Jeanne d'Arc Le Béarn
La Jeanne d'Arc Le Béarn, connue sous le nom de JAB de Pau, est un club omnisports de la ville de Pau. Le club a été fondé en 1902 par l'abbé Laplace, vicaire à la paroisse Saint-Martin de Pau, sous le nom de « patronage Saint-Martin »[1]. La JAB de Pau prend son nom actuel en 1909[2].
Nom complet | Association Jeanne d'Arc Le Béarn |
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Surnoms |
Les Jabistes Le Béarn Les Bééscistes |
Noms précédents | Patronage Saint-Martin |
Fondation |
1902 1922 - Béarn Sporting Club |
Disparition | 1924 - Béarn Sporting Club |
Couleurs | Rouge et blanc |
Siège |
5 Rue Baudon 64000 Pau |
Sections actuelles | Football |
Sections anciennes |
- Gymnastique - Athlétisme - Rugby à XV - Basket-ball - Pelote basque - Cross country - Cors de chasse - Natation - Tennis de table |
La JAB fête son centenaire en 2002 dans son stade, les festivités sont organisées par Jean-Michel Larqué, avec la présence du Variétés Club de France et de l'ancien maire de Pau André Labarrère, qui déclare alors que « La JAB est une institution à Pau »[3]. La JAB de Pau compte trois vainqueurs du concours du jeune footballeur obtenus chacun à 7 ans d'intervalles, en la personne de Jean-Michel Larqué (1964), Dominique Vésir (1971) et Serge Torreilles (1978)[4].
Les installations sont la propriété de la paroisse Saint-Martin depuis 1908, le club assumant loyer et taxes. À sa création, le patronage s'illustre rapidement par ses performances en gymnastique.
Le « Béarn Sporting Club », émanation sportive du patronage de la Jeanne d'Arc Le Béarn est créée officiellement le par Joseph Terré, afin de pratiquer l'athlétisme et le rugby à XV[5]. A partir de cette date, la pratique sportive au sein du patronage s'oriente vers le rugby à XV, sport le plus populaire en Béarn. Les rugbymen sont finalistes de 4e série en 1923, sous cette appellation de « Béarn SC », avant de disparaitre en 1924, lorsque Joseph Terré déménage à Toulouse et prend la présidence du TOEC[6].
C'est ainsi que le patronage se consacre alors au football[7], puis au fil des années, d'autres sections s'ajoutent avec l'athlétisme[8], le cross-country[9], la pelote basque[10], le tir[11] et le basket-ball[12].
Le football devient la principale discipline du patro dans les années quarante, après la dissolution du « Béarn Sporting Club ». Jean Brouchin, attaquant de la JAB fort estimé, perd la vie en 1944 pendant la Seconde Guerre mondiale, et le stade est rebaptisé en honneur à la Libération[13],[14].
Histoire
Fondation
Au début des année 1900, la paroisse Saint-Martin rassemble des familles aristocratiques nombreuses, mais aussi un petit nombre d'ouvriers, unis par l'esprit très chrétien de la paroisse[1].
En , les abbés P. Lasplaces et Coré, vicaires de la paroisse Saint-Martin, se mirent à l'œuvre, et organisèrent d'abord une messe spéciale pour les garçons, à huit heures, tous les dimanches, puis créèrent deux patronages.
L'abbé Laplaces prit la direction du patronage des enfants de l'école laïque, et l'abbé Coré se réserva le patronage des enfants de l'école libre; chaque patronage eut son local, l'un à la rue Bonado, l'autre à la Place des Etats; où une vaste salle parut à l'origine suffisante.
Le patronage des enfants de l'école libre, situé rue Bonado s'éteignit après six mois d'existence.
Le patronage des enfants de l'école laïque survécut et rassemblait tous les jeudis 20 à 30 enfants pour la pratique de la gymnastique chaque semaine, à la plaine de Billère, au Champ Bourda ou même à l'asile Saint-Léon, route de Tarbes. À l'aube des années 1910, ils étaient désormais une centaine chaque semaine.
