Basilique Sainte-Marie-Majeure
La basilique Sainte-Marie-Majeure de Rome est l'une des quatre basiliques majeures. Elle est la propriété du Vatican. C'est le plus grand monument et la plus ancienne église romaine consacrée à la Vierge Marie. Depuis 1999 l'animation et la pastorale sont confiées aux Frères Franciscains de l'Immaculée.
Pour les articles homonymes, voir Basilique Sainte-Marie, Sainte-Marie-Majeure, Cathédrale Sainte-Marie-Majeure de Marseille et Santa Maria Maggiore.
Basilique Sainte-Marie-Majeure | |
Façade de la basilique Sainte-Marie-Majeure. | |
Présentation | |
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Nom local | Basilica di Santa Maria Maggiore |
Culte | Catholique romain |
Type | Basilique |
Rattachement | Archidiocèse de Rome |
Début de la construction | Ve siècle |
Fin des travaux | XVIIIe siècle |
Style dominant | Paléochrétien et baroque |
Site web | lien |
Géographie | |
Pays | Italie- Vatican |
Région | Latium |
Département | Rome |
Ville | Rome (Possessions Pontificales) |
Coordonnées | 41° 53′ 51″ nord, 12° 29′ 55″ est |
Histoire
La légende raconte que la nuit du 4 au , la Vierge apparut en rêve au pape saint Libère, ainsi qu'à un riche romain nommé Jean. Elle demanda d'ériger un sanctuaire à un lieu déterminé. Au matin, constatant qu'il avait neigé en plein mois d'août, à l'endroit que la Vierge leur avait indiqué, le pape ordonna de construire la basilique Liberiana de "Santa Maria ad Nives" (« Sainte-Marie-aux-Neiges ») sur la surface enneigée en haut de la colline Esquilin.
Le retable de Sassetta, Vierge et l'Enfant en majesté, avec quatre anges, saint Jean Baptiste, saint Pierre, saint François et saint Paul dite, La Madone des neiges, v. 1432, exécuté pour la chapelle San Boniface de la Cathédrale de Sienne, et conservé dans la Galerie Palatine de Florence, représente dans sa prédelle la fondation de la Basilique au lendemain de cette chute de neige[1].
Plus sûrement, la construction démarre sous le règne de Sixte III pour célébrer la fin du Concile d'Éphèse en 431. L'édifice a subi plusieurs modifications au cours des siècles. La façade notamment date du XVIIIe siècle et est l'œuvre de Ferdinando Fuga. Durant l’époque baroque sont construites les deux coupoles, ainsi que les façades occidentale et orientale.
Architecture
La basilique Sainte-Marie-Majeure est un abrégé des grandes étapes de l'art chrétien à Rome, avec son plan basilical aux nobles proportions de style paléochrétien, ses mosaïques antiques (nef) et médiévales (abside et façade), et ses imposantes chapelles polychromes de la Contre-Réforme.
Sa façade initiale conserve des mosaïques de Filippo Rusuti, quelque peu dissimulées par la façade ajoutée au XVIIIe siècle, avec sa loggia à trois arcades précédée d'un portique. Elle est l'œuvre, comme le baldaquin soutenu par des colonnes de porphyre rouge, de Ferdinando Fuga, au service de Benoît XIV. Cinq portes ouvrent sur la façade, dont à gauche la porte dite Porte Sainte, similaire à celle de la basilique Saint-Pierre.
La nef est encore bordée par des colonnes ioniques portant de superbes architraves et entablements en marbre, très bien conservés, décorés d'une frise en mosaïque à rinceaux sur fond d'or, datant du sanctuaire paléochrétien du Ve siècle. Dans la nef centrale au-dessus des entablements, sous la claire-voie, 36 panneaux en mosaïque figuratives à fond d'or datent également du Ve siècle et racontent des épisodes bibliques. L'arc triomphal qui sépare la nef du transept est de la même époque, il est entièrement couvert par un cycle de mosaïques qui illustrent le rôle de Marie. Le pavement de l'église quant à lui, de style cosmatesque, a été refait par les marbriers Cosmati au XIIe siècle. L'édifice est ensuite remanié à la Renaissance : une fenêtre sur deux de la claire-voie dans la nef centrale est bouchée pour donner de la place aux peintures, de même que la plupart des fenêtres des bas-côtés lors de la construction progressive des chapelles latérales, ce qui a fortement diminué la luminosité naturelle dans l'édifice, originellement beaucoup plus éclairé. Le plafond à caisson en bois doré date également de la Renaissance. Le maître-autel se retrouve sous le baldaquin et abrite la relique de la Crèche, cinq morceaux de bois conservés dans une urne d'argent exécutée au XIXe siècle par Luigi Valadier.
