Archag Tchobanian

Archag Tchobanian (en arménien Արշակ Չոպանեան), né en 1872 à Constantinople et mort en 1954 à Paris, est un écrivain, poète et traducteur arménien.

Biographie

Débuts dans l'Empire ottoman

Archag Tchobanian naît à Beşiktaş en 1872, dans une famille arménienne originaire d'Agn[1]. Sa mère meurt alors qu'il n'a qu'un mois[1].

Il étudie à l'école Makruhiyan puis au nouvellement fondé lycée Guétronagan (1886) entre 1887 et 1891[1]. Il y a pour professeur Minas Tchéraz (1852-1929), Tovmas Terzian (1840-1909) et Yeghia Demirdjibashian (1851-1908), qui reconnaissent ses talents littéraires et l'encouragent dans cette voie[1].

En 1889, il commence à écrire de la poésie et traduit des auteurs français comme Alphonse Daudet, Émile Zola, Gustave Falubert, Guy de Maupassant ou encore Théophile Gautier[1]. Il doit sa maîtrise de la langue française à deux Françaises qui la lui ont apprise dans son enfance[1].

Il se lance dans la carrière des lettres et participe à plusieurs revues intellectuelles, dont Arevelk[1].

Exil en France

Il doit s'enfuir à Paris en 1895 à cause des persécutions turques. Il y fonde en 1898 la revue Anahit, qui perdure, par intermittences, jusqu'en 1949.

Il joue un très grand rôle dans l'extension de la connaissance de la culture et de la littérature arménienne en France, par de multiples traductions et des éditions savantes. Intégré dans les milieux intellectuels européens et amis de nombreux écrivains et penseurs, il est l'une des grandes voix de l'Arménie en exil dans la première moitié du XXe siècle. Il préside l'Union Intellectuelle Arménienne de Paris[2] et est un des personnages majeurs de la Délégation nationale arménienne.

Il est président de l'Office des réfugiés arméniens (créé en 1924), qui succède à la Délégation nationale arménienne[3].

Il meurt en 1954 à Paris. Il est enterré au cimetière parisien de Bagneux[4].

Son portrait (1943) par le peintre Serge Ivanoff se trouve au Musée arménien de France.

Œuvre

En arménien

  • (hy) Արշալոյսի ձայներ [« Voix de l'Aurore »], Constantinople, Impr. T. Sandjakjian, , 217 p.
  • Les Couches sombres, 1892
  • Les Vibrations, 1892
  • (hy) Թուղթի փառք [« Gloire de papier »], Constantinople, Impr. T. Sandjakjian, , 136 p.
    • (hy) Թուղթի փառք [« Gloire de papier »], Constantinople, Impr. Vaghinag S. Piourad, , 108 p. (notice BnF no FRBNF42018613, lire en ligne)
  • (hy) Պետրոս Դուրեան [« Étude biographique et critique sur Bedros Tourian »], Tiflis, , 196 p.
  • L'Arménie, son histoire, sa littérature, son rôle en Orient, 1897
  • (hy) Վայրկեանը [« La minute »], Paris, , 15 p. (lire en ligne)
  • (hy) Մկրտիչ Պէշիկթաշլեանի կեանքն ու գործը [« La Vie et l’œuvre de Meguerditch Béchiktachlian »], Paris, Impr. S. Doghramadjian, , 256 p.[5]
  • Poèmes : Aurore, la Caravane des heures, Angoisse, Visions, Dans la Nuit, Sur la colline, 1908
  • Le Peuple arménien, son passé, sa culture, son avenir, 1913
  • La France et le peuple arménien, 1917
  • Offrande poétique à la France : Orage, Ode à la France, les Martyrs, le Pur chevalier, 1917
  • La Femme arménienne, 1918
  • L'Œuvre américaine en Arménie, 1919
  • L’Épopée arménienne, poème, 1919
  • (hy) Դէմքեր [« Visages »], Paris, Impr. Kégharvéadagan, , 165 p. (lire en ligne)
  • Les Arméniens ne sont nullement pourchassés en France, 1947

En français

  • La Vie et le rêve : poèmes en prose, contes, fantaisies (préf. Émile Verhaeren), Paris, Mercure de France, , X-219 p.[6]
  • Victor Hugo, Chateaubriand et Lamartine dans la littérature arménienne (préf. Fernand Gregh), Paris, E. Leroux, , XVI-145 p.[7]
  • La Poésie et la musique arméniennes, Araxe, Paris, 1945[5]

Traductions

  • Aghassi, L'Assassinat du Père Salvatore par les soldats turcs, 1897
  • Aghassi, Zeïtoun, depuis les origines jusqu'à l'insurrection de 1895, 1897
  • Poèmes arméniens anciens et modernes, 1902
  • (hy) Alfred de Vigny, Քերթուածներ, Paris, Impr. Anahit, , 36 p. (lire en ligne)
  • Chants populaires arméniens (préf. Paul Adam), Paris, Ollendorff, , LXXXIV-268 p.[8], prix Langlois de l’Académie française en 1904
  • Les Trouvères arméniens, Paris, Mercure de France, , 299 p.[9]
  • Chirvanzadé, La Possédée, 1910
  • Zartarian, Clarté nocturne, 1913

Notes et références

  1. Agop J. Hacikyan 2000, p. 680.
  2. L'Amitié franco-arménienne. Discours prononcés par MM. Archag Tchobonian, Boghos Nubar, Arétis Aharonian, Denys Cochin, Paul Fleurot, Emile Pignot, le 17 juillet au banquet offert par les Arméniens de Paris à leurs amis français en l'honneur de la victoire, Paris, Impr. Flinikowski, , 31 p. (lire en ligne), p. 3
  3. « Origine des fonds », sur ofpra.gouv.fr
  4. « Sépulture des intellectuels arméniens », sur geneanet.org
  5. Krikor Beledian 2001, p. 458-459.
  6. « La Vie et le rêve [Texte imprimé] », sur sudoc.fr (consulté le )
  7. « Victor Hugo, Chateaubriand et Lamartine dans la littérature arménienne [Texte imprimé] », sur catalogue.bnf.fr (consulté le )
  8. « Chants populaires arméniens [Texte imprimé] », sur catalogue.bnf.fr (consulté le )
  9. « Les Trouvères arméniens [Texte imprimé] », sur catalogue.bnf.fr (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • Edmond Khayadjian, Archag Tchobanian et le mouvement arménophile en France, Marseille, Centre Régional de Documentation Pédagogique, , 352 p. (ISBN 978-2-86614-093-9, notice BnF no FRBNF34869477). 2e édition : Sigest, Alfortville, 2001.
  • Krikor Beledian, Cinquante ans de littérature arménienne en France : Du même à l'autre, CNRS Éditions, , 487 p. (ISBN 978-2-271-05929-1)
  • (en) Agop J. Hacikyan (dir.), The Heritage of Armenian Literature, vol. III : From the eighteenth century to modern times, Détroit, Wayne State University Press, , 1072 p. (ISBN 978-0-8143-2815-6, notice BnF no FRBNF40961928, présentation en ligne), p. 680-683

Liens externes

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