Eh 1908, l'Archiprêtre juge nécessaire de donner une demeure fixe à ce patronage errant, et leur donna le vaste local au pied du Parc Beaumont, qui deviendra le stade Jean-Brouchin.
En 1909, la Section Paloise et l'Association Bourbaki sont les deux clubs de la ville, et un troisième voit le jour sous les ordres de l'Abbé Pataa, qui achète un terrain et construit un petit pont sur le canal, et une conciergerie. La J.A.B. est née. Les débuts sont modestes, l'enthousiasme est présent. Après la clique et les fifres, une section de gymnastique est montée sous la direction de Marius Puybasset. Une salle est construite pour les entrainements.
Le patronage Saint-Martin, puis la JAB, est le patronage catholique rival de l'Association Bourbaki jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, qui marque le début du déclin des patros dans la société paloise[15].
Sur le terrain de sports, on pratique le rugby et affronte les équipes régionales. Parmi ces pionniers figure Théophile Cambre qui, une fois émigré à Oloron, deviendra un célèbre international.
Mais la Première Guerre mondiale vient interrompre toutes les activités.
L'Abbé Pataa, aumonier au front est remplacé per M. l'Abbé Dupont qui, assisté des frères Doat, se consacre au club. Le football, sport de prédiclection de l'église catholique en Béarn, fait son apparition à la J.A.B, et le club est malmené en championnat de l'Union Pyrénéenne.
La JAB perd 37 de ses membres durant la Guerre.
En 1919, au lendemain de la Première Guerre mondiale, l'Abbé Pataa retrouve les jeunes du patronage. Mais les jeunes de 1907 avaient vieillis, et avait perdu la souplesse nécessaire pour la pratique de la gymnastique. En 1920, le jeune évêque Pierre-Marie Théas rejoint le patronage de la Jeanne d'Arc Le Béarn, alors réputé pour ses activités en gymnastique et football rugby[16].
Le Football association est pratiqué, et le patro se construit une jolie réputation locale[17].
Béarn Sporting Club
Dans les années 20, le sport roi à Pau est le rugby à XV et le patronage se lance dans ce sport, en dépit de la réticence de l’Église catholique à l'égard de ce sport[18]. Ainsi, le « Béarn Sporting Club » voit alors le jour le [5],[19]. Cette même année, le jeune Jean Larqué rejoint le club[20]. Le créateur est Joseph Terré, ancien jeune du patronage Saint-Martin et un négociant bien connu de la ville, qui avait fondé en 1909 le club colombophile de la ville[21]. Joseph Terré était alors le président de « l'Union Pyrénéenne » depuis 1912, fonction qu'il occupe jusqu'en 1924[22],[23] Son frère Henri Terré, a contribué au développement du football en Béarn en présidant l'Association Bourbaki puis en succédant à Joseph Terré à la tête de « l'Union Pyrénéenne ». Sous la direction de François Feugas, « Les Bééscistes » disputent les rencontres à domicile au terrain Sarthou, chemin Bié-Moulié (collège Jeanne d'Albret de nos jours)[24].
Mora, transfuge de la Section Patoise prend la direction du quinze, et les joueurs du « Béarn Sporting Club » sont vice-champions de France de rugby à XV de 4e série en 1923, s'inclinant en finale face au FC Carmaux[25]. La rumeur veut que c'est une erreur d'arbitrage qui priva le BSC d'un titre parfaitement mérité puisque les mineurs de Carmaux obtinrent la victoire grâce à un essai transformé, alors que le temps règlementaire était depuis longtemps dépassé. « Les Bééscistes » sont néanmoins promu en Deuxième Série en 1923[26],[27]
Le BSC disparait toutefois en 1924 en raison de la « situation matérielle », et nombre de ces joueurs rejoignent les rangs de la Section Paloise[28]. Les caisses sont vides et le patronage ne peut plus assumer la charge.
Mais dans les rangs étaient passés de futures vedettes de l'ovale tels Daguerre (trois-quart centre de l'A.S. Bayonnaise), Callède (demi de mêlée du CA Begles), Laborde (demi d'ouverture de l'A.S.P.O. Midi de Bordeaux) ainsi que Defrançais et Cazaubon, champions de France avec la Section Paloise en 1928.
