calcaires de la montagne de Brame-Farine (1 192 m) qui surplombe le Grésivaudan. Elle est limitée au sud-sud-ouest par les Cinq Crêts, à l'est par l'épaulement (qui culmine à 1 726 m avec le Crêt du Poulet) qui la sépare de la vallée du Haut Bréda ; elle s'ouvre sur le Grésivaudan à l'ouest (vers le Cheylas) et au sud-ouest (vers Goncelin).

    Une des particularités de la commune est son amplitude d'altitude : le bourg de Saint-Pierre s'étale, du sud au nord, entre 490 et 543 m, les hameaux s'échelonnent entre 366 m (le hameau des Teppes) et environ 900 m (le Charpieux, sur la route du col du Barioz), et le point le plus haut, le Crêt du Poulet, culmine à 1 726 m.

    Hydrographie

    Le cours d'eau le plus important est le Salin, qui prend sa source sur les pentes schisteuses du Crêt du Poulet traverse le hameau de Sailles, grossi par de nombreux affluents du même bassin versant, les plus importants étant les ruisseaux du Grand Plan, de la Cassey, du Carignon, du Mas, puis, rejoint par les ruisseaux du Catus (drainant le flanc sud-est de Brame-Farine) et du Taillou (sur le flanc nord du Saint-Génix), emprunte les gorges du Fay pour atteindre la vallée de l'Isère. Plus au sud, le ruisseau de Chavanne rejoint directement la vallée de l'Isère. Les pentes assez raides transforment par temps d'orage ou de pluies persistantes ces ruisseaux, parfois intermittents dans le massif calcaire de Brame-Farine, en torrents dévastateurs.

    Les fonds marécageux ont servi à établir, au nord, le bassin EDF du Flumet (de 4,7 Mm3) et le « lac » des Fontaines sur le large faux plat dans la pente ouest du Saint-Génix. Un seul subsiste dans une zone classée « espace naturel sensible » : le marais de Sailles[2].

    Voies de communication et transports

    Commune de montagne, elle est reliée à la vallée du Grésivaudan par deux voies : la départementale 525 qui relie Allevard à Goncelin et la départementale 78, vers Le Cheylas ; aux autres communes du Balcon de Belledonne par la départementale 280 et le col du Barioz (1 041 m).

    La communauté de communes a mis en place un réseau de transport en commun (« TouGo »[3]) qui assure aussi le transport scolaire, un service de transport à la demande (G600) et des navettes (Skibus) entre autres vers l’espace nordique du Barioz pendant la saison de ski. Une ligne départementale (6200 du réseau TransIsère) relie la commune à Grenoble.

    Urbanisme

    Typologie

    Crêts en Belledonne est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[4],[5],[6]. Elle appartient à l'unité urbaine d'Allevard, une agglomération inter-départementale regroupant 9 communes[7] et 14 554 habitants en 2017, dont elle est ville-centre[8],[9].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Grenoble, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 204 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[10],[11].

    Histoire

    La création de la nouvelle commune, effective le , entraîne la transformation des deux anciennes communes, Morêtel-de-Mailles et Saint-Pierre-d'Allevard, en « communes déléguées ». Sa création a été entérinée par l'arrêté du [12].

    Elle se justifie par des liens sociaux étroits et une certaine cohérence territoriale. Les deux communes originelles, créées en 1789, recouvraient les territoires des anciennes paroisses, même si, entre 1795 et 1800 Saint-Pierre-d'Allevard fut intégrée à la municipalité cantonale d'Allevard et Morêtel à celle de Goncelin. Mais les limites entre elles n'étaient pas étanches : les enfants des hameaux de Sailles fréquentaient l'école de Morêtel jusqu'à sa fermeture en 1971, date à partir de laquelle les enfants de Morêtel furent scolarisés à Saint-Pierre, des Saint-Pierrains possèdent des terres (anciennement des vignes) sur les coteaux biens exposés de Morêtel.

    Toponymie

    Le choix du nom de la nouvelle entité administrative est inspiré par la géographie. L'association du nom des deux anciennes communes aurait dépassé les 37 signes légaux et il n'a pas paru souhaitable de mixer les deux noms. Il existe d'autres communes iséroises identifiées par leur espace géographique, que ce soit l'Oisans (Le Bourg-d'Oisans), le Vercors (Lans-en-Vercors) ou la Chartreuse (Saint-Pierre-de-Chartreuse). Or les deux anciennes communes sont situées dans la partie septentrionale du massif de Belledonne et sont partiellement entourées de « crêts ». Morêtel-de-Mailles est dominée au sud par le Crêt du Saint-Genis (1 178 m), dont la corniche rocheuse nord-est, appelée les Cinq Crêts (de 1 285 à 1 150 m), est la limite sud-sud-ouest de Saint-Pierre-d'Allevard, que dominent en outre, au sud-est, le Crêt du Poulet (1 726 m) et les pentes du Crêt Luisard (1 803 m), éléments les plus hauts de l'épaulement rocheux qui sépare le « pays d'Allevard » de la vallée du Haut-Bréda.

    Politique et administration

    Liste des communes

    Liste des communes déléguées
    Nom Code
    Insee
    Intercommunalité Superficie
    (km2)
    Population
    (dernière pop. légale)
    Densité
    (hab./km2)
    Saint-Pierre-d'Allevard
    (siège)
    38439CC du Pays du Grésivaudan27,092 887 (2013)107
    Morêtel-de-Mailles38262CC du Pays du Grésivaudan6,71448 (2013)67

    Liste des maires

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    12 janvier 2016 2020 Jean-Louis Maret[13] PS pharmacien
    15 mars 2020 En cours Youcef Tabet[14]    
    Les données manquantes sont à compléter.

