Bénestroff

Bénestroff est une commune française située dans le département de la Moselle en région Grand Est.

Bénestroff

Ancienne école de Bénestroff

Blason
Administration
Pays France
Région Grand Est
Département Moselle
Arrondissement Sarrebourg-Château-Salins
Intercommunalité Communauté de communes du Saulnois
Maire
Mandat
Francis Jayer
2020-2026
Code postal 57670
Code commune 57060
Démographie
Gentilé Bénespériens
Population
municipale
541 hab. (2018 )
Densité 57 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 54′ 18″ nord, 6° 45′ 36″ est
Altitude Min. 222 m
Max. 330 m
Superficie 9,56 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton du Saulnois
Législatives Quatrième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Grand Est
Bénestroff
Géolocalisation sur la carte : Moselle
Bénestroff
Géolocalisation sur la carte : France
Bénestroff
Géolocalisation sur la carte : France
Bénestroff

    Géographie

    Bénestroff se trouve en Moselle, à proximité de Dieuze, dans le Saulnois.

    Urbanisme

    Typologie

    Bénestroff est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3]. La commune est en outre hors attraction des villes[4],[5].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (54 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (54,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (41,2 %), forêts (30,9 %), prairies (11,4 %), zones urbanisées (8,8 %), eaux continentales[Note 2] (6,2 %), zones agricoles hétérogènes (1,4 %)[6].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].

    Toponymie

    Formation toponymique mérovingienne ou carolingienne, attestée en 1300 sous la forme Benestorf[8].
    Puis: Bennestorf (1398)[9], Benschdorff (1513)[9], Benestorff (1793 et 1801)[10], Bensdorf (1871-1918).

    L'appellatif vieil allemand -torf a le sens de « village » (allemand Dorf, « village ») et son équivalent en Lorraine romane est -ville. Le premier élément est, comme c'est le cas la plupart du temps, un anthroponyme germanique : Penno ou Benno. Homonymie avec Bendorf (Haut-Rhin, Pennendorf 1148)[11].

    Le gentilé des habitants, les Bénespériens est en rapport avec la colline surplombant la commune : le Bénesperd (Benesberg).

    Histoire

    Ancien fief du bailliage d'Allemagne.
    L'origine de Bénestroff remonte à l'époque gallo-romaine. La « table de Peutinger » et les vestiges retrouvés vers 1890 à l'emplacement de l'ancien cimetière autour de l'église attestent de l'existence d'une communauté peu importante (une villa rustica ?) en un lieu appelé Bonconica. Toujours selon la table de Peutinger, Bonconica était la première halte sur le chemin menant de Moguntiacum (Mayence) à Argentoratum (Strasbourg).

    Au fil des siècles la communauté s'est développée, toujours sous le même nom, jusqu'au haut Moyen Âge. Les fouilles archéologiques de 1890, ont également permis la découverte de tombeaux mérovingiens. Devenant un bourg du royaume d'Austrasie (511-751), c'est à cette période que le village est christianisé, les tombes retrouvées semblent l'attester.

    Les écrits de saint Boniface à la même époque parleraient de Bonconica[réf. nécessaire]. Le saint aurait voulu édifier une abbaye dans la forêt surplombant le village. Finalement, l'abbaye est construite à Saint-Avold, à une trentaine de kilomètres de là. Cette anecdote nous est rapportée par Sigebert de Gembloux dans son Relevé des paroles de saint Boniface.

    À partir de 751, Metz devient le berceau de la dynastie carolingienne. Bonconica devient à son tour un bourg de ce royaume. Cette période reste peu connue. Seules les traces de fours à chaux sont attestées vers 1093. Cette année-là, la localité change de nom et devient Bovenestroff[réf. nécessaire]. Passé sous le patronage des évêques de Metz, ces derniers demandent à un prénommé Gérard d'en être le seigneur.

    En 1186 est sous l'autorité de Conrad et son nom est mentionné sous la forme Bennestorff.

    Le XIIe siècle sera également marqué par un changement d'autorité supérieure. Les évêques échangent ou vendent le village aux ducs de Lorraine tout en se gardant le droit d'hommage-lige (en cas de conflit entre les ducs et les évêques, le seigneur du lieu doit se rallier aux évêques). En 1300, Jacques de Varsberg sera confronté à cela et reprend la seigneurie de Bénestroff au nom du duc de Lorraine[12].

    En 1294, l'église est léguée aux sœurs bénédictines de Vergaville. Réalisé par Geoffroy, écuyer du duc de Meysenbach, et sa sœur Guepela, ce don est approuvé par l'évêque de Metz par trois fois : en 1294 donc, en 1308 et en 1383 où les sœurs ont la charge perpétuelle de l'église.