Marqué par la perte de sa femme à l'âge de 23 ans en 1915 et de son fils, Joseph Terré quitte son Béarn natal en 1926 et s'installe à Toulouse[29]. où il devient juge au Tribunal de Commerce, et poursuit son investissement dans le rugby en devenant président du TOEC en 1928, puis dirigeant du Stade Toulousain[30],[31].
Les joueurs du TOEC publie une lettre ouverte pour le convaincre de changer d'avis[32].
Terré devient par la suite président du Comité des Pyrénées de l'Union Française de Rugby Amateur lors de la grave crise qui secoue le rugby français[33],[34].
La JAB se tourne vers le football dans les années 30
En 1934, le Béarn est vainqueur du championnat de deuxième série de « l'Union Pyrénéenne » [35],[36]. La JAB évolue donc dans l'élite régionale, en compagnie de l'Association Bourbaki, de l'Élan béarnais Orthez (football), de l'Arin luzien et de la Vaillante de Gelos[37].
Après la Seconde Guerre mondiale la reprise est laborieuse. Le patronage se repositionne socialement (scission avec les jeunes de Bizanos), et affiche une volonté d'échanger à l'international avec Barbastro puis Jaca[38].
Eugène Lassègue marque l'histoire du patronage avec sa philosophie et son sens de la tactique. « Plutôt perdre le match que perdre l'estime de l'adversaire » est son credo, et il innove avec des dispositifs tactiques sur fiches: parmi ses élèves, Jean-Michel Larqué[39].
Dans le même temps, les locaux se modernisent et de nouvelles activités apparaissent théâtre, groupe des cors de chasse, natation[40], tennis de table.
Le basket-ball fait son apparition tant chez les masculins que chez les féminines (la Flèche de Saint-Martin) et 1955 voit un club en pleine vise avec un pléiade de jeunes qui sont fiers de leur patro et du bel esprit qui y règne.
Epoque Larqué
Les années 1960 marquent le début de « l'âge d'or de la JAB », avec l'arrivée de la famille Larqué qui a marqué d'une empreinte profonde l'histoire du club, plusieurs générations se succédant[41]. La grand-mère paternelle de Jean-Michel Larqué était la gardienne du stade de la Jeanne d'Arc de Béarn de Pau, et son père rejoignit le club dès son plus jeune âge et dont il fut président jusqu'à ses derniers jours[42]. Jean, Henri et André Larqué, trois fils qui jouent en même temps sous le même maillot, avec Marcel Rey, un des gendres de la famille. Jean-Michel Larqué devient joueur professionnel, tout comme Dominique Vésir, Michel Bensoussan, Jean-François Larios, Patrick Soubies, Serge Torreilles et Jacques Lavoignat[43].
« Mon père a joué, entraîné ou dirigé ce club de 5 à 85 ans, jusqu'au jour de sa mort, explique le fils en nous montrant plusieurs photos de lui avec le héros de sa vie. Je suis avant tout jabiste. J'ai appris à marcher au stade. Ma grand-mère était concierge du club. »
La JAB de Pau compte trois vainqueurs du concours du jeune footballeur obtenus chacun à 7 ans d'intervalles, avec Jean-Michel Larqué (1964), Dominique Vésir (1971) et Serge Torreilles (1978)[4].
Transfert du siège depuis Gontaut-Biron au Stade Jean-Brouchin le [44]
Années 2000
Dans les années 2000, le club forme des joueurs comme Emmanuelle Sykora (36 sélections en Équipe de France de football féminin), Jerome et Laurent Sykora, Julien Labat, Jacky Leglib, Mathieu Aernoudt ou Laurent Bédani.
Le club fête son centenaire en organisant un match face au Variétés Club de France de Castanéda, Jean-François Domergue, Marius Trésor, Maxime Bossis, Dominique Rocheteau, Bruno Bellonne, le jabiste Dominique Vésir et les journalistes Thierry Rolland et Jacques Vendroux, qui avaient honorés leurs engagement envers Jean-Michel Larqué. Michel Platini s'était finalement abstenu.
