Confédération espagnole des droites autonomes

La Confédération espagnole des droites autonomes (Confederación Española de Derechas Autónomas ou CEDA) fut une coalition de partis politiques conservateurs espagnols pendant la Seconde République espagnole (1931-1939).

Logo de la Confédération espagnole des droites autonomes

Historique

La CEDA fut fondée le par José María Gil-Robles et Angel Herrera Oria, rassemblant plusieurs petits partis de droite ou conservateurs comme Acción Popular et Acción Católica. Clérical et conservateur, la CEDA rassemblait un large éventail du spectre politique de la droite, des chrétiens démocrates aux fascistes en passant par les monarchistes. Les membres de sa ligue de jeunesse, Juventudes de Acción Popular (JAP), étaient très impliqués dans les combats de rue contre les socialistes et les anarchistes.

Le parti était soutenu par les propriétaires terriens, certains milieux d'affaires, des officiers supérieurs et des évêques. L'hostilité envers la CEDA émanait principalement des ouvriers industriels des grandes villes et des travailleurs agricoles précaires des grands domaines du Sud du pays. Une partie de la classe moyenne lui est également hostile, en particulier en Catalogne, où elle craignait une offensive des conservateurs sur son gouvernement autonome et sa langue[1].

La CEDA connut son baptême électoral aux élections législatives de 1933 qu'elle remporta contre le gouvernement républicain de Manuel Azaña Disposant de la majorité relative des sièges aux Cortès, José María Gil-Robles s'attendait à être appelé pour former le nouveau gouvernement. Mais le Président de la République, pourtant conservateur, Niceto Alcalá Zamora refusa de faire appel au chef du parti majoritaire alors que la gauche appelait à l'insurrection si la CEDA formait le gouvernement. Pour dénouer la crise politique, Roblès accepta que Alejandro Lerroux, le chef du petit parti radical, puisse former un gouvernement centriste qui ne contiendrait que sept ministres minoritaires issus des rangs de la CEDA.

La plupart des réformes, notamment celles anti-cléricales de Manuel Azaña, furent suspendues. En octobre, c'est le gouvernement de Lerroux qui envoie le général Franco écraser une rébellion de mineurs dans les Asturies alors qu'une autre, autonomiste, se développe en Catalogne. Dans le reste de l'Espagne, des membres du Parti socialiste (parmi lesquels Francisco Largo Caballero) et des syndicalistes furent emprisonnés. La gauche espagnole donna le nom des « deux années noires » à cette période[1].

En 1936, quand José María Gil-Robles décide d'user de son droit d'être nommé chef de gouvernement, Alcala-Zamora décide de dissoudre les Cortès.

Aux élections suivantes de 1936, l'Alliance conservatrice dominée par la CEDA remporta 33,2 % des suffrages et 271 sièges. Elle était devancée de peu par le Frente Popular qui avec 34,3 % des voix remportait cependant 448 sièges aux Cortès. Le reste de suffrages se répartissaient entre partis centristes, régionalistes ou crypto-fascistes.

Le chef du Frente popular, Manuel Azaña, fut appelé à former le nouveau gouvernement qui allait immédiatement élargir une centaine de prisonniers arrêtés pour activités révolutionnaires ou autonomistes et revenir sur la majeure partie de la législation votée lors de la mandature précédente dominée par la CEDA.

La nouvelle réforme agraire, l'éloignement des chefs militaires jugés peu sûrs, l'interdiction de plusieurs mouvements politiques comme la Phalange espagnole et enfin l'autonomie politique et administrative accordée à la Catalogne finissent par éloigner les membres de la CEDA de la République et du parlementarisme.

Le , Manuel Azaña est élu par les députés à la présidence de la république, remplaçant Niceto Alcala Zamora, destitué en avril pour avoir dissous illégalement les Cortès.

Au début du mois de juillet, le chef monarchiste, José Calvo Sotelo, est assassiné par des militants républicains en représailles à des exactions commises par des militants fascistes.

Le , le pustch des généraux Emilio Mola, Francisco Franco et José Sanjurjo marque le début de la guerre civile espagnole.

La plupart des membres de la CEDA rejoignent les rebelles franquistes alors que leurs bastions électoraux du centre et du nord tombent rapidement sous le contrôle des insurgés nationalistes.

En avril 1937, en zone nationaliste, la CEDA est dissoute comme tous les autres partis politiques espagnols. Il ne demeure dès lors que le Mouvement national du général Franco. Le parti ne sera plus jamais reconstitué par la suite.

Notes et références

  1. Chris Harman, Une histoire populaire de l'humanité, La Découverte, 2015, pages 544-545

Voir aussi

Article connexe

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