    En 1348, une épidémie de peste noire touche le village. Les conséquences semblent importantes. La trace de cette période réside en le lieu-dit « la Maladrerie ».

    La graphie actuelle du nom de Bénestroff apparaît pour la première fois dans les textes en 1376.

    Au XVIIe siècle, le village subit la guerre de Trente Ans (1618-1648). C'est des conséquences de ce conflit qu'est ordonnée la reconstruction du clocher de l'église paroissiale.

    Le XVIIIe siècle est marqué par un élan du christianisme. Mise sous le patronage des saints Côme et Damien depuis l'épisode de peste de 1348, la paroisse est alors dotée de deux statues en bois polychrômé des saints guérisseurs et médecins. En 1730 est érigée une croix dans le cimetière. Financée par le seigneur de l'époque et sa femme, le mécène y a laissé son empreinte : « Laurent Duhamel et son épouse l'ont érigé pour Dieu — 1730 ». À cette même époque, apparaissent les traces écrites de prêtres se faisant enterrer sous le maître-autel, bravant ainsi une interdiction du XIe siècle.

    Les disettes et la Révolution passent. Restent les cahiers de doléances rédigés en 1789. Il y est rapporté que les villageois doivent toujours régler la dîme à l'évêque de Metz. Ils doivent également des tours de garde et d'autres services au seigneur comme la corvée au lieu-dit de « la Grande Corvée ».

    Sous Napoléon, les Bénespériens sont favorables à l'Empereur. Certains sont décorés de la Légion d'honneur, 7 le suivront en exil à Sainte-Hélène.

    Linguistiquement, cette commune était germanophone et francophone en 1843[13]

    Politique et administration

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    Les données manquantes sont à compléter.
    1971 mars 1989 Georges Steiner    
    mars 1989 mars 2008 Jean-Marie Klysnin DVD  
    mars 2008 2020 Paul Piotrowski    
    2020 En cours Francis Jayer   Retraité de la SNCF

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[14]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[15].

    En 2018, la commune comptait 541 habitants[Note 3], en diminution de 0,55 % par rapport à 2013 (Moselle : −0,32 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    230233312211308375412400360
    1856 1861 1871 1875 1880 1885 1890 1895 1900
    345350303335496386346368403
    1905 1910 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962
    381491418423397422457508557
    1968 1975 1982 1990 1999 2005 2010 2015 2018
    609554565587516497533543541
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[10] puis Insee à partir de 2006[16].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Culture locale et patrimoine

    Édifices civils

    • Statues de saint Côme et de saint Damien  : bois polychromes du XVIIe siècle, inscrites aux Monuments historiques par la CRPA de mai 2019.
    • Verrières de Jacques le Chevallier (1957-1958-1959) inscrites au parcours De Mille éclats réalisé par la Fondation Solange Bertrand en 2007 ;
    • La gare (construite vers 1885) : complexe important de passage sur la ligne Strasbourg-Metz. Tombée malheureusement en désuétude... Monument architectural construit sous l'Empire allemand, de modèle "Bénestroff 1". Des études historique et photographique ont été réalisées par les services de l'Inventaire du département de la Moselle en septembre 2006. Fermeture de la gare (mais pas de l'arrêt) le 22 octobre 2006. Destruction du bâtiment commencée le 30 octobre 2007, à 8h30 du matin ;
    • Monument aux morts de la guerre 1914-1918 ;
    • Tombes du Commonwealth
    • Étangs du XIIIe siècle qui ont favorisé un temps le développement économique du village grâce à la pisciculture ;
    • Forêt domaniale.

    À voir, sa fromagerie connue pour son munster, son brie, son ovale et d'autres fromages. À voir aussi, sa cité Bellevue et son Bénéspert (colline dominant le village)

    Édifice religieux

    • L'église Saint-Côme-et-Saint-Damien (18e, remaniée aux 19e et 20e siècles) ;
    L'église Saint-Cômes-et-Saint-Damien

    Personnalités liées à la commune

    Héraldique

    Blason
    De gueules à trois chevrons d'argent ; sur le tout, d'or au sautoir de sable.
    Détails
    Le statut officiel du blason reste à déterminer.

    Patois

    Pour approfondir

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    2. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    3. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    4. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    5. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    6. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    7. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    8. Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, éditions Larousse 1968. p. 71.
    9. Dictionnaire topographique du département de la Meurthe - Henri Lepage
    10. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    11. Albert Dauzat et Charles Rostaing, Op. cité.
    12. Dufourny, Inv. lorr., II, p. 408.
    13. Henri Lepage - Le département de La Meurthe : statistique, historique et Administrative - Volume 2 - 1843
    14. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    15. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    16. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
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