Chlordécone aux Antilles françaises

Le[alpha 1] chlordécone est un insecticide organochloré utilisé dans les Antilles françaises entre 1972 et 1993 sous les noms commerciaux de Képone et Curlone, pour lutter contre le charançon du bananier[1]. Interdit dès 1976 aux États-Unis, son autorisation de vente en France est retirée en 1990. Mais l’utilisation de la chlordécone (nom du principe actif des insecticides concernés) se poursuit dans les Antilles françaises (Guadeloupe et Martinique) grâce à deux délais d'un an (à validité nationale) obtenus par les producteurs de bananes, puis grâce à un flou dans la législation, jusqu'en 1993[2],[3](p25). Des ventes illégales sont de plus dénoncées après 1993[4].

Le chlordécone est responsable de séquelles importantes de pollution, en raison de son utilisation dans les bananeraies, notamment à la Guadeloupe et à la Martinique.

Les sols contaminés des cultures bananières, y compris ceux qui ont été rendus à la culture vivrière, sont à l'origine de pollutions graves des nappes d'eau souterraine, d'aliments pour animaux et de végétaux[PDF 1] ; pollutions qui continuent d'empoisonner les populations locales avec des risques avérés de prématurité et de cancer de la prostate[5].

Historique

Le chlordécone a tout d'abord été utilisé aux Antilles pour lutter contre les charançons qui ravageaient les cultures de banane[6]. Ces cultures constituaient alors une part essentielle de l'économie des îles et c'est en 1972 que le ministre de l'Agriculture Jacques Chirac signe la première autorisation provisoire de mise sur le marché[7]. Le produit remplace le lindane (aussi connu sous le nom de gamma-hexachlorocyclohexane ou « HCH ») dont l'effet commençait à baisser et qui était au bord de l'interdiction, avec un gain d'efficacité de l'ordre 100. La molécule de chlordécone se présentait au départ sous diverses formes commerciales, en particulier celle du Képone (produit américain interdit en 1976 aux États-Unis), qui précède historiquement le Curlone (produit français)[8] qui étaient importés en Guadeloupe et en Martinique par la société Lagarrigue dirigée par Yves Hayot[9]. Après l'interdiction du Képone en 1976 aux États-Unis, les stocks ont permis aux agriculteurs antillais de continuer à en utiliser jusqu'en 1978. En 1981, les établissements Laguarrigue font homologuer, produire au Brésil[10] puis commercialisent la Curlone qui contient la même molécule et qui prend le relais du Képone interdit[11]. Entre temps, les cyclones David (1979) et Allen (1980)[8] avaient favorisé la prolifération des charançons ce qui avait alors motivé la poursuite de l'utilisation de chlordécone par les planteurs de bananes. La Curlone était versée sous forme de poudre au pied des arbres afin de contrecarrer l'action des larves parasitaires qui se nourrissent des racines des bananiers[12]. Si le cadre légal ne permettait l'utilisation de ce pesticide qu'aux fins d'éradication du charançon, il a aussi été utilisé pour lutter contre d'autres types de ravageurs dans les maraîchages.

L'utilisation de la Curlone a été interdite sur tout le territoire en 1990, mais à la suite de la demande pressante du lobby des producteurs de bananes (notamment via Yves Hayot président du SICABAM) relayée par le député Guy Lordinot[13],[14],[alpha 2],[3](p25), son usage a perduré jusqu'en 1993 par flou législatif et dérogation[15],[16] et bien au-delà, par écoulement des stocks constitués en réserve[17],[18].

C'est à l'occasion de contrôles de qualité de sources d'eau entre la fin des années 1990 et le début des années 2000 qu'une quantité particulièrement élevée de chlordécone (jusqu’à plus de 100 fois la norme), testée parmi d'autres pesticides, sera découverte en Martinique puis en Guadeloupe, signant alors le début de la prise de conscience et l'éclatement du scandale[3].

Il faudra « attendre 2002 pour que débute la récupération des stocks » de ce pesticide dans les Antilles françaises[19], notamment à la suite de la découverte de plusieurs tonnes du pesticide dans une bananeraie martiniquaise et de la saisie par la douane de Dunkerque, de patates douces contaminées en provenance de Martinique[20].

Frise historique de l'utilisation de la chlordécone aux Antilles Françaises

Son utilisation par les producteurs de bananes pendant plus de vingt ans est à l'origine d’une grave contamination des sols, rivières et plateaux continentaux de la Martinique et de la Guadeloupe[21],[22],[23].

Pollution et conséquences

Introduction

Depuis les années 1970 de nombreux travaux et études se sont penchés sur la toxicité et les conséquences de l’utilisation du chlordécone dans les Antilles. Ces travaux ont progressivement mené à une meilleure compréhension du « problème chlordécone » en Guadeloupe et Martinique, et une évolution, parfois qualifiée de lente, des normes.

On notera (voir ci-après) les publications du BRGM, de l'INRA, du CIRAD, de l'ANSES et de l'ARS, tantôt du point de vue de l'analyse de la contamination, tantôt en ce qui concerne l'impact sur la santé.

Les multiples études de terrain ont notamment permis l’émergence d’une carte de la pollution[24],[25], incomplète en 2019, mais en voie d’amélioration.

Le circuit de la contamination est un des points clés de la compréhension du problème sanitaire de grande ampleur qui touche Guadeloupe et Martinique. L’épandage dans les cultures a mené à une pollution durable des sols, des nappes phréatiques et secondairement de l'environnement littoral marin. Cette contamination globale de l'environnement a conduit à la contamination d’une part non négligeable de la production agroalimentaire : fruits, légumes et même viande ou poisson. La liste des zones touchées s’est étendue aux côtes, interdisant alors une pêche de sûreté à proximité du littoral. Enfin, les habitants par leur consommation des produits locaux et de l’eau courante, ou, dans le cas des agriculteurs, à cause de l’utilisation directe de l’organochloré ont été eux-mêmes exposés au produit, exposition à l'origine d'une grave crise sanitaire aux Antilles.

L'utilisation de cet insecticide a pollué l'ensemble de l'écosystème antillais, sauf, peut-être, l'air, car la chlordécone est peu volatile. Il est retrouvé à des concentrations parfois supérieures à 100 fois la norme[PDF 2], notamment dans les eaux et les sols.

Types de sols

La chlordécone est très stable chimiquement, et fait partie des organochlorés considérés comme persistants[26]. Lipophile, elle a une grande capacité à se fixer sur la matière organique, notamment dans le sol. Le type de sol dans les Antilles ne facilite pas la dégradation de la chlordécone notamment en raison d'un pH bas et une forte teneur en matières organiques[26].

La Guadeloupe et la Martinique possèdent trois principales classes pédologiques de sol : les andosols, les ferrosols et les nitisols (en)[27],[PDF 3]. Les andosols et les nitisols sont très présents dans le Sud Basse-Terre en Guadeloupe et dans le nord de la Martinique, qui sont les endroits qui concentraient le plus de plantations bananières[28].

