Alexandre Ostermann-Tolstoï

Le comte Alexandre Ivanovitch Ostermann-Tolstoï (en russe : Александр Иванович Остерман-Толсто́й, ISO 9 : Aleksandr Ivanovič Osterman-Tolstój ; né en 1772, mort le au Petit-Saconnex), issu de la famille Tolstoï, fils d'Ivan Matveïevitch Tolstoï (en), fut lieutenant-général dans l'armée russe à l'époque des guerres napoléoniennes. Catherine II, en 1796, lui permit de prendre le nom, les armes et le titre de son grand-père Ivan Andreïevitch Osterman et de son grand-oncle Fiodor Andreïevitch Osterman mort sans descendance.

Pour les autres membres de la famille, voir famille Tolstoï.

Alexandre Ivanovitch Ostermann-Tolstoï

Portrait par George Dawe (1825) - Galerie militaire du Palais d'Hiver

Naissance /72
Décès  85 ans)
Le Petit-Saconnex (Suisse)
Origine Empire russe
Grade Lieutenant-général
Distinctions Ordre de Saint-André
Ordre de Saint-Vladimir
Ordre de Saint-Alexandre Nevski
Ordre de Saint-Georges
Ordre de Sainte-Anne
Ordre des Saints-Maurice-et-Lazare
Ordre de l'Aigle rouge
Ordre de l'Aigle noir
Famille Tolstoï

Carrière militaire

Alexandre Tolstoï est inscrit à 14 ans dans le Régiment Préobrajensky, passe enseigne à l'ancienneté, ses premiers faits d'armes remontent à Guerre russo-turque de 1787-1792 en 1788 sous le commandement de Potemkine. Puis participe, en 1790, à l'âge de 18 ans il se distingue, sous les ordres d'Alexandre Souvorov dans les guerres contre les Turcs à la bataille d'Izmaïl où il se voit décerner l'ordre de Saint-Georges de 4e classe. en 1793 il entre au régiment formé par Koutouzov (mari de sa tante Catherine Bibikova Ilyinichna). Colonel en 1796, il est fait général de division en 1798 et commandant du Régiment de Mousquetaires Schlisselburg[1].

Disgrâce

Quelle fut sa surprise, quand deux mois plus tard il est libéré de ses obligations militaires avec le rang de conseiller d'état. Paul I n'aimant pas les favoris de sa mère, il ne reviendra à la carrière militaire que lors de l'accession au trône d'Alexandre Ier en 1801.

Guerres napoléoniennes

Conseil de guerre à Fili par Alexeï Kivchenko (1851-1895), 1880, galerie Tretiakov. Le tableau dépeint le conseil de guerre du 13 septembre suivant la bataille de la Moskova, on y voit l'état-major russe tenir conseil à Fili, dans la spacieuse isba du paysan André Savostianov. Koutouzov est assis à part dans un fauteuil pliant. Juste sous l'icône de la Vierge est assis Barclay de Tolly, la croix de saint Georges au cou. Sont présents le général aide de camp de Koutouzov, Kaïssarov, Fyodor Ouvarov, tenant un papier dans ses mains, Dokhtourov, Alexandre Ostermann-Tolstoï la tête appuyée contre le cadre de la fenêtre, Raïevski, Konovnitzine, Iermolov debout, les mains sur la table, et von Bennigsen.

En 1805, il commande le corps russe chargé de faire diversion dans le nord de l'Allemagne. À son retour, il est nommé gouverneur de Saint-Pétersbourg et lieutenant-général en 1806. Il commande la même année, une division de l'armée de Levin August von Bennigsen. Au combat de Tcharnova, avec son régiment, il résiste pendant quinze heures aux forces de Napoléon. Remarqué encore pour son courage à la bataille de Pułtusk et à la bataille d'Eylau, il reçoit une épée d'or avec l'inscription Pour le Courage. En 1807, il reçoit la croix de l'ordre de Saint-Georges. Le , au combat de Guttstadt, il est si sérieusement blessé, qu'on craint pour sa vie.

Il hérite en 1811 du titre de comte, de son oncle Ivan Andreïevitch Osterman, dernier de la lignée Osterman.

Il participe aux campagnes de 1812 comme commandant du 4e corps de la 1re armée de l'ouest commandée par Barclay de Tolly et est battu par Joachim Murat à la bataille d'Ostrovno, les et . Il prend part le à la bataille de la Moskova.

Blessé à la bataille de Bautzen, les et , il continue néanmoins à commander ses troupes. Il perd son bras gauche à la bataille de Kulm, les et en résistant vaillamment contre un ennemi bien supérieur en nombre, commandé par le général Vandamme. Le peintre Vassili Sazonov le représente pendant l'amputation et il reçoit la Croix de Fer du roi de Prusse, ce qui ne fut fait que sept fois.

Le , avec Johann von Klenau, il obtient la capitulation de Dresde. Il est ensuite brièvement affecté à une mission diplomatique à Paris. De 1815 à 1825, il commande le corps du Régiment de la Garde Pavlovski. Il est nommé général d'infanterie, en 1817 mais il est dispensé de commandement tout en restant dans le rôle, les blessures l'ont affecté.

Nouvelle disgrâce

Au cours de la répression des Décembristes, des officiers trouvent refuge en sa maison (Irinarkh Zavalichine, Alexandre Bestoujev et Wilhelm Küchelbecker) il plaidera, sans succès, leur grâce.

Avec l'accession au trône de Nicolas Ier, une querelle lui fait quitter la Russie pour l'Italie. Il demande au tsar à partir pour la Guerre russo-turque de 1828-1829, demande refusée, il est démis de toutes ses fonctions et part pour une tournée à l'étranger. La disgrâce atteint aussi sa famille, Valerian Golitsyne se voit, à lui et ses enfants, l'interdiction de porter le titre de comte d'Ostermann.

Retraite

Il prend sa retraite en 1825, pour raison de santé. Après quelques années passées en France et en Italie, il accompagne Jakob Philippe Fallmerayer dans un voyage en Orient, en 1831.

Ostermann-Tolstoï s'installe finalement au Petit-Saconnex sur le lac de Genève en 1837, où il meurt sans descendance vingt ans plus tard.

Vie privée

Il se marie en avec la princesse Elizaveta Alexeïevna Galitzine, union qui restera sans descendance[2]. En 1822, il s'installe chez un sien parent Fiodor Tiouttchev qui est poète. Il meurt le , âgé de 86 ans, au Petit-Saconnex, près de Genève, où il est enseveli, ensuite les cendres seront envoyées dans la province de Riazan au village ancestral de Krasnoïe (raïon Sapojkovski).

Franc-maçon, il a été membre de la loge de rite français[3] « Les Amis réunis », avec le grade de Rose-Croix[4].

Décorations

Notes et références

  1. http://www.vexillographia.ru/russia/rarmy016.htm
  2. Gustave Revilliod (Le Comte Ostermann Tolstoï dans le Journal de Genève du 6 avril 1857, p. 3) lui attribue une fille, un gendre et des petits-enfants. Henri Duboule (Notice historique sur la commune du Petit-Saconnex, 1907, p. 28) lui attribue un fils unique, Nicolas, «enterré au cimetière communal».
  3. (ru) A. I. Serkov, Istorija russkogo masonstava XIX veka, Izd-vo im. Novikova, 2000, Sankt-Peterburg, p. 54.
  4. Tatiana Bakounine, Répertoire biographique des Francs-Maçons Russes, Institut d'Etudes slaves de l'Université de Paris, 1967, Paris, p. 385.

Sources

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