    Patrimoine

    Patrimoine industriel

    Le four à griller le minerai de Saint-Pierre-d'Allevard, construit sur le site de Champ Sappey en 1905[15], et restauré en 1997, est un des rares vestiges du passé industriel de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle lié au riche filon de fer spathique de La Taillat (découvert en 1858 et exploité jusqu'en 1920) qui a lancé l'activité minière à l'échelle industrielle[16].

    La partie du tracé du chemin de fer des forges d'Allevard (destiné à transporter le minerai entre les fours à griller et les hauts fourneaux d'Allevard et du Creusot) restée dans le domaine public est accessible en chemin piétonnier sur deux kilomètres environ entre les anciennes communes de Saint-Pierre-d'Allevard et Morêtel-de-Mailles[17]. Un certain nombre d'ouvrages d'art subsistent, comme des ponts franchissant la voie, le grand remblai du ruisseau du Catus, le site de la gare de Marabet, le démarrage du plan incliné à Marabet (vers le Cheylas) et l'arrivée à Champ Sappey du plan incliné venant de La Taillat.

    En plusieurs lieux-dits subsistent d'autres vestiges de l'exploitation ancienne du minerai de fer, en particulier la cité Vaugraine et les sites miniers de Combe-Bachat et de la Croix Recullet[18].

    Patrimoine architectural

    Zone frontière avec la Savoie jusqu'en 1860, la commune garde les vestiges de maisons fortes ayant appartenu au « mandement de Moretel » : Bouthière (ancienne maison forte des Guiffrey de Boutières), Mailles (maison forte des seigneurs de Mailles), le « château de Morêtel » (Maison de Belledonne) aux Fontaines. Le lieu-dit « Le Fort » rappelle l'existence de la forteresse des seigneurs de Moretel, détruite sur ordre de Lesdiguières en 1593 après l'avoir reprise aux Savoyards du Marquis de Trefford qui utilisaient sa position pour ravager la vallée du Grésivaudan[19].

    À Saint-Pierre, qui dépendait du « mandement d'Allevard », l'église Saint-Pierre qui a donné son nom au bourg est le vestige d'un prieuré bénédictin dépendant de l'Abbaye de Cluny[20]. Son clocher a fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques par arrêté du [21]. Si les maisons fortes ont disparu, à l'exception de la Tour d'Aquin[22], les lieux-dits en perpétuent le souvenir, comme Châtelard, La Tour, Le Chaboud (ancien site de la maison forte de la famille Genton) et « La Roche » (fief des seigneurs de Saint-Pierre) où les ruines de la maison forte, le château de la Roche, étaient encore imposantes à la fin du XIXe siècle[23].

    Dans le hameau de Sailles, des bâtiments gardent des vestiges architecturaux anciens, perpétuant le souvenir de Benoit de Vignon, petit-neveu de Marie Vignon, seigneur de Barnoux et de Sailles, ou de la famille de Marcieu, mais aussi de la longue tradition industrielle qu'a permise la présence du Salin, qui faisait tourner les moulins (à huile de noix et à farine), les martinets et autres machines.

    Voir aussi

    Bibliographie

    • Marcel Fakhoury, Mémoires de Morêtel-de-Mailles, Grenoble, Éditions de Belledonne, , 197 p. (ISBN 978-2-911148-41-5, présentation en ligne)
    • Olivier Billaz, En Allevard, Essai descriptif et historique sur un canton des Alpes françaises, Grenoble, L. Aubert, , 316 p.
    • Victor Bellin, Petite Histoire du Pays d'Allevard, Société des écrivains dauphinois, , 179 p. (Réédition. Première édition en 1961)

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.

    Références

    1. « Commune de Crêts en Belledonne (38439) », sur le Code officiel géographique publié par l'Insee (consulté le ).
    2. « Le marais de Sailles », sur Site officiel de la Mairie de Saint Pierre.
    3. « Site officiel ».
    4. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    5. « Commune urbaine - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    6. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    7. « Unité urbaine 2020 d'Allevard », sur https://www.insee.fr/ (consulté le ).
    8. « Base des unités urbaines 2020 », sur www.insee.fr, (consulté le ).
    9. Vianney Costemalle, « Toujours plus d’habitants dans les unités urbaines », sur insee.fr, (consulté le ).
    10. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    11. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    12. « Arrêté du 27 octobre 2015 portant création de la commune nouvelle de Crêts-en-Belledonne », Recueil des actes administratifs de l'Isère (page 155), (lire en ligne [PDF]).
    13. « Jean-Louis Maret a été élu maire de Crêts-en-Belledonne », Le Dauphiné libéré, 15 janvier 2016.
    14. « Youcef Tabet a été élu maire de la commune », sur Le Dauphiné libéré, .
    15. « Four à griller », sur cretsenbelledonne.fr (consulté le ).
    16. « Passé industriel de Saint-Pierre » (consulté le ).
    17. Le Tacot, histoire d'un chemin de fer industriel, Éditions du musée d'Allevard, (ISBN 978-2-9532894-2-8), p. 23.
    18. « Le four de Combe Bachat », sur cretsenbelledonne.fr (consulté le ).
    19. Marcel Fakhoury 1998, p. 33-37.
    20. « L'église et le prieuré clunisien de Saint-Pierre d'Allevard ».
    21. « Eglise », notice no PA00117263, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    22. « Tour d'Aquin », sur Crêts en Belledonne (histoire et patrimoine).
    23. « Le château de la Roche (1876) », sur Atelier des Dauphins.
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