Auguste Matisse

Philippe Auguste Matisse, né à Nevers le [1] et mort à Bréhat le , est un peintre, illustrateur et verrier français.

Pour les articles homonymes, voir Matisse (homonymie).

Il n'a aucun lien de parenté avec son contemporain le peintre Henri Matisse avec lequel il a parfois été confondu[2],[3],[4],[5].

Biographie

Fils et petit-fils de négociants nivernais, Auguste Matisse entre d'abord à l'école des Beaux-Arts de Dijon[6],[7],[8] avant de poursuivre sa formation à l'École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris où il devient l'élève de Léon Bonnat. Par contre, on ignore tout de ses maîtres dans l'art du vitrail dans lequel il allait s'illustrer par la suite. Répertorié comme artiste-peintre dès 1895 dans l’Annuaire-almanach du commerce édité par Didot-Bottin. il devient la même année membre de la Société des artistes français. Il participera alors à tous les Salons jusqu'en 1931, année de sa mort. Mais bientôt éclipsé par la figure montante du fauvisme, Auguste Matisse se trouvera progressivement marginalisé et cantonné dans la représentation de paysages maritimes, domaine où il finira toutefois par être reconnu et honoré du titre de peintre officiel de la Marine en 1924[9],[10].

A partir des années 1895-1900[11], Auguste Matisse passera tous ses étés dans sa maison-atelier de « La Corderie » à Bréhat[12],[13] où il recevait amis et élèves. Sur l'île, il avait entre autres comme voisins André Vermare, Prix de Rome de sculpture, qui avait fait construire une maison à Pen-ar-Bout et le peintre et graveur Gustave Bourgain qui avait une villa dans les rochers de l'anse de Guerzido. Son travail est toujours représenté à Bréhat dans l'ancienne propriété de François Saudinos, un fabricant et marchand d'objets d'art religieux parisien de la rue Saint-Sulpice, qui lui avait confié en 1919 la décoration de sa salle de séjour comportant la commande de tableaux pour encastrer dans les boiseries et de vitraux comme panneaux vitrés des deux portes d'accès. Auguste Matisse mourra subitement dans son atelier bréhatin en septembre 1931[14], terrassé en plein travail par une attaque d'apoplexie à l'âge de 65 ans[15]. Il repose dans le cimetière communal de l'île[16].

Sa fille Berthe (1888-1974)[17] avait épousé l'architecte Andréas Peters, fils du peintre norvégien Wilhelm Peters, dont elle avait eu un fils Eric né en 1911[18]. Céramiste, Éric Peters-Matisse[19] rejoindra les rangs des FFI sous l'Occupation[20]. Arrêté par la Gestapo en juin 1942 pour des faits de sabotage, il sera incarcéré à la prison de Fresnes, condamné à mort et fusillé deux mois plus tard[21]. Conformément à ses dernières volontés, il est inhumé aux côtés de son grand-père[22] dont il avait orné la tombe d'un grand médaillon en bronze dix ans plus tôt[23].

