Colonne Durruti

La colonne Durruti est la plus célèbre colonne de combattants anarchistes faisant partie des milices confédérales de la CNT et de la FAI. Elle est formée dans les premiers jours de la guerre d'Espagne et combat dans les rangs républicains contre les militaires nationalistes. Elle doit son nom à l'homme qui l'a dirigée en tant que délégué général, Buenaventura Durruti, assisté de Enrique Pérez Farrás (es). Quoique intégrée aux forces de l'Armée populaire de la République espagnole sous l'appellation de 26e division, elle garde malgré tout son appellation de colonne Durruti jusqu'à la fin du conflit.

Pour les articles homonymes, voir 26e division ainsi que The Durutti Column.

26e division
Création juillet 1936
Dissolution Fin de la guerre
Pays Espagne
Allégeance Milices confédérales et Armée populaire de la République espagnole
Branche Milice
Type Colonne
Effectif 6 000
Surnom Colonne Durruti
Guerres Guerre civile espagnole
Batailles bataille de Caspe, front d'Aragon, bataille de Madrid

Histoire

Des membres du Groupe international de la colonne Durruti (au premier rang, au centre, Mohamed Saïl).
Groupe international de la colonne Durruti en septembre 1936 (à droite avec la casquette, Louis Mercier-Vega).
Le Groupe International de la Colonne Durruti à l’enterrement de Buenaventura Durruti à Barcelone, le 23 novembre 1936.

La colonne Durruti sort de Barcelone le , quelques jours à peine après le coup d'État militaire du 18 juillet. Elle est alors composée de 2 500 miliciens. Elle se bat d'abord en Aragon, Durruti ayant l'intention de reprendre Saragosse aux nationalistes. Le premier combat est livré par les miliciens à Caspe, sur la route de la capitale aragonaise, mais arrivé à une vingtaine de kilomètres de la ville, Durruti reçoit l'ordre de s'arrêter[réf. nécessaire] mais surtout plus aucune munition n'arrive, Durruti devra aller chercher l'explication à Barcelone : l'attaque est annulée pour être remplacée par l'invasion de Majorque. La prise de Majorque sera un échec, qui conduira à la perte des Baléares. Les miliciens de la colonne ne pourront finalement jamais prendre Saragosse, ni même l'armée qui les remplacera une année après. Saragosse ne sera jamais ni anarchiste, comme « la deuxième Barcelone » qu'elle était, ni républicaine.

Le quartier général de la colonne Durruti se trouve à Bujaraloz. Les effectifs atteignent alors[Quand ?] 6 000 hommes. Plusieurs centuries étaient constituées d'étrangers, telles :

En novembre 1936, 1 400 d'entre eux sont envoyés à Madrid afin de combattre pour la défense de la ville, assiégée par les nationalistes. C'est lors de ces violents combats que Durruti trouve la mort, le 20 novembre, dans des circonstances controversées. Il est remplacé comme délégué général de la colonne par Ricardo Sanz.

Durruti s'était opposé à la « militarisation » des unités anarchistes et des milices confédérales, c'est-à-dire leur soumission à la discipline militaire et leur incorporation progressive à une armée classique. Une fois mort, les délégués de la colonne acceptent les injonctions du gouvernement républicain de Francisco Largo Caballero. La colonne est finalement, comme les autres unités anarchistes, communistes et socialistes, incorporée à l'armée populaire de la République espagnole. Elle en constitue la 26e division, composée des 119e, 120e et 121e brigades. Toutefois, son nom initial perdurera.

