Caronia (paquebot, 1949)

Le Caronia est un paquebot construit en 1947 par les chantiers John Brown & Company de Clydebank pour la compagnie Cunard-White Star. Il est lancé le , baptisé à Liverpool par la prétendante au trône britannique Élisabeth II. Il quitte Liverpool pour son voyage inaugural vers New York le . Après avoir eu une carrière émaillée de nombreux incidents et avoir passé deux ans désarmé à New York à la suite d'une explosion dans sa salle des machines ; il est vendu à la casse mais est pris dans une tempête tropicale et s’échoue à Apra Harbor le . Considéré comme un obstacle pour la navigation, il est détruit sur place entre 1975 et 1977[1].

Pour les articles homonymes, voir Caronia (homonymie) et Columbia.

Caronia

Le Caronia au Trondheimsfjord vers 1956.
Autres noms Columbia (1968)
Caribia (1968-1974)
Type Paquebot (1949-1968)
Navire de croisière (1968-1974)
Histoire
Chantier naval John Brown & Company, à Clydebank (Écosse)
Quille posée
Lancement
Mise en service
Statut Détruit en 1975 à Apra Harbor[1]
Caractéristiques techniques
Longueur 217,9 m
Maître-bau 27,8 m
Tirant d'eau 9,7 m
Tonnage 34 183 tonnes
Propulsion 6 turbines à vapeur HP
Puissance 35 000 ch
Vitesse 22 nœuds
Caractéristiques commerciales
Capacité 874 passagers
Carrière
Armateur Cunard-White Star (1948-1949)
Cunard Line (1949-1968)
Universal Cruise Line (1968-1974)
Pavillon Royaume-Uni (1949-1968)
Panama (1968-1974)
IMO 5064908
Localisation
Coordonnées 13° 27′ 19″ nord, 144° 37′ 30″ est
Géolocalisation sur la carte : Guam
Caronia
Géolocalisation sur la carte : océan Pacifique
Caronia
Géolocalisation sur la carte : Monde
Caronia

Histoire

Le Caronia est un paquebot construit en 1947 par les chantiers John Brown & Company de Clydebank pour la compagnie Cunard-White Star. Il est lancé le , baptisé par à Liverpool par la prétendante au trône britannique Élisabeth II. Il quitte Liverpool pour son voyage inaugural vers New York le . Le , il est victime de son premier accident lorsqu’il heurte un quai à Southampton à cause du vent. Le départ est retardé de deux jours. La majorité des accidents qui ont émaillé la carrière du paquebot sont liés à la hauteur de sa cheminée, la plus haute construite sur un navire à l’époque, qui agit comme une voile[2].

Le , alors qu’il transite dans le canal de Suez, il s’échoue par la proue sur la rive Ouest à cause du vent, puis sa poupe s’échoue sur l’autre rive pour la même raison. Il se déséchoue par ses propres moyens une heure plus tard. Il fut protégé par la British Army pendant le temps où il était échoué à cause des tensions politiques[3].

Le , il est victime d’un nouvel accident dans le port de Haïfa. En effet, alors qu’il est amarré dans le port, le vent casse ses amarres arrière et le navire part à la dérive et évite de justesse une collision avec un cargo. Il se rend alors en mer en attendant que la tempête passe puis revient s’ancrer dans la baie de Haïfa[3].

En , Élisabeth II est couronnée Reine d'Angleterre. Par conséquent, la demande pour traverser l’Atlantique vers l’Angleterre explose. Le Caronia est le dernier navire de la Cunard à traverser l’océan avant la cérémonie de couronnement. Il arrive à Southampton le , la veille de la cérémonie, et sert de navire hôtel à Southampton pour deux jours, puis reprend ses traversées régulières le [4].

Le , le Caronia s’échoue à Messine. Cette fois, le navire ne peut se déséchouer seul et cinq remorqueurs ainsi qu’un ferry sont nécessaires pour le remettre à flot[5]. Le , il entre en cale sèche à Liverpool et reçoit diverses améliorations dont l’ajout de l’air climatisé dans tout le navire. Il ne quitte le chantier naval que le [6].

Le , il connait son plus grave accident en activité lorsqu’il heurte le phare de Yokohama en essayant d’éviter une collision avec des embarcations de débarquement de l’US Navy. Il est placé en détention dans le port et entre en cale sèche le [7]. Il n’en sort que le et reprend sa route. Il arrive à New York le , avec deux semaines de retard sur le programme établi, l’arrivée dans ce port devant originellement avoir lieu le [8].

Le , le Caronia arrive aux chantiers navals Harland and Wolff de Belfast où il reçoit quelques améliorations dont l’agrandissement de son Sun Deck ainsi que l’ajout d’une nouvelle piscine et la construction de 8 suites[9]. Le , alors qu’il est en rénovation, il casse ses amarres et se retrouve au milieu du port. Les membres d’équipage présents à bord le ramènent à quai et la rénovation reprend le lendemain[10].