Les andosols, qui sont d'une stabilité structurale élevée, contiennent des argiles allophanes dont la microstructure favorise la fixation de carbone mais aussi celle des molécules de chlordécone qui sont alors piégées[29]. Puisque la dégradation physique ou chimique de cette molécule est très faible, c'est la capacité des sols à capturer le chlordécone qui détermine sa rémanence. Ainsi, pour une réduction par 1000 des concentrations dans les zones d'épandage, les types de sols prennent[26] :

  • nitisols (en) : 60 à 100 ans
  • ferrosol : 3 à 4 siècles
  • andosol : 5 à 7 siècles

Cependant, les nitisols (en), retenant moins longtemps le chlordécone, diffusent beaucoup plus cette molécule que d'autres types de terre (trois fois plus que l'andosol), entrainant une plus grande contamination des végétaux et animaux d'élevage sur ce type de sols[26],[30],[31].

Une contamination par zones

Les zones de contamination s'étendent au-delà des aires d'épandages historiques comme le confirme la cartographie des analyses. Toutefois, il est notable que les zones les plus touchées correspondent aux lieux historiques de culture de la banane aux Antilles, soit le Nord Atlantique de la Martinique et le Sud Basse-Terre (croissant de la banane) en Guadeloupe.

Guadeloupe
Carte simplifiée de la culture de la banane en Guadeloupe dans les années 1970-80

Afin de pallier la méconnaissance des aires d'imprégnation et de remplacer une précédente carte, faite en 2006, mais trop parcellaire, l'étude ChlEauTerre (plan Chlordécone III) a été lancée fin 2014 en Guadeloupe par l'État, l'Office de l'eau, le CIRAD et l'INRA[32]. Les données d'alors ne permettaient pas d'identifier les risques en Nord Basse-Terre et en Grande-Terre.

L'étude ChlEauTerre s'est donc basée sur trois types de données. Tout d'abord les connaissances sur l'implantation historique des bananeraies. Ce projet a été l’occasion de retravailler et d'analyser de manière plus fine les documents qui avaient été utilisés pour établir la première carte des risques de 2005-2006, puis d'exploiter de nouvelles données provenant de deux cartes de l’ORSTOM : le zonage cultural des régions bananières de Guadeloupe de 1976 et la carte des cultures de la Guadeloupe de 1980[PDF 4].

Mais les travaux ont aussi utilisé des données de contamination réelle. En premier lieu des résultats d'analyse de sol menées pendant le plan Chlordécone I. En second lieu, des analyses d'eaux de surface provenant d'archives mais aussi d'opérations faites exprès pour l'étude. La détermination des aires de contamination a été effectuée en considérant que si un captage est contaminé, il existe des terres en amont qui le sont aussi, permettant ainsi de désigner des bassins versants à risque[33].

Les parcelles contaminées en Guadeloupe augmentent de 361 hectares par rapport à la dernière cartographie. Des zones en Grande-Terre, notamment dans le Nord Grand-Terre ont été recensées. La nouvelle cartographie va au-delà des simples implantations historiques de bananeraies : elle accumule ces données et les analyses de l’eau et des terres[34]. Au total, 14 170 ha en Guadeloupe continentale ont été recensés par l'étude, soit environ 10 % du territoire « continental », parmi lesquels 6 931 ha sont encore en usage agricole, soit 16 % des surfaces agricoles actuelles en 2018 (qui représentent au total 43 349 ha)[35].

Martinique

Une étude publiée en 2016 démontre, sur 6 500 échantillons récoltés dans l'ensemble de la Martinique entre 2003 et 2015, que la partie Nord-Atlantique de l'ile atteint des niveaux allant jusqu'à 10 mg/kg[36],[37].

Contamination des eaux

Le scandale sanitaire de la chlordécone a éclaté à la fin des années 1990, lorsque des analyses faites dans les cours d'eau révèlent que le taux du pesticide dépasse gravement les normes :

« Une étude la DSDS (Direction de la santé et du développement social), menée de septembre 1999 à février 2000, met en évidence une importante pollution des sources du Sud de Basse-Terre par des pesticides organochlorés interdits depuis plusieurs années. Trois molécules étaient détectées à des doses cent fois supérieures à la norme : le chlordécone, le HCH béta, et la dieldrine, respectivement interdites en 1993, 1987 et 1972... Neuf captages AEP importants présentaient des dépassements pour les molécules de HCH d'un à vingt fois la norme, pour les molécules de chlordécone de 3 à 103 fois[3]. »

Mécanisme

Schéma simplifié du transfert de la chlordécone vers les nappes d'eaux souterraines

On dénombre essentiellement trois modes de transferts de la terre contaminée vers les zones aquifères : ruissellement (en surface), infiltration (en profondeur) et drainage (horizontal, sous le sol)[PDF 5].

C'est essentiellement par l'infiltration que la chlordécone passe des sols contaminés à l'eau. Les eaux de pluie descendent dans les nappes souterraines et emportent avec elles les pesticides[PDF 6]. En contexte tropical, la pluviométrie des îles est considérable et peut atteindre 10 000 mm[38], ce qui favorise la rapidité du déplacement de la chlordécone entre écosystèmes aquifères[PDF 7]. D'ailleurs, l'observatoire OPALE a permis de constater qu'après des événements climatiques exceptionnels, comme une ondée tropicale ou un cyclone, la concentration en chlordécone des eaux de surface peut doubler voire tripler[39]. L'importance du transfert de matière active dépend aussi de la nature du sol, de sa texture, de sa structure... un nitisol ou un ferrosol aura tendance à relarguer plus de chlordécone qu'un andosol ou un vertisol. Une fois dans les nappes, la chlordécone se propage dans les eaux de surface qu'elles alimentent. C'est ainsi qu'on constate que le ruissellement a un rôle mineur dans la contamination des rivières.

La contamination des rivières entraîne elle-même de nouveaux problèmes. Tout d'abord, la question de la potabilité. L'eau du robinet provient des sources locales, or si les sources sont contaminées cela peut présenter un risque pour les usagers. En Guadeloupe, la majorité de l'eau produite est captée en Basse-Terre, tandis qu'en Martinique la plus grande partie de l'eau est récupérée au nord (au Lorrain et à Saint-Joseph)[40],[41]. Dans les deux cas, c'est au niveau de la zone la plus touchée que l'eau est récupérée. En conséquence, depuis 1999, l'eau courante est filtrée grâce à des filtres à charbon actif[42] et des contrôles aléatoires sont pratiqués par l'ARS. Cela n'empêche pas toutefois l'occurrence d'incidents, comme en avril-mai 2018 dans la commune de Gourbeyre, où, pendant plus d'un mois, un filtre à charbon usé a entraîné l'élévation du taux de chlordécone dans l'eau avant qu'il ne soit remplacé[42].

