Cap-Haïtien
Cap-Haïtien (Okap ou Kap Ayisyen en créole haïtien), anciennement Cap-Français ou Cap-Henri, souvent appelé Le Cap, est la deuxième ville d'Haïti, chef-lieu du département du Nord et de l'arrondissement de Cap-Haïtien.
Cap-Haïtien kap ayisyen | |
La ville du Cap vue d'un morne voisin | |
Administration | |
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Pays | Haïti |
Département | Nord |
Arrondissement | Cap-Haïtien |
Maire Mandat |
Yvrose Pierre Non déterminé (Intérim) |
Démographie | |
Gentilé | Capois(e) |
Population | 186 251 hab. (2013) |
Densité | 3 481 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 19° 45′ 36″ nord, 72° 12′ 00″ ouest |
Superficie | 53,5 km2 |
Localisation | |
Géographie
Cap-Haïtien est une ville portuaire située sur la côte septentrionale de la République d'Haïti et était considérée au XIXe siècle comme le port le plus sûr de celle-ci.
La ville se trouve sur la côte ouest de la baie du Cap-Haïtien, à l'embouchure de la rivière Haut-du-Cap et est dominée par la montagne du Morne Jean qui culmine à 718 mètres d'altitude. À l'ouest de l'agglomération de Cap-Haïtien s'étend en profondeur la baie de l'Acul.
Dans les faubourgs de la ville de Cap-Haïtien se trouve la ville de Vertières où se déroula la bataille de Vertières en 1803.
Démographie
La commune est peuplée de 249 541 habitants[1](recensement par estimation de 2009), dont 155 505 habitants pour la ville elle-même.
Histoire
C'est à l'est de cette ville, jadis appelée Guarico par les Amérindiens, que Christophe Colomb fait construire un fortin baptisé La Navidad avec les débris de la Santa María, naufragée dans la nuit de Noël de l'année 1492. Il laisse sur place 39 de ses hommes qui, avant le retour de Colomb, sont tous tués par les indigènes excédés par leurs exactions. Le fort, qui avait été incendié, ne sera jamais reconstruit et tombe dans l'oubli, jusqu'à ce que des vestiges soient découverts par un paysan en 1977.
Pendant la période coloniale française, la ville, fondée en 1670 par une douzaine d'aventuriers sous le commandement de Pierre Lelong, est connue sous le nom de Cap-Français. La ville est alors la capitale de la colonie de Saint-Domingue avant la Révolution haïtienne.
En mai 1695, le Cap est attaqué et pillé par les Anglais, en représailles à l'expédition de la Jamaïque, menée en 1694 par Jean-Baptiste du Casse.
En 1739, on édifie le fort Picolet, composé de deux batteries superposées, d'un chemin de ronde et d'une muraille longeant la côte. Tout près ce fort se dressent d'autres fortifications : le fort Magny (dans lequel est enterré le général Magny et défendu par la batterie du Gris-Gris), le Fort Belly, le Fort-aux-Dames et le Fort Saint-Joseph[2].
La population compte 15 000 habitants en 1790.
La ville fut incendiée une première fois du 21 au 23 juin 1793 lors d'un affrontement franco-français entre les troupes républicaines et les séparatistes blancs.
Le 5 ou le 6 février 1802, lors du débarquement de l'expédition de Saint-Domingue, le général Henri Christophe, faisant face à la supériorité militaire française par une politique de la terre brûlée, déclenche l'incendie qui détruit la ville en totalité[3].
L'histoire urbaine de la ville a été étudiée dans un article comparatif avec Jacmel, principale ville du sud du pays[4].
La bidonvilisation, la pauvreté, l'insécurité et la criminalité restent des phénomènes importants à Cap-Haitien[5],[6],[7],[8].
Culture
La ville du Cap est très renommée culturellement avec des écrivains, des peintres illustres. Philomé Obin, un des plus importants peintres de l’histoire de l’art en Haïti vient du Cap-Haïtien[9]. De plus, la ville est animée par la polémique entre deux mythiques formations musicales : Septentrional et Tropicana d'Haïti. Chacun de ses groupes comptent des dizaines de milliers de fans, qu'on surnomme Djokannèl.