Sections
- Football
- Pelote basque
Stade Jean Brouchin
Propriété du patronage depuis 1908, la JAB n'a depuis pas déménagé. L'ancien du nom stade était « Stade de l'avenue de Barèges » ou « Stade Jeanne d'Arc »[45].
Jean Brouchin est décédé le âgé de 24 ans, et trouva une mort glorieuse au front à Travexin[46]. Le stade est renommé en hommage à ce jabiste tombé au champ d'honneur[47]
Les obsèques de Jean Brouchin, jabiste mort pour la France, sont célébrées à Bizanos le [48]. A cette occasion, tous les membres de la J.A.B. se sont réunis pour honorer sa mémoire, lui qui fut un dirigeant dévoué et infatigable. Un de ses amis intimes, Jean Larqué, future père de Jean-Michel Larqué, lui rendit un hommage émouvant et demanda que son nom soit gravé sur la plaque commémorative des morts de la guerre, juste avant le match J.A.B. - Pardies-Monein. Au nom des « Jeunes de Bizanos », patronage à l'origine de l'Avenir de Bizanos, M. l'abbé Teurnerie demande à M. l'abbé Lajus, représentant le patronage Saint-Martin, propriétaire du « Stade de l'avenue de Barèges », que ce stade prenne alors le nom de « Stade Jean Brouchin »[49].
Le stade est équipé de tribunes en 1955, construites par les frères Larqué et les bénévoles du club qui sont démolies en 2010[50].
« Ces catégories de tribune sont les premières de constructions courantes, on en trouve partout. Elles étaient préfabriquées avec une structure de métal et de maçonnerie. Il y a 50 ans cette tribune était un joyau puis c’est devenu une véritable verrue. »
Anciens membres
- Charles Macé[51]
- Jean-Michel Larqué
- Dominique Vésir
- Serge Torreilles
- Jean-François Larios[52]
- Vincent Laban
- Emmanuelle Sykora
- Pierre-Marie Théas
- Denis Miramon[53],[54],[55]
Voir aussi
Articles connexes
Notes et références
- « A travers la vie de nos sociétés », sur Gallica, Les Jeunes (journal), (consulté le )
- Jean LARQUE, « La JAB, de 1909 à nos jours », La République des Pyrénées, (lire en ligne)
- Jean-Michel Larqué, Vert de rage, Calmann-Lévy, (ISBN 978-2-7021-4922-5, lire en ligne)
- « Serge Torreilles (JAB) Meilleur footballeur de France », La République des Pyrénées, (lire en ligne)
- « Journal officiel de la République française. Lois et décrets », sur Gallica, (consulté le )
- « Saint-Martin de Pau bat FC Artix », sur Gallica, Le Patriote des Pyrénées, (consulté le )
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- Sylvaine Guinle-Lorinet, Pierre-Marie Théas : un évèque à la rencontre du XXe siècle, (lire en ligne), p. 51
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- « Banlieue », La République des Pyrénées, (lire en ligne)
- « La J.A.B. pleure ses morts », La République des Pyrénées, (lire en ligne)
- « Pau : la « verrue » de la JAB en cours de démolition », sur La République des Pyrénées (consulté le )
- « Challenge Charles Macé », sur Gallica, L'Indépendant des Basses-Pyrénées, (consulté le )
- Jean-François LARIOS et Bernard LIONS, Larios, j'ai joué avec le feu, edi8, (ISBN 978-2-263-15543-7, lire en ligne)
- « Denis Miramon », Sud Ouest, (lire en ligne)
- « A Salies-de-Béarn, chez l'aventurier Denis Miramon, confiné au grand air dans son "Immobile home" », sur SudOuest.fr (consulté le )
- « Insolite : 1600 kilomètres en vélo du Béarn à Valenciennes pour aller voir le Pau FC », sur La-République-des-Pyrénées, (consulté le )
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