Armée royale thaïlandaise

L'Armée royale thaïlandaise (กองทัพบกไทย ; Kongthap Bok Thai), est la composante terrestre des Forces armées royales thaïlandaises. Créée en 1874, c'est la plus ancienne et la plus importante de ses composantes.

Pour le club de football appartenant à l'armée, voir Army United Football Club.
Emblème de l'armée royale thaïlandaise

Histoire

Troupes thaïlandaises au Laos en 1883.

La réforme des armées siamoises fut lancée par le roi Mongkut (Rama IV, 1851-1868) en réponse à la menace occidentale (particulièrement la politique de la canonnière et le traité Bowring du 18 avril 1855, qui garantissait l'extraterritorialité et la liberté de commerce pour les Britanniques, et constituait en fait un traité inégal). L'armée royale thaïlandaise fut formée sous son successeur, Rama V Chulalongkorn, en 1874.

Un contingent d'un millier d'hommes partit en France en 1918 lors de Première Guerre mondiale.

La Thaïlande a connu dix-huit tentatives de coup d’État de 1932 à 2017[1].

Durant la Seconde Guerre mondiale, la Thaïlande déclenche en 1940 une offensive contre l'Indochine française. Son armée compte alors 60 000 hommes.

Le 8 décembre 1941, l'invasion japonaise de la Thaïlande fait basculer la Thaïlande dans le camp de l'Axe en créant l'armée thaïlandaise Phayap, mais de fortes divergences ont lieu dans le pays conduisant à la création des forces thaïlandaises libres.

Durant la Guerre froide, la Thaïlande est un allié du camp occidental et elle s'équipe de matériel américain

Un soldat thaïlandais au Sud Vietnam en novembre 1967.

L'armée participe a la guerre de Corée en déployant un régiment sous le commandement de la 2e division d'infanterie des États-Unis.

Elle se battra également lors des conflits de la Seconde Guerre d'Indochine ou l'on totalise 37 644 volontaires thaïs. Durant la guerre du Vietnam entre octobre 1967 et fait 1970 ou du fait des rotations, il est probablement passé sur le terrain environ 12 000 volontaires thaïs qui formèrent à partir de la Royal Thai Army Expeditionary Division (en) qui eurent à déplorer 351 morts au combat et 1 358 blessés alors que leurs unités étaient cantonnés dans la Province de Đồng Nai[2],[3],[4] tandis que plus de 25 000 servirent dans une guerre secrète au Laos[5]

Le 6 octobre 1976, à Bangkok, des militants d’extrême droite ultraroyalistes, appuyés par la police et par l’armée, ouvrent le feu sur une manifestation d'étudiants de gauche. Les manifestants qui tentent de s’enfuir à la nage, par le fleuve Chao Phraya, sont abattus. Ceux qui se rendent sont battus, certains à mort, et d’autres brûlés vifs. Plusieurs jeunes filles sont violées puis tuées. Les autorités font état de 46 morts, mais le bilan réel pourrait être d'une centaine de tués. Le même jour, l'armée conduit un putsch, avec l’assentiment du roi[6].

En 2004, l'armée intervient très durement durant le conflit dans le Sud de la Thaïlande contre les protestations de la minorité musulmane. L’armée a notamment battu et entassé 87 manifestants dans un camion pour les transporter vers un lieu de détention ; 78 d’entre eux sont morts pendant le trajet[7].

À partir des années 2010, elle s'équipe de matériels lourds chinois tels chars de combat et batteries de missiles sol-air[8].

Commandement

L'armée royale thaïlandaise est dirigée par le "Commandant de l'armée royale thaïlandaise" (ผู้บัญชาการทหารบกไทย).

Il s'agit actuellement d'Apirat Kongsompong, depuis Octobre 2018. Le Premier ministre actuel Prayuth Chan-ocha étant Commandant de l'armée royale au moment du coup d'État, il exerce toujours un contrôle extrêmement important sur cette institution.

Organisation

Soldats thaïlandais et américains lors de l'exercice Cobra Gold en 2006 dans la province de Lopburi.

Régions militaires

Elles sont au nombre de quatre :

  • Première région militaire - état-major à Bangkok, responsable de l'ouest et du centre, y compris la capitale.
    • 1re, 2e, 9e et 11e divisions d'infanterie, et
    • 1re division logistique.
  • Seconde région militaire - état-major à Nakhon Ratchasima, responsable du nord-est.
    • 3e, 6e et 12e divisions d'infanterie, et
    • 2e division logistique.
  • Troisième région militaire - état-major à Phitsanulok, responsable du nord et du nord-ouest.
    • 4e division d'infanterie,
    • 1re division blindée, et
    • 3e division logistique.
  • Quatrième région militaire - état-major à Nakhon Si Thammarat, responsable du sud.
    • 5e division d'infanterie, et
    • 4e division logistique.

