Albert de Gondi

Albert de Gondi (en italien : Albèrto Gondi), 1er duc de Retz , dit le « maréchal de Retz », est un diplomate et un militaire français d'origine italienne, connu pour avoir été l'un des principaux hommes de confiance de la reine de France Catherine de Médicis dans les années 1570.

Pour les articles homonymes, voir Gondi (famille) et Liste des seigneurs, barons et ducs de Retz.

Albert de Gondi
Duc de Retz

Portrait d'Albert de Gondi.
Toile de Jean Decourt, musée Condé, XVIe siècle.

Naissance
à Florence
Décès  79 ans)
à Paris
Origine  République de Florence
Allégeance Royaume de France
Grade Général des galères de France
Maréchal de France
Conflits Onzième guerre d'Italie
Distinctions Pair de France
Chevalier des Ordres du Roi
Autres fonctions Gouverneur de Nantes
Gouverneur de la ville et citadelle de Metz
Gouverneur de Provence
Famille Famille de Gondi

Né le à Florence, Albert de Gondi est issu d'une famille de banquiers italiens qui s'installa à Lyon au début du XVIe siècle. Il bénéficia des relations de confiance établies entre sa mère Catherine de Pierrevive et la reine Catherine, et devint lui-même un familier de la cour de France. Il fit une très longue carrière au service des rois de France depuis Henri II jusqu'à Henri IV. Il fait partie des conseillers italiens dont la présence dans le cercle restreint du pouvoir royal fut beaucoup décriée dans les années 1570, notamment après le massacre de la Saint-Barthélemy dont il fut accusé d'avoir été le principal instigateur.

Seigneur de Noisy-le-Roi, du Perron et de Machecoul, comte puis marquis de Belle-Île et des Îles d'Hyères (1573), il est élevé en 1581 au titre de duc de Retz, et en 1582 à la dignité de maréchal de France. Il meurt à Paris le . Sa devise est Non sine labore.

Biographie

Albert de Gondi nait à Florence, le . Il appartient à la famille de Gondi, une lignée de notables italiens dont une branche s'était installée en France. Son père Antonio « Guidobaldo » Gondi, seigneur de Perron, exerçait la profession de banquier à Lyon, et sa mère Marie-Catherine de Pierrevive devint une dame de compagnie de la reine Catherine de Médicis, avant de devenir l'une de ses principales femmes de confiance. Albert de Gondi allait devenir lui-même l'un des principaux hommes de confiance de la reine, en particulier durant la période des guerres de religion. Il servit tour à tour les rois Henri II, François II, Charles IX (dont il fut un familier), Henri III et Henri IV.

Albert Gondi parut à la cour d’Henri II, à son avènement à la couronne, en 1547 ; et eut vers 1550, une compagnie de chevau-légers.

Le , il servit à la bataille de Renty. Henri II le fit bientôt après gentilhomme de la chambre et maître de la garde-robe de Charles de France (futur Charles IX). Il continua d’exercer ces charges sous les rois Charles IX et Henri III.

En 1555, il s’acquit beaucoup de réputation en Italie, aux sièges d’Ulpiau, de Coni et à la prise de Verceil. Il servit aussi avec beaucoup de distinction dans les expéditions que l’on fit en Piémont et en Corse.

Le , il participa à la bataille de Saint-Quentin et le à la bataille de Gravelines.

Nommé, en 1559, capitaine d’une compagnie de gendarmes, il combattit à Saint-Denis, le  ; à Jarnac, le  ; et à Moncontour, le .

On le choisit pour porter au roi, à Tours, la nouvelle de cette dernière victoire. Il fut nommé, dans ce même mois d’octobre, capitaine de 50 hommes d’armes. Créé chevalier de l’ordre du roi, il obtint une place de conseiller d’État.

Le , il épouse Claude Catherine de Clermont, baronne douairière de Retz et baronne de Dampierre, fille de Claude de Clermont, baron de Dampierre (+1545), avec qui il a dix enfants, dont Jean-François de Gondi, premier archevêque de Paris, l'oncle du célèbre Cardinal de Retz (Paul de Gondi).

Employé comme ambassadeur à la cour de Vienne, en 1570, pour le mariage de Charles IX avec Élisabeth d’Autriche, il épousa cette princesse, au nom du roi, le . À la mort du maréchal de Vieilleville, le comte de Retz fut établi gouverneur et lieutenant général au pays messin, et gouverneur de la ville de Metz, par provisions données à Duretal, le .

On le fit capitaine de la première compagnie des gentilshommes de la Maison du roi, après la mort du duc de Roannois, par provisions en décembre de la même année. Il fut chargé, sur la fin de l’année 1572, d’une mission auprès d'Élisabeth, reine d’Angleterre. Il réussit à empêcher l’arrivée des secours que les protestants attendaient d’Angleterre.

Au commencement de 1573, revenu de Londres, le comte de Retz participa tout d'abord au siège de Ménerbes, dans le Comtat Venaissin puis commanda une escadre et força le comte de Montgomery à abandonner Belle-Île. Le roi érigea cette île en marquisat, et la donna au comte de Retz, qui partit ensuite pour le siège de La Rochelle, où il fut blessé.

Il fut pourvu d’une charge de maréchal de France, vacante par la mort du maréchal de Tavanes par état donné au château de Boulogne, le [1], enregistré à la connétablie, le . On le nomme gouverneur de Provence, par provisions données au même lieu et le même jour,  : elles furent enregistrées au parlement de Provence, le .

