Château de Biron

Le château de Biron est un château français situé sur la commune de Biron dans le département de la Dordogne en région Nouvelle-Aquitaine. Situé dans le Périgord pourpre, fondé au XIIe siècle, le château fut le siège d'une des plus anciennes baronnies du Périgord avec les châteaux de Beynac, de Bourdeilles et de Mareuil.

Château de Biron

Le château de Biron
Début construction XIIe siècle
Propriétaire initial Famille de Gontaut-Biron
Propriétaire actuel Propriété du Conseil départemental de la Dordogne
Protection  Classé MH (1928)
 Inscrit MH (1992)
Coordonnées 44° 37′ 56″ nord, 0° 52′ 21″ est
Pays France
Région Nouvelle-Aquitaine
Département Dordogne
Commune Biron
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Dordogne

Le château fait l’objet d’une protection partielle au titre des monuments historiques[1].

Localisation

Le château est situé dans la vallée de la Lède, aux confins du Périgord, dont il est le siège d'une des quatre baronnies, dominant le bourg de Biron, dans le département français de la Dordogne.

Historique

Le site, en se référent aux données archéologiques, daterait des alentours de l'an mil, entre la fin du Xe et le milieu du XIe siècle. Les seigneurs de Biron[note 1] sont mentionnés dans des textes à la fin du XIe siècle, vassaux du comte de Toulouse[2].

Dans la seconde moitié du XIIe siècle, sous Henri Plantagenêt, duc d'Aquitaine et roi d'Angleterre, les Biron érige une imposante tour, mais dés la fin de ce siècle, ils abandonnent le site à leurs descendants les Gontaud-Biron, et partent s'installer à Montferrand-du-Périgord, dans une demeure qu'ils détenaient et qu'ils transforment en château.

Sous le patronage des Plantagenêts et des Gontaud, le château est profondément remanié, la cour basse est ceinturé d'une courtine flanquée de tours et le bourg est fortifié.

En 1211, Il est pris par les Albigeois qui le donnent à Martin Algai, capitaine et mercenaire espagnol au service du roi d'Angleterre qui passe ensuite au service de Simon IV de Montfort comte de Leicester, principal chef de la croisade contre les Albigeois. A la suite de la trahison de Martin Algai qui passe au service du comte de Toulouse, Simon de Montfort s'empare du château, fait pendre Martin Algai et confie le château à Arnaud de Montagu[3].

En 1222, le château est vendu par le roi Henri III à Henri de Gontaut[4]. Le château restera la propriété de la famille de Gontaut-Biron jusqu'en 1939.

Pris et saccagé par les Anglais aux XIVe et XVe siècles, Pons de Gontaud de Biron (mort en 1524), fortune retrouvée, transformera la forteresse médiévale en une demeure confortable. C'est lui qui érige l'église double qui deviendra le sanctuaire dynastique, afin d’accueillir son tombeau et celui de son frère Armand. Afin de retrouver son rang[note 2], il épouse Marguerite de Montferrand, sa parente. Son fils, Jean (1502-1557) épousera une Bonneval, issue d'une grande famille limousine. Introduit auprès de la cour, il tombera en disgrâce auprès de François Ier. Son fils Armand (1524-1592) sera lui le soutien inconditionnel des Valois et du catholicisme dans une région largement acquise à la Réforme. Tué dans les combats de la Ligue, il ne pourra voir l'aboutissement de la transformation du château qu'il avait entreprise. Son œuvre restera inachevée à la suite de la disgrâce de son fils Charles (1562-1602) exécuté sous Henri IV. C'est Charles Armand de Gontaud-Biron qui au XVIIIe siècle modernise le château, qui sera par la suite, dû à son éloignement, saccagé lors de la Terreur[5].

Le château sera ensuite acheté par la famille Copper-Royer.

En 1978, le département de la Dordogne achète la demeure en mauvais état[6] et entreprend de la restaurer.

En 1980, l'association les amis du château de Biron et Béatrice Gonzalez de Andia, descendante de la famille de Gontaut-Biron, obtiennent du Ministère de la Culture, les crédits nécessaires pour procéder aux réparations les plus urgentes du château[7].

En 2012 ont commencé des travaux de rénovation de la charpente de l'aile des Maréchaux, prévus pour une durée de deux ans et un coût de 2,3 millions d'euros[8],[6].

Au XXIe siècle, le château de Biron, ouvert à la visite du public, sert de cadre à des expositions et des spectacles.

Description

« En sortant de la forêt, soudain, on remarque, perché sur une butte, massif, dominateur, royal, le château de Biron. La vue s'y étend à l'infini au-dessus des bois, des monts du Limousin aux Pyrénées »[9].

Le site castral, éloigné des cours d'eau, se dresse sur une éminence naturelle, la plate-forme sommitale étant isolée par un large fossé, précédée par une cour basse formant glacis, elle-même ceint d'un fossé plus modeste.