Unités tactiques

Soldats de la garde royale au palais royal de Bangkok
  • 7 divisions d'infanterie (comprenant 5 bataillons de chars),
  • 1 division blindée,
  • 1 division de cavalerie (blindés légers),
  • 2 divisions de forces spéciales entraînées et organisées en petites unités pour des opérations spéciales ou aéroportées,
  • 1 division d'artillerie de campagne
  • 1 division de lutte anti-aérienne
  • 8 bataillons d'infanterie indépendants,
  • 3 compagnies de transport aérien pour l'approvisionnement des troupes au sol.

La garde royale, créée en 1859, protège la famille royale ; elle fait aussi partie de l'armée royale.

L'armée royale thaïlandaise contrôle au moins un réseau de télévision, Thai Global Network et possède un club de football : le Royal Thai Army Football Club de Bangkok.

Matériel

[Quand ?]

Matériel lourd

Chars M60A1 en manœuvres en 2014.
Char M41 Walker Bulldog de l'armée royale thaïlandaise pendant le coup d'État de septembre 2006 en Thaïlande.
Fournisseur Modèle Quantité Remarque
Chars de combat
Chine Type 69-II 98
États-Unis M48A5 Patton 105
États-Unis M60A3 Patton 178 Ex-US Army
Chars légers
Royaume-Uni FV101 Scorpion CVR(T) 154
États-Unis M41 Walker Bulldog 200
États-Unis Stingray (en) 106 seul utilisateur
Véhicules de transport de troupes
Allemagne Condor (en) 18
Allemagne Rasit (en) ?
Chine Rasit (en) (YW531H) 450
Afrique du Sud REVA 4x4 85 livraison en cours
Royaume-Uni Alvis Saracen (en) 20
États-Unis M113A1/A3 APC 400
États-Unis M901A3 Improved TOW Vehicle 18
États-Unis V-150/LAV-150 Commando 300
Ukraine BTR-3E1 (en) 96 livraison en cours
Artillerie de campagne
France obusier GIAT LG1 Mark II 105 mm 24
Royaume-Uni obusier L119 (en) 105 mm 34
États-Unis obusier M101 105 mm 285
États-Unis obusier M102 105 mm 12
Thaïlande obusier M618A2 105 mm 32
Chine obusier Type 59-1 130 mm 54
Chine lance-roquettes multiples Type 82 130 mm 60 sur Type 85 AFV (en)
Autriche obusier GHN-45 (de) 155 mm 42
Israël obusier Soltam M-71 (en) 155 mm 32
États-Unis obusier M198 155 mm 170
États-Unis obusier M114 155 mm 56
France camion CAESAR 155 mm 6 livrés
États-Unis canon automoteur M109A5 155 mm 20
Chine lance-roquettes multiples WS-1B 9
Artillerie anti-aérienne
États-Unis canon antiaérien M163 VADS 20 mm 24
États-Unis canon antiaérien M167 VADS (en) 20 mm 24
Chine canon antiaérien double Type 74 37 mm 122
Suède canon antiaérien Bofors L60/70 40 mm 48
Chine canon antiaérien Type 59 (en) 57 mm 24

Armes légères

FournisseurModèleTypeRemarque
AutricheSteyr AUGfusil d'assautpetites quantités utilisées principalement par les forces spéciales.
Allemagne Heckler & Koch G36E/G36KE/MG36Efusil d'assaututilisé par les forces spéciales.
AllemagneHeckler & Koch HK33fusil d'assaututilisé par l'Army Reserve Force Students (en).
IsraëlIMI Galilfusil d'assaut
IsraëlIMI Tavor TAR-21fusil d'assautfuture arme principale de l'infanterie. 30 000 commandés ; en cours de livraison.
SingapourSAR 21fusil d'assaututilisé par les forces spéciales.
Union soviétiqueAK-47fusil d'assaututilisés en petits nombres par le Thahan Phran (en) (troupes frontalières paramilitaires), principalement saisis sur les forces communistes durant la Guerre du Viêt Nam ou provenant du Laos et du Cambodge.
États-UnisM16A1/A2/A4fusil d'assautarme principale de l'infanterie. Les vieux M16A1 seront remplacés par des IMI Tavor TAR-21 et M16A4, dans les forces spéciales par des FN SCAR.
États-UnisM4A1 Carbinefusil d'assaut/carabineutilisé par les forces urbaines.
États-UnisM733fusil d'assaut/carabine
États-UnisM1 Garandfusil semi-automatiqueutilisé par la Garde Royale et l'Army Reserve Force Students (en) comme fusil d'entraînement.
États-UnisCarabine M1carabine semi-automatiqueutilisée par l'Army Reserve Force Students pour l'entraînement (et par la Force aérienne royale thaïlandaise).
SuisseSig-Sauer SSG 3000fusil de précisionutilisé par les tireurs d'élites.
États-UnisSR-25fusil de précision semi-automatiqueutilisé par les tireurs d'élite.
États-Unis93 (ฺFN Browning M2HB)mitrailleuse lourde
Belgique, États-UnisM249mitrailleuse légère
BelgiqueFN MINIMImitrailleuse légère
AllemagneHeckler & Koch HK13mitrailleuse légère
IsraëlIMI Negevmitrailleuse légère1500 commandées, livraison en cours.
SingapourUltimax 100mitrailleuse légère
BelgiqueFN MAG-58mitrailleusemitrailleuse standard des forces armées royales thaïlandaises : 4000 livrées entre 2008- et 2010en remplacement des M60.
AllemagneMG3mitrailleuseUsed in V-150 APC.
États-UnisM60 machine gunmitrailleuseancienne mitrailleuse standard remplacée par la FN MAG 58.
BelgiqueFN P90pistolet mitrailleurutilisé par les forces spéciales.
AllemagneHeckler & Koch MP5pistolet mitrailleur
IsraëlUzipistolet mitrailleur
ItalieFranchi SPAS 12fusil
États-UnisRemington 870fusil
AutricheGlock 17pistolet
AutricheGlock 23pistolet
TchéquieCZ-75D Compactpistolet
États-UnisM1911Pistol
Union soviétiqueRPG-2lance-roquettesutilisés en petits nombres, surtout par le Thahan Phran (en), principalement saisis sur les forces communistes durant la Guerre du Viêt Nam ou provenant du Laos et du Cambodge.
ChineType 69 RPGlance-roquettesutilisés en petits nombres, surtout par le Thahan Phran (en), principalement saisis sur les forces communistes du Laos et du Cambodge.
États-UnisM203lance-grenadessur des fusils d'assaut AR-15.
États-UnisM79lance-grenades
États-UnisMk 19lance-grenades automatique
SuèdeCarl Gustav M2canon sans recul
États-UnisM47 Dragonmissile antichar
États-UnisM72 LAWarme légère antichar
Russie9K38 Iglamissile surface-air36 commandés.
ChineHN-5missile surface-air