Les rivières ont, à leur tour, progressivement entraîné le transfert de la chlordécone vers les littoraux.

Analyses

De nombreuses analyses montrent la présence effective de la chlordécone dans les eaux.

Par exemple, les relevés effectués en 2016 sur l'ensemble des rivières de Guadeloupe par l'Office de l'eau montraient une présence de chlordécone dans 55 % des prélèvements et atteignant pour certains un taux dépassant plus de 100 fois les normes maximales autorisées[43].

De même, une étude menée par l'INRA et publiée début 2018 montrait que la chlordécone est présente en Basse-Terre (Guadeloupe) « dans 36 % des analyses effectuées, avec des concentrations variables allant de 0,01 à 42,9 micron par litre ». En Grande-Terre, « seuls quelques points de contamination ont été détectés, avec des taux relativement faibles »[réf. nécessaire]. Cette disparité s'explique car la Basse-Terre est la région de Guadeloupe qui accueille historiquement la culture bananière[44].

Fin 2018, à la suite de la publication de résultats d'analyses de l'Agence régionale de santé des teneurs en chlordécone des cours d'eau de Guadeloupe, plusieurs maires recommandent aux femmes enceintes et aux enfants de moins de 6 ans de ne pas utiliser l'eau du robinet pour la boisson, la préparation des aliments et le brossage des dents[45].

Enfin, en septembre 2019, l'Office de l'Eau de Guadeloupe a lancé une série rapport soulevant l'inquiétante dégradation des eaux de surface, notamment en raison de la pollution au chlordécone au sud Basse-Terre.

En 2009, le Préfet de région a interdit par arrêté la pêche de certaines espèces de poissons et de la langouste, car trop contaminés par le chlordécone[46]. L'étude ChlEauTerre affirme qu'en Basse-Terre, « 39 % des 110 bassins versants ont été identifiés comme rejetant en mer des eaux contaminées ».

Contamination alimentaire et animale

La chlordécone est une molécule qui est très stable en milieu organique, et c'est d'ailleurs ce qui en justifie la rémanence dans les sols. En milieu vivant, on observe une très nette tendance à la bioaccumulation, notamment chez les poissons et les crustacés[47],[26].

Culture et élevage

Les risques de contamination des cultures dépendent de plusieurs facteurs:

• D'une part, le type de culture. Les cultures ayant une forte emprise au sol à l'instar des racines et tubercules sont directement exposées à la chlordécone qui se transmet par contact avec un sol toxique. En revanche, la chlordécone étant hydrophobe, elle a peu d'affinités avec la sève des arbres, et se retrouve faiblement dans les organes aériens comme les fruits[48]. D'ailleurs, les bananes sont paradoxalement faiblement polluées[49].

• D'autre part, le type de sol détermine l'importance des transferts vers les végétaux. Les andosols, par exemple, qui sont des sols fertiles, contiennent beaucoup de chlordécone quand ils sont pollués, mais en relarguent peu.

Ainsi l'AFSSA a statué en 2007 qu'il fallait considérer comme à risque : le dachine (madère) , la patate douce, l’igname, la carotte, le chou caraïbe (malanga), parce qu'ils sont potentiellement très contaminés, et la banane (ti-nain et fruit), le concombre et les fruits de type « corossol » parce qu'il sont sujets à une consommation fréquente[PDF 8]


Limites maximales de résidus (concentration maximum en chlordécone dans les denrées alimentaire pour la commercialisation):

La LMR est définie par un arrêté interministériel de 2008[PDF 9] :

  • LMR = 20 µg/kg pour l'ensemble des denrées cultivables au Antilles
  • LMR = 10 µg/kg pour les denrées d'importation

depuis mai 2019 le seuil a été uniformisé et abaissé pour toutes les viandes[50] :

  • LMR = 20 µg/kg pour toutes les viandes et poissons

Néanmoins, un grand nombre de fruits et légumes ne sont pas contaminés par cette molécule[PDF 10].

Seuils de teneur du sol en chlordécone maximal pour la mise en culture, en fonction de sensibilité des productions végétales

Pour les végétaux, deux valeurs de teneur maximale du sol en chlordécone ont été déterminées afin de garantir la conformité des produits cultivés en fonction de leur sensibilité au transfert. Une denrée est conforme si la teneur du produit commercialisé est inférieure à la Limite maximale de résidus (LMR), fixée actuellement à 20 µg/kg de poids frais[PDF 11]. Les légumes racines peuvent être cultivés sur des sols ne dépassant pas 0,1 mg de chlordécone/kg de sol sec. Les produits ayant une sensibilité intermédiaire (cucurbitacées, salades, cives / oignons pays, etc.) peuvent être cultivés sur des sols contaminés jusqu’à 1 mg·kg-1 de sol sec. Sur les sols contaminés au-delà de 1 mg·kg-1 de sol sec, il est possible de cultiver toutes les productions peu sensibles, essentiellement les fruits et légumes aériens : tomates, haricots verts, bananes, ananas, goyaves, etc.[51].

Les animaux d'élevage sont bien évidemment aussi exposés à la contamination essentiellement via leur nourriture et leur boisson. Lorsqu'ils consomment des végétaux, de la terre ou de l'eau polluée ils emmagasinent la molécule dans leur organisme[PDF 12]. Nonobstant, la décontamination est toujours possible. En effet, la chlordécone n'a pas une grande longévité dans le corps (165 jours pour les humains)[52] et le déplacement des bêtes vers des parcelles non contaminées peut amener un régularisation rapide.

Les normes strictes ainsi que les contrôles faits dans les abattoirs empêchent les éleveurs de produire leur viande sur sol contaminé. De telles restrictions peuvent conduire les éleveurs à pratiquer l'abattage sauvage qui présente des risques sanitaires graves[47]. En ce qui concerne les produits d'origine animale, les denrées pouvant être contaminées sont les viandes, les poissons et crustacés mais aussi les bovins et les volailles élevées au sol.

Chasse et pêche

La chlordécone étant lipophile, elle démontre une claire tendance à s'accumuler dans les graisses. Sa concentration augmente des les êtres vivants selon deux mécanismes : bioaccumulation et bioamplification. C'est la raison pour laquelle elle se retrouve à de fortes doses dans des poissons et les crustacés qui ne nagent pas forcément en eaux contaminées[53].

Le laboratoire DYNECAR de l’UAG a démontré, dans le cadre du projet MACHLOMA, que la chlordécone pouvait contaminer les crustacés, même à de très faibles doses[54].

Par ailleurs, l'autoconsommation en zone contaminée ayant été de longue date identifiée comme un facteur de risque, l'AFSSA préconisait en 2007 la limitation de la fréquence de la consommation des produits du potager à deux fois par semaine[15].

