Colméry

Colméry est une commune française située dans le département de la Nièvre, en région Bourgogne-Franche-Comté.

Cet article possède un paronyme, voir Cormery.

Colméry

Bassin à proximité du lavoir de Colméry.
Administration
Pays France
Région Bourgogne-Franche-Comté
Département Nièvre
Arrondissement Cosne-Cours-sur-Loire
Intercommunalité Communauté de communes Loire, Vignobles et Nohain
Maire
Mandat
André Buisson
2020-2026
Code postal 58350
Code commune 58081
Démographie
Gentilé Colméryçois, Colméryçoises
Population
municipale
299 hab. (2018 )
Densité 12 hab./km2
Géographie
Coordonnées 47° 20′ 54″ nord, 3° 15′ 05″ est
Altitude Min. 200 m
Max. 360 m
Superficie 24,17 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton de Pouilly-sur-Loire
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Bourgogne-Franche-Comté
Colméry
Géolocalisation sur la carte : Nièvre
Colméry
Géolocalisation sur la carte : France
Colméry
Géolocalisation sur la carte : France
Colméry

    Ses habitants sont les Colmérycois.

    Géographie

    Colméry est un village de 344 habitants (recensement de 2015), situé à égale distance de Donzy et de Varzy.

    Très étendu et s'élevant à une altitude moyenne de 352 mètres, Colméry regroupe, outre le bourg, divers hameaux et habitations isolés : la Birette, la Boissonnerie, les Bougauderies, le Châtelet, la Cour, Dreigny, les Duprés, le Foulon, la Girauderie, les Godards-du-Bas, les Godards-du-Haut, les Lacs, Malicorne, les Moiriers, la Montagne, les Moutots, la Pelotte, les Pénitiaux, le Poinçon, Savigny, le Vaudoisy.

    Deux cours d'eau traversent le territoire communal : le Rau de Villiers et la Talvanne.

    Le sous-sol est essentiellement composé de roches calcaires, marnes et gypses.

    Communes limitrophes

    Urbanisme

    Typologie

    Colméry est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3]. La commune est en outre hors attraction des villes[4],[5].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (62,3 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (62,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (37,6 %), terres arables (33,9 %), prairies (28,4 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (0,2 %)[6].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].

    Toponymie

    Le nom de Colméry dérive probablement du latin columbarium, pigeonnier[8].

    Histoire

    Moyen Âge

    • Vers 600, on trouve le nom Columbariacum[10].
    • Le , on relève une troisième mention du nom qui viendrait de Columbarium (pigeonnier).

    Époque moderne

    • En 1536, l'église de Saint-Aignan est édifiée.
    • De 1673 à 1699, le seigneur est Philippe de Troussebois, lequel réside dans sa maison seigneuriale de Colméry[11].
    • Le (jour de la Saint-Jean-Baptiste), une procession de l'église à la croix Saint-Jean a lieu. Les habitants forment le vœu de reconduire chaque année cette procession à la même date[12].
    • Le , l'évêque d'Auxerre, André Colbert, se rend à Colméry et témoigne : « il y a dans ladite paroisse environ 700 âmes dont il y a bien 400 communiants qui ont tous fait leurs pasques [...]. Il n'y a point de pécheurs publics. L'on ne fréquente point les cabarets pendant le service ni superstitions ni aucun abus, sinon que ledit sieur curé s'est plaint qu'après la 1re messe plusieurs personnes s'attroupent sur le cimetière et y font du bruit [...]. Après quoy aiant demandé audit sieur curé s'il estoit content de ses paroissiens, il nous a dit qu'ouy et eux nous ont dit pareillement qu'ils sont très content tant dudit sieur curé que de son prédécesseur... » [13].
    • En 1763, la terre et seigneurie de Colméry est à vendre[15].

