Chanéac

Chanéac est une commune française, située dans le département de l'Ardèche en région Auvergne-Rhône-Alpes.

Pour les articles homonymes, voir Chanéac (homonymie).

Chanéac

Hameau de Serres.
Administration
Pays France
Région Auvergne-Rhône-Alpes
Département Ardèche
Arrondissement Tournon-sur-Rhône
Intercommunalité Communauté de communes Val'Eyrieux
Maire
Mandat
Didier Rochette
2020-2026
Code postal 07310
Code commune 07054
Démographie
Gentilé Chanéacquois ou Chanéacois
Population
municipale
255 hab. (2018 )
Densité 16 hab./km2
Géographie
Coordonnées 44° 56′ 02″ nord, 4° 19′ 13″ est
Altitude 700 m
Min. 540 m
Max. 1 271 m
Superficie 15,73 km2
Unité urbaine Commune rurale
Aire d'attraction Le Cheylard
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Haut-Eyrieux
Législatives Première circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Auvergne-Rhône-Alpes
Chanéac
Géolocalisation sur la carte : Ardèche
Chanéac
Géolocalisation sur la carte : France
Chanéac
Géolocalisation sur la carte : France
Chanéac

    Ses habitants sont appelés les Chanéacquois ou les Chanéacois[1].

    Géographie

    Chanéac est située à 80 kilomètres de Valence et à 6 kilomètres de la vallée de l'Eyrieux en amont de Saint-Martin-de-Valamas. La commune se situe dans la région des Hautes-Boutières.

    Communes limitrophes

    Chanéac est limitrophe de sept communes[2], toutes situées dans le département de l'Ardèche et réparties géographiquement de la manière suivante :

    Urbanisme

    Typologie

    Chanéac est une commune rurale[Note 1],[3]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[4],[5].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction du Cheylard, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 20 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[6],[7].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (83,9 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (70,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (62,2 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (21,7 %), prairies (14,2 %), zones agricoles hétérogènes (1,9 %)[8].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[9].

    Toponymie

    Chanéac était nommée Chaniacum avant l’an 1000, Chaniau (cartulaire de Pébrac en 1099), Chaniaci (charte vetus), puis Chaniac (découpage des départements en décembre 1789). Chanéac tirerait son nom du nom provençal Cania, Cagnes (villa située sur une arête rocheuse). Pour A. Nouvel, ce nom viendrait de Canius, nom d'homme latin[10], suivi du suffixe gallo-romain de dépendance -acum.

    Histoire

    Chanéac au Moyen Âge

    Le village est mentionné à partir du XIe siècle. Il faisait partie de la seigneurie des Chanéac et relevait du diocèse de Viviers, subdivision du Haut-Vivarais. On y trouve des vestiges d'anciens châteaux forts parmi les maisons du village. Les premiers relevés historiques où Chanéac est mentionné datent de l’an 1100. C’est dans la famille de Fay qui dirige le pays que l’on retrouve les premières traces du nom de Chanéac, quand Pierre de Fay, descendant de la puissante famille des seigneurs du Mézenc, donne l’église à l’abbaye de Pébrac. C’est au courant de l’année 1099, dite première année après la prise de Jérusalem, que Pierre de Fay confirma le don de l’église de Chanéac, que l’évêque Léger avait fait au monastère de Pébrac, aux mains de l’abbé Bertrand qui gouvernait le monastère : "Pierre de Fay, «vir disertissimus», homme très discret, approuva et confirma le don de la dite église de Chaniau, que l’évêque avait fait. C’est pourquoi le dit abbé Bertrand, envoya dans cette église, pour y célébrer le service de Dieu, des chanoines que Pierre de Fay aima beaucoup et qu’il combla d’honneurs et de faveurs. Ces donations furent approuvées par Pierre de Fay, son épouse et toute sa maison, Bertrand de Châteauneuf et Giris son frère, Armand Guigon, Guillaume de Fourchades et ses fils, Garent de Chambarlhac et Adralde, Guigon, Guillaume fils de Pierre et beaucoup d’autres.

    La même année, une même donation est faite à l’abbaye de Pébrac par Pierre de Fay, de l’église Sainte-Appolinaire près de Chanéac, dans cette donation est mentionné que Jarenton de Chambarlhac. Garent est assisté de Guérin de Châteauneuf des Bothières et son frère Bertrand.

