Anne Richter

Anne Richter, née le à Ixelles (Bruxelles) et morte le à Etterbeek (Bruxelles), est une nouvelliste, essayiste et anthologiste belge de langue française.

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Biographie

Famille et vie privée

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Anne Richter est la fille du poète Roger Bodart et de la romancière Marie-Thérèse Bodart[1] et l'épouse d'Hugo Richter, mort en 1980, germaniste et traducteur d'écrivains flamands et allemands. Leur fille Florence Richter est également auteur de plusieurs ouvrages[2].

Dans les années 1990, Anne Richter a été la compagne, durant quelques années, de Roland Beyen, professeur à l'Université catholique de Louvain.

Formation

Elle obtient en 1962 une Licence en philosophie et lettres à l'université libre de Bruxelles.

Carrière

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Elle publie son premier livre à l'âge de 15 ans, aux éditions Plon, sous le nom d'Anne Bodart. Il s'agit de contes fantastiques avec des animaux et des objets parlants : La Fourmi a fait le coup. Le recueil a été traduit en anglais par Alice Toklas, sous le titre The Blue Dog en 1956[3].

Elle poursuit dans le genre fantastique, en 1967 sous le nom d'Anne Richter, avec Les Locataires. Comme le rappelle le journaliste Jean-Claude Vantroyen (dans Le Soir, 3 septembre 2020), Anne Richter a écrit d'autres recueils de nouvelles dont L'Ange hurleur, des anthologies, et deux essais (Le Fantastique féminin, un art sauvage, première version parue en 1984; et Les écrivains fantastiques féminins et la métamorphose, en 2017).

Elle enseigne durant quelques années, la littérature française dans des établissements scolaires de la région bruxelloise.

Dans les années 1970, elle devient lectrice pour les éditions Marabout. Elle participe à la collection des « Anthologies fantastiques » pour laquelle elle établit deux anthologies : L'Allemagne fantastique, de Goethe à Meyrink, en collaboration avec son mari Hugo Richter, puis Le Fantastique féminin, d'Ann Radcliffe à nos jours.

De 1997 à 2005, elle est présidente de l’association Midis de la Poésie, à Bruxelles. Elle est membre de la commission consultative du Fonds national de l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique, de l’Association des écrivains belges de langue française, du comité du PEN Club, de l’Association des Amis de Georges Simenon et de l’Association internationale Michel de Ghelderode.

Elle meurt le 25 juin 2019, jour de ses 80 ans[4].

Commentaires sur son œuvre

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Jacques De Decker dans Le Soir[5] :

« Anne Richter réussit ce rare prodige d'être à la fois une spécialiste plus qu'avertie et une praticienne très inventive d'un domaine littéraire qu'elle connaît mieux que quiconque : le fantastique féminin. L'approche qu'a Anne Richter de ce domaine littéraire n'a rien de conventionnel : loin de considérer, comme on l'a trop professé, que la femme serait plus familière de ces thèmes parce qu'elle serait d'essence moins raisonnable, elle postule plus intelligemment que des constantes de la condition féminine rapprochent nécessairement de dimensions qui ne se laissent pas cadastrer dans les approches du savoir masculin. »

Francis Matthys dans La Libre Belgique, lors de la parution en 1984 de la première édition de l'essai Le Fantastique féminin, un art sauvage :

« Familière des mondes abyssaux, Anne Richter appelle le fantastique féminin art des profondeurs ou art sauvage. Le bel et sulfureux continent que voilà ! Elle manquait fâcheusement, cette étude[source insuffisante]. »

Lors du décès d'Anne Richter en juin 2019, Jean-Claude Vantroyen écrit dans Le Soir (le 27 juin 2019) :

« Anne Richter était une femme délicate, aimable et à l'écoute des autres. C'était une écrivaine douée, tournée vers un fantastique du trouble plutôt que de l'horreur, avec tout ce que cela suppose de labyrinthes du mystère, d'allures artificieuses, de l'autre côté du miroir, de recherche de ce qui est caché. « Pour moi », disait-elle, « le fantastique n'est pas un art brutal, ni une rupture. Mais bien le réel rendu par une intense maturation. Sous les apparences trompeuses de l'identité sociale se cachent les identités secrètes des êtres et du monde, et ce sont elles qu'il faut rechercher. La démarche fantastique, c'est la recherche du réel caché, du réel souterrain. Je crois que tout ce que j'ai écrit veut découvrir cette identité secrète[6]. »

« Étudiant les fictions de Mary Shelley à Pierrette Fleutiaux, de Karen Blixen à Marie Darrieussecq, de Patricia Highsmith à Sylvie Germain, en passant par Marlen Haushofer, – pour ne citer que ces créatrices –, l'essayiste Anne Richter cherche à mettre en lumière l'originalité de la littérature fantastique féminine […] ces romancières insolites retracent les grandes étapes du statut de la femme à travers l'Histoire, mais elles apportent surtout une façon différente de comprendre le monde. Dans notre société dominée par un matérialisme à courte vue, un consumérisme avide et une technologie dévorante, ces romancières fantastiques clament, à travers mythe et poésie, leur désir de connivence avec la Nature dont nous nous sommes dangereusement éloignés[7][source insuffisante]. »

Georges Thinès et Jean-Baptiste Baronian dans les préfaces à L'Ange hurleur écrivent :

« Anne Richter écrit du "réalisme magique", un "fantastique intérieur, celui qui surgit de la conscience réflexive et renonce aux inventions factices imaginées pour les besoins de la cause, (qui) est en définitive le seul capable de générer du sens, à travers la multiplicité des mutations poétiques. (...) L'étrange, par sa vertu propre, dévoile l'inexpliqué.[source insuffisante]. »

Prix et distinctions

En 2003, la République française lui a décerné le titre de Chevalier dans l’Ordre des Arts et des Lettres[4].

