Anasse Kazib

Anasse Kazib, né en 1987 à Sarcelles, est un cheminot, syndicaliste et militant marxiste français.

Anasse Kazib

Anasse Kazib en 2020.
Biographie
Date de naissance 1986 ou 1987
Lieu de naissance Sarcelles (Val-d'Oise)
Nationalité Française
Parti politique Nouveau Parti anticapitaliste (2017-2021)
Courant communiste révolutionnaire (depuis 2017)
Syndicat SUD Rail
Profession Cheminot aiguilleur
Site web anasse2022.fr

Délégué syndical de SUD Rail à la gare du Bourget, il devient une figure du mouvement cheminot en 2018, année où il intègre Les Grandes Gueules de RMC. Il est membre du Courant communiste révolutionnaire (dit « Révolution permanente »), une branche du Nouveau Parti anticapitaliste de 2017 à 2021. Il est candidat déclaré à l'élection présidentielle de 2022.

Situation personnelle

Anasse Kazib est issue d'une famille marocaine ayant émigré en France dans les années 1970 pour répondre à une demande de main-d'œuvre bon marché. Il naît durant la décennie suivante[1] à Sarcelles (Val-d'Oise)[2], où il grandit[3]. Son père est aiguilleur[1] à la SNCF, sa sœur y travaille également[4],[5]. Son père était contractuel[4] et n'a jamais pu obtenir le même statut que ses collègues français en raison de ses origines, situation identique à celle de plusieurs centaines d'autres travailleurs immigrés ; le caractère discriminatoire de leur statut est reconnu par la justice en 2018[1],[6].

Kazib travaille comme coursier pour des laboratoires chimiques avant de devenir cheminot en 2012, aiguilleur à la gare de triage du Bourget[1],[4]. Il gagne autour de 1 800 euros par mois selon ses primes[3]. Sa femme l'est, à Paris Nord également, depuis le milieu des années 2000[1]. Ils se sont mariés à 21 ans et ont deux enfants[3].

Engagement syndical et politique

Délégué syndical au Bourget

Syndiqué à SUD Rail Paris Nord, Anasse Kazib forme une section au Bourget en 2014, où il est désigné délégué syndical en 2015[5],[7]. Elle compte quarante-quatre membres en 2018[1].

Il participe au mouvement contre la loi Travail de 2016, durant lequel il est convaincu au trotskisme par la syndicaliste cheminote Laura Varlet, issue du Parti des travailleurs socialistes argentin. Il découvre grâce à elle le Manifeste du parti communiste de Karl Marx et Friedrich Engels et Les Syndicats à l'époque de la décadence impérialiste de Léon Trotski. Il adhère l'année suivante au Courant communiste révolutionnaire, courant de gauche du Nouveau Parti anticapitaliste[1], pour lequel il collabore au site d'information Révolution permanente[5]. Il se définit comme « marxiste révolutionnaire »[4],[8].

Mouvements cheminots et passage aux Grandes Gueules

Anasse Kazib milite pour la grève contre l'ouverture du secteur ferroviaire à la concurrence et la fin du recrutement au statut en 2018, durant laquelle il critique la tactique de la grève perlée et s'oppose aux « bureaucrates » des directions syndicales. Il se fait remarquer parmi l'« AG de Paris Nord », noyau dur des grévistes cheminots[1]. La loi est cependant votée en [2].

Simultanément et à partir du mois de mars[1], il intervient régulièrement dans divers talk-shows sur LCI, CNews, C8 ou RT France[5],[8]. Il devient alors une figure médiatique du mouvement cheminot[1],[9]. Très suivi sur Twitter[3], il y partage ses principales interventions.

