Camille Janssen

Camille Janssen, né à Liège le et mort à Bruxelles le , est un des premiers pionniers de l'État indépendant du Congo. Il succède en 1886 à Sir Francis Walter de Winton et devient le deuxième administrateur général de cet État.

Biographie

Titulaire d'un diplôme de docteur en droit de l'Université de Liège il commence une carrière d'avocat. Il entre ensuite dans la magistrature. En 1867 il est nommé substitut du procureur du Roi à Hasselt. Il sollicite ensuite le poste de consul général à Constantinople. Il est alors désigné par le gouvernement belge comme juge au Tribunal International fondé à Alexandrie, dont il devient plus tard le président. Sa carrière le mène ensuite à Sofia puis au Québec. C'est dans ce dernier poste qu'il est appelé par le roi Léopold II pour présider en qualité d'administrateur général le nouvel État du Congo. Le 30 juillet 1886 il succède ainsi à Sir Francis de Winton. Le 17 avril 1887, il est nommé gouverneur général. Le , Herman Ledeganck est nommé vice-gouverneur.

Après un bref retour en Belgique il revient au Congo et participe à l'exploration du fleuve Shiloango et de son affluent la Lukula . En juillet 1889, il commence l'inspection du Haut-Congo par la route Matadi-Léopoldville. Il remonte le fleuve Congo jusque Makanza puis poursuit jusqu'aux Stanley Falls (Chutes Boyoma) où il rencontre le marchand zanzibarien Tippo Tip. En décembre 1889, il explore le Kasaï.

Démission

En mai 1890, il revient en Belgique et devient administrateur du département des finances de l'État indépendant. Le 22 décembre 1892, il se démet de ses fonctions de gouverneur général. Le roi Léopold II a sorti des ordonnances visant à créer un véritable monopole pour son État indépendant sur les deux produits principaux du Congo : l'ivoire et le caoutchouc. Il utilise à ses fins les dispositions légales qui prévoient que les terres vacantes appartiennent à l'État. Mais pour les congolais l'éléphant et le caoutchouc se trouvent nécessairement sur des terres vacantes c'est-à-dire en dehors des villages eux-mêmes, dans la savane ou la brousse. Les congolais sont ainsi privés de leur plus grande source de profit. Plusieurs collaborateurs éminents du roi démissionnent de leurs fonctions pour marquer leur désapprobation profonde vis-à-vis de cette politique royale : Hubert Van Neuss, Alphonse-Jules Wauters, Maximilien Strauch. Et Edmond van Eetvelde, quant à lui, privé de ses deux adjoints Van Neuss et Strauch démissionnaires, continue seul à assumer ses fonctions d'administrateur général de l'État indépendant du Congo. Le roi est finalement obligé de modifier ses décrets tant l'hostilité est grande et manifestée. Un nouveau décret du 30 octobre 1892 divise les terres vacantes en trois espèces : le Domaine privé exploité exclusivement par l'État, une deuxième espèce est réservée aux sociétés commerciales et la troisième espèce est celle qui subsiste après définition des deux autres [1].

Institut colonial international

En janvier 1894 , après sa démission Janssen fonde l'Institut Colonial International où l'on retrouve notamment son ami Albert Thys. Janssen est nommé secrétaire général de l'Institut. Mais il en aussi l'animateur, l'organisateur. La notoriété de ses travaux sur la colonisation et les problèmes difficiles qu'il parvient à résoudre assure le succès des travaux de cet Institut. Il voyait aussi dans la culture indigène un élément décisif de prospérité sociale et économique[2].

Le 18 avril 1926 il meurt à Bruxelles à l'âge de 88 ans.

Références

Bibliographie

  • Barbara Emerson (trad. Hervé Douxchamps et Gérard Colson), Léopold II, le royaume et l'empire, Paris-Gembloux, Duculot, (ISBN 2-80110287-5 (édité erroné), notice BnF no FRBNF34635302)

Liens externes

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