Du XIIe au XVIIIe siècle, chaque siècle a laissé son empreinte, évoquant les vicissitudes de cet édifice monumental :

  • donjon du XIIe siècle ;
  • chapelle à double étage (1515), a conservé les tombeaux de Pons de Gontaut, baron de Biron, mort en 1524, et de son frère Armand, évêque de Sarlat, mort en 1531 ; les têtes des gisants ont été martelées. Une mise en tombeau du Christ et une pietà avec donateurs se trouvent aujourd'hui au Metropolitan Museum of Art, New-York. Jusqu'à la fin du XIXe siècle la chapelle castrale comptait deux œuvres d'art, des groupes sculptés, le Christ mort sur les genoux de la Vierge, « dressé en retable au-dessus de l'autel », l'autre, une Descente de Croix  dont un surmoulage en terre cuite est mentionné dans une chapelle de Verdelais (33)  qui ont quitté les lieux et sont « au moins depuis 1914 » (Chapoullié, 1954) au Metropolitan Museum de New-York ;
  • cour ouverte sur le Nord par une très grande arcade en plein cintre donnant accès à une terrasse couverte à colonnes jumelées et fermée par une balustrade en fer forgé donnant sur un énorme escalier inachevé (début XVIIIe siècle ?) ;
  • appartements de la Renaissance ;
  • grand escalier en pierre à rampe en fer forgé ;
  • salle de justice à l'Ouest ;
  • importantes cuisines voûtées à l'Est, avec citernes ;
  • « Salle des États de Guyenne », longue de vingt mètres sur onze.

Protection

Est classé par arrêté du [1] :

  • le château.

Sont inscrits par arrêté du [1] :

  • les jardins : glacis avec son mur de soutènement, allée des Cavaliers, terrasse inférieure, petit potager, petit jardin, grand jardin, ancien vivier et bâtiments ruinés ;
  • le parc ;
  • deux fontaines à l'Ouest du château.

Cinéma

Le château de Biron a servi de cadre pour le tournage de plusieurs films :

Notes et références

Notes

  1. Leur domaine s'étendait sur au moins une vingtaine de paroisses situées dans le sud-est du Périgord, au-delà de la Dordogne. Leur richesse principale étant la pierre, le bois et le minerai, nécessaire à une activité métallurgique.
  2. Au cours du XIIIe siècle, sa famille, fidèle au duc d'Aquitaine, s'était appauvri à la suite des créations sur leurs terres des bastides par le pouvoir royal ou ducal et leur autorité affaiblit.

Références

  1. « Château », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  2. Laure Leroux, « Le château de Biron, siège d'une baronnie du Périgord », Dossiers d'archéologie, no 404, , p. 59 (ISSN 1141-7137).
  3. Bibliothèque de l'École des chartes, Librairie Droz, 1842, page 440.
  4. Histoire généalogique et chronologique de la Maison Royale de France, tome VIII, page 733.
  5. Leroux 2021, p. 61.
  6. Adrien Vergnolle, Biron au long cours, Sud Ouest édition Dordogne du 29 juin 2012.
  7. Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, Châteaux et châtelains, Anne Carrière, 2005, p. 50.
  8. Adrien Vergnolle, « Biron : Chantier spectaculaire au château », sur Sud-Ouest, (consulté le ).
  9. René Chapoullié, Périgord, Arthaud, 1954, p.203.
  10. La Fille de d'Artagnan sur IMDb, consultée le 26 avril 2011.

Voir aussi

Bibliographie

  • Alexandre Ducourneau, La Guienne historique et monumentale, tome 1, première partie, p. 299-308, imprimerie P. Coudert, Bordeaux, 1842 (lire en ligne)
  • « Le château de Biron », dans Le chroniqueur du Périgord et du Limousin, 1854, p. 111-118 (lire en ligne)
  • M. de Mourcin, « Incendie de la Tour de l'Horloge du château de Biron en 1538 », dans Bulletin de la Société historique et archéologique du Périgord, 1881, tome 8, p. 520-521 (lire en ligne)
  • Robert Villepelet, « Le mobilier du château de Biron en 1757 », dans Bulletin de la Société historique et archéologique du Périgord, 1950, tome 67, p. 382-392, 1941, tome 68, p. 147-155
  • Charles-Laurent Salch - Dictionnaire des châteaux et des fortifications du Moyen Âge en France - p. 157 - Éditions Publitotal - Strasbourg - 1979
  • Françoise Tetart-Vittu, « Le château de Biron », p. 214-244, dans Congrès archéologique de France. 137e session. Périgord Noir. 1979, Société Française d'Archéologie, Paris, 1982
  • Dominique Repérant, Le Périgord des châteaux et manoirs, p. 18-25, Chêne, Paris, 1988. (ISBN 2-85108-736-3)
  • Jean-Pierre Babelon - Châteaux de France au siècle de la Renaissance - p. 261 - Flammarion - Picard éditeur - Paris - 1989 - (ISBN 2-08-012062-X), (ISBN 2-7084-0387-7)
  • Gérard Denizeau - Larousse des châteaux - p. 187 - Larousse - Paris - 2005 - (ISBN 2-03-505483-4)
  • Jacques Lagrange - Le Périgord des Mille et Un Châteaux - Pilote 24 édition - Périgueux - 2005 - (ISBN 2-912347-51-3)
  • Dominique Auderie (sous la direction de), Serge Laruë de Charlus (sous la direction de), Pauline Mabille de Poncheville (sous la direction de), Christian Davy et al. (préf. Bernard de Montferrand, postface Hubert de Commarque), « Biron, château de Biron », dans Peintures murales en Périgord. Xe-XXe siècle, Bordeaux/Périgueux, éditions confluences/Société historique et archéologique du Périgord, , 366 p. (ISBN 978-2-35527-255-4), p. 174-177

Articles connexes

Liens externes

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