Antoine Lemoine

Antoine Lemoine, né le à Épinal et mort le à Précy-sur-Vrin, est un juriste, préfet et homme politique français.

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À l'époque du régime de Vichy, il est secrétaire d'État à l'Intérieur dans le gouvernement de Laval, du au . Il est remplacé par Joseph Darnand.

Après la guerre, il est condamné à cinq ans de dégradation nationale, condamnation relevée pour faits de Résistance.

Biographie

Antoine Lemoine est le fils d'Anatole Lemoine, conseiller de préfecture puis sous-préfet[1]. Après des études de droit, Antoine commence sa carrière professionnelle en 1910 à la préfecture de Meurthe-et-Moselle[2],[1]. Il devient chef de cabinet du préfet de Seine-et-Oise[1]. Au cours de la Première Guerre mondiale, il est mobilisé en 1914-1915[2],[1]. À partir de 1916, il est sous-préfet de Loches (Indre-et-Loire) puis de Doullens (Somme)[2],[1]. De 1919 à 1922 il est sous-préfet de Soissons (Aisne)[2],[1].

En 1929, il est affecté au ministère de la Marine marchande comme directeur de cabinet du ministre Louis Rollin[2],[1]. Puis il devient préfet de l'Ain (1930-1931), puis de l'Indre (1931-1934), de l'Indre-et-Loire (1934-1936), du Gard (1936-1938) et du Loiret (1938-1940)[2],[1], où il vit la conquête allemande de la France. Comme beaucoup d'Orléanais, il fuit juste avant l'armistice[3]. Révoqué le pour abandon de poste par le gouvernement de Vichy et mis en disponibilité, il est ensuite nommé préfet de la Loire le  ; quatre mois après, le , il est relevé de ses fonctions pendant la vague d'épuration effectuée par ce régime (en application de la loi du )[4],[1].

le , il obtient le poste de directeur des Communications, puis il est nommé le préfet du département de la Haute-Vienne et préfet de région à Limoges, dans la partie occupée de la France[1],[2].

En , à la suite du débarquement allié en Afrique du Nord, la zone libre est occupée par la Wehrmacht, mais le gouvernement français et donc les préfectures restent en fonction, comme dans l'ensemble du territoire métropolitain.

Le , Lemoine est nommé préfet des Bouches-du-Rhône et préfet régional de Marseille[1]. Les 22-, alors que Lemoine est préfet régional, 1 642 Juifs sont déportés lors de la rafle de Marseille[5].

Lemoine est nommé, le [6], secrétaire d'État à l'Intérieur, jusqu'au , date à laquelle il est remplacé par Joseph Darnand, secrétaire général au Maintien de l'ordre, qui voit son titre changé en secrétaire d’État à l’Intérieur[7].

Après la guerre, comme ancien membre du gouvernement de Vichy, il est condamné par la Haute Cour de justice à cinq ans de privation des droits civils ; la dégradation est immédiatement levée, car il peut prouver qu'il a soutenu la Résistance[2].

Décorations

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Limore Yagil, Chrétiens et Juifs sous Vichy 1940-1944: sauvetage et désobéissance civile, Cerf, 2005, 764p. (ISBN 9782204075855), (p. 46-48: Lemoine; et ailleurs étude de 120 préfets)
  • René Bargeton, Dictionnaire biographique des préfets : septembre 1870-mai 1982, Paris, Archives nationales, , 555 p. (ISBN 978-2-86000-232-5, lire en ligne). .

Notes et références

Notes

  1. Préfet délégué à l’administration préfectorale de Marseille, Barraud fait office de maire.

Références

  1. Bargeton 1994.
  2. (de) « La France dans la Deuxième Guerre mondiale – Dictionnaire biographique/Kurzbiographien – L : Antoine Jean Marcel Lemoine », sur ihtp.cnrs.fr, Institut d'histoire du temps présent (consulté le ).
  3. Sylvain Négrier, L'Année 1940 dans le Loiret, Archives départementales du Loiret, 2013, p. 15 [PDF].
  4. Monique Luirard, Le Forez et la Révolution nationale – Juin 1940-novembre 1942, Saint-Étienne, Centre d'études forezienne, (lire en ligne), p. 213-214, 216, 228, 253.
  5. « Janvier 1943, les rafles de Marseille », sur jewishtraces.org, (consulté le ).
  6. Publié au Journal officiel de l'État français, le .
  7. « Éphéméride : 13 juin 1944 – Darnand, secrétaire général de la Milice, devient secrétaire d’État à l’intérieur du gouvernement de Vichy », sur reseau-canope.fr/cnrd, Concours national de la résistance et de la déportation (consulté le ).
  8. Henry Coston, L'Ordre de la Francisque et la révolution nationale, Paris, Déterna, coll. « Documents pour l'histoire », (ISBN 978-2-913044-47-0, notice BnF no FRBNF38994682), p. 118.

Lien externe

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