Aubigné (Deux-Sèvres)

Aubigné est une commune du Centre-Ouest de la France située dans le département des Deux-Sèvres, en région Nouvelle-Aquitaine.

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Aubigné

La mairie.
Administration
Pays France
Région Nouvelle-Aquitaine
Département Deux-Sèvres
Arrondissement Niort
Intercommunalité Communauté de communes Mellois en Poitou
Maire
Mandat
Philippe Blaud
2020-2026
Code postal 79110
Code commune 79018
Démographie
Population
municipale
197 hab. (2018 )
Densité 6,8 hab./km2
Géographie
Coordonnées 46° 03′ 25″ nord, 0° 08′ 28″ ouest
Altitude Min. 99 m
Max. 159 m
Superficie 29,15 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton de Melle
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Nouvelle-Aquitaine
Aubigné
Géolocalisation sur la carte : Deux-Sèvres
Aubigné
Géolocalisation sur la carte : France
Aubigné
Géolocalisation sur la carte : France
Aubigné
    L'église.
    Le monument aux morts.
    La plaque Michelin présente sur le mur de la mairie.

    Géographie

    Localisation et accès

    La commune d'Aubigné a une forme massive qui s'inscrit dans un cercle de huit kilomètres de diamètre.

    Communes limitrophes

    Hydrographie

    En période d’étiage, il n'existe pas de cours d'eau permanent, mais dès fin novembre, l'eau monte dans les puits qui débordent. Plusieurs sources sortent alors du fond des vallons pour alimenter un réseau de fossés qui drainent eaux de sources et eaux pluviales vers le ruisseau saisonnier : la Couture, affluent de l'Aume, elle-même affluent de Charente[2].

    Avant les travaux de remembrement et le surcreusement des fossés, les zones en dessous de la cote 107, inondaient pendant plusieurs mois d'hiver et du printemps (parfois jusqu'au mois de juin).

    Géologie et relief

    Aubigné se trouve dans la région transitoire entre le Limousin et la Gâtine vendéenne au sud du seuil du Poitou, à la limite nord des plaines charentaises. C'est un plateau ondulé dont l'altitude varie entre 100 et 159 m qui surplombe la vallée de la Boutonne. Cette région de collines est légèrement creusée par une dépression en pente douce suivant un axe synclinal NO-SE qui se termine en cul-de-sac sur plusieurs ramifications en forme de feuille de vigne.

    Ce plateau d'origine sédimentaire est constitué par un puissant ensemble où alternent sur une épaisseur de 25 à 30 m des bancs de calcaire lithographique et de minces couches de marne. Ce calcaire fissuré est un véritable réservoir qui alimente les puits en leur restituant tout au long de l'année les eaux emmagasinées au moment des périodes pluvieuses, de l'automne au printemps.

    La terre dite de « groie » est d'une couleur brune, parfois jaunâtre, selon sa teneur en argile. C'est une terre légère, assez riche en matières organiques, qui craint la sécheresse. D'une très faible épaisseur sur les collines, elle est vite traversée par le laboureur trop optimiste qui racle la roche mère et en détache de larges plaques.

    C'est une terre qui convient bien à la vigne, aux céréales et aux prairies artificielles.

    Climat

    Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique altéré », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[3]. En 2020, la commune ressort du même type de climat dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique, le climat de montagne et le climat semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[4].

    Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent aux données mensuelles sur la normale 1971-2000[5]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.

    Paramètres climatiques communaux sur la période 1971-2000[3]

    • Moyenne annuelle de température : 12 °C
    • Nombre de jours avec une température inférieure à −5 °C : 1,8 j
    • Nombre de jours avec une température supérieure à 30 °C : 5,5 j
    • Amplitude thermique annuelle[Note 1] : 15,3 °C
    • Cumuls annuels de précipitation[Note 2] : 871 mm
    • Nombre de jours de précipitation en janvier : 12,6 j
    • Nombre de jours de précipitation en juillet : 6,9 j

    Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[7] complétée par des études régionales[8] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Villiers_sapc », sur la commune de Villiers-Couture, mise en service en 1992[9] et qui se trouve à km à vol d'oiseau[10],[Note 3], où la température moyenne annuelle est de 12,4 °C et la hauteur de précipitations de 915,2 mm pour la période 1981-2010[11]. Sur la station météorologique historique la plus proche[Note 4], « Niort », sur la commune de Niort, mise en service en 1958 et à 39 km[12], la température moyenne annuelle évolue de 12,5 °C pour la période 1971-2000[13] à 12,5 °C pour 1981-2010[14], puis à 12,8 °C pour 1991-2020[15].

    Urbanisme

    Typologie

    Aubigné est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 5],[16],[17],[18]. La commune est en outre hors attraction des villes[19],[20].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (54,8 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (54,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (48,9 %), forêts (41,8 %), zones agricoles hétérogènes (5,9 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (3,1 %), zones urbanisées (0,2 %)[21].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

    Histoire

    Les origines

    Le nom d’Aubigné (Albign = gentilice Albinius ou Albinus + -acum = suffixe gallo-romain qui désigne un domaine) apparaît pour la première fois dans l'acte de la donation que fait Cadelon, vicomte d'Aulnay, à l'abbaye clunisienne de Montierneuf à Poitiers en 1081. Ce don comprend l'église (Ecclésia de Albignacum), son prieuré et divers droits de pâturage dans la forêt d'Aulnay. Mais le village est probablement beaucoup plus ancien car nous savons que la bataille que se livrèrent les armées de Foulques le Réchin l’Angevin et de Guillaume VI de Poitiers, duc d'Aquitaine), le 21 mars 1061, aboutit à la destruction du bourg qui se trouvait au lieu-dit Bourg-Sanglant. Ce village s'était certainement implanté autour d'une ancienne villa romaine car plusieurs tessons de tegulae et d’imbrices y ont été trouvées.