En 1966, une grève des marins britanniques paralyse les ports anglais. Cette grève a des effets dévastateurs pour plusieurs compagnies maritimes dont la Cunard Line. En effet, en 1967, pour la première fois depuis sa mise en service 18 ans auparavant, le Caronia navigue à perte. La compagnie prend la décision de le mettre en vente, ce qui est fait le . Lorsqu’il est mis en vente, le navire souffre de nombreux problèmes au niveau de ses moteurs qui se révéleront dramatiques dans les années suivantes[11].

Le , le Caronia arrive à Southampton et y est désarmé en attendant de trouver un nouveau propriétaire. Par la suite, il est rejoint par le Carinthia et le Sylvania, également mis en vente[12].

Le Caronia et le Carinthia désarmé à Southampton en 1967.

En , un acheteur potentiel est trouvé. Il s’agit de la société Domus Turist qui projette de le convertir en hôtel flottant à Dubrovnik, mais le projet échoue car la société s’aperçoit qu’il n’est pas possible de trouver un endroit adéquat dans le port croate[13].

En , le Caronia est acquis par la société Star Line, une filiale de la Franchard Corporation, et devient le Columbia. Le mois suivant, le navire est envoyé au Pirée où il doit être rénové; mais la transaction ne se déroule pas comme prévu et une dette hypothécaire est placée sur le paquebot.

Il est alors racheté par Andrew Konstaninidis et renommé Caribia. Afin de pouvoir remettre le navire en service le plus rapidement possible, le nouveau propriétaire joue la carte de l’économie en ne changeant pas les moteurs malgré les problèmes dont ceux-ci sont victimes[14].

Le , le navire reprend du service en effectuant sa première croisière au départ de New York. Celui-ci est un fiasco et se conclut par une pétition signée de 400 des 500 passagers qui se plaignent entre autres d’un manque de nourriture et du mauvais fonctionnement des équipements.

Le , il quitte New York pour sa seconde croisière sous le nom de Caribia. Cette croisière sera sa dernière. En effet, le , une explosion dans la salle des machines prive le navire de sa propulsion et celui-ci part à la dérive pendant plus de 20 heures avant de pouvoir regagner Saint-Thomas par ses propres moyens. De plus, un membre d’équipage a été tué et un autre ébouillanté[15].

Après quelques réparations temporaires, le navire retourne à New York et est ancré en baie de Gravesend en attendant la fin des diverses actions menées en justice à l’encontre des propriétaires. Andrew Konstaninidis annonce qu’il projette de faire réparer le navire; mais les réparations, estimées à 750 000 $, n’ont jamais lieu et le Caribia reste désarmé à New York, entre les Piers 84 et 86. Il est même "verbalisé" car les autorités portuaires ne l'ont pas autorisé à accoster à cet emplacement. Malgré un autre projet de restauration, le navire ne quitte pas sa place avant le , lorsqu’il quitte New York en remorque du remorqueur Hamburg vers Kaoshiung où il doit être détruit[16].

L’épave du Caribia le .

Le , le Caribia quitte New York en remorque du remorqueur Hamburg pour les chantiers de démolition navale de Kaoshiung où il doit être détruit, mais lors du remorquage, alors que le convoi est au large d’Honolulu, l’un des moteurs du Hamburg est tombe en panne, ce qui impose une halte sur l’île pour faire des réparations. Quelques jours plus tard, alors que le convoi est reparti, une turbo-soufflante du remorqueur tombe en panne à son tour. Il est alors décidé de se rendre jusqu’à Apra Harbor et d’effectuer les réparations là-bas, mais le remorqueur est surpris par la tempête tropicale Mary. Malgré la demande d’assistance, aucun navire ne peut venir en aide au convoi en difficulté, si bien que le remorqueur se retrouve trainé par le Caribia, victime de sa prise au vent à cause de son imposante cheminée. Lorsque l’équipage du Hamburg comprend que le paquebot est perdu, la remorque est lâchée et le Caribia se retrouve poussé sur le brise-lames d’Apra Harbor.

En raison de son emplacement, le navire gêne l’entrée du port et doit être retiré. L’Army Corps of Engineers est chargé de cette tâche difficile et, au cours des opérations, découvre l’épave d’une péniche de débarquement avec plusieurs tonnes de munitions. Cette découverte ralentit les travaux qui sont confiés à la compagnie Nippon Salvage Company, qui se charge de découper le navire en plusieurs sections de 400 tonnes. Au total, la découpe se déroule de à 1977[1].

Notes et références

Articles connexes

Liens externes

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