    Époque contemporaine

    • En 1801, deux jeunes pâtres des Duprés sont dévorés par un loup[16].
    • En 1854, le cimetière qui entourait l'église de Saint-Aignan est déplacé.
    • En 1870, l'école de garçons est installée dans la maison du notaire, maison à forme de castel[17].
    • En 1906[18], le nombre d'habitants de Colméry, qui compte 380 maisons et 369 ménages, s'élève à 1131 individus. La commune compte parmi ses habitants un curé, deux instituteurs et deux institutrices, un notaire (employant un clerc et un garçon d’écurie), huit cantonniers, un facteur et un receveur des postes, deux gardes champêtres, deux gardes particuliers et un fossoyeur. Les commerçants sont bien représentés : 5 épicières, 2 boulangers, 1 boucher, 1 hôtelière, 1 aubergiste, 1 débitant, 1 buraliste, 2 marchands de tissus, 1 modiste, 1 marchand de grains et 1 marchand de bois. Les artisans sont nombreux : 14 couturières, 9 fendeurs[19], 7 charpentiers, 7 tisserands, 7 maçons, 6 sabotiers, 6 maréchaux-ferrants, 5 scieurs de long, 5 ménagères, 4 charrons, 3 meuniers, 3 tuiliers, 3 cordonniers (dont un bottier), 3 menuisiers, 2 cuisinières, 2 tailleurs de pierre, 1 huilier, 1 charbonnier, 1 peintre, 1 mécanicien, 1 jardinier, 1 vigneron, 1 bourrelier... La profession la plus représentée est celle de cultivateur (116) - dont beaucoup sont propriétaires de leurs terres -, suivie par les bûcherons (67), les propriétaires exploitants (40), les journaliers (26), les domestiques (20) - en réalité beaucoup plus nombreux - et les fermiers (4). On recense également dans la commune 4 rentiers et 1 institutrice retraitée. Au total, on relève à Colméry pas moins de 55 professions différentes. Il n’y a, selon le recensement de 1906, ni médecin ni sage-femme dans la commune. Enfin, 90 nourrissons sont placés dans des familles du village.
    • En 1935, l'étude de notaire est supprimée.

    Seigneurs

    Quelques seigneurs de Colméry : François de La Rivière (1512), Hubert de La Rivière (+ en 1615), René de Rabutin (1652), François de Guibert (1648 à 1673), Philippe de Troussebois (1673 à 1699), Armand-François de Menou (1699 à 1703), Françoise-Marie de Clère (1703 à 1719), François-Charles de Menou (1719 à 1739), Augustine-Marie de Menou (1739 à 1764), Marie-Louise de Menou (1764 à 1786), Étienne-Charles de Damas-Crux (1786)...

    Armorial

    Armoiries des seigneurs de Colméry :

    Politique et administration

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    mars 2001 mars 2008 André Richer - Serrurier
    mars 2008 en cours Thierry Fourno - Avocat
    Les données manquantes sont à compléter.

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[21]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[22].

    En 2018, la commune comptait 299 habitants[Note 2], en diminution de 12,06 % par rapport à 2013 (Nièvre : −4,36 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    1 0989371 0251 1561 2821 3291 3101 3331 477
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    1 4701 5371 5681 5531 5521 4561 4771 4181 250
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    1 2361 1901 092862789728660642563
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2004 2009 2014
    503424319274254247293334345
    2018 - - - - - - - -
    299--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[23] puis Insee à partir de 2006[24]. |recens-prem=2004 |nombr.)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Lieux et monuments

    • Église de Saint-Aignan édifiée dans le 2e quart du XVIe siècle (1536), inscrite au titre des Monuments historiques le 19 mars 1971.
    • Sept lavoirs.
    • Malicorne, hameau de la commune de Colméry.

    Le hameau a été construit en partie avec les pierres d'un château fort détruit vers 1367 par les Anglais[25]. Il subsiste quelques vestiges dans la cour des Tayauts dont :

    • un puits (qui se trouvait au centre de la cour du château), où sont encore gravées les armoiries des familles de Viry et de la Rivière - seigneurs de Malicorne ;
    • des souterrains, bouchés depuis 1975[réf. nécessaire], qui s'étendent jusqu'au bourg de Colméry ;
    • des meurtrières et des pierres de taille, dont certaines sont sculptées, visibles sur certains bâtiments de la cour des Tayauts ;
    • les fondations du château, visibles du ciel[réf. nécessaire].

    Le nom de Malicorne viendrait de la mauvaise réputation de ses premiers seigneurs, peu accueillants et même franchement hostiles. Mal y corne : "Pour ton malheur, en vain, là, appelle au son du cor !".