    Le village actuel est au carrefour des routes qui mènent d'Aulnay à Chef-Boutonne et d'Aigre à Brioux-sur-Boutonne. À l'époque la région est couverte par la Grande forêt d'Argenson qui va de la forêt de Benon aux frontière du Marais aux forêts de Tusson et de Boixe en Charente. Dans les clairières qui s'agrandissent par essartage, quelques villages implantés dans des lieux stratégiques :

    • Fleury (villa et ecclesiam de Floric en 1081, Eccl. Albinec et Florec en 1157) et son quartier de La Chicornerie dont l'origine est probablement gauloise (du celtique Chil qui a donné chilos = maison, hameau). Placé sur une hauteur et au bord de la voie qui mène d'Aulnay à Chef-Boutonne ;
    • Le Peu (du latin podium = lieu élevé, colline au sommet arrondi) sur la même route est un nom du XIIe siècle ;
    • La Brousse (buisson) quartier de Semoussais à cheval sur trois communes, qui est situé sur un promontoire au carrefour du chemin de La Rochelle et du chemin de Romazières, un des anciens chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle ;
    • Bret (inventaire de la maison Brez en 1313, Brest en 1457, Brectz en 1460 et 1487, etc.) est un toponyme d'origine celtique (bré = colline, tertre en breton + les finales st, tz, ctz ...indiquent un espace collectif). Enfin Nanteuil (Nanto-ialos = clairière cultivée) et Balet (Baled = petit hangar rudimentaire) sont des toponymes celtiques qui se trouvent à proximité du hameau.

    C'est à l'initiative de Marie de Montbron, dame de Chef-Boutonne, à partir de 1455 que s'accélère le défrichage des forêts ; les lieux-dits la Rente, les Rompis sont de bons indicateurs des essartages du XVe siècle.

    • Le Pas des Chaumes : le 22 janvier 1481 Marie de Montbron concède aux frères Alain et Étienne Beaumont 8 journaux à prendre sur la forêt de Chef-Boutonne ;
    • Bois-Giffard est créé par Jean Coudray dit « Génicot » à qui Marie de Montbron concède en février 1481 quatre journaux de terre, à prendre à l'extrémité sur de la forêt sur le chemin de Bret à Romazières, il peut y construire une maison à quatre travées ;
    • Prémorin est concédé à Jean Daniau et Jean Bouyneau le 2 décembre 1484.

    1944 : assassinat de Jean Cosset

    La stèle en mémoire de Jean Cosset.

    Jean Cosset, comptable pour un groupe de résistants des Forces Françaises de l'Intérieur, fut capturé puis fusillé le par des militaires allemands[22]. Une stèle en sa mémoire a été érigée en bordure de la route départementale 110, au nord-est du village d'Aubigné.

    Lieux et monuments


    Politique et administration

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    (maire en 1981)[23]   Marie-Alice Hennessy    
    mars 2001 En cours Yvan-Pierre Royer PS Retraité[24]

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[25]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[26].

    En 2018, la commune comptait 197 habitants[Note 6], en diminution de 7,08 % par rapport à 2013 (Deux-Sèvres : +0,85 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    651722682590669658626706667
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    609560519477500506506473418
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    431412468396401398410366388
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2005 2010 2015
    393336319303248214212210215
    2018 - - - - - - - -
    197--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[27] puis Insee à partir de 2006[28].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Cinéma

    Le film Mumu de Joël Séria avec Sylvie Testud a été tourné à Aubigné en 2010.

    Notes et références

    Notes et cartes

    • Notes
    1. L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
    2. Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[6].
    3. La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
    4. Par station météorologique historique, il convient d'entendre la station météorologique qui a été mise en service avant 1970 et qui est la plus proche de la commune. Les données s'étendent ainsi au minimum sur trois périodes de trente ans (1971-2000, 1981-2010 et 1991-2020).
    5. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    6. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
    • Cartes
    1. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.

    Références

    1. Carte IGN sous Géoportail
    2. L'Aume sur le site du Sandre
    3. Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
    4. « Le climat en France métropolitaine », sur http://www.meteofrance.fr/, (consulté le )
    5. « Définition d’une normale climatologique », sur http://www.meteofrance.fr/ (consulté le )
    6. Glossaire – Précipitation, Météo-France
    7. « Le climat de la France au XXIe siècle - Volume 4 - Scénarios régionalisés : édition 2014 pour la métropole et les régions d’outre-mer », sur https://www.ecologie.gouv.fr/ (consulté le ).
    8. [PDF]« Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (Oracle) - Nouvelle-Aquitaine », sur nouvelle-aquitaine.chambres-agriculture.fr, (consulté le )
    9. « Station Météo-France Villiers_sapc - métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
    10. « Orthodromie entre Aubigné et Villiers-Couture », sur fr.distance.to (consulté le ).
    11. « Station Météo-France Villiers_sapc - fiche climatologique - statistiques 1981-2010 et records », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
    12. « Orthodromie entre Aubigné et Niort », sur fr.distance.to (consulté le ).
    13. « Station météorologique de Niort - Normales pour la période 1971-2000 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
    14. « Station météorologique de Niort - Normales pour la période 1981-2010 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
    15. « Station météorologique de Niort - Normales pour la période 1991-2020 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
    16. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    17. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    18. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    19. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    20. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    21. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    22. Dominique Tantin, « Notice « COSSET, Jean » », sur maitron.fr, (consulté le ).
    23. https://www.legifrance.gouv.fr/jo_pdf.do?id=JORFTEXT000000850614
    24. « Résultats municipales 2020 à Aubigné », sur lemonde.fr (consulté le ).
    25. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    26. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    27. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    28. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

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