Précautions alimentaires

En général, le lavage des fruits et légumes voire leur épluchage sont des précautions qui permettent de diminuer l’exposition des consommateurs[51]. Selon la synthèse faite par les chercheurs du Cirad, le lavage permet d’éliminer les éventuels résidus de terre et en évite l’ingestion or les sols peuvent être contaminés à des teneurs très nettement supérieures à celles des végétaux[51].

Par ailleurs L’épluchage permet de réduire l’exposition des consommateurs au chlordécone, la peau étant plus contaminée que la pulpe pour la majorité des légumes étudiés[51]:

« Dans le cas des cultures sensibles, l’épluchage de l’organe consommé diminue le niveau de contamination pour la plupart des cultures et du moins réduit son hétérogénéité dans les autres cas. En revanche, la cuisson n’a pas d’effet sur la teneur en chlordécone. »

En effet, la chlordécone se transmet par contact directement ce qui explique sa grande présence dans la peau. Par contre c'est une molécule très résistante à la chaleur.

D'autres pesticides ?

Si le problème du chlordécone est très important et très médiatisé aux Antilles, il ne doit pas occulter l'utilisation historique, dans les cultures, de nombreux autres pesticides potentiellement dangereux. En 2019, l'ONG Générations Futures publiait une cartographie des départements français utilisant le plus de glyphosate dans laquelle Martinique et Guadeloupe arrivaient respectivement en troisième et sixième place[55]. Mais ce n'est pas la seule alarme. Déjà, à la fin des années 1990, des analyses d'eaux surface révélaient, en plus de celle de la chlordécone, la présence d’hexachlorocyclohexane (autres noms: lindane, HCH) et dieldrine (autre noms: Alvit, Heod, composé 497, Octalox, ENT 16,225)[3]. Le paraquat (ou gramoxone), herbicide dangereux et puissant[56], est pour sa part au centre d'un autre scandale sanitaire et fait l'objet d'une enquête parlementaire, conjointement au chlordécone.

La culture bananière est historiquement très consommatrice en produits phytosanitaires : « À titre d'information, en 1996 les services douaniers ont recensé 2562 tonnes de produits phytosanitaires importés en Martinique et, notamment, 948 tonnes de pesticides pour la culture bananière (nématicides et insecticides). D'après les chiffres fournis par les groupements bananiers (GIPAM et SICABAM) et les distributeurs de produits phytosanitaires, la part de pesticides appliqués en bananeraie représente près de 48% du tonnage total importé dans l'île. »[57].

La culture de la canne à sucre n’est pas en reste avec l’utilisation controversée d’un herbicide: l’asulame (noms commerciaux: asulox, fougerox…)[58],[59].

Plus récemment des organophosphorés toxiques ont été interdits alors qu'ils faisaient l'objet d'un usage intensif en Martinique notamment[57] : terbufos (2004), cadusafos (2008) et l'aldicarbe (2003, qui n'est pas phosphoré) à titre d'exemple.

Conséquences épidémiologiques

Depuis l'éclatement de la crise, de nombreuses études ont été menées spécifiquement aux Antilles et sont venues s'ajouter aux travaux déjà réalisés notamment aux États-Unis où la chlordécone était depuis longtemps considérée comme cancérogène probable chez l'humain. Parmi les études officielles on compte les publications suivantes : Karuprostate, HIBISCUS, TIMOUN et KANNARI, ces études se penchent aussi bien sur l'épidémiologie que sur la toxicité du chlordécone.

Populations exposées

On peut distinguer en premier lieu deux populations affectées par cette présence de chlordécone dans le sang. D'une part, celle qui a été soumise à une exposition directe au produit (ceux qui travaillaient dans les plantations ou qui manipulaient le produit), et d'autre part, celle qui subit une exposition indirecte par contact ou consommation de substances contaminées. Le type d'exposition étant différent, les risques sanitaires afférents le sont aussi, entre une forte exposition répétée, et une exposition chronique. Toutefois, il est à noter que ceux qui intègrent la première catégorie, font aussi partie de la seconde population, puisque qu'ils sont aussi sujets à la consommation de produits contaminés que le reste des insulaires.

Cependant cette scission ne représente pas de manière adéquate les différents critères qui permettent de déterminer les populations à risque. En 2006 l'Institut de Veille Sanitaire publiait une étude statistique effectuée sur plus d'un milier de personnes âgées de 3 à 92 ans. Cette étude, ayant pour objectif de déterminer les critères déterminants de dépassement des valeurs toxicologiques de référence (VTR) définissant par ce biais les populations à risque, a ainsi permis de relever que le niveau social était un facteur décisif. Grossièrement résumée, l'étude montre ainsi que les risques croissent quand le niveau social décroît. Autre facteur : l'autoconsommation. La consommation de fruits et légumes plantés soi-même en zone contaminée, ou reçus de main à main augmente parfois d'un facteur de 6 la probabilité de dépassement des VTR[60].

L'étude Kannari a révélé en 2018 que plus de 90 % de la population présente de la chlordécone dans son sang (95 % des Guadeloupéens et 92 % des Martiniquais[61]), mais de manière contrastée : « 5 % des participants ont une imprégnation au moins dix fois plus élevée que l'imprégnation moyenne. Autre résultat important : si depuis 2003, on observe une diminution de l'imprégnation par la chlordécone pour la majorité de la population, le niveau des sujets les plus exposés ne diminue pas » commente Santé publique France[62] qui ajoute que « les travailleurs de la banane aux Antilles sont encore exposés aujourd'hui à d'autres pesticides ayant également des effets potentiellement nocifs pour la santé[62]. »

Prénatalité et effets sur les nourrissons

Études épidémiologiques sur les femmes enceintes et les nourrissons
TIMOUN[63] HIBISCUS[64].
Objet Étudier l'influence de la chlordécone sur le développement embryonnaire et postnatal, en considérant le comportement alimentaire des mères, et les différents résidus toxiques analysé dans leur plasma sanguin. Estimer l'imprégnation en chlordécone chez les femmes enceintes, leurs nourrissons et dans lait maternel en prenant en compte certains paramètres socio-culturels.
Population étudiée
  • 1 200 femmes enceintes du 6e mois à l'accouchement
  • 200 enfants nés à terme jusqu'au 3e mois après naissance
115 femmes enceintes et leurs bébés
Période 2004-2008 2003-2004
Résultats L’exposition maternelle à la chlordécone augmente le risque de prématurité :

15,8 % des femmes suivies ont en effet accouchées prématurément contre 5.5% dans la population générale[65].

Ces problèmes pourraient être expliqués par les propriétés hormonales, oestrogéniques et progestagéniques de la chlordécone.

La chlordécone a été détectée dans près de 90 % des prélèvements de sang maternel et du cordon de l'échantillon et dans 40 % du lait maternel, dans la semaine après l'accouchement. Toutefois la chlordécone a été dosée à des taux inférieurs à la limite tolérable d'exposition pour le nourrisson selon l'AFSSA.
Discussion l'étude ne vise pas à déterminer les risques ou les effets de la chlordécone sur les femmes enceintes ou leurs nourrissons, mais à quantifier son imprégnation. Par ailleurs elle concerne un effectif réduit.


