Attalea maripa

Attalea maripa est une espèce de palmiers sud-américains de la famille des Arecaceae.

Pour les articles homonymes, voir Maripa.

Maripa

Attalea maripa
Classification selon Tropicos
Règne Plantae
Classe Equisetopsida
Sous-classe Magnoliidae
Super-ordre Lilianae
Ordre Arecales
Famille Arecaceae
Genre Attalea

Espèce

Attalea maripa
(Aubl.) Mart., 1844[1]

Synonymes

  • Attalea cryptanthera Wess.Boer[1],[2]
  • Attalea macropetala (Burret) Wess.Boer[1]
  • Attalea regia (Mart.) Wess.Boer[1]
  • Englerophoenix caribaeum (Griseb. & H.Wendl.) Kuntze[1],[2]
  • Englerophoenix longirostrata (Barb.Rodr.) Barb.Rodr.[1]
  • Englerophoenix maripa (Aubl.) Kuntze[1],[2]
  • Englerophoenix regia (Mart.) Kuntze[1]
  • Englerophoenix tetrasticha (Drude) Barb. Rodr.[1]
  • Ethnora maripa (Mart.) O.F.Cook[1],[2]
  • Maximiliana caribaea Griseb. & H.Wendl.[1],[2]
  • Maximiliana elegans H.Karst.[1],[2]
  • Maximiliana longirostrata Barb.Rodr.[1],[2]
  • Maximiliana macrogyne Burret[1]
  • Maximiliana maripa (Aubl.) Drude[2]
  • Maximiliana regia Mart.[1]
  • Maximiliana stenocarpa Burret[1]
  • Maximiliana tetrasticha Drude[1]
  • Palma maripa Aubl.[1],[2] - Basionyme
  • Scheelea maripa (Aubl.) H.Wendl.[1],[2]
  • Scheelea tetrasticha (Drude) Burret[1]
  • Temenia regia (Mart.) O.F.Cook[1]
  • Cocos venatorum Poepp. ex Mart.
  • Maximiliana macropetala Burret
  • Maximiliana martiana H.Karst.[3]
Attalea maripa - Muséum de Toulouse

Appellations

Il est connu en Guyane sous les noms de maripa (créole guyanais)[4], inajá ou anajá (portugais brésilien)[5], maripa, malipa (kali'na), kahikti, arawakagta (palikur), malipa (teko), malipa (wayana), inaya, malipa (wayãpi), maipa (aluku)[6].

Répartition

Attalea maripa est répandu dans tout le nord-ouest de l'Amérique du Sud jusqu'à Trinité-et-Tobago. Il est commun partout en Guyane[6].

Description

Il produit des fruits jaunes comestibles ovoïdes oblongs avec une pulpe de couleur crème. Il grandit jusqu'à 35 mètres et peut avoir des feuilles ou frondes de 10 à 12 mètres de long avec une inflorescence interfoliaire.

Écologie

En Guyane, cette espèce généraliste pousse sur tous types de sols et de drainage, et dans la plupart des habitats naturels (forêts anciennes, secondaires, friches, ripisylve...)[6].

Utilisations

Les huiles tirées de sa pulpe et des amandes sont comestibles. Pulpe et amandes sont consommées crues. Le bourgeon terminal est consommé comme coeur de palmier sous le nom de chou-maripa[5].

L'huile de l'amande de Maripa est employée en frictions antirumatismales[4].

La spathe de ce palmier (appelée kuudi en wayãpi) est employée dans l'artisanat et comme contenant pour préparer divers remèdes traditionnels[7]

On récolte dans son stipe des « vers palmistes » (larves comestibles de Rhynchophorus palmarum). Ses palmes sont utilisées en vannerie (nattes, tendeurs de tambours, katouris, nasses pour la chasse et la pêche) et pour couvrir la toiture des carbets traditionnels. Ses graines servent à confectionner des bijoux, divers jouets, objets de décoration, etc.)[6].

Histoire naturelle

En 1741, Barrère écrit sur cette plante ainsi[8] :

« PALMA dactilifera, caudice perdulci, eduli, Maripa. Le tronc de ce Palmier, appellé communément Chou-Maripa, eſt parmi les Créols un mets friands ; on le mange apprêté de différentes façons. »

En 1775, le botaniste Aublet rapporte ceci[9] :

« PALMA Maripa. Caraïb.

Ce Palmier porte ſes fleurs mâles ſur un arbre, & ſes fleurs femelles ſur un autre. L'on ſert auſſi ſon fruit ſur les tables. »

[...]