    Il y a une église, située près de Chanéac, dite de Sainte-Appolinaire, que de vaillants chevaliers tenaient pour alleu, savoir; Pierre, Haubert et Guidon, son frère de Aboreias, mais Modoard et Amicus, deux autres chevaliers, étaient en fief de la même église, Bertrand Reclus, voyant qu’ils se conduisaient mal, leur faisait de vives remontrances, et d’autres fois employait la voie de la persuasion pour leur faire abandonner cette église, laquelle était par eux détruite et privée du divin ministère, cédant à ses exhortations, les deux frères, Pierre et Guidon abandonnèrent l’église et la donnèrent à Sainte Marie de Pébrac, aux mains de Bertrand Reclus. Modoard et Amicus firent de même par le conseil de Léger, évêque de Viviers et de Pierre de Fay et sa femme, approuvée par Bertrand de Châteauneuf, Giris son frère, Armand Guigon, Garent de Chambarlhac et autres.

    Pierre de Fay apparaît comme un homme sage et pondéré « vir disertissimus », cherchant à ramener au devoir les châtelains des environs, ami de l’évêque de Viviers, il est cité en tête des témoins, lors de ces donations, sans doute par ce qu’il était le plus puissant des seigneurs des environs. Pierre de Fay avait épousé Marie de Chapteuil, vers 1075, il eut pour enfants, entre autres, l’aîné François, les dits Pierre, Pons et Silvius, veuf, il aurait épousé Marie du Solier vers 1090, fille de Reynaud et de Marthe Boyer.

    Église de Chanéac.

    (article d’Allais).

    C’est en 1229 que le château de Chanéac apparaît pour la première fois dans l’histoire, dans l’hommage que Philippa de Fay fait à l’évêque du Puy, en même temps que les trois-quart de celui de Chambarlhac et ainsi qu’une partie de celui de Chateauneuf des Boutières.

    En 1284, on a connaissance d’un procès entre ce Guillaume de Poitiers et le prieur de Saint-Martin-de-Valamas ; M. Baudouin, qui doit reconnaître qu’il lui doit l’hommage féodal. Le prieur de Saint-Martin se plaisait à entretenir une petite guerre avec le seigneur du lieu, s’accusant mutuellement de ne pas respecter telle formule ou telle loi.

    C’est à l’occasion d’une transaction passée le 6 décembre 1284 entre Guillaume de Châteauneuf et messire Baudouin, qui voulait être exempté de dîmes que le ton monta entre eux, ce qui engendra ensuite un long procès entre le seigneur de Chanéac et le prieur de Saint-Martin.

    En 1320, nouveau conflit; il se termine par une importante transaction entre le prieur Bertrand de Rivière et Guillaume de Poitiers, seigneur de Chanéac ; il fut convenu que le prieur a reconnu, pour lui et ses successeurs à venir, que le territoire de Saint-Martin est exactement délimité:

    « D’un côté avec la rivière d’Eysse, près de la terre de Jean d’Albanhias et des héritiers de Jean du Pré qui est bien près de l’auche appelée la Teyre et du mas d’Albanhias, et d’un autre côté, remontant l’eau et le mas, jusqu’à la croix de Recoles et de là en montant de la dite croix jusqu’au mas de Ladreyt et ruisseau de l’Eygas à la montagne de Barion ». Ils ont également convenu que le seigneur de Chanéac avait seul le droit d’infliger des peines dans les cas prévus, soit de coutume ou droit, soit de faveur spéciale (exil, déportation, emprisonnement), il est entendu que les hommes et manants de la ville de Saint-Martin devront venir faire le guet aux portes du château de Chanéac.

    Les hommages aux évêques du Puy furent renouvelés régulièrement jusqu’en 1343. En 1362, un hommage pour Chanéac est prêté par Louis d’Anduze, seigneur de La Voulte, sans doute à la suite du mariage d’Eléonore de Poitiers et de Bermond III d’Anduze, ses parents.

    C’est à ce titre que Louis d’Anduze transige avec le prieur de Saint-Martin, Pons de Villesèche, le 4 décembre 1385 ; ce dernier a le droit de fortifier son prieuré, mais le seigneur pourra y venir quand il voudra et surveiller les portes, les hommes de Saint-Martin doivent venir aider à la clôture du château de Chanéac, le prieur devra payer chaque année 25 perdrix et 3 muids de vin, soit environ 300 litres.

    En 1368, le 9 août, le châtelain de La Voulte et procureur de Louis d’Anduze s’appelle Étienne de Chanéac, c’est le même homme qui le 18 novembre 1378, défend les intérêts de Louis d’Anduze contre Louis de Poitiers, comte de Valentinois.