En 2005 et 2007, des enquêtes dites « RESO » ont été faites en Martinique et Guadeloupe, par la Cire Antilles-Guyane, l'AFSSA et la Direction de la Santé et du Développement Social de Guadeloupe, dosant notamment les taux de chlordécone dans 1 600 échantillons d’aliments commercialisés dans les Antilles françaises, afin de mieux évaluer l'exposition moyenne des consommateurs[66].

Les enfants des femmes ayant participé à l'étude TIMOUN ont été suivis et ont été soumis à des tests psychomoteurs à l'âge de 7 mois. Ces tests montrent une relation statistique significative entre l'exposition à la chlordécone avant la naissance, puis dans l'alimentation après la naissance et des retards dans le développement cognitif et moteur fin. Les résultats montrent que l'exposition in-utero est associée à une réduction de la mémoire visuelle immédiate[67].

Les ouvriers des bananeraies connaissent souvent des problèmes de stérilité masculine (délétion de la spermatogenèse) (démontré en Amérique[68]).

Cancer de la prostate

Depuis plusieurs années la Guadeloupe et la Martinique sont en tête de la liste des pays ou régions déclarant le plus de cancer de la prostate.

Entre 2001 et 2005, l’Institut national du cancer constatait en Martinique une augmentation spectaculaire du taux d’incidence annuel (standardisé monde, moyenne mondiale 30), qui est passé de 137,0 pour 100 000 en 2000 à 177,0 pour 100 000 en 2005[réf. nécessaire].

En 2010, une élévation significative du risque de cancer de la prostate est démontré[69] chez les hommes de Guadeloupe ayant été, selon des analyses de sang faites de 2004 à 2007, très exposés au chlordécone ; ceux ayant le taux sanguin le plus élevé avaient un risque plus de 2,5 fois plus élevé que les moins exposés. Dans les Antilles françaises, des taux sanguins de plus d'un microgramme par litre (μg/l) sont trouvés chez plus de 20 % de la population étudiée[69]. Le chlordécone était présent dans le sang de 68,7 % des malades et de 66,8 % des témoins à des concentrations médianes respectives de 0,44 et 0,40 μg/l. Posséder certains caractères génétiques qui diminuent la capacité d'éliminer le chlordécone de l'organisme est associé à un risque accru de cancer de la prostate. Le caractère de perturbateur endocrinien (féminisant, car mimant les œstrogènes, et capable d'agir sur le fœtus) de ce produit est connu depuis la fin des années 1970[70], et l'on sait que de manière générale, les œstrogènes sont sources de risques accrus de ce cancer[69]). Un risque accru (et encore non expliqué) concerne les hommes ayant vécu plusieurs années en métropole ou dans un pays occidental (risque multiplié par cinq pour des hommes ayant été exposés, ayant un antécédent familial de cancer de la prostate et ayant vécu dans un pays occidental)[69].


En 2012, le World Cancer Research Fund International a publié des résultats montrant un taux d’incidence annuel (standardisé monde) de 227,2/100 000 pour la Martinique, ce qui correspondait au taux le plus élevé au monde loin devant la Norvège en 2e position avec 129/100 000[71]. Les données, actualisées en 2018, de ce même fond montraient une incidence à respectivement 189 et 158 pour 100 000 en Guadeloupe et Martinique qui occupaient les deux premières places mondiales[72].

Pour comprendre cette prévalence du cancer de la prostate des études ont été menées dans les Antilles. En Guadeloupe l'étude Karuprostate menée par l'INSERM et le CHU eut pour objet d'identifier et caractériser les facteurs de risque environnementaux, génétique et hormonaux de survenue de ce cancer aux Antilles. Effectuée sur une période allant de 2004 à 2007, elle rassembla une cohorte de 709 hommes malades (les « cas ») et 723 hommes sains (les « témoins ») provenant des centres médicaux publics. Une relation linéaire dose-effet positive entre la quantité de chlordécone dans le plasma sanguin et le risque de développer le cancer de la prostate fut alors mise en évidence. L'augmentation du risque est significative lorsque les concentrations dépassent ou atteignent 1 μg/L. Toutefois d'autres facteurs ont été retenus comme la présence d'antécédents familiaux au premier degré de cancer de la prostate ou l'occurrence d'un séjour prolongé en métropole avant retour dans les îles[73]. Enfin, des critiques ont été émises à l'encontre de cette étude, pourtant considérée alors comme étude de référence, par les responsables de l'Institut National du Cancer (INCA), notamment Norbert Ifrah, arguant que l'effectif « témoin » n'était pas comparable à l'effectif « cas » en raison de disparités en âge ou antécédents familiaux[74].

En Martinique, l'étude Madiprostate lancée en 2013 sur le même modèle que Karuprostate, avait pour but de mener une recherche statistique de lien entre chlordécone et cancer de la protate dans la population Martiniquaise afin de confirmer les résultats de Karuprostate. Mais le retrait immédiat en 2014, des financements par l'INCA alors dirigé par Agnès Buzyn, enterre le projet sans présenter de justifications[75].

Action de l'État et lutte contre la pollution

Mesures locales

En février 2000, un plan d’urgence a été élaboré par le Préfet de Guadeloupe pour garantir la qualité des eaux de consommation et le respect du seuil de 0,1 µg/l, conformément au décret officiel du 3 janvier de 1989[76].

Depuis 2003, les autorités locales ont restreint la culture des sols et d'autres activités (pêche, vente de volailles/œufs...) en raison de leur contamination[15].

Un décret interdit la pêche jusqu'à 500 mètres au large des côtes ; la zone d'interdiction serait passée en été 2013 à 900 mètres. En janvier 2013, le port principal de la Martinique, Fort-de-France, est barré par des pêcheurs qui réclament des subventions pour les aider à poursuivre la pêche aux langoustes. Le 15 avril, une centaine d'entre eux manifestent dans le chef-lieu[77],[16].

En janvier 2018, le syndicat CDMT du personnel de l’Agence régionale de santé de Martinique écrit une lettre à la Ministère des Solidarités et de la Santé afin de lui faire part de pressions subies par les agents pour « limiter l'information du public au strict minimum »[78].

La DAAF effectue aux agriculteurs 250 contrôles scientifiques par année, tandis que la DIECCTE effectue aux commerçants 300 prélèvences des échantillons de cucurbitacées et légumes racines[79] ; ce niveau de contrôle aux commerçants est légèrement plus éléve que les 180 prélèvences faites en 2006[4]. Certains agriculteurs dont le sol présente un taux de chlordéconisité de 1,3 mg/kg, ont été contraints par la chambre d'agriculture à cultiver des produits autres que ceux visés par l'Arrété Préfectoral 030725 du [79].