Commentaire

Diego Abad de Santillán dit des engagés italiens : « Dans leur grande majorité, les antifascistes italiens qui s’étaient rendus à Barcelone provenaient de tous les secteurs du mouvement anarchiste [...] Répartis dans différents hôtels de la ville, ils vivaient, émus, enivrés, la résurrection spirituelle d’un passage soudain de la vie d’exilés pourchassés à celle de nouveaux citoyens d’une capitale de la révolution, encore empreinte de l’atmosphère ardente des formidables combats de rue. [...] Les anarchistes non inscrits au « Groupe International » de la Colonne Durruti penchaient pour la constitution d’une colonne strictement anarchiste et désiraient partir immédiatement. L’impossibilité d’obtenir tout de suite des armes contrariait leur projet. Mais ils avaient déjà prévu de s’enrôler dans les milices confédérales »[1],[2].

Références culturelles

  • Colonne Durruti est un court-métrage réalisé par Malek Kellou en 1973.
  • The Durutti Column est le nom d'un groupe de rock britannique (le nom Durutti a été volontairement orthographié différemment).
  • La colonne Durruti est évoquée dans la BD "Sept Athlètes" de Kris, Galic et Morancho ( Editions Delcourt)

Annexes

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Numéro spécial de la revue Itinéraire : une vie, une pensée

Autres ouvrages

  • (en) Robert Alexander, The anarchists in the Spanish Civil War, Janus Publishing Company Lim, , 1468 p. (ISBN 1-85756-400-6, lire en ligne)
  • (en) Julián Casanova (révisé par Paul Preston et traduit par Andrew Dowling et Graham Pollok), Anarchism, the republic, and civil war in Spain, 1931-1939, Routledge, , 229 p. (ISBN 0-415-32095-X, lire en ligne)
  • (es) Andreu Castells Peig, Las brigadas internacionales de la guerra de España, Ariel, , 685 p. (ISBN 84-344-2470-3)
  • Antoine Gimenez et les Giménologues, Les Fils de la nuit : Souvenirs de la guerre d'Espagne, Montreuil & Marseille, L'Insomniaque & les Giménologues, .
  • (es) Miguel Iñiguez, Esbozo de una Enciclopedia histórica del anarquismo español, Madrid, Fundación de Estudios Libertarios Anselmo Lorenzo, (lire en ligne), p. 192-193 ; articles « Durruti, Columna » et « Durruti Dumange, Buenaventura ».
  • Pierre Marqués Posty, Espagne 1936. Correspondants de guerre. L'ultime dépêche, L'Harmattan, , 270 p. (ISBN 978-2-296-05562-9 et 2-296-05562-1, lire en ligne)
  • (es) Abel Paz et José Luis Gutiérrez Molina, Durruti en la Revolución Española, Madrid, Fundación de estudios libertarios Anselmo Lorenzo, , 773 p. (ISBN 84-86864-21-6)
  • Abel Paz, Buenaventura Durruti 1896-1936 : Un combattant libertaire dans la révolution espagnole [« Durruti en la Revolución Española »], Paris, Éditions de Paris, , 498 p. (ISBN 2-905291-98-2)
  • (en) José Peirats Valls (révisé par Chris Ealham et traduit par Paul Sharkey), The CNT in the Spanish Revolution, ChristieBooks.com, , 269 p. (ISBN 1-873976-24-0)

Articles connexes

Membres espagnols de la colonne

Membres français de la colonne

Membres belges de la colonne

Membres italiens de la colonne

Membres allemands de la colonne

Membres suédois de la colonne

Liens externes

Notes et références

  1. Camillo Berneri, Epistolario inedito, volume 2, Pistoia, Archivio Familia Berneri, 1984.
  2. Les Giménologues, « Les Italiens - Charla sur les volontaires internationaux », sur gimenologues.org, .
  3. Antoine Gimenez, Les Fils de la nuit, L'Insomniaque & Les Giménologues, 2006, lire en ligne.
  4. Charles Jacquier, Simone Weil, l’expérience de la vie et le travail de la pensée, Éditions Sulliver, 1998, page 115.
  5. Carl Einstein, « Hommage posthume à Buenaventura Durruti », Radio CNT-FAI ECN1, (lire en ligne).
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