« Le Maripa ne s'élève pas fort haut, ſon tronc a au plus huit pieds; il eſt gros, il peut avoir un pied & demi & plus de diamètre, ſes feuilles ne s'étalent pas comme celles des autres Palmiers, quoique grandes de huit à dix pieds, & elles ſont droites. Les régimes ſont monſtrueux ; ce ſont des épis diviſés en pluſieurs grappes qui, enſemble, prennent une forme pyramidale. Comme cet arbre eſt en fleur pendant les mois de Mai & de Juin, on coupe les épis de fleurs pour en orner les autels le jour de la Fête-Dieu.

Ce Palmier porte ſes fleurs ſur deux arbres différens ; il y a des Palmiers dont les fleurs ſont mâles, & d'autres ou les fleurs ſont toutes femelles. Le ſpathe, qui enveloppe les fleurs, eſt très-conſidérable, il eſt ligneux, coriace, épais, creux, formant une petite barique ; il y en a qui contiennent juſqu'à huit pots d'eau & plus ; ils vont ſur le feu, on peut, faire chauffer de l'eau, cuire du poiſſon. Il ſert aux Caraïbes pour mettre leurs alimens. Ils en tranſportent ſur les bords de la mer, où ils les rempliſſent d'eau ; enſuite ils ſont évaporer l'eau ſur le feu, & c'eſt par ce moyen qu'ils ſe procurent du ſel avec abondance. La noix eſt une coque dure, qui a la forme d'une poire, terminée par un ſtyle qui porte trois ſtigmates ; elle eſt enveloppée d'une ſubſtance butireuſe, & tapiſſée d'une membrane extérieure. Ces noix ſont ſi preſſées ſur le régime, qu'elles prennent différentes formes. Les Créoles, les Naturels de la Guiane & les Nègres ſont friants de ce fruit, ils le font bouillir pour le manger. On le ſert auſſi ſur les tables comme un bon fruit: quelquefois l'on trouve trois loges dans la coque, lorſqu'on la ſcie par le milieu.

Le Palmier Maripa ſe trouve dans l'Iſle de Caïenne & dans la Guiane, ſur le bord des Savanes & dans les forêts ; l'on peut, dans le beſoin, en tirer une ſubſtance butireuſe, qui ſeroit ſupérieure, par ſa douceur, à celle de l'Avoira. »

Notes et références

  1. The Plant List, consulté le 7 mars 2020
  2. BioLib, consulté le 7 mars 2020
  3. (en-US) « Attalea maripa (Aubl.) Mart. - synonyms », Tropicos, Saint Louis, Missouri, Missouri Botanical Garden (consulté le )
  4. Édouard Heckel, Les plantes médicinales et toxiques de la Guyane française : catalogue raisonné et alphabétique, Mâcon, Protat frères, , 160 p. (lire en ligne), p. 128
  5. Didier Béreau, HUILES ET FRACTIONS INSAPONIFIABLES DE HUIT ESPECES DE PALMIERS AMAZONIENS., INSTITUT NATIONAL POLYTECHNIQUE DE TOULOUSE, coll. « THÈSE DE DOCTORAT - SPECIALITE : SCIENCES DES AGRORESSOURCES », , 154 p. (lire en ligne)
  6. Jean-Jacques de GRANVILLE et Marc GAY0T, Guide des palmiers de Guyane, ONF : Guyane (FR), , 272 p. (ISBN 978-2-84207-374-9)
  7. Pierre Grenand, Christian Moretti, Henri Jacquemin et Marie-Françoise Prévost, Pharmacopées traditionnelles en Guyane : Créoles. Wayãpi, Palikur, Paris, IRD Editions, , 663 p. (ISBN 978-2-7099-1545-8, lire en ligne), p. 482
  8. Pierre Barrère, ESSAI SUR L'HISTOIRE NATURELLE DE LA FRANCE EQUINOXIALE. OU DE̛NOMBREMENT Des Plantes, des Animaux, & des Minéraux, qui ſe trouvent dans l'Iſle de Cayenne, les Iſles de Remire, sur les Côtes de la Mer, & dans le Continent de la Guyane. AVEC Leurs noms differens, Latins, François, & Indiens, & quelques Obſervations ſur leur uſage dans la médecine et dans les arts., PARIS : PIGET, (lire en ligne)
  9. Jean Baptiste Christian Fusée-Aublet, HISTOIRE DES PLANTES DE LA GUIANE FRANÇOISE, rangées suivant la méthode sexuelle, avec plusieurs mémoires sur les différents objets intéreſſants, relatifs à la culture & au commerce de la Guiane françoiſe, & une Notice des plantes de l'Iſle de France. volume II, Londres et Paris, P.-F. Didot jeune, Librairie de la Faculté de Médecine, quai des Augustins, , pp. 974 + 100-101 (annexes) p.

Références taxinomiques

Voir aussi

Articles connexes

Lien externe

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