Le cinéma n'est pas un art majeur à Cap-Haïtien. D'ailleurs la ville ne compte qu'une seule salle de cinéma, Versailles Ciné. Néanmoins, la ville compte certaine production de grande classe. On peut citer : Le Cap à la Une, Journée de couleur, 10 raisons pour tromper son mari.
Depuis 2015, le secteur culturel est très animé par la fondation d'une série d'associations culturelles très dynamiques par les jeunes de la ville. Ces associations interviennent dans la littérature, la culture, l'éducation, le théâtre. On peut retenir : Société du Samedi Soir, Cap-Art, Entre Les Pages, Centre Impact, les promoteurs de l'education pour la culture intellectuelle et sociale( PRECIS)
Administration
La commune est constituée de 3 sections communales :
- Bande du Nord
- Haut du Cap
- Petit-Anse (dont le quartier « Petite-Anse »)
Éducation
- Lycée Nationale Philippe Guerrier
- Lycée Nationale Dutty Boukman
- Collège Saint-Joseph dirigée par les Frères de l'Instruction Chrétienne
- College Regina Assumpta dirigé par les Sœurs de Sainte Croix
- Le Collège Martin Luther King
- Collège Notre Dame du Perpétuel Secours
Le Campus Henri Christophe, un nouveau campus de l'Université d'État d'Haïti, a été inauguré le à Limonade[10], après plus de 17 mois de travaux (première pierre posée le [11]). Financé par la République dominicaine, il accueille environ 10 000 étudiants et il est considéré comme l'infrastructure universitaire la plus moderne d'Haïti. Celle-ci est composée de plusieurs bâtiments de trois étages comportant : 72 salles de classe pour 30 étudiants chacune, une bibliothèque, des salles de réunions, des laboratoires informatiques, comptables, scientifiques, ainsi que des installations académiques, administratives et récréatives[12]. Depuis son ouverture officielle en septembre 2012, le Campus est souvent le théâtre de mouvement étudiant qui réclame de meilleures conditions d'apprentissage, l'entretien des locaux, etc. En septembre 2020, un arrêt de fonctionnement est observé, à la suite d'un mouvement étudiant. Les protestataires réclame, entre autres, un enseignement de qualité, l'entretien des bâtiments, la démission du Conseil de gestion, indexé dans le scandale de dilapidation des fonds Petro-Caribe.
Il existe plusieurs autres universités publiques privées au Cap-Haïtien. On peut citer l'Université Publique du Nord au Cap-Haïtien, l'Université Notre Dame d'Haïti, l'Université Franco-Haïtienne du Cap-Haïtien, l'Université Roi Henri Christophe, l'Université Anténor Firmin, la Faculté de Droit, de gestion et des sciences économiques du Cap-Haïtien, et tant d'autres.
Économie
Cap-Haïtien possède un aéroport (code AITA : CAP), ainsi qu'un port international.
La station balnéaire de Labadie se trouve à environ 5 km au nord-ouest du Cap-Haïtien.
Religions
- Église Immaculée Conception de Petite Anse
- Archidiocèse de Cap-Haïtien
- Cathédrale Notre-Dame de l'Assomption du Cap-Haïtien
- Église de Sacré-Cœur de Cap-Haitien
Personnalités liées au Cap-Haïtien
- Jean II Stapleton (Cap-Français, 1696 - 1776), armateur et planteur de sucre à Saint-Domingue, issu de l'émigration jacobite des Irlandais nantais.
- Antoine Walsh (Saint-Malo, 1703 - Cap-Français, 1763), homme d'affaires issu de l'émigration jacobite des Irlandais nantais.
- Étienne Louis de Perier (30 juin 1725 au Havre - 1er août 1756 au Cap-Haïtien) est un lieutenant de vaisseau, chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, et aristocrate français du XVIIIe siècle.
- Le bienheureux Jacques Bonnaud (1740-1792), prêtre jésuite, martyr de la Révolution française est né à Cap-Haïtien.
- Toussaint Louverture (Cap-Français, 1743 - La Cluse-et-Mijoux, 1803), grand dirigeant de la Révolution haïtienne, devenu par la suite gouverneur de Saint-Domingue (le nom d'Haïti à l'époque).
- Antoine René de Mirondel, dit Mirdonday (1747-1797), général des armées de la République, décédé de la fièvre jaune dans cette ville.
- Jean-Baptiste-Joseph Brelle (Douai, 1754 - Cap-Haïtien, 1819), père capucin français, archevêque d'Haïti.