Œuvres

Nouvelles

  • La fourmi a fait le coup, Plon, Paris, 1954. Traduction anglaise par Alice Toklas, publié à Boston (Houghton Mifflin Company Boston / The Riverside Press Cambridge, 1956), et à London (Chatto & Windus, 1957), sous le titre The Blue Dog, et sous le nom d'Anne Bodart.
  • Les Locataires, Belfond, Paris, 1967.
  • La Grande Pitié de la famille Zintram, Jacques Antoine éditeur, Bruxelles, 1986, réédition L’Âge d’Homme, 2011.
  • La Promenade du grand canal, Talus d'approche, Bruxelles, 1995, réédition L’Âge d’Homme, Lausanne, 2012.
  • L’Ange hurleur, préface de Georges Thinès, et avant-propos de Jean-Baptiste Baronian, L’Âge d’Homme, Lausanne, 2008[11].
  • Le Chat Lucian, L’Âge d’Homme, Lausanne, 2010.

Essais

  • Georges Simenon et l'homme désintégré, La Renaissance du Livre, Bruxelles, 1964.
  • Milosz, collection « Classiques du XXe siècle », Éditions universitaires, Paris, 1965.
  • Le Fantastique féminin, un art sauvage, éditions Jacques Antoine, Bruxelles, 1984; réédition, La Renaissance du Livre, 2002; réédition revue et augmentée, L’Âge d’Homme, 2011.
  • René Verboom ou la Chute d'Icare, Courrier international d'études poétiques, Bruxelles, 1992.
  • Simenon malgré lui, Pré aux Sources/Bernard Gilson, Bruxelles, 1993 ; réédition La Renaissance du Livre, 2002.
  • Percy et Mary Shelley, un couple maudit, collection "Conférences des Midis de la Poésie", La Renaissance du Livre, 2001.
  • Simenon sous le masque, préface d'Eric-Emmanuel Schmitt, Racine, Bruxelles 2007.
  • Étranges et familiers : 38 portraits d'écrivains, de Simenon à Eric-Emmanuel Schmitt, Avant-Propos, 2015.
  • Les Écrivains fantastiques féminins et la Métamorphose, préface de François Ost, Académie royale de Belgique, collection « L'Académie en poche », 2017.

Anthologies (choix des textes, et préfaces)

  • L'Allemagne fantastique de Goethe à Meyrink, en collaboration avec Hugo Richter, préface "De Goethe à Meyrink ou l'imagination n'est pas imaginaire", Marabout, Verviers, 1973.
  • Les Contes fantastiques complets de Guy de Maupassant, préface "Maupassant ou le fantastique involontaire", Marabout, Verviers, 1974.
  • Le Fantastique féminin, d'Ann Radcliffe à nos jours, préface "Le fantastique féminin ou la chaise en fleurs", Marabout, Verviers, 1977.
  • Histoires de doubles et de miroirs, préface "Le double fantastique : l'illusion, la mort ou le chaos", Librairie des Champs-Élysées, Paris, 1981.
  • Roger Bodart : La Route du Sel et autres poèmes, présentation de René Lacôte, préface d'A. Richter sur "Roger Bodart ou les yeux de l'ange", "collection « Orphée », La Différence, Paris, 1993 (et 2012).
  • Le Fantastique féminin, d’Ann Radcliffe à Patricia Highsmith, réédition revue et augmentée, Complexe, Bruxelles 1995.
  • Histoires de doubles, d’Hoffmann à Cortazar, réédition revue et augmentée, préface "Les métamorphoses du double", Complexe, Bruxelles 1995.
  • Anthologie poétique : 100 auteurs de l’Antiquité à nos jours, préface "Indispensable poésie", La Renaissance du Livre, 2001.

Galerie

Notes et références

  1. Francis Matthys, « Anne Richter, familière du Fantastique », La Libre Belgique, (consulté le )
  2. « Richter Florence », sur www.ecrivainsbelges.be (consulté le )
  3. Anna Linzie, The True Story of Alice B. Toklas, University of Iowa Press, 2006 lire sur Google Livres
  4. « Décès d’Anne Richter », Le Carnet et les Instants, 26 juin 2019.
  5. Jacques De Decker, « F comme Femme et Fantastique, Anne Richter rend justice aux conteuses du fantastique, et rejoint leurs rangs », sur lesoir.be, Le Soir, (consulté le )
  6. Jean-Claude Vantroyen, Décès d’Anne Richter, l’écrivaine qui associait le mystère au bonheur, sur lesoir.be du 27 juin 2019 (consulté le 21 août 2020).
  7. Extrait du Fantastique féminin, un art sauvage
  8. « Prix Franz de Wever », sur arllfb.be (consulté le )
  9. « Prix Félix Denayer », sur arllfb.be (consulté le )
  10. « Prix Robert Duterme », sur arllfb.be (consulté le )
  11. Francis Matthys, « “Tout ce qui se passe est étrange”… », La Libre Belgique, (consulté le )

Annexes

Articles de presse

Liens externes

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