Collégiale Notre-Dame d'Écouis

La collégiale d'Écouis est une ancienne collégiale placée sous l'invocation de Notre-Dame de l'Assomption a été fondée par Enguerrand de Marigny, ministre des finances de Philippe le Bel. Natif de Lyons-la-Forêt, ce dernier possédait à Écouis un riche domaine doté d'un hôpital et d'un collège de chanoines.

Pour les articles homonymes, voir Collégiale Notre-Dame et Notre-Dame.

Collégiale Notre-Dame d'Écouis
Présentation
Culte Catholique romain
Dédicataire Assomption de Marie
Type collégiale
Rattachement Diocèse d'Évreux
Début de la construction 1310
Fin des travaux 1313
Protection  Classé MH (1913)[1]
Géographie
Pays France
Région Normandie
Département Eure
Ville Écouis
Coordonnées 49° 18′ 39″ nord, 1° 25′ 57″ est
Géolocalisation sur la carte : France

Historique

Plaque d'Enguerrand à l'entrée de l'église

Enguerrand de Marigny entreprend la réalisation d'une collégiale de 9 chanoines sans les dignitaires, 1 doyen, 1 trésorier et 1 chantre[2], avec l'approbation du roi, de l'archevêque de Rouen Bernard de Farges et du pape français Clément V. Elle remplace l'ancienne église dédiée à Saint-Aubin[3]. Sa réalisation a demandé 3 années de travaux, de 1310 à 1313, et 4 000 pierres de Vernon[4].

La collégiale a reçu :

et fut consacrée à Notre-Dame de l'Assomption le .

L'église fut consacrée le . Mais Enguerrand de Marigny devait subir un complet revers de fortune peu de temps après, et être pendu en 1315 au gibet parisien de Montfaucon.

La dépouille d'Enguerrand de Marigny, après sa disgrâce et sa mort, fut rapportée à la collégiale d'Écouis en 1326 et installée dans le chœur[3].

Au début du XIVe siècle, est construite une chapelle du côté nord de la nef, entre la tour de façade et le transept[5]. En 1528, est lancée la construction de la chapelle Saint-Aubin, du côté sud de la collégiale, dédiée au service paroissial[3].

Elle accueillera plusieurs rois de France, dont Louis XI et Louis XII. Elle eut aussi comme chanoine saint Vincent de Paul. Notre-Dame d'Écouis restera collégiale jusqu'à la Révolution. Le chapitre de la collégiale est supprimé le [3]. Son ancien chanoine, Antoine Marie François Hallé d'Amfreville, n'ayant pas prêté serment, fut exécuté à Évreux le .

Durant la Révolution, elle fut convertie en temple de la Raison en 1794, puis servira d'atelier puis de grange jusqu'en 1797. C'est à la Révolution que la collégiale perdit sa flèche, tout comme son mobilier, brûlé et le portail s'est trouvé modifié[4].

Rendue enfin au culte, elle devint l'église paroissiale d'Écouis.

Architecture

Cet édifice est d'une taille imposante et inattendue dans un si petit village.

La collégiale a un plan cruciforme. Elle est composée :

  • D'un chœur de 20,90 m de long, plus long que la nef qui ne fait que 15,65 m,
  • et d'un transept large de 10,40 m.
  • La voûte de 18 m de haut était autrefois lambrissée, mais elle a été refaite en briques sous forme de voûte en berceau brisé en 1768, le berceau de bois existant encore dans les chapelles latérales.
  • Au nord et au sud, elle comporte deux chapelles accolées au chœur, celle du nord donne sur la sacristie qui était auparavant la salle capitulaire.

L'ensemble est construit en pierre de Vernon.

La façade du XIVe siècle est encadrée par deux tours massives appuyées sur des contreforts, qui évoquent davantage l'art roman que l'art gothique. Son centre est décoré d'une grande baie, la « gigantesque verrière occidentale », comme on en rencontre dans le style gothique normand (par exemple à la cathédrale Notre-Dame de Bayeux qui n'atteint pas toutefois ces dimensions) et dont le remplage est caractéristique du style gothique rayonnant.

Sur le côté sud, où est située l'actuelle entrée de l'édifice, se trouve une chapelle construite en 1528 à usage paroissial, dont l'architecture appartient au gothique flamboyant.

La croisée du transept n'est curieusement pas surmontée d'une tour centrale comme il est d'usage dans le gothique normand à cette époque, contrairement à la collégiale Notre-Dame de Vernon ou celle des Andelys par exemple.

Il ne demeure des vitraux originaux que l'oculus quadrilobé de la chapelle du nord, représentant le Christ en croix entouré de la Vierge et de saint Jean.

L'église fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le [1].

Mobilier et statuaire

Le chœur de la collégiale d'Écouis

La statuaire est très riche. Parmi les plus remarquables :

Les cloches

Cloches de la collégiale
NomMasseDiamètre à la baseNoteParrains et MarrainesDédicaceTourAnnéeFondeurIllustration
Jean-Baptiste (bourdon)
Eugénie-Irénée800 kgJean-Michel-Eugène Mathéus
Eugénie-Louise-Irène Colonna-Waleski
1880
TotalMasse : kilogrammes

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • Jacques Girodet, La collégiale d'Écouis : Trésor du Vexin normand, Bayeux, Orep éditions, , 95 p. (ISBN 978-2-8151-0128-8)

Sources

  • Brochure rédigée par Monsieur l'Abbé Alain Jacques, texte revu par Madame Valéry Peche, conservateur des antiquités et objets d'art - Collégiale d'Écouis.
  • Monographie du Conseil général de l'Eure.

Notes et références

  1. Notice no PA00099395, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. Vincent Tabbagh, « Fiche de la collégiale Notre-Dame de l'Assomption de Ecouis », Collégiales - Base des collégiales séculières de France (816-1563) [en ligne <http://lamop-intranet.univ-paris1.fr/collegiales/?i=fiche&j=188>], version du 20/12/2011, consultée le 4/10/2012.
  3. Yves Bottineau-Fuchs, Haute-Normandie gothique : architecture religieuse, Picard, Éditions A. et J. Picard, , 403 p. (ISBN 2-7084-0617-5), « Écouis: Ancienne collégiale Notre-Dame ».
  4. L'Andelle et ses plateaux, octobre 2010, Charleval: Éditions du Bois.
  5. Elle est démolie en 1773.
  6. l'aigle pour saint Jean, le taureau pour saint Luc, le lion pour saint Marc, l'homme pour saint Matthieu

Statuaire de la Collégiale d'Écouis

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