Expositions

Œuvres

Peintures
  • 1898 : La vie est un combat, le rêve en est la gloire, peinture (Salon de Paris).
  • 1898 : Sainte-Famille aux anges, détrempe à la cire (Salon de Paris)
  • 1904 : Les pieuvres, peinture (Salon de Paris).
  • 1904 : Dans les roses, pastel (Salon de Paris)[28]
  • 1906 : Dans les brisants, peinture (Salon de Paris).
  • 1909 : Marine, peinture (Salon de Paris).
  • 1910 : Dans la brume, peinture (Salon de Paris)
  • 1913 : Les goélettes. Veille de départ pour la grande pêche d'Islande, peinture (Salon de Paris).
  • 1913 : Crépuscule, peinture (achat de l'État pour la sous-préfecture du Havre).
  • 1918 : La mer, peinture (exposition au Petit Palais).
  • 1919 : Beyrouth, peinture.
  • 1920 : La mer, aquarelle (Salon de Paris).
  • 1921 : Au large de Chypre, peinture (Salon de Paris).
  • 1921 : La mer de Marmara, peinture (Salon de Paris)[29].
  • 1922 : La balise rouge, peinture (Salon d'automne).
  • 1924 : Constantinople, peinture (Salon de Paris).
Vitraux
  • 1910 : Pélican, vitrail (Salon de Paris)
  • 1910 : Flamant, vitrail (Salon de Paris).
  • 1913 : L'aigle, carton de vitrail (Salon de Paris).
  • 1913 : Le pin, vitrail pour une porte vitrée (Salon de Paris).
  • 1920 : Vitraux pour appartement moderne (Salon de Paris).
  • 1920 : Projets de vitraux pour villa bretonne (Salon de Paris).
  • 1922 : Clair de lune, vitrail (commande de l'État).
  • 1924 : La verrière du Lac, Paris, Hôtel de Ville[30],[31]
  • 1926 : Carton de vitrail (Salon de Paris).
Affiches
  • 1924 : Aux vainqueurs du concours de la VIIIe Olympiade Chamonix-Mont-Blanc, affiche officielle des Jeux olympiques d'hiver 1924 (commande de la compagnie PLM)[32].
Illustrations
  • 1906 : Littérature orale et traditions du Nivernais, 2 volumes in-8° avec des illustrations d'Auguste Matisse, Paris, éditions E. Leroux.

Prix et récompenses

  • 1909 : Mention honorable décernée par le jury de la Section de peinture de la Société des artistes français.
  • 1909 : Médaille de 3e classe décernée par le jury de la Section de peinture de la Société des artistes français.
  • 1912 : The Chicago gold medal.
  • 1913 : Médaille d'or décernée par le jury de la Section de peinture de la Société des artistes français[33].
  • 1930 : Plaquette d'honneur décernée par le jury de la Société d'encouragement à l'art et à l'industrie.