Plans d'actions

  • Un premier « Plan Chlordécone » national a couvert la période 2004-2008[80], suivi d'un premier plan d'action spécifique (2008-2010[81],
  • puis un deuxième plan chlordécone a couvert la période 2010-2013 avec un montant financier de plus de 33 millions d’euros[82],[83] et associant les utilisateurs de produits[84].
  • Un Plan Chlordécone III a été mis en place pour la période 2014 à 2020[85].
  • Le Plan Chlordécone IV (PC4) couvrant la période 2021-2027 est lancé fin février 2021, son budget global prévisionnel est fixé à 92 millions d’euros. « La "répartition prévisionnelle" des dépenses prévoit notamment 38% de cette somme pour la santé, 28% dédiés à la recherche et 18% seront consacrés à l’alimentation »[86]. Ce quatrième plan chlordécone est présenté par le préfet de Guadeloupe[87].

Pistes d'actions :

  • En 2001-2002 le réseau d'eau potable est protégé par des systèmes d'adsorption de pesticides sur charbon actif, avec une meilleure interconnexion (par exemple, vers Basse-Terre où l'eau venait essentiellement d'une nappe contaminée et manque en saison sèche) ;
  • Installation de matériel de dosage de pesticides dans l'eau, à l'Institut Pasteur de Guadeloupe ;
  • Recherche de plantes sélectionnées pour leur résistance aux insectes et non plus uniquement pour leur productivité ;
  • Recherche sur la lutte intégrée (exemple : des champignons microscopiques du genre Beauveria (Beauveria bassania) ou des nématode entomopathogène comme genre Steinernema (Steinernema carpocapsae) peuvent lutter contre le charançon du bananier, mais à utiliser avec précaution en raison du risque qu'ils s'attaquent à des espèces non-cibles (les risques d'invasion biologique à partir d'espèces volontairement ou involontairement introduites semblent beaucoup plus élevés dans les îles que sur les continents). Aujourd'hui, les agriculteurs luttent contre le charançon genre Cosmopolites (Cosmopolites sordidus) à l'aide de pièges qui émettent des phéromones d’agrégation[88].
  • La secrétaire générale de la préfecture de Guadeloupe, Virginie Klès, explique en 2018 qu'« Émettre des recommandations aux agriculteurs de produits à cultiver sur ces zones et les méthodes pour éviter leur contamination », est prioritaire, ainsi que la création ultérieure d'un « label pour les auto-producteurs » dont les produits circulent informellement et sans traçabilité (au bord des routes, dons, etc.). Aucune solution de décontamination des sols ne fait l'objet de mesures appliquées à grande échelle par ce gouvernement : « il faut encore vérifier l'efficacité de ces dispositifs, leur coût, etc. », explique-t-elle à l'AFP le [44].
  • Le Parc naturel régional de la Martinique a lancé une campagne pour la création d'un nouveau label : le Zéro chlordécone[89]. Il s'agit d'aider le consommateur à trouver des produits ayant poussé hors des zones polluées par ce pesticide, et de valoriser les agriculteurs qui s'inscrivent dans cette démarche[90]. Pourtant, l'étude Chleauterre signale que « le chlordécone a également pu être utilisé sur d’autres productions que la banane, principalement en cultures maraîchères ou vivrières, pour lutter contre la fourmi manioc (Fourmi coupe-feuille, ndlr) ou le charançon de la patate douce, ou en production d’agrumes pour lutter contre le charançon des agrumes. En cas de doute sur l’historique cultural et l’utilisation possible de chlordécone il convient de procéder à une analyse de sol[91]. »

Fiabilité des analyses

Les différentes missions de recherche sur la chlordécone ont produit de nombreuses analyses quant à la teneur en principe actif de différentes matières étudiées (eaux, sols, végétaux, viandes…). Parmi celles-ci, plus de six mille ont permis de composer la carte actuelle des pollutions en Guadeloupe. Mais ces analyses ne sont pas toutes fiables. En effet, un ensemble de paramètres qui tiennent tant au type de matière étudiée qu’à la méthode utilisée font que l’incertitude associée à cette mesure varie entre 20 % et 40 %[26],[92], ce qui peut avoir une influence sur le traitement ultérieurs des données expérimentales. Ainsi, en pratique, pour une incertitude de 20 %, un échantillon dosé à 25 µg/kg sera jugé conforme, même s’il dépasse les VTR fixées à 20 µg/kg[93]. Un rapport parlementaire de 2007 confirme qu’une exploitation aquacole est restée ouverte après contrôle alors que les résultats indiquaient une contamination de 26 µg/kg, et ce en vertu d’un intervalle de confiance de ± 35 % autour de la valeur obtenue (17 µg-35 µg) qui ne permettait pas de juger de manière déterminée de la non-conformité de l’exploitation[26].

Polémiques

Mise en cause des ministres de l'État français

La première AMM provisoire de mise sur le marché fut signée en 1972 par le ministre de l'Agriculture, Jacques Chirac à l'époque, alors que les études scientifiques, avaient identifié le risque que la molécule ne soit un « probable perturbateur endocrinien, reprotoxique, et un cancérogène »[7]. Une deuxième AMM est ensuite accordée par Édith Cresson alors que le produit est déjà interdit depuis 1976 aux États-Unis. L’AMM est retirée en 1990 mais Henri Nallet accorde une prolongation de 2 ans, puis Louis Mermaz accorde une nouvelle prolongation d’un an et Jean-Pierre Soisson accorde un dernier délai de 6 mois[94].

Il est aussi à noter que 17 années d’archives du ministère de l’Agriculture sur le sujet (de 1972 à 1989) ont disparu[95].

Les rapports accablants de l'Afsset et de l'INRA

L'AFSSET et l'INRA, dans deux rapports de 2009 et 2010, ont pointé du doigt la collusion entre les intérêts privés, la commission des toxiques chargée de l'évaluation du chlordécone, et l'opacité du ministère de l'Agriculture. Ils « fustigent » alors les faibles exigences en matière environnementale de la commission.

Les rapports de l'INRA et de l'AFFSET ont connu un large écho médiatique, repris par l'AFP le 24 août 2010 puis par plusieurs quotidiens nationaux les jours suivants[96],[97],[98],[99].

les deux rapports sont ensuite diffusés sur le site de l'Observatoire des résidus de pesticides et ils sont aujourd'hui consultable sur le site de l'INRA[100].

En décembre 2009, l'AFSSET a publié une synthèse qui retrace la chronologie des autorisations de la chlordécone et pointe plusieurs dysfonctionnement dans la gestion du dossier par les autorités[PDF 13] :

  1. l'incapacité à prendre en compte les études réalisées aux États-Unis concernant la toxicité du Chlordécone pour les travailleurs exposés de façon brève et intense mais aussi pour l'environnement à faible dose de façon chronique ;
  2. manque de connaissances scientifiques concernant la caractérisation chimique du composé actif et concernant sa toxicité sur l'environnement.
  3. la logique institutionnalisée de prolongation et de reconduction des autorisations provisoires de vente des pesticides ;
  4. le poids excessif accordé aux arguments économiques dans le dossier de la chlordécone, au détriment de ceux concernant l'environnement et la santé.

