Château de Sourches

Le château de Sourches est un château français de style néoclassique situé dans la commune de Saint-Symphorien à proximité du Mans dans le département de la Sarthe et la région des Pays de la Loire.

Château de Sourches
Période ou style néoclassique
Type château
Architecte Gabriel de Lestrade
Jean-François Pradel
Début construction 1763
Fin construction 1786
Propriétaire initial Louis II du Bouchet de Sourches
Destination initiale maison de campagne
Destination actuelle habitation
Protection  Classé MH (1947)
Coordonnées 48° 04′ 53″ nord, 0° 06′ 08″ ouest [1]
Pays France
Anciennes provinces de France Comté du Maine
Région Pays de la Loire
Département Sarthe
Commune Saint-Symphorien
Géolocalisation sur la carte : Sarthe
Géolocalisation sur la carte : France

Il a été construit entre 1763 et 1786 par l'architecte du Roi Gabriel de Lestrade avec l'aide de l'architecte manceau Jean-François Pradrel, pour Louis II du Bouchet de Sourches, marquis de Sourches, comte de Montsoreau, Grand prévôt de France, prévôt de l'hôtel du Roi.

Après avoir appartenu à la marquise de Tourzel, belle fille du marquis de Sourches, gouvernante des enfants de France à partir de , qui prit part à la fuite à Varennes et fut incarcérée, en , à la Tour du Temple avec la famille royale sous la Révolution française, le château est passé par héritage à la maison de Pérusse des Cars en 1845.

Les façades et toitures du château, ainsi que sa cour d'honneur, ses douves et sa chapelle font l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le [2].

Histoire

Pour construire son nouveau château à Saint-Symphorien, sur l'emplacement d'un château plus ancien, dans un lieu occupé sans doute depuis l'époque gallo-romaine[3], Louis II du Bouchet de Sourches (1711-1788), Grand prévôt de France, fait appel à partir de 1756 à l'architecte Gabriel de Lestrade (†1770), collaborateur d'Ange-Jacques Gabriel, Premier architecte du Roi, qui avait déjà travaillé pour la famille du Bouchet de Sourches au château du Jonchet près du village de Romilly-sur-Aigre (Eure-et-Loir).

La construction est réalisée sous l'inspection d'un excellent architecte du Mans, Jean-François Pradrel, seul mentionné dans le devis de 1761 si bien qu'il a parfois été désigné comme le concepteur alors qu'il n'était que l'architecte d'exécution.

Après la mort du marquis de Sourches, le château passe à la veuve de son fils aîné, la marquise, future duchesse de Tourzel (1749-1832), gouvernante des enfants de France. Celle-ci avait vécu entre Paris et le château de Sourches après son mariage en 1764 et jusqu'à la Révolution française, mais ensuite, elle résidait ordinairement dans son château d'Abondant.

Après l'extinction de la branche de Tourzel en 1845, le château passe aux Pérusse des Cars.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, en 1940-1945, les vastes caves voûtées du château, réquisitionné par l'État français, servent à mettre à l'abri les grands tableaux du musée du Louvre[4], certains meubles du château de Versailles, la tapisserie de Bayeux et plusieurs importantes collections privées appartenant à des familles juives (David-Weill, etc.).

En 1956, Louis Charles Marie de Pérusse des Cars (1909-1961), 6e duc des Cars, met le domaine à la disposition de la société Sanders dont il est le président-directeur général pour en faire un centre de recherches en nutrition animale. Dès 1957, le centre présente une station laitière de 50 vaches normandes. En 1960, la surface de cette station de recherches passe de 140 à 200 hectares. La configuration actuelle qui comporte 5 stations pour 5 espèces animales différentes, est atteinte dès 1965. Entre-temps, le duc des Cars est décédé accidentellement en 1961. En 1998, lors du rachat du groupe Louis Sanders par le groupe André Glon, la station de recherches de Sourches devient la propriété du nouveau groupe Glon Sanders qui devient en 2003, le groupe Glon. Le château et le parc classés sont demeurés intacts et occupés par la famille des Cars jusqu'en 1985.

Dans les années 1980, le château a fait partie des neuf domaines acquis par la société japonaise Nippon Sangyoo Kabushiki Kaisha, en même temps que Louveciennes, Rosny-sur-Seine, Millemont, etc. Cette société fit scandale en laissant ces châteaux à l'abandon et, dans certains cas, en les dépouillant de leur mobilier et de leurs décors historiques.