Bibliographie

Distinctions

Références

  1. Acte de naissance n° 230 (vue 873/1192) avec mention marginale du mariage. Archives départementales de la Nièvre en ligne, état-civil de Nevers, registre des naissances de 1866.
  2. « Auguste et Henri Matisse », Paris-Midi, 11 juillet 1925, p. 2 lire en ligne sur Gallica.
  3. « Les bonnes gens, abrutis par les critiques bien pensants rédacteurs de palmarès officiels, se tordaient [de rire] parce qu'ils se croyaient en face des toiles d'Henri Matisse, le Fauve, le Maudit  », André Salmon, « La Semaine artistique. Les deux Matisse », L'Europe nouvelle, 20 juillet 1918, p. 1348-1349 "auguste matisse" lire en ligne sur Gallica
  4. Adolphe Dervaux, « Il y a Matisse et Matisse », L'Œuvre, 29 mai 1923, p. 5 lire en ligne sur Gallica
  5. « M. Georges Contenot. — Matisse est représenté dans notre Hôtel de Ville. Il a exécuté un vitrail qui se trouve à la première Commission. M. Thirion. — Vous faites erreur, mon cher collègue: vous confondez Auguste Matisse, qui est un peintre de vitrail, d'ailleurs sans intérêt, avec le très grand peintre Henri Matisse, qui est un des hommes les plus représentatifs de la peinture moderne », Bulletin municipal officiel de la Ville de Paris, 17 juillet 1946, p. 366 lire en ligne sur Gallica
  6. École nationale des Beaux-Arts de Dijon. Concours municipal. Le Progrès de Côte-d'Or, 5 août 1886, p. 2, lire en ligne sur Gallica.
  7. École nationale des Beaux-Arts. Concours municipal. Année 1887. Le Progrès de la Côte-d'Or, 5 août 1887, p. 3, lire en ligne sur Gallica.
  8. Palmarès de École nationale des Beaux-Arts. Concours municipal. Année 1887-1888. Le Progrès de Côte-d'Or, 4 août 1888, p. 2, lire en ligne sur Gallica.
  9. Ministère de la Marine. Journal Officiel, 18 juin 1924, p. 5468 lire en ligne sur Gallica
  10. Ministère de la Marine. Peintres officiels de la Marine. Journal Officiel, 20 décembre 1929, p. 13594, lire en ligne sur Gallica.
  11. La date de son installation à Bréhat n'est pas connue avec précision.
  12. Villégiatures d'artistes. L'Ile de Bréhat. Comoedia, 24 août 1913, p. 1, lire en ligne sur Gallica.
  13. Felice, p. 123.
  14. « Pont des Arts », Excelsior, 26 septembre 1931, p. 2 lire en ligne sur Gallica
  15. « Les beaux-arts. Auguste Matisse est mort », Comoedia, 26 septembre 1931, p. 3 lire en ligne sur Gallica.
  16. « Nouvelles des arts », Paris-Soir, 29 septembre 1931, p. 4 lire en ligne sur Gallica.
  17. Acte de naissance n° 3326 (vue 21/31) avec mentions marginales des reconnaissances, du mariage et du décès. Archives en ligne de la Ville de Paris, état-civil du 14e arrondissement, registre des naissances de 1888.
  18. Acte de naissance n° 1997 (vue 25/35) avec mention marginale du mariage. Archives en ligne de la Ville de Paris, état-civil du 13e arrondissement, registre des naissances de 1911.
  19. « Les concours de la Société d'encouragement à l'art et à l'industrie », Comoedia, 24 mai 1930, p. 3 lire en ligne sur Gallica.
  20. Décret du 31 mars 1947 portant attribution de la médaille de la Résistance française. Journal Officiel, 26 juillet 1947, p. 7256, lire en ligne sur Gallica.
  21. Luc Yber, L'île Bréhat, seuil du paradis, FeniXX lire sur Google Livres
  22. selon les dernières volontés qu'il avait exprimées par lettre quelques heures avant son exécution dans la cour de la prison de Fresnes.
  23. Photographie de la tombe.
  24. Au Salon d'automne. Les Annales coloniales, 16 novembre 1923, p. 2, lire en ligne sur Gallica. Le rédacteur de l'article rappelle "qu'il ne faut pas le confondre avec son homonyme [Henri Matisse] exposant au même salon".
  25. Salon de la Socié Artistique de la Nièvre. La Revue du vrai et du beau, 10 septembre 1924, p. 2, lire en ligne sur Gallica.
  26. Cette rétrospective, présentée par l'historien de l'art Charles Saunier, est la première et la dernière en date consacrée à l'oeuvre d'Auguste Matisse.
  27. Les Salons de 1904. Salle XIV. Salle XVIII. Le XIXe siècle, 1er mai 1904, p. 2, lire en ligne sur Gallica.
  28. Les artistes bourguignons aux salons de 1921. La Revue de Bourgogne, 1921, p. 250, lire en ligne sur Gallica.
  29. Un vitrail de Auguste Matisse. Comoedia, 5 mai 1926, p. 3, lire en ligne sur Gallica.
  30. Françoise Gatouillat, Michel Hérold et Véronique David, Des vitraux par milliers… Bilan d’un inventaire : le recensement des vitraux anciens de la France, In Situ, n° 6, 2005, p. 20 [lire en ligne]
  31. Les affiches des Jeux Olympiques d’hiver de Chamonix 1924 à Sotchi 2014, Le Centre d'études olympiques, 2017, p. 5 [lire en ligne] — contient une reproduction de l'affiche
  32. Au Salon des artistes français. Les récompenses. L'Aurore, 3 juin 1913, p. 2, lire en ligne sur Gallica.
  33. « Ministère de l'Instruction publique des Beaux-Arts et des Cultes. Officier d'Académie », Journal Officiel, 21 mai 1905, p. 3264 lire en ligne sur Gallica
  34. Dossier LH/1793/60. Ministère de la culture, base Léonore.
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