Le maréchal de Retz se démit alors du gouvernement du pays Messin. Il accompagna Henri III, duc d’Anjou en Pologne mais revint en France avant lui, et représenta le connétable au sacre de ce prince, qui l’admit à son conseil secret. Il se démit de sa compagnie des 100 gentilshommes, au mois de janvier 1575. Commandant en chef l’armée de Provence, il soumit au roi les villes et châteaux qu’y tenaient les factieux, et remit sous l’obéissance du pape la ville de Menerbes.

Pourvu du gouvernement des ville et château de Nantes, et de la lieutenance générale au pays nantais, le , il se démit du gouvernement de Provence, le . Créé chevalier des ordres du roi le de la même année, il obtint, le , la charge de général des galères, pour Charles de Gondi, marquis de Belle-Île, son fils aîné, avec une commission du même jour pour exercer cette charge pendant la minorité de son fils.

En 1580, l’esprit de discorde ayant divisé le gouverneur général du marquisat de Saluces, et les gouverneurs particuliers des places de ce gouvernement, le maréchal de Retz y fut envoyé avec un plein pouvoir, daté de Fontainebleau, le , pour pacifier, accommoder, et même réduire par force les gouverneurs particuliers dans tout le pays, les destituer, en mettre d’autres, faire de nouvelles levées, assembler une armée ; enfin faire et exécuter tout ce qui conviendrait le mieux pour le service du roi. Il répondit à l’idée qu’on avait de ses talents, parvint à réunir ces gouverneurs, et, après avoir rendu le calme à cette province, il revint à la cour. Le roi érigea en sa faveur, pour lui et ses descendants, le comté de Retz en duché-pairie, par lettres données à Paris, au mois de novembre 1581 ; enregistrées au parlement de Paris, le , et à celui de Rennes, le . Il fut reçu en cette qualité, et en celle de conseiller d’honneur, au parlement de Paris, le de la même année. Il prêta serment le même jour pour la charge de maréchal de France.

En , lors des cérémonies du sacre d'Henri IV à Chartres, il remplit la charge dévolue anciennement au comte de Toulouse, comme l'un des pairs de France. Le , le roi accorda à son troisième fils Philippe-Emmanuel la survivance de la charge de général des galères. Le maréchal se démit du gouvernement de Nantes, et de la lieutenance générale du comté nantais[Quand ?]. Il se trouva, le , à Rouen, à la suite du roi, lors de l’ouverture de l’assemblée des notables que ce monarque avait réunie dans cette ville. Il servit ce prince avec fidélité jusqu’à sa mort survenue le .

Ascendance

Mariage et descendance

Claude Catherine de Clermont, épouse d'Albert de Gondi.

Le , Albert de Gondi épouse Claude Catherine de Clermont, baronne de Retz et de Dampierre, veuve de Jean d'Annebault, et fille de Claude de Clermont, baron de Dampierre (????-1545), avec qui il eut dix enfants (quatre fils et six filles) et de nombreux descendants (dont les ducs de Retz issus de son fils aîné Charles, et le célèbre Cardinal de Retz) :

Armoiries

Armes Blasonnement
D'or, à deux masses d'armes de sable, passées en sautoir et liées de gueules.

Notes et références

Notes

  1. Fille de Léonor d'Orléans-Longueville (1540- à Blois), duc de Longueville et d'Estouteville, comte de Neuchatel, de Tancarville et de Montgomery, baron de Varenguebec, pair de France, grand chambellan de France, connétable et chambellan de Normandie, et de Marie de Bourbon (30/05/1539-07/04/1601), duchesse d'Estouteville, comtesse de Saint-Pol, comtesse de Gacé, de Hambye et de Bricquebec.
  2. Fille d'Antoine de Silly (????-1609), comte de La Rochepot, et de Marie de Lannoy.

Références

  1. Cet acte est rapporté dans l’histoire généalogique de la maison de Gondi, tom. II, pag. 360 ; dans les comptes de l’ordinaire des guerres et dans les registres de la connétablie. Moréri et l’historien des Grands Officiers de la Couronne se trompent donc, lorsqu’ils datent cette nomination, le premier de 1567, le second de 1574.

Voir aussi

Bibliographie

  • Histoire généalogique de la maison de Gondi, Histoire des Grands Officiers de la Couronne, de Thou, et Moréri, Chronologie militaire, t. II, p. 322.
  • Stéphan Hellin, « Espionnage et contre-espionnage en France au temps de la Saint-Barthélemy : le rôle de Jérôme Gondi », Revue historique, Paris, Presses universitaires de France, no 646, , p. 279-313 (lire en ligne).
  • Marie-Henriette Michel Jullien de Pommerol (née de Montety) (préf. Léonce Celier), Albert de Gondi, maréchal de Retz, Genève, Librairie E. Droz, coll. « Travaux d'humanisme et Renaissance » (no 5), , X-325 p.
  • (en) Joanna Milstein, The Gondi : Family Strategy and Survival in Early Modern France, Farnham, Ashgate Publishing Limited, , XVI-244 p. (ISBN 978-1409454731 et 1409454738, présentation en ligne), [présentation en ligne], [présentation en ligne], [présentation en ligne], [présentation en ligne], [présentation en ligne].

Article connexe

Liens externes

  • Portail de l’histoire
  • Portail de l’histoire militaire
  • Portail du royaume de France
  • Portail de la Renaissance
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.