    Politique et administration

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    Les données manquantes sont à compléter.
    1965 1989 Georges Curinier PSU  
    1989 mars 2008 Olivier Maigret DVG  
    mars 2008 2014 Jean-Baptiste Saint-Leger DVG  
    2014 En cours
    (au )
    Didier Rochette[11],[12] SE Employé

    Dans les années 1825 Emile Faure du Pont Maire, moulinier en soie.

    Dans les années 1775 Henri Faure de Lubac Maire, avocat, notaire, juge, coseigneur de Chanéac, Chambarlhac etc.

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[13]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[14].

    En 2018, la commune comptait 255 habitants[Note 3], en diminution de 3,41 % par rapport à 2013 (Ardèche : +1,94 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    9059231 0428999801 0201 0389501 020
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    958958924903898884955924929
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    931970941802733696639508441
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2004 2009 2014
    390313253243243268283262262
    2018 - - - - - - - -
    255--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[15] puis Insee à partir de 2006[16].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Lieux et monuments

    Colline de Chambarlhac, sur laquelle s'élevait le château féodal.
    Ruines du château de Chambarlhac.
    • Ruines du château de Chambarlhac : il existait un château féodal ainsi qu'un petit village au lieu-dit Chambarlhac, sur un piton rocheux culminant à plus de 800 mètres, sur le territoire de l'actuelle commune de Chanéac. La première mention connue de ce château remonte à 1014, lorsque Estienne de Chambarlhac (De Camberliaco, en forme latine) et son épouse Ingelburge offrent un terrain au prieuré de Chamalières, dépendant lui-même du monastère Saint-Chaffre du Monastier[17]. L'historien régional Georges Vidal a démontré que le château, de par la nature du relief, devait consister en une « tour de forme carrée, située dans la partie ouest, accolée à un bâtiment dont on aperçoit encore aujourd'hui les fondements d'un mur de soutènement »[18]. Une chapelle dédiée à Saint-Pierre ainsi qu'un cimetière existaient en contrebas du château[18]. Il n'en reste aujourd'hui que quelques ruines. Le nom du lieu donna naissance à la famille noble des Seigneurs de Chambarlhac, vassaux des Seigneurs de Faÿ. Le château féodal sera abandonné dans le courant du XIVe siècle et les Seigneurs de Chambarlhac s'installeront à la maison forte de l'Herm, sur le territoire de l'actuelle commune voisine de Saint-Clément[19].
    • Église du XIXe siècle : l'église actuelle date de 1898. Une première église fut citée dès 1099, détruite à maintes reprises, notamment durant les guerres de Religion, puis complètement rebâtie.
    • Croix processionnelle du XVe siècle
    • Calcaires
    • Sources d'eaux minérales de Bois-Lantal : les sources qui jaillissent au lieu-dit Bois Lantal étaient exploitées et mises en bouteille depuis la fin du XIXe siècle. L'usine ferma en 1951.
    • Musée de la ruralité ardéchoise
    • Sites naturels rupestres
    • Fours à pain : Limis, Chanéac...

    Personnalités liées à la commune

    • Pierre Conty (1946), anarchiste d'origine grenobloise, il effectue un retour à la terre à Chanéac en 1969. En 1977, au cours d'un braquage à Villefort (Lozère), il tue trois personnes. Il s'enfuit et est condamné à mort par contumace.

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. « Chanéac (07310) », sur habitants.fr, SARL Patagos (consulté le ).
    2. Direction départementale de l'équipement (DDE), « Carte en relief de l'Ardèche avec limites communales », sur http://www.ardeche.equipement.gouv.fr, (consulté le )
    3. « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    4. « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    5. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    6. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    7. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    8. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    9. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    10. Alain Nouvel : Les noms de lieux, témoins de notre histoire (Connaissance de l'Occitanie 5, Montpellier 1979).
    11. « Liste des maires du département de l'Ardèche » [PDF], sur le site de la préfecture de l'Ardèche, (consulté le ).
    12. Liste des maires de l'Ardèche [PDF], Préfecture de l'Ardèche, (consulté le ).
    13. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    14. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    15. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    16. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    17. Vignal 2011, p. 16-20
    18. Vignal 2011, p. 17
    19. Vignal 2011, p. 18

    Voir aussi

     : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

    Bibliographie

    Georges Vignal, Les Seigneurs de Chambarlhac, Editions du Roure, . 

    Liens externes

    Articles connexes

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