- Antoine Rougé (1763-1831), baron, général des armées de la République française est né dans cette ville.
- Vincent Ogé (Dondon, 1755 - roué vif au Cap-Français, 1791), figure de la révolution haïtienne.
- François Marie Sébastien Pageot (Cap-Français, 1766 - Paris, 1834), général des armées de la République française et de l'Empire, né à Cap-Français, décédé à Paris.
- Elbeau Carlynx, né au Cap-Haïtien en 1994, poète, auteur de Intimité de la nuit.
- Frantz Zéphirin, né au Cap-Haïtien en 1968, peintre.
- Philomé Obin (Limbé, 1892 - Cap-Haïtien, 1986), peintre.
- François Gayot, archevêque de Cap-Haïtien de 1974 à 2003
- Maximilien Laroche (1937-2017), professeur à l'université Laval, conférencier et essayiste des littératures française, québécoise et francophone des Caraïbes, né au Cap-Haïtien.
- Galland Semerand (1953-2019), peintre et architecte, né au Cap-Haïtien.
- Jovenel Moïse, Président de la République d'Haïti de 2017 à 2021. Il est assassiné le 7 juillet 2021, puis est inhumé dans la ville le 23 juillet.
Jumelage
- Portland (Maine) (Maine)
- Suresnes (France)
- Louisiane (New Orleans) (États-Unis)
Galerie
- Maison coloniale dans le centre historique.
- Plage à Labadie
- Esplanade devant la cathédrale.
- Cathédrale.
Bibliographie
- Moreau de Saint-Méry, Description topographique, physique, civile, politique et historique de la partie française de l'isle Saint-Domingue, Philadelphie, Paris, Hambourg, 1797-1798, (réédition, 3 volumes, Paris, Société française d'histoire d'outre-mer, 1984), p. 294-608.
- López Hernández, Ignacio J. "Fundar para defender: fortificación y geoestrategia en Saint-Domingue entre 1665 y 1748", Gladius, Vol 39, 2019, pp. 147-168. (ISSN 0436-029X)
Notes et références
- [PDF] (fr) Population totale, par sexe et population de 18 ans et plus estimées en 2009, au niveau des différentes unités géographiques sur le site de l'Institut haïtien de statistique et d'informatique (IHSI)
- Ignacio J. López Hernández, « Fundar para defender: fortificación y geoestrategia en Saint-Domingue entre 1665 y 1748 », Gladius, vol. 39, , p. 147 (ISSN 1988-4168 et 0436-029X, DOI 10.3989/gladius.2019.08, lire en ligne, consulté le )
- Denis Laurent-Ropa, Haïti, une colonie française, 1625-1802, L'Harmattan, 1993, p. 287
- Isabelle Duhau et Jean Davoigneau, « Cap-Haïtien versus Jacmel, essai sur la ville en Haïti », Études caribéennes, nos 39-40, (ISSN 1779-0980 et 1961-859X, DOI 10.4000/etudescaribeennes.12835, lire en ligne, consulté le )
- http://www.memoireonline.com/02/09/1956/m_Problematique-pauvrete-bidonvillisation-haiti-cas-de-shada0.html
- http://www.memoireonline.com/02/09/1956/m_Problematique-pauvrete-bidonvillisation-haiti-cas-de-shada1.html
- http://www.hpnhaiti.com/site/index.php/politique/5630-haiti-la-criminalite-a-augmente-pendant-les-6-derniers-mois
- http://www.lematinhaiti.com/contenu.php?idtexte=29360
- « Un des plus importants peintres de l’histoire de l’art en Haïti vient du Cap », sur AyiboPost, (consulté le )
- « L’Université Roi Henri Christophe inaugurée », sur Radio nationale d'Haiti (consulté le )
- « Haïti - République Dominicaine : Pose de la première pierre de l'Université Henri Christophe du Nord », sur Haïti libre (consulté le )
- « Haïti - Éducation : La nouvelle Université sera terminée le 12 janvier 2012 », sur Haïti libre (consulté le )
Voir aussi
Liens externes
- Données essentielles sur la ville de Cap-Haïtien
- Diagnostic et potentiel de développement de la région Nord
- (en) The Louverture Project: Cap Haïtien
- Portail d’Haïti