Tout en rappelant que l'on ne juge pas les erreurs du passé avec les connaissances d'aujourd'hui, l'INRA[101] soulignait pour sa part :

  1. La demande d'homologation a été rejetée en 1968 et en 1969 avant d'être autorisée en 1972, non sur de nouvelles données infirmant la toxicité du produit, mais sur des arguments économiques.
  2. Une autorisation provisoire d'un an avait été accordée en 1972, qui a été réexaminée (et prolongée) en 1976. Tout usage entre 1974 et 1976 est à la limite de la légalité, cette usage a été organisé par la filière de production de la banane.
  3. Les recherches sur la contamination de l'environnement menées en Guadeloupe à partir de 1975 mettent en évidence l’accumulation de la chlordécone dans les sols, dans les eaux et chez les animaux et, malgré les demandes d'analyses complémentaires, les recherches systématiques de pollution n'ont commencé qu'en 1998.
  4. la commission des toxiques n'aurait pas dû donner un avis favorable à l'autorisation compte tenu des connaissances dont elle disposait sur la toxicité de la matière active.

Ce rapport met en cause la commission des toxiques pour ses faibles exigences objectives, sa soumission à l'influence des acteurs économiques et mélange des genres entre évaluation et gestion, ainsi que l'opacité du ministère de l'Agriculture. Enfin le rapport souligne le rôle positif des services de santé, des associations de protection de l'environnement, des agents de l'administration et des autres lanceurs d'alerte.

En 1979, le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) classe ce produit comme cancérogène possible[102], ce que confirme l'INSERM en juin 2010, dans le Journal of Clinical Oncology, pour le cancer de la prostate[69].

Indemnisations

L'indemnisation des ouvriers ayant travaillé dans l'industrie de la banane puis contracté un cancer de la prostate fait fréquemment partie des renvendications des syndicats locaux. En 2019, ce type de cancer n'est toujours pas considéré comme une maladie professionnelle et donc les ouvriers atteints ne bénéficient pas d'une couverture complète[103]. Toutefois, le président Emmanuel Macron a annoncé en septembre 2017 qu'à l'avenir le cancer de la prostate pourrait entrer dans la liste[104].

Un des objectifs de la mission parlementaire de 2019 est d’évaluer « la nécessité et les modalités d'une indemnisation des préjudices des victimes et de ces territoires » (Guadeloupe et Martinique).

Le rapport No 2430 de l'assemblée nationale (2005)

Le 30 juin 2005, la commission des affaires économiques, de l'environnement et des territoires de l'Assemblée nationale a rédigé un rapport sur l’utilisation du chlordécone et des autres pesticides dans l’agriculture martiniquaise et guadeloupéenne dans lequel elle explique l'utilisation et les conditions d'homologation de la chlordécone. Les parlementaires s'y interrogent sur le potentiel non-respect des lois lors de l'autorisation de commercialisation du Curlone. Soulignant les différences entre hier et aujourd'hui, ils pointent qu'à l'époque de l'homologation c'est le principe de prévention (risque connu et identifié) et non le principe de précaution (risque non avéré) inconnu du droit à l’époque, qui faisait foi. Le rapport conclut que la décision d’homologation était en accord avec le principe de prévention en vigueur.

En ce qui concerne les prolongations de commercialisation et d'utilisation, il note que le ministre de l'Agriculture avait fait une interprétation large des textes de loi pour autoriser l'utilisation du chlordécone entre janvier et septembre 1993, d'autant que cette interprétation n’était pas la même que celle donnée par le directeur de la protection des végétaux dans son courrier quelques jours auparavant[3].

Manque de financements

L'étude Madiprostate a été enterrée après le retrait des financements de l'INCA[105].

En 2019, alors que le plan Chlordécone III touche à sa fin, les chercheurs se plaignent encore de manques drastiques de financements[106].

Rapport parlementaire No 2440 de 2019

Le rapport d’une commission d’enquête parlementaire[107] présidée par Serge Letchimy[108] présenté en novembre 2019 à l’assemblée nationale[109], met en avant la responsabilité de l'État pour une interdiction tardive, en 1990 en France et 1993 aux Antilles, de ce pesticide utilisé dans les bananeraies de Guadeloupe et de Martinique. Selon le rapport « L'État aurait fait subir des risques inconsidérés aux populations de ces territoires (…) Le maintien de la production bananière a trop souvent pris le pas sur la sauvegarde de la santé publique et de l’environnement »[110].

Mise en cause des producteurs de bananes et de l’importateur de chlordécone

À l'époque de l'épandage du chlordécone, la plupart des planteurs de bananes de la Martinique étaient regroupés au sein de la SICABAM et ceux de la Guadeloupe au sein de la SICA-ASSOBAG[111].

L’utilisation du chlordécone sur tout le territoire étant interdite en 1990, les producteurs de bananes et l’importateur exclusif du produit[112] (notamment via Yves Hayot, le président du SICABAM et aussi directeur général de la société Lagarrigue qui commercialisait le chlordécone)[113] ont reconstitué les stocks la même année[114] et ont ultérieurement demandé expressément de pouvoir continuer à utiliser ce pesticide[115] (voir aussi les annexes I-K et I-L du rapport parlementaire No 2430).

Les producteurs de bananes prétendaient qu'il n'existait pas de pesticides alternatifs, ce qui était inexact[116],[3]. De fait ces dérogations servaient à écouler les stocks constitués par Lagarrigue qui avait importé un produit qu’il savait déjà interdit : « s’il n’y avait pas eu de réapprovisionnement, il n’y aurait pas eu de nécessité de délivrer de dérogations »[115].

À la suite de la demande des producteurs de banane, l'usage du pesticide a donc été prolongé jusqu'en 1993 par dérogations[117],[15],[16] et au-delà, a minima jusqu’en 2002 par écoulement des stocks constitués en réserve[17],[118].

Mise en cause des élus locaux

Mr Guy Lordinot (alors député de la première circonscription de la Martinique) avait relayé en 1990 les demandes de prolongation d’utilisation du produit. Tout en connaissant le caractère nocif du produit, il avait réitéré le 30 avril 1990 sa demande du 23 avril 1990 de prolongation d’utilisation de 5 ans au-delà de 1990 (cf lettre au ministre en annexe I-G du rapport No 2430 de l’assemblée nationale), néanmoins cette demande avait été refusée par le ministre[13],[14].

Le 16 septembre 2019, Guy Lordinot, répondant à une commission d'enquête parlementaire affirme n'avoir « jamais subi de pression de la part des békés ou des industriels phytosanitaires » mais avoir agi dans ce qu'il pensait être l'intérêt des petits planteurs de sa commune et du nord de la Martinique[119].