    Galerie

    Personnalités liées à la commune

    • Étienne et François Dupré d'une part, Antoine Penissiault d'autre part, sont les plus anciens habitants de Colméry identifiés (1519)[26], des patronymes qui ne sont évidemment pas sans rapport avec deux des hameaux de Colméry : les Duprés et les Pénitiaux.
    L'abbé Charrault en 1951 (photo de Jean-Louis Coignet).
    • Lucien Charrault (9 avril 1870 à Châteauneuf-Val-de-Bargis – 9 mai 1953 à Colméry) est un ecclésiastique français et un historien local. La photo ci-contre, datant du printemps 1951, le montre dans le jardin de sa maison, située en face de la mairie de Colméry.
    • Armand Desbordes, noble, lieutenant d'infanterie au régiment de Normandie, vit aux Duprés (1699)[27].
    • François de Guibert, seigneur de Colméry (1648-1673) et autres lieux, se distingue au Portugal, entre 1641 et 1643, lors de la guerre de la Restauration opposant l'Espagne et le Portugal. Le colonel Chantereine - ainsi est-il désigné dans les documents de l'époque - est envoyé au Portugal par Richelieu. On lui décerne alors le grade de colonel de chevau-légers et il prend le commandement d'un régiment français. Salué pour son courage et son sens du commandement, François de Guibert est surnommé par ses soldats portugais le coronel da arcada (colonel de l'arcade) en raison de la grande boucle d'oreille (arcada, en portugais ancien) qu'il porte à l'oreille droite. Les combats auxquels il participe sont relatés dans plusieurs documents d'époque [28]. De retour en France, il vit à Cessy-les-Bois (Nivernais). Les archives font état de sa qualité de conseiller et de maître d'hôtel ordinaire du roi Louis XIV[29].

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    2. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    3. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    4. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    5. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    6. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    7. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    8. Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Librairie Guénégaud, 1989.
    9. Jean Lebeuf (abbé), Mémoires concernant l’histoire ecclésiastique et civile d’Auxerre..., vol. 1, Auxerre, Perriquet, , 886 p. (lire en ligne), p. 117.
    10. Cartulaire général de l'Yonne, II, LXXIII.
    11. Minutier du notaire Louis Voullereau, Archives départementales de la Nièvre, 3 E 8 / 142.
    12. « La première procession de St-Jean-Baptiste », Cahiers du val de Bargis.
    13. Registre des visites, Archives départementales de la Nièvre, 21 G 1.
    14. Acte du 23 mai 1700, Minutier du notaire Louis Voullereau (Colméry), Archives départementales de la Nièvre, 3 E 8 / 145.
    15. Journal général de France, 1763.
    16. Journal des débats, 1801.
    17. Lucien Charrault, Une belle figure sacerdotale : l’abbé Duvernoy, Nevers, 1939.
    18. Recensement de 1906, Archives départementales de la Nièvre, 6 M 081/1.
    19. Un fendeur est une sorte de bûcheron.
    20. Georges de Soultrait, Armorial de l'ancien duché de Nivernais, 1852.
    21. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    22. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    23. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    24. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    25. Ce château est en effet mentionné par P.-J. Millot, dans sa Contribution à l'histoire de Colméry (1963), mais aucun document d'archive ne vient étayer cette thèse.
    26. Archives départementales du Cher.
    27. Archives départementales de la Nièvre, 3 E 8 / 149.
    28. Jorge Penim de Freitas, O combatente durante a Guerra da Restauração, 1640-1668. Vivência e comportamentos dos militares portugueses e estrangeiros ao serviço de Portugal, Lisboa, Faculdade de Letras da Universidade de Lisboa (texto policopiado de dissertação de mestrado), 2003.
    29. Minutier du notaire Jean Voullereau, Archives départementales de la Nièvre, 3 E 8 / 135.

    Voir aussi

    Article connexe

    Bibliographie

    • Gérard Roumieux, « Les Balbutiements de l’école primaire au début du 19e siècle : l’exemple de Colméry », Mémoires de la Société académique du Nivernais, no 76, 1998-1999, p. 83-88.
    • Philippe Cendron, « Un curé apprécié de ses ouailles (Colméry, 1678-1704) », Bulletin du Cercle généalogique Nivernais-Morvan, no 159, , p. 24-29 (ISSN 0291-0810).

    Liens externes

    • Portail de la Nièvre
    • Portail des communes de France
    Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.