Château de Chanteloup (Manche)

Le château est situé à 600 mètres au sud de l'église Saint-Pierre de Chanteloup, dans le département français de la Manche. Il aurait permis de surveiller le havre de la Vanlée, proche, permettant des incursions côtières[2].

Le manoir est mentionné pour la première fois, en 1022, dans une charte au profit de l'abbaye du Mont-Saint-Michel[2].

Il est la propriété de la famille de Chanteloup qui s'allia à la famille Paynel. Au début du XV^e siècle, Foulque IV Paynel, baron de Hambye et de Bricquebec, seigneur de Chanteloup, de Moyon, de Créances, d'Apilly (Saint-Senier-sous-Avranches), du Merlerault et de Gacé, est un puissant seigneur de Normandie, chevalier banneret qui regroupe sous ses armes, quatre bacheliers et de dix à quatorze écuyers. Son frère Nicole Paynel lui succédera[3] dont la fille Jeanne Paynel apportera en dot le château de Chanteloup à Louis d'Estouteville, le défenseur du Mont-Saint-Michel lors de l'assaut anglais de 1434, date à laquelle il est en possession du château. Ce dernier fit réparer le donjon et l'enceinte, malmené lors de la guerre de Cent Ans. Antoine d'Estouteville, châtelain de Chanteloup de 1517 à 1556, abandonna l'antique château, vers 1533, pour un nouveau corps de logis ajouté à l'ancien château médiéval qu'il occupa avec son épouse, Isabeau de Carbonnel, fille du seigneur de Cérences[4], dont les initiales apparaissent sur la façade.

L'assiette polygonal du château originel est encore entourée de ses douves. On pénètre à l'intérieur de la cour, aujourd'hui par un petit pont dormant à deux arches ayant remplacé un pont-levis à bascule et à flèches, dont il subsiste les profondes saignées pratiquées sur la façade de la tour-porte, arasé à la Révolution, pour recevoir les flèches. Dans la cour, sur la droite se dresse les vestiges du donjon quadrangulaire également partiellement arasé à la Révolution. Ce donjon, serait, avec ceux de Saint-Sauveur et de Regnéville, l'un des plus anciens de la Manche. Chaumeil, historien local, a prétendu que son sommet était crénelé et haut de cinq étages, comme celui de Bricquebec, avec une hauteur d'une trentaine de mètres[2].

Le château actuel, construit en granit, peut être attribué à la première Renaissance, comme le suggère son ornementation sculptée : pilastres à rinceaux, candélabres, épis fuselé, frises ornés de médaillons ou de cartouches, grands panneaux à losanges garnis de feuilles, animaux fantastiques. Il est à rapprocher du château de Lasson, près de Caen, bâti lui aussi en 1520, et qui présente la même décoration[4]. Comme à Lasson, les deux portails, à droite, à larges tympan semi-circulaires, et à gauche une porte à tabernacle sont un rappel de l'architecture religieuse[5].

• 
  Le logis Renaissance.
• 
  Vue du nord-est.

• Famille de Chanteloup
• Famille Paynel
  • Foulque IV Paynel
  • Nicol Paynel (frère du précédent)
  • Jeanne Paynel (fille du précédent)
• Famille d'Estouteville
  • Louis d'Estouteville, époux de la précédente
  • Antoine d'Estouteville (1517-1556)
• Famille d'Amelot de Chaillou

Est inscrit par arrêté du 16 mai 1929[1] :

• le château sauf les parties classées.

Sont classés par arrêté du 27 septembre 1975[1] :

• les façades et toitures de la partie Renaissance ;
• la porte de la grande salle avec ses vantaux peints.