Après une première intervention remarquée[1],[5], il intègre l'émission des Grandes Gueules sur RMC en [5], qui lui apporte une notoriété[3]. Il intervient comme chroniqueur trois fois par mois, en alternance avec son travail de cheminot[1],[5]. Son profil est recherché par les présentateurs de l'émission[10], celui de « cheminot engagé de base, qui n'ait pas le discours convenu des leaders syndicaux » selon les propos d'Olivier Truchot[1]. Sur le plateau, il emploie un vocabulaire marxiste, évoquant la lutte des classes, le prolétariat ou la bourgeoisie[5], décriant le capitalisme, les violences sociales et les violences policières[3]. En conséquence, il devient la cible de harcèlement raciste sur les réseaux sociaux[1]. Il est écarté de l'émission en [10]. Il poursuit sa participation régulière à l’émission Touche pas à mon poste !, présenté par Cyril Hanouna sur C8[3],[11].

Durant le mouvement des Gilets jaunes, il se lie avec l'une de ses figures, Jérôme Rodrigues[4]. Il participe au mouvement social contre la réforme des retraites de 2019-2020[4].

Candidature annoncée à l'élection présidentielle de 2022

Anasse Kazib fait acte de « pré-candidature » à l'élection présidentielle de 2022 le , lors d'un conseil politique du NPA. Cette candidature, refusée par la branche dite majoritaire, prend place dans une crise interne au parti, entre une frange radicale (à laquelle appartient Anasse Kazib et le Courant communiste révolutionnaire) et une davantage modérée, ouverte à des rapprochements ponctuels avec La France insoumise[11],[12]. Le Courant communiste révolutionnaire quitte finalement le NPA en , privant le parti de quelque 300 militants[13]. Kazib maintient sa candidature et le NPA présente celle de Philippe Poutou[14],[15].

Il présente un programme de gauche révolutionnaire, anti-impérialiste et de lutte contre les discriminations. Marianne indique qu'il reçoit le soutien de figures « décolonialistes »  un « mouvement moins classique de la gauche révolutionnaire » , comme Assa Traoré ou Taha Bouhafs[15].

Notes et références

  1. Mathieu Dejean, « Anasse Kazib, portrait d'un gréviste incontrôlé », sur Les Inrockuptibles, (consulté le ).
  2. « La révolte des cheminots », sur Ballast, (consulté le ).
  3. « Anasse Kazib, le cheminot qui veut être candidat à la présidentielle et faire la révolution », sur StreetPress (consulté le ).
  4. C. G., « De manifs en plateaux télé, le cheminot Anasse Kazib ouvre sa « Grande gueule » contre la réforme des retraites », sur Le Parisien, (consulté le ).
  5. Lynda Zerouk, « Anasse Kazib, une « Grande gueule » made in SNCF », sur Arrêt sur images, (consulté le ).
  6. Narguesse Keyhani et Vincent-Arnaud Chappe, « De la manifestation au procès : la mobilisation pour les cheminots marocains de la SNCF », Sociologie du travail, vol. 61, no 4, (lire en ligne).
  7. Romain Métairie, « Grève des agents SNCF de Paris Nord : « On bosse dans des tunnels avec des rats, des puces, et des cafards » », sur Libération, (consulté le ).
  8. Gurvan Kristanadjaja, « Des AG à la télé, les nouveaux visages de la mobilisation », sur Libération, (consulté le ).
  9. Gurvan Kristanadjaja, « SNCF : fils d'immigrés, la voie militante », sur Libération, (consulté le ).
  10. « Anasse Kazib, cheminot et militant, viré des Grandes Gueules », sur Arrêt sur images, (consulté le ).
  11. Jean-Loup Adenor, « Présidentielle 2022 : d'Alexandre Langlois à Anasse Kazib, ces « petits » candidats déjà déclarés », sur Marianne, (consulté le ).
  12. « Le NPA d'Olivier Besancenot au bord de la scission », sur lalettrea.fr, (consulté le ).
  13. « Scission au NPA : la direction accusée de "droitiser" le parti », sur Marianne, (consulté le ).
  14. C. B., « Qui est Anasse Kazib, le cheminot qui veut se présenter à l'élection présidentielle ? », sur L'Obs, (consulté le ).
  15. « Présidentielle 2022 : Anasse Kazib, candidat "marxiste" et adoubé par les décoloniaux », sur marianne.net, (consulté le ).

Liens externes

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