Aviation

L'armée royale thaïlandaise utilise les appareils suivants[Quand ?] :

FournisseurTypeQuantitéRemarque
BrésilEmbraer ERJ-135LR2
EspagneCASA C-212-300 Aviocar2numéros de série 446 et 447, basé avec l'escadron des personnalités à l'Aéroport de Don Muang. Un de ces avions a été retiré du service.
Royaume-UniBritish Aerospace Jetstream-412numéros de série 41060 et 41094, basé avec l'escadron des personnalités à l'aéroport de Don Muang.
États-UnisBeechcraft 1900C-12numéros de série 0169 et 0170, basé avec l'escadron des personnalités à l'aéroport de Don Muang.
États-UnisBeechcraft 200 King Air2numéros de série 0342 et 1165, basés au complexe militaire de Lopburi.
États-UnisBell 206 Jet Ranger25versions 206A et 206B.
États-UnisBell AH-1F Huey Cobra3numéros de série 9996, 9997 et 9998 ; un quatrième, de numéro de série 9999, s'est écrasé en 2001. 7 autres sont commandés.
États-UnisBell UH-1H Iroquois~100datant de l'aide militaire américaine durant la guerre du Viêt Nam ; certains achetés dans les surplus américains.
États-UnisBell UH-1N Twin Huey~60biturbine
États-UnisCessna T-41 Mescalero~30versions militaires du Cessna 172 utilisées auparavant par l'US Army ; 20 à 30 volent encore (avion d'entraînement).
États-UnisCessna U-17B Skywagon (en)~2015 à 20 de ces avions d'observation datant de la guerre du Viêt Nam volent encore.
États-UnisBoeing CH-47D Chinook6
États-UnisMaule (en) MX-7~15environ 15 exemplaires utilisés comme avions de liaison et d'entraînement.
États-UnisSchweizer (en) S-300C (en)45avions d'observation.
États-UnisSikorsky UH-60L (S-70A-43) Blackhawk7numéros de série 6927, 6928, 6929, 7002, 7003, 7025 et 7026. 3 de plus commandés.
États-UnisBell Bell 412EP2commandés.
IsraëlIAI Searcher4drones
TchéquieAero Vodochody L-39 Albatros ?

Liens externes

Notes et références

  1. Aurélie Leroy et Wahoub Fayoumi, « Thaïlande : le roi est mort, vive le roi », sur CETRI,
  2. Richard A Ruth, « Why Thailand Takes Pride in the Vietnam War », New York Times, (lire en ligne [Editorial], consulté le )
  3. Ingo Trauschweizer, « Forgotten Soldiers in Vietnam » [Book review], sur H-Net Online, (consulté le )
  4. « Thailand Involvement in Vietnam War », sur The Vietnam War, (consulté le )
  5. « LA THAÏLANDE ENTRE EN GUERRE OUVERTE AU VIETNAM AUX CȎTÉS DES ÉTATS-UNIS (1965 – 1970). », (consulté le ).
  6. « Thaïlande : Thammasat, le massacre oublié », Le Monde, (lire en ligne)
  7. « Populisme en Thaïlande : "Thaksin Shinawatra reste l'homme qui divise le pays" », sur Asialyst,
  8. Henri Kenhmann, « La Thaïlande achète un 2ème lot de char de combat chinois VT-4 », sur /www.eastpendulum.com, (consulté le ).
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