Au-dessus du maître-autel, la calotte de l'abside est revêtue d'une mosaïque de Jacopo Torriti de 1295 et célébrant le Couronnement de la Vierge : Jésus couronne sa mère, elle-même assise sur un trône, sous le regard d'anges et de saints.
De riches chapelles se succèdent de chaque côté de la nef :
- La Chapelle du baptistère réalisée en 1605 par Flaminio Ponzio, avec les fonts baptismaux en porphyre, créés au XIXe siècle par Luigi Valadier.
- La Chapelle Pauline, bâtie en 1611 par Flaminio Ponzio sous Paul V Borghèse, possède un plan identique à la Chapelle Sixtine, de l'autre côté de la nef. Surplombée par la première coupole peinte sans être divisée par des nervures (Ludivico Cardi, dit le Cigoli), la chapelle présente le retable de la Vierge à l'Enfant plus connu sous le nom de Salus populi romani et objet de vénération à travers les siècles.
- La Chapelle Sixtine, dans le bras droit du transept, est l'œuvre de Domenico Fontana. Le pape Sixte V y repose. La chapelle est couronnée d'une coupole recouverte de fresques. On y retrouve également un ciborium doré datant de la fin du XVIe siècle.
La basilique abrite également dans la Cappella Paulina (ou Borghesiana) le tombeau de Pauline Bonaparte, sœur de Napoléon.
Le campanile haut de 75 mètres remonte au Moyen Âge, il est le plus haut de Rome. En style roman, polychrome, il fut reconstruit durant le pontificat de Grégoire XI, sur un embasement précédent. Il subit de nombreuses modifications au cours des siècles. Au XVIe siècle, une flèche pyramidale fut ajoutée au sommet.
Sur le parvis, se dresse une colonne corinthienne provenant de la Basilique de Maxence et Constantin, déplacée à l'initiative de Paul V. Elle surmonte une fontaine et des marches.
De l'autre côté de la basilique, soit à l'arrière, s'étend un autre parvis aménagé vers 1670 par Carlo Rainaldi.
Galerie
Extérieur
- Peinture de 1744 par Giovanni Pannini montrant la basilique et la Colonne de la Paix
- Façade de la basilique
- Le chevet de la basilique avec l'obélisque de l'Esquilin
- Le campanile
- Saints couronnant la façade
- La Porte Sainte
Intérieur
- La nef centrale
- Le chœur et le baldaquin
- Relique de la Crèche ou du Saint Berceau
- La mosaïque de l'abside de Jacopo Torriti, XIIIe siècle
- Christ en majesté, mosaïque de la façade à l'entrée de la basilique, par Filippo Rusuti, XIIIe siècle
- Chapelle du baptistère
- Chapelle Borghesiana dite chapelle Pauline ou est inhumée Pauline Bonaparte
- Chapelle Sixtine
- Le dôme, 1608, par Lodovico Cigoli.
La première crèche et reliques
- Dans cette basilique est conservée la première crèche qui ait été réalisée en pierre. On la doit au pape Nicolas IV qui en 1288 passa commande à Arnolfo di Cambio d'une représentation de la Nativité. Cette tradition remonterait l'an 432 lorsque le pape Sixte III (432-440) aurait créé dans la basilique originelle une "grotte de la Nativité" inspirée de celle de Bethléem, ce qui fit donner à cette église le nom de Notre-Dame ad praesepem (du latin : praesepium, "mangeoire")[2].
- Des pèlerins revenant de Terre sainte en ramenèrent par ailleurs de précieux fragments du bois du Saint Berceau (en italien Sacra Culla, du latin Cunabulum), qui sont encore aujourd'hui conservés dans un reliquaire doré[3].
- La basilique renfermerait les reliques de saint Jérôme.
Archiprêtres
Comme pour les trois autres basiliques majeures, la fonction d'archiprêtre de Sainte-Marie-Majeure est assurée par un cardinal.
Liste depuis 1896 :
- Vincenzo Vannutelli (1896–1930)
- Bonaventura Cerretti (1930–1933)
- Angelo Maria Dolci (1933–1939)
- Alessandro Verde (1939–1958)
- Carlo Confalonieri (1959–1973)
- Luigi Dadaglio (1986–1990)
- Ugo Poletti (1991–1997)
- Carlo Furno (1997–2004)
- Bernard Francis Law (2004-2011)
- Santos Abril y Castelló (2011-2016)
- Stanisław Ryłko (depuis 2016)
Notes et références
- Mina Gregori, Le Musée des Offices et le Palais Pitti : La Peinture à Florence, Editions Place des Victoires, (ISBN 2-84459-006-3), p. 84
- Elsa Bragaglia et al., Quaderno di religione, Bologna, Ed Dehoniane, 2005.
- Il "Presepio" di Arnolfo di Cambio (consulté le 10.12.2006).
Annexes
Articles connexes
Lien externe
(it) Site officiel
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