Avenue Jean-Moulin
L’avenue Jean-Moulin est une voie du 14e arrondissement de Paris, en France.
14e arrt Avenue Jean-Moulin
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Vue vers le boulevard Brune. | |||
Situation | |||
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Arrondissement | 14e | ||
Quartier | Petit-Montrouge | ||
Début | Place Victor-et-Hélène-Basch | ||
Fin | 143, boulevard Brune | ||
Morphologie | |||
Longueur | 625 m | ||
Largeur | 20 m | ||
Historique | |||
Dénomination | 1965 | ||
Ancien nom | Avenue de Châtillon (-1965) Grand chemin de Chevreuse passant par Châtillon (1730) Chemin de Chevreuse |
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Géocodification | |||
Ville de Paris | 4825 | ||
DGI | 4928 | ||
Géolocalisation sur la carte : 14e arrondissement de Paris
Géolocalisation sur la carte : Paris
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Images sur Wikimedia Commons | |||
Situation et accès
L’avenue Jean-Moulin est une voie publique située dans le 14e arrondissement de Paris. Elle débute place Victor-et-Hélène-Basch et se termine au 143, boulevard Brune.
Origine du nom
Elle porte le nom de Jean Moulin, résistant français, fondateur du Conseil national de la Résistance, qui vécut au 26, rue des Plantes voisine[1].
Historique
Le tracé de l'avenue emprunte celui d'un chemin attesté au tout début du XVIIIe siècle, qui est probablement plus ancien.
En 1708, la voie est appelée « chemin de Mon Rouge[2],[3] » puis elle est indiquée sur le plan de Roussel de 1730 sous le nom de « grand chemin de Chevreuse passant par Châtillon » car elle menait à la ville de Chevreuse.
Voie reliant Paris à Clamart, le chemin devient la route départementale 54 à la fin du Premier Empire[4]. Lors de l'annexion du Petit-Montrouge par la capitale, en 1860, elle est devenue une voie parisienne.
Elle devient ensuite l'« avenue de Châtillon » car elle menait à cette commune.
Dans les années 1860, la création de la ligne de Petite Ceinture suscite le creusement d'une profonde tranchée au quart sud-ouest de l'avenue, à 300 mètres de la gare de Montrouge-Ceinture[5].
Elle prend sa dénomination actuelle le .
Bâtiments remarquables et lieux de mémoire
- No 36 : domicile de la romancière Dominique Rolin à partir de 1947, ainsi que de Germaine Richier à peu près à la même époque. Elles s'y sont fréquentées[6].
- Nos 40-44 : un des premiers squats collectifs uniquement artistique (et non à but de logement) de Paris s'y installe de juin 1980 jusqu'au . Des bâtiments (une ancienne menuiserie industrielle), désaffectés depuis plus de vingt ans et rachetés par l'OPHLM de la ville de Paris, avaient été prêtés pour quelques semaines afin d'y préparer un carnaval de quartier, coordonné par Michel Jaffrenou qui était alors animateur de quartier de profession[7]. Des figures et chars y avaient été réalisés notamment par des sculpteurs. Ceux-ci firent dans les locaux même une démonstration de sculpture lors de la journée du Carnaval. Heureux de pouvoir profiter de ces espaces, les sculpteurs rejoints par des peintres, dont des élèves de l'École nationale supérieure des beaux-arts, décidèrent l'occupation des lieux, revendiquant leur réhabilitation en ateliers d'artistes. Principalement divisé en trois ailes, la première s'avérant trop petite fut réservée aux sculpteurs, la deuxième à une troupe de théâtre puis la troisième aux peintres. Un projet de réhabilitation en un espace mixte, collectif et individuel, fut élaboré par les artistes avec une équipe d'architectes et présenté à certaines autorités. L'occupation des lieux fit plusieurs fois des gros titres de presses nationales[8] et aussi étranger[9]. Une campagne nationale de soutien se développa. Des artistes des nos 40-44, avenue Jean-Moulin furent à l'origine d'une manifestation d'un millier de plasticiens du Centre Beaubourg à l'Élysée, puis de l'appel aux états généraux des arts plastiques à Créteil en 1981. Il se révéla au bout de quelques mois qu'un projet officiel de construction d'ateliers d'artistes, tenu caché, préexistait à l'occupation des lieux. Les locaux furent subitement rasés en une matinée, les occupants présents ceints par les forces de l'ordre. Une partie des occupants se retrouvèrent ensuite par exemple au squat Art-Cloche, puis obtinrent du premier ministère de Jack Lang une subvention leur permettant de louer pour créer de nouveaux ateliers collectifs rue des Orteaux à Paris. Sur place, quelques années après, furent construits six ateliers d'artistes.[réf. nécessaire]
Emplacement non localisé
- Le couple de sculpteurs franco-suisse Germaine Richier et Otto Bänninger s'installe dans cette rue en 1933[10].
Notes et références
- Plaque commémorative apposée sur la façade du 26, rue des Plantes.
- « Terrains compris entre le chemin de Montrouge et le chemin d'Orléans », Archives nationales, cote N/III/Seine/1190.
- « Chemin de Mont Rouge » est le nom de la voie devenue avenue du Général-Leclerc sur plan de Jouvin de Rochefort de 1672.
- « Avenue Jean-Moulin », nomenclature officielle des voies de Paris, paris.fr.
- Bruno Carrière, La Saga de la Petite Ceinture, Éditions La Vie du Rail, 1991.
- Valérie Da Costa, Germaine Richier. Un art entre deux mondes, Norma, 2006 (ISBN 9782915542011), p. 137.
- Emmanuèle Plas, « Paris : les artistes contre les bulldozers », L'Unité, Parti socialiste, no 393, (lire en ligne).
- Par exemple : France Soir et l'émission de Micheline Sandrel sur les arts à la TV[réf. incomplète].
- Télévision allemande[réf. incomplète].
- Jean-Louis Prat 1996, p. 20.
Bibliographie
- Jean-Louis Prat, Germaine Richier, rétrospective, Saint-Paul-de-Vence, Fondation Maeght, , 240 p. (ISBN 978-2-900923-13-9), catalogue de la rétrospective de la fondation Maeght du 5 avril au 18 juin 1996.