Bataille de Maison-neuve

La bataille de Maison-Neuve opposa chouans et républicains pendant la Chouannerie.

Bataille de Maison-Neuve

Informations générales
Date fin mai ou début
Lieu Le Ferré
Issue Victoire des Républicains
Belligérants
Républicains Chouans
Commandants
• Adjudant-général BernardAimé Picquet du Boisguy
Louis de Bourmont
Forces en présence
inconnues1 500 hommes[1]
Pertes
inconnues15 morts[1]
26 blessés[1]

Chouannerie

Coordonnées 48° 29′ 36″ nord, 1° 17′ 34″ ouest
Géolocalisation sur la carte : Ille-et-Vilaine
Géolocalisation sur la carte : Bretagne
Géolocalisation sur la carte : France

La bataille

Vers la fin du mois de , les Chouans de la colonne du Centre de la division de Fougères se trouvent à Poilley lorsque leur général, Aimé Picquet du Boisguy, apprend que le commandant de la garnison républicaine de Fougères, l'adjudant-général Bernard, s'est rendu à Vire pour aller chercher sa femme et qu'il s'en retourne à Fougères par la route de Saint-James avec 600 hommes. Boisguy conduit alors ses troupes dans les marais de la Maison-Neuve, situés entre Saint-James et Le Ferré, sur les limites séparant la Normandie et la Bretagne. Après avoir fait placer le gros de ses forces en embuscade, le général chouan se porte en avant-garde au bourg du Ferré avec deux compagnies dans le but d'attirer la troupe républicaine dans l'embuscade[1].

Mais en réalité la troupe républicaine est plus nombreuse que prévu ; elle est estimée par les Chouans à 4 000 hommes. Selon Pontbriand, Bernard avait réuni à Avranches une partie des garnisons de Pontorson, Ducey et Pontaubault[1].

Les Chouans de la colonne du Centre sont forts de 1 500 hommes. Venu en Ille-et-Vilaine afin de rencontrer Joseph de Puisaye, Louis de Bourmont, le major-général de l'Armée catholique et royale du Maine, d'Anjou et de la Haute-Bretagne, est présent ce jour-là dans la division de Fougères et prend part à la bataille[1].

Le combat s'engage et les Chouans parviennent à attirer les républicains dans l'embuscade. L'adjudant-général Bernard lance alors deux assauts sur les positions défendues par les Chouans mais il est repoussé. La fusillade s'interrompt alors et Boisguy hésite à prendre l'initiative de l'attaque lorsqu'il est informé que des colonnes républicaines tentent de contourner ses forces pour les prendre à revers. Il ordonne alors à ses troupes de se replier sur La Selle-en-Coglès et n'est que faiblement poursuivi sur une distance d'environ un kilomètre[1].

« Du Boisguy eut une affaire sérieuse au bourg du Ferré. Il avait appris que l'adjudant-général Bernard, qui avait été chercher sa femme à Vire, revenait à Fougères par la route de Saint-James, avec une escorte de six cents hommes. Il résolut de l'attaquer avec la colonne du Centre, forte de quinze cents hommes, qui était à Poillé. Il choisit une position favorable, derrière les marais de la Maison-Neuve, où il embusqua sa troupe, et s'avança ensuite lui-même, avec deux compagnies, jusqu'au bourg du Ferré, à dessein d'attirer l'ennemi dans son embuscade. L'action s'engagea bientôt, mais du Boisguy se vit pousser si vigoureusement jusqu'au marais, qu'il pensa dès lors que l'ennemi était plus en force qu'on ne lui avait dit ; néanmoins, il réussit à l'attirer dans son embuscade ; mais il ignorait que le général Bernard avait réuni à Avranches une partie des garnisons de Pontorson, de Ducey et du Pontaubault, avec les troupes disponibles de cette ville, et que, au lieu de six cents hommes qu'il croyait avoir à combattre, il y en avait plus de quatre mille. Le combat le plus acharné s'engagea bientôt; Bernard, piqué d'avoir perdu du monde en abordant l'embuscade sans l'avoir aperçue, voulut l'emporter de front et fut repoussé deux fois, avec grande perte, dans les attaques qu'il dirigea lui-même contre les positions de du Boisguy. Ce dernier fut surpris de voir le feu cesser tout à coup, et balançait s'il devait attaquer lui-même, lorsqu'il fut prévenu que des colonnes nombreuses marchaient pour l'envelopper et qu'il avait une armée entière à combattre. Il ordonna aussitôt la retraite sur la Selle-en-Coglès et fut faiblement poursuivit pendant un quart de lieue. Sa perte fut de quinze hommes tués et vingt-six blessés ; Pierre Rougeville, de la Chapelle-Janson; Pierre Portoux, du Châtellier; François Couillard, de Bazouges; Jean le Blanc, de Fougères, Michel Collin, de Saint-Marc, le furent grièvement.

Le chevalier de Saint-Gilles, Louvière et le général de Bourmont, qui était venu dans la division de Fougères pour parler à M. de Puisaye, se trouvèrent à la tête de la troupe qui repoussa les deux attaques du général Bernard pour forcer la position, et un grand nombre de soldats furent tués aussi au pied des fossés qui la défendaient[1]. »

 Mémoires de Toussaint du Breil de Pontbriand

Bibliographie

  • Christian Le Boutellier, La Révolution dans le Pays de Fougères, Société archéologique et historique de l'arrondissement de Fougères, , p. 553-554.
  • Toussaint du Breil de Pontbriand, Mémoire du colonel de Pontbriand, , p. 360-360.
  • Marie-Paul du Breil de Pontbriand, Un chouan, le général du Boisguy, édition Honoré Champion, Paris, (réimpr. La Découvrance, 1994), p. 369-371.

Références

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