Prises de position

Au niveau national

En septembre 2018 le président de la république française, Emmanuel Macron, a déclaré que « La pollution au chlordécone est un scandale environnemental (…) . C’est le fruit d’une époque désormais révolue, (…) d’un aveuglement collectif. »[120].

Le vendredi 1er février 2019, lors d'une réunion avec des élus de l'Outremer à l'Élysée, le président de la république française a affirmé qu'il « ne faut pas dire que c'est cancérigène »[121],[122] pour ne pas alimenter les peurs. Cette déclaration a provoqué la polémique, le président est rapidement corrigé par des scientifiques, les professeurs Multigner et Blanchet lui ont rappelé que le Chlordécone est classé cancérigène par l'OMS sur la base d'études jamais contredites[123]. Le lundi suivant le gouvernement a évoqué un malentendu et explique que le président voulait dire qu'« on ne peut pas se contenter de dire que c'est cancérigène, il faut aussi agir »[124].

En novembre 2019, une commission d'enquête parlementaire juge l'Etat responsable du scandale du chlordécone lié à la dispersion dans l'environnement de ce pesticide hautement nocif, le chlordécone, utilisé dans les bananeraies de Guadeloupe et de Martinique. Le chlordécone est reconnu de longue date comme un perturbateur endocrinien et dont l'utilisation massive en Guadeloupe et Martinique coïncide avec l'explosion du cancer de la prostate[125].

Au niveau local

Le 29 janvier 2018, le député Serge Letchimy publie sa correspondance écrite au ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation, dans laquelle il exprime son étonnement face à la décision du gouvernement de rehausser les LMR des denrées carnées terrestres et demande une contre-expertise de l'ANSES.

Les députés Hélène Vainqueur-Christophe et Victorin Lurel demandent le que le paraquat et le chlordécone soient intégrés dans la proposition de loi portant création d'un fonds d'indemnisation des victimes des produits phytopharmaceutiques, ce qui fut refusé par la commission des Finances, expliquant que cela provoquerait une aggravation des charges publiques.

Le 6 février 2018, le sénateur Maurice Antiste pose une question au gouvernement dans laquelle il cite l'étude Kannari et demande de relancer l'étude Madiprostate, interrompue en 2014. Il rappelle la mise en cause de la chlordécone dans le nombre d'hommes atteints du cancer de prostate, le taux d'accouchements prématurés et de puberté précoce[126],[127].

Combats juridiques

Deux plaintes en Martinique et une en Guadeloupe ont été déposées (et ont été suivies jusqu'en 2018) contre X pour tenter de déterminer les responsabilités dans le désastre sanitaire du Chlordécone[128].

En 2006, plusieurs associations déposent plainte contre X en Guadeloupe pour mise en danger d'autrui et administration de substance nuisible. Plusieurs sont déclarées irrecevables la même années. S'ensuit plusieurs appels de part et d'autre[129].

En 2006, l'Association pour une écologie urbaine dépose une plainte en Martinique[réf. nécessaire].

En 2007, l'ASSAUPAMAR dépose une plainte en Martinique pour empoissonnement (article 222-15 du code pénal), complicité d'empoisonnement, mise en danger de la vie d'autrui (article 223-1 du code pénal), complicité dans la mise en danger de la vie d'autrui, envers les représentants de l'état[130].

Les plaintes furent réunies en un seul dossier au tribunal de grande instance de Paris en 2013[128].

L’association Agriculture, société, santé, environnement (ASSE), présidée par Alain Monfait[131] et puis Philippe Verdol[132],[133], et ses partenaires estiment ne pas être suffisamment entendus par les autorités compte tenu de la pollution endurée. C’est pourquoi ils ont porté plainte contre X en février 2006, notamment pour mise en danger d’autrui. Une collecte réalisée auprès de la population guadeloupéenne a permis de payer les 2 500 euros de consignation exigés par le tribunal avant qu’une enquête soit ouverte[4].

À l'initiative de plusieurs associations locales[134] ou nationales[135], une action collective conjointe réunissant plus de 2000 plaignants a été initiée[136].

La plainte pour empoisonnement au chlordécone déposée en 2006 par des associations martiniquaises et guadeloupéennes est touchée par la prescription pour ce type de crime qui est, sauf exceptions[137], de « vingt années révolues à compter du jour où l'infraction a été commise »[138],[139],[alpha 3]. Samedi 27 février 2021, une manifestation est organisée à Fort-de-France, en Martinique, et à Capesterre-Belle-Eau, haut lieu de la production bananière en Guadeloupe, à l’appel d’une quarantaine d’organisations, partis politiques, syndicats, associations, pour protester contre le risque de prescription[140],[141].

En 2021 une plainte pour faux témoignage est intentée devant la Cour de justice de la République contre l’ancienne ministre de la Santé, Agnès Buzyn, et l’ancien ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume[142].

Notes et références

Notes

  1. Nom féminin pour désigner la molécule, nom masculin pour le produit.
  2. selon le rapport 2430 de l'assemblée nationale « (...) Ces décisions paraissent d'autant plus regrettables que des traitements alternatifs existaient : si l'on se fie à l'index ACTA (9), les agriculteurs avaient alors à leur disposition le Temik (substance active : aldicarbe), le Nemacur O (isophenphos et phénamiphos), le Rugby (cadusaphos) et le Counter (terbuphos). L'argument invoqué en 1990 pour justifier les demandes de prorogation du délai d'utilisation du Curlone, c'est-à-dire le caractère inabouti des recherches tendant à trouver des substituts satisfaisants au chlordécone, paraît en 1992 et 1993 dénué de fondement.(...) »
  3. Ce pesticide est interdit en France en 1990 mais continue à être utilisé en Martinique et en Guadeloupe par dérogation ministérielle jusqu'en 1993, et après pour liquidation des stocks

Références Documents(pdf)

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Références

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  17. En outre, la collecte en 2002 de plusieurs tonnes de chlordécone a pu alimenter la crainte que certains agriculteurs indélicats aient poursuivi l'épandage du produit après 1993, et aient bénéficié d'importations frauduleuses de Curlone. [… Les défaillances supposées des services de contrôle apparaîtraient d'autant plus vraisemblables que le 23 août 2002, une tonne et demie de patates douces contenant des résidus de chlordécone était saisie par les services de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) à Dunkerque. […] Par un courrier du 19 mars 1992, le sous-directeur de la protection des végétaux indiquera au Directeur de l'agriculture et de la forêt de Martinique que « cette dérogation s'adresse à l'ensemble des planteurs de bananiers qui peuvent ainsi utiliser le reliquat de Curlone qu'ils possèdent en stock - 'Rapport No 2430 de l'Assemblée nationale sur l'utilisation du chlordécone et des autres pesticides dans l'agriculture martiniquaise et guadeloupéenne]
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Voir aussi

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