Rachetés en 2001 par une vieille famille française, le château et le parc ont été immédiatement rouverts au public, et d'importants travaux de restauration y ont été entrepris avec l'aide de l'État, de la Région et du Département. De nombreuses manifestations culturelles et sportives y sont organisées en permanence, fête de la chasse, le premier dimanche de juillet, comices agricoles, théâtre, cinéma, concert, conférences et il comporte le Conservatoire de la Pivoine ouvert au public depuis 2015.[réf. souhaitée]

Architecture

Le château est élevé sur une éminence, au centre de la grande perspective du parc dessiné par Jules Hardouin-Mansart sous Louis XIV[réf. nécessaire], et précédé d'une vaste cour d'honneur entourée de douves sèches, au centre de laquelle se trouvait le château construit à la fin du XVe siècle et démoli à partir de 1760.

La façade sur le jardin est sobre et harmonieuse, le corps central coiffé d'un dôme carré, les deux ailes couvertes de bâtières, selon une composition qu'on retrouve au château du Marais, construit dix ans plus tard par Jean-Benoît-Vincent Barré.

Au premier étage, l'encadrement des fenêtres admet des bossages et des pointes-de-diamant.

Du côté de la cour d'honneur, on remarque le corps de portique qui permit à l'architecte Gabriel de Lestrade de traiter les pièces de réception du rez-de-chaussée en plan double, alors que les deux étages sont traités en plan simple. Ayant fait l'objet des premiers travaux de construction du château, ce corps de portique d'origine est unique en France. Celui du château de Ménars, construit par Jacques-Germain Soufflot, à la même époque, est une addition postérieure faite à un bâtiment du XVIIe siècle.

« On a noté des analogies entre la voûte plate de la chapelle de Sourches et les voûtes de l'abbaye de la Couture, au Mans, qui furent appareillées par Pradrel à la même époque. »[5]

On remarque également dans la chapelle une corniche architravée.

Un petit menhir du néolithique se remarque à gauche de la grille d'entrée sud, à la lisière d'un pré.

Le château de nuit.

Protection

  • Les façades et toitures du château, la cour d'honneur, les douves, la chapelle sont classés parmi les monuments historiques par arrêté du .
  • Le parc et les perspectives du château sont classés au titre des sites par arrêté du .

Lieu de tournage

Fin 2013, le château a accueilli le tournage du film Francofonia réalisé par le cinéaste russe Alexandre Sokourov. Le film traite des œuvres du Louvre sous l'Occupation et est sorti dans les salles en .

En août et septembre 2017, le cinéaste Emmanuel Mouret y tourne Mademoiselle de Joncquières, son neuvième film sorti en salles en , avec Cécile de France, Édouard Baer et Alice Isaaz[6]. Il s’agit d’une adaptation du récit de Mme de La Pommeraye de Denis Diderot inclus dans son célèbre roman Jacques le Fataliste et son maître.

Notes et références

  1. Coordonnées vérifiées sur Géoportail et Google Maps
  2. Notice no PA00109961, base Mérimée, ministère français de la Culture
  3. Avant le XIe siècle, le lieu s'appelait Marigné ce qui signifierait le domaine de Marinus. Le château de Sourches le Marigné existait depuis les premiers temps de la féodalité.
  4. Germain Bazin, Souvenirs de l'exode du Louvre : 1940-1945, Paris, Somogy, , 138 p. (ISBN 2-85056-202-5)
  5. Michel Gallet, Les architectes parisiens du XVIIIe siècle, p. 345
  6. Sortie du film Mademoiselle de Joncquières, tourné au château de Sourches

Voir aussi

Sources

  • Michel Gallet, Les architectes parisiens du XVIIIe siècle, Paris, Éditions Mengès, 1995 (ISBN 2856203701)
  • Sourches, le plus grand centre de recherches privé d'Europe en nutrition animale] (2005), document produit par le groupe Glon-Sanders (consulté le 26 décembre 2009)

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • Abbé Ambroise Ledru et duc des Cars, Le Château de Sourches, au Maine, et ses seigneurs, Paris : H. Lecène